Sorry its not set :(

Le 5 décembre ...

Johnny Hallyday : 5 ans déjà !

Quels étaient ses rapports aux médias,

ses relations avec les journalistes ?

Entretien avec Elodie Suigo de franceinfo:

et Eric Jean-Jean d'RTL.

Sorry its not set :(

 

Le 18 avril 1960 Jean-Philippe Smet, alias Johnny Hallyday, apparaît pour la première fois sur le petit écran .

Il a 17 ans et après un premier succès à la radio dans "Salut les copains" sur Europe N°1, il est chaperonné par Lyne Renaud.

En mode timide, le jeune homme capte très vite la lumière du petit écran. Il bouge beaucoup, il se roule par terre …

Par sa beauté physique, ses déhanchements et ses interprétations spectaculaires, il captive les gens de sa génération.

Bientôt, les gens l'appeleront l'idole des jeunes, il y en aura même qui l'envieront !

 

 

Au début des années 60, Johnny grandit donc avec la télévision, qui s'impose petit à petit dans tous les foyers.

Mais il restera fidèle à la radio durant toute sa carrière, qui durera 60 ans.

50 albums en studio, un millier de couvertures de magazines, des centaines d’émissions de radios et de TV,

182 tournées, 110 millions d’albums vendus et près de 29 millions de spectateurs à ses concerts !

 

Regards croisés de 2 journalistes de radio qui ont eu le privilège de l’interviewer :

Coups de fil à Elodie Suigo de franceinfo :

et Eric Jean-Jean d’RTL.

Quelle dernière image ont-ils de lui avant sa disparition ?

 

Elodie Suigo, vous avez réalisé 7 interviews de Johnny Hallyday …

"Ma dernière rencontre avec lui a été singulière.

 

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Pour la sortie de cet album, il n’avait accordé qu’une seule interview, et c’était celle-ci.

Ce qui me reste en mémoire, c’est son regard bleu acier, extraordinaire, franc.

Il s’exprimait plus par son attitude, sa façon d’être et d’évoluer, que par les mots.

Dès qu’il arrivait quelque part, il en imposait, il avait un charisme hors norme….

Lui, craignait les journalistes, mais nous aussi on avait peur de lui !

Il était très instinctif, comme un animal.

On ressentait très vite s’il avait envie de discuter, ou pas : il était "un taiseux".

Sans avoir besoin de parler, dès qu’il entrait dans une pièce il se passait quelque chose.

D’ailleurs tout au long de sa carrière, beaucoup ont cherché à le piéger.

C'est toujours lui qui décidait de ce dont il souhaitait parler, ou pas.

Pour lui, c’était délicat de s’exprimer avec des mots.

Son mode de communication c’était chanter, c’était la scène !"

 

Eric Jean-jean …

La scène, c’est justement là que vous l’avez rencontré la dernière fois ?

"C'est à Bercy, le samedi des Vieilles Cannailles en 2017.

Ce soir-là nous retransmettons le concert sur RTL, avec TF1 …

 

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Je suis donc en "backstage", proche du plateau immense.

L'ambiance est sombre.

Avec mon copain Thomas Dutronc, je le vois passer et je le trouve très maigre, très fatigué.

Je lui demande si ça va ...

Il me répond avec sa voix si profonde, si singulière :

« Ahhh … Salut Jeanjean »

Mais rien de plus…

Sur scène ensuite, il fait tout de même une démonstration incroyable.

Nous savons tous pourtant que ce qu’il vit à ce moment là est difficile.  

Il est parfois en chimio, avant le concert …"

 

 

Avoir à son agenda une interview de Johnny Hallyday à réaliser, ce ne doit pas être un rendez-vous comme les autres ?

Elodie Suigo :

"On sait qu’on va passer un moment un peu suspendu, qu’on va rencontrer quelqu’un d’atypique.

Il a fait avancer les choses en incarnant un énorme pan de l’histoire de la musique.

Il est le premier à avoir popularisé le rock’n’roll en France avec son déhanché, sa voix, son attitude sur scène, sa capacité d’interprétation : à l’image d'Elvis Presley.

