"C’est ma raison d’être", l’un des titres les plus célèbres de Pascal Obispo, qui signe le nouvel habillage de France Bleu en cette rentrée… Quid de la raison d’être de cet ensemble de radios locales, alors que la communication met en avant les émissions produites par l’échelon national ?

 

Sorry its not set :(

 

 

https://www.francebleu.fr/infos/medias-people/ecoutez-pascal-obispo-signe-le-nouvel-habillage-de-france-bleu-1661775527?fbclid=IwAR397OJGIYoH-I9L_jz0WeFWaBuQzVqvXYJV9clDLSWXxjf0E12DQEMuYNM

 

Spéciale dédicace aux localiers qui sur leurs réseaux sociaux valorisent leur savoir-faire, essentiels !

Comme ces Bleus "Nord francomtois".

De la même manière d'autres collaborateurs du réseau des locales de Radio France publient leur propre vidéo ou leur visuel, à la veille de la rentrée radiophonique sur a toile,

comme pour complèter, voire contre-balancer, la communication centrale, et être en phase avec leur ADN.

Ils revendiquent leur spécificité, leur identité, leur fierté de servir le public de leur territoire.

 

                                                                                                                                                                                             

 

 

La vidéo de promo produite par la tête de réseau ne met, elle, en avant que les émissions "globales" produites à Paris, et qui sont diffusées obligatoirement par l'ensemble des stations.

Ca ressemble à la promo d'une radio nationale qui mettrait en avant ses stars et qui , accessoirement, bénificierait de "décrochages" régionaux.

https://twitter.com/francebleu/status/1562785575463432194?fbclid=IwAR2JGFswhpkz5Duzb7-nmPOwEinGEmfjixrH4R15x_GGhSwRBSxHiNEFeB0

 

Est-ce une évolution stratégique réfléchie ?

Pour mémoire, en 2015 par exemple, la communication de rentrée mettait naturellement en avant les stations en région :

 

                                                                                                                                                                               

           

La raison d'être des France Bleu, stations de service public, demeure d'être avant tout des LOCALES !

C’est leur ADN.

Le savoir-faire de leurs localiers est leur valeur ajoutée, leur spécificité enviée.

Elle inspire d'ailleurs les professionnels partout en Europe comme dans nos territoires ultramarins.

 

Quand le créateur de ce réseau Jean-Marie Cavada l’imagine il y a 23 ans,

il s’agit de tout faire pour que l’action régionale radiophonique publique d’information, d’accompagnement et de divertissement, soit considérée à sa juste valeur par les élus, les décideurs et aussi les annonceurs.

Jusqu’alors le poids des 35 radios locales de Radio France, très inégales dans leurs stratégies et leurs pratiques, est difficilement quantifiable.

D’un territoire à l’autre les résultats sont très disparates...

 

Sorry its not set :(

Pour le Président de Radio France, ex-star de la Marche du Siècle à la télé, il s’agit donc de justifier le coût de ces nombreuses équipes disséminées en région, et financées par les deniers publics.

La priorité est de rassurer, voire convaincre, les financiers de Bercy…

D’où l’idée portée avec son Directeur Général François Desnoyers d’additionner, en termes d'affichage, l’ensemble des résultats des implantations locales, pour pouvoir valoriser un chiffre global vertueux.

Pour monter en puissance, un très ambitieux plan d’action d’actualisation des savoir-faire est mis en œuvre.

Durant quelques années des séminaires de réflexion stratégique et de formation, vécus avec enthousiasme par les équipes, permettent à la marque d’accéder à la cour des grands :

jusqu’à 8% d’audience.

 

Pour nombre d’observateurs débute par la suite la phase déclinante de l’aventure.

Le réseau France Bleu devient pour beaucoup, au sein du groupe Radio France, la variable d’ajustement budgétaire.

La mission de correspondance des journalistes, animateurs et techniciens en région pour les chaines nationales perdure évidemment, mais les moyens alloués à l’action régionale proprement dite diminuent.

L'après midi est dévolue à la tête de réseaux comme les près midi du weekend.

Conséquence par exemple :

chaque samedi il y a 3 ans, alors que le mouvement des gilets jaunes fait l’actualité, les antennes locales ne peuvent en rendre compte puisque, faute de budget, elles ne diffusent que le programme fabriqué à Paris.

 

Sorry its not set :(

 

Le slogan "Vu d’ici" , si adapté à la mission des stations est abandonné pour le claim "On est bien ensemble", bien peu en phase avec la réalité du moment.

Les émissions d’interactivité dédiées à l’actualité sont supprimées : décalage avec l’époque, le public …

 

Malgré l'implication des équipes locales et de remarquables facultés d’adaptation à l’évolution du mode de consommation des médias, force est de constaterque les chiffres déclinent de sondage en sondage.

De très louables performances sont réalisées sur le web grâce à l’investissement des collaborateurs, malgré un accord d'entreprise qui tarde à être entériné,

mais le nombre d’auditeurs, qui demeure pourtant l’ambition prioritaire d’une radio diminue, lui, de vague en vague…

 

A l’heure ou "le politique" semble avoir opté pour un rapprochement, y compris organisationnel, des France Bleu avec les France 3,

ne pas starifier l’action régionale radiophonique apparaît comme un affichage hasardeux …

Pascal Obispo, qui signe les nouveaux jingles de la chaîne que les auditeurs écouteront sur les 44 antennes lundi, le chante pourtant très justement :

"Sa raison d’être" …

 

 

 

e-crossmedia, le 26 aout 2022

 

 

 

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