
Depuis la "dissolution" de l’Assemblée nationale
il y a 1 an et demi,
l’incertitude politique
en plus du contexte mondial
gangrène la société française.
Les médias n’y échappent pas.
Comme tous les secteurs d’activité et les partis politiques, ils sont fragilisés.
Nombres de projets lancés,
ont été freinés.
Cette crise est d’autant plus aigüe que la révolution digitale conduit à une autre forme de dissolution,
celle des recettes publicitaires qui profitent au web
au détriment des journaux, radios et chaînes de télévision.

"Dissolu" également …
Le ressenti critique des publics,
leurs nouvelles attentes qui s’affirment.
Cela nécessiterait un renversement de table.
Mais c’est une forme de statu quo qui s’installe,
la situation s’avère globalement figée.
En mode "sauve qui peut",
le monde des médias oscille entre attentisme face aux incertitudes de son devenir,
et conservatisme.
Pour épouser l’air du temps,
c’est pourtant une révolution culturelle qu’il faudrait assumer de conduire,
alors que les pros des "vieux médias" semblent s’accrocher aux pratiques
qui ont fait leurs jours heureux.

"Dissolution" des audiences,
aussi …
Les médias traditionnels perdent toujours plus de terrain
au profit du web et des réseaux sociaux.
La radio :
avec 36,8 millions d'auditeurs quotidiens,
perd plus d'un million de paires d'oreilles en un an,
Elle est fragilisée même si son influence demeure forte.
La télévision :
les moins de 50 ans passent de moins en moins de temps devant leur poste :
de 1 h 35 par jour en moyenne en janvier 2024,
ils ne l'ont regardée qu'1 h 19 le mois dernier.
Mais ils ne délaissent pas les écrans, ni l’audio
pour autant.
Début 2025
ils consultaient pendant plus d'une heure chaque jour leurs réseaux sociaux
et passaient presque 30 minutes sur les services de streaming
comme Netflix, Prime
ou Disney +.

Les marchés "se dissolvent"
avec la profusion des offres accessibles par le web.
Les publics y trouvent
de manière plus souple que sur les vieux médias
des mises à jour immédiates,
des analyses
et de l’interaction,
à des vidéos,
de l’audio
et du texte.

"Dissolus" dans leurs pratiques ...
Ils souhaitent autant des contenus courts
que des formats longs,
quand ils veulent
et où ils veulent.
En quelque sorte,
ils inventent la complémentarité des supports
que les médias traditionnels peinent à mettre en place !

Au-delà de la diffusion linéaire traditionnelle,
il s’agit désormais de penser multi diffusion,
déclinaisons sur le web …
Autrement dit,
gérer un nouveau "mix-éditorial".
Mais le digital ne devrait-il pas
surtout servir aux médias traditionnels :
teaser,
valoriser les contenus,
donc recruter de l'audience ?
Plutôt que de devenir des médias propres,
et parallèles
qui ne profitent qu'à la notoriété de la marque.

Il s’agit surtout aussi pour les médias "pros",
dans ce nouvel espace hyper concurrentiel,
d'estampiller leur différence,
avec les publications "fake" qui pullulent…

Tout un chacun prétend pouvoir challenger les pros de l’info,
sans aucune notion de vérification des faits,
simplement armé de son smartphone
en publiant sur les réseaux sociaux.
L’internaute détient autant de pouvoir de diffusion
que les entreprises de presse dignes de ce nom.
Et par ricochet,
les fondamentaux des pros des radios télévisions ou de la presse écrite
sont questionnés,
voire régulièrement remis en cause.

C’est l’avènement des fake-news,
des complots
des dérives partisanes,
et du dégagisme.
Cela vise autant les responsables politiques
que les journalistes
ou les animateurs dits "humoristes",
perçus comme des élites.
Comme tout un chacun,
les médias professionnels en sont la cible via les réseaux sociaux.
Même si les pouvoirs publics tentent en Europe de limiter les dégâts.
Si bien que le français,
ex-commissaire européen qui a livré la bataille
contre les plateformes étasuiennes,
est désormais "persona non grata" outre atlantique .
En 2025 notre PAF,
à l’image de l’ensemble de la société,
a continué à muter en mode "dissolution" avec le digital !
63% des Français interagissent sur leurs RS, surtout évidemment le jeune public.
Facebook et YouTube qui fidélisent plutôt les adultes dominent toujours,
mais TikTok et Instagram plébiscités par les Gen Z
et les Millennials
continuent à progresser.
Un tiers des utilisateurs consultent les réseaux sociaux tout en consommant un autre média (TV, radio, podcast).
Chez les jeunes gens la tendance est encore plus forte :
71%.

"Dissolues" aussi ...
Les premières auditions sur l’audiovisuel public
à l’Assemblée nationale.

Comme l’écrivait il y a quelques jours
le Canard enchaîné :
"C’est l’une des pires séries du moment,
tournée dans un palais de la République,
avec tout un tas de chouettes acteurs connus ou non (élus, hauts fonctionnaires, journalistes, etc.).
Le pitch :
l’audiovisuel public est-il vendu à la gauche ?
Pour la droite et la droite de la droite, relayées en continu par les médias Bolloré, aucun suspense.
Surtout depuis que deux journalistes du service public ont été filmés à leur insu
en train de parler boulot avec deux élus socialistes."

"Dissolu" est donc,
pour résumer et conclure,
le bilan des 2 dernières années.
Et "dissoutes" sont pour les pros,
la confiance et l’envie d’avoir envie.
Pourtant,
les dossiers en attente ne manquent pas,
tant dans le secteur privé que pour le service public :

Et si 2026 amenait les médias à redevenir volontaristes,
proactifs,
et inventifs ?

Et si pour sortir du contexte de "dissolution",
c’était la "solution" ?

Souhaitons que l'année 2026 soit ...
nouvelle !
Thierry Mathieu
e-crossmedia
le 29 décembre 2025.
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