Il était hors norme !

Garou, avec sa voix très puissante également, m’a raconté qu’à un enregistrement en studio, le temps s’est suspendu quand Johnny a commencé à chanter avec lui : silence en régie !

C’était un "one shot", il n’y avait rien à réenregistrer : c’était évident !

En interview, c’était la même chose : il fallait être "évident".

S’il sentait qu’on voulait le conduire à parler d’autres choses que ce pour quoi il était venu, il se fermait."

 

Eric Jean-Jean

"Dans les années 80 pour NRJ, je l’avais déjà interviewé à l'occasion d'une fête de la musique, le même soir que James Brown … 

Mais ensuite j’avoue que ma relation avec lui a pris une autre dimension en arrivant à RTL.
J’ai eu une chance folle.Pour lui j'étais RTL, la station qui depuis toujours était "sa maison".

 

 

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Pour Johnny il y avait RTL et ... les autres radios !

J’ai écrit des textes pour certains de ses albums, je suis parti aux Etats Unis avec lui, nous avons fait de la moto ensemble à Los Angeles...
A chaque interview, je passais une bonne heure avec lui. 

On buvait un coup, ce n’était pas le cas pour tout le monde.

Il a même fait "le Grand Studio "! Johnny avec RTL, c’était hors norme !

 

Pour chaque interviews avec les médias, ce qui était assez rare, il y avait toute une machine qui se déployait avec beaucoup de monde autour.

Mais lui, quand il acceptait de sortir de sa tanière, il n'avait qu'un objectif : réussir UN truc, en priorité la télé. Les autres médias, il y accordait moins d’importance. 

 

Il n’était pas du genre à répondre à deux questions, comme ça, en passant dans un couloir, il fallait qu’il s’installe.

Par exemple, il était fan de Georges Lang et donc de WRTL. 

Il l’écoutait la nuit parfois en rentrant de ses concerts.

Un soir, il a même appelé Georges pour lui dire qu’il aimerait venir participer à l’émission.

Johnny le "fan" de la station a proposé lui même de venir à l’antenne avec son copain animateur de radio !

Ce soir là, il était totalement heureux, libre, à l’aise…

Donc ...

Il acceptait les demandes des attachées de presse, mais  il n’était jamais meilleur que quand, lui-même, en avait vraiment envie !"

 

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5 ans après …

Elodie Suigo :

"Quand on parle de Johnny Hallyday on ne peut ressentir que des frissons, on a tout de suite sa voix dans l’oreille !

Quoi ma gueule, Laura ... Il a une telle signature vocale !

C’est comme une caisse de résonnance à nos vies, à nos parcours, à nos émotions.

C’était Johnny quoi, il n’y en avait qu’un !

On a beau dire "personne n’est irremplaçable" ou "la terre continue à tourner" ... c’est vrai !

Mais il y a tout de même des artistes qui restent en mémoire.

Souvent on dit que les gens disparaissent quand on arrête de penser à eux,

mais 5 ans après il y a toujours des centaines de milliers de fans qui continuent de penser à lui.

Moi-même, en me remémorant la dernière interview que j’ai réalisé avec lui, je ne peux pas m’empêcher de penser que ce ne sera plus possible, que je ne pourrai plus le revoir…

Pour nous, il était indestructible, par sa musique il est devenu immortel."

 

Sorry its not set :(

 

Eric Jeanjean :

"Personne ne l’a remplacé !

Pour avoir l’équivalent de Johnny Hallyday il faudrait la longévité de Michel Sardou, la popularité de Patrick Bruel et la personnalité de Florent Pagny !

Johnny, c’est comme Presley ou Springsteen …

Ce sont des gens uniques dans chaque génération.

C’est aussi une autre époque. Aujourd’hui le métier du disque est plus difficile.

Je viens d’ailleurs d’effectuer un travail sur 60 ans de musique pop ... 

La constante, c’est Johnny !"

 

 

Thierry Mathieu,

Président d'ecrossmedia.

Le 3 décembre 2022.

 

 

 

 

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