Ca se veut "new," mais ça sonne déjà "has been" ... Le DAB+ fait sa "big" pub sur le web, alors que le streaming est justement son principal concurrent !

 

"La véritable innovation,

c’est l’invention de la roue.

Pas la cinquième du char !"

Voilà la réflexion d’une figure de la radio publique suisse

en constatant qu’en quelques semaines,

depuis l’arrêt de la diffusion en FM pour privilégier le DAB+,

la RSR a perdu un tiers de ses auditeurs…

 

Sorry its not set :(

 

Nos voisins helvètes,

pourtant très en avance pour le déploiement du parc d’émetteurs de Radio Numérique Terrestre

font-ils l’expérience de la résistance au changement,

ou surtout face à un manque d’équipement des auditeurs

qui ne sont pas dotés d’appareils de nouvelle génération ?

 

 

Côté France,

qu’à cela ne tienne,

le marketing pro DAB + met les bouchées double pour,

quoi qu’il en coûte,

que le grand public adopte cette nouvelle technologie.

Portée par les principales stations

et aussi par les plus modestes qui voient l’opportunité d’exister via le RNT

puisqu’elle offre plus de fréquences que la FM,

une campagne inonde les réseaux sociaux…

 

 

C’est chercher à convertir les consommateurs de radio

d’adopter le DAB +

en tentant de les séduire

surtout sur le web :

 

Sorry its not set :(

 

Alors que justement,

s’ils lisent ces messages

c’est que les internautes n’en ont pas besoin :

ils peuvent écouter les radios en ligne

avec leur smartphone ou leur PC !

L'un des arguments mis en avant pour la radio numérique terrestre

c'est qu’elle est totalement gratuite,

comme la FM.

Qu’elle ne nécessite pas d’abonnement internet …

 

 

Mais n’est-ce pas faire l’autruche ?

La France compte désormais 48,5 millions d'internautes quotidiens,

et les Français passent en moyenne 2h40 chaque jour sur internet,

contre 2h06 en 2019.

 

Sorry its not set :(

 

80% du temps passé en ligne se fait en effet sur smartphone,

et de plus en plus souvent avec des écouteurs Bluetooth rivés aux oreilles.

Pour écouter le son des vidéos, et aussi de plus en plus les radios, même sous forme de podcasts !

 

Sorry its not set :(

 

 

Pourtant,

nous dit notre confrère de la Radio Suisse Romande …

"Le directeur des opérations de la SSR, Marco Derighetti, reste serein et ne voit aucune raison de s’alarmer :

"Il fallait s'attendre à une baisse temporaire,

car tous nos auditeurs et auditrices ne se sont pas équipés ou n'ont pas pu s'équiper,

avant l'arrêt des fréquences FM.

Nous en étions conscients mais nous comptons sur une reprise des audiences".

 

 

Même point de vue donc des patrons de radios en France

qui derrière l’ARCOM

se mobilisent pour le DAB+,  

comme à l’occasion de la récente fête de la radio .

 

Sorry its not set :(

 

Parmi eux, Sybille Veil, la Pédégère de Radio France,

mais avec une nuance …

Elle annonce la fin de la diffusion de Mouv’,

son offre dédiée aux ados et au jeune public en FM,

pour redéployer certaines émissions "parlées"  sur ses autres chaînes et sa programmation musicale sur le web,

le médium favori de ce public.

Elle annonce en plus que ses fréquences DAB+ diffuseront un programme destiné aux enfants….

 

Sorry its not set :(

 

Ce qui inquiète évidemment les artisans d’une offre similaire

déjà présente depuis 8 ans.

Mais Pitchoun Radio bataille pour exister dans le PAF.

D'aucuns s'interrogeront ...

Comment de très jeunes auditeurs potentiels peuvent-ils avoir accès au DAB +,

présent surtout à bord des voitures récentes ?

 

Sorry its not set :(

 

Evidemment

l’idée de permettre à plus d’acteurs d’émettre des programmes qu’en modulation de fréquence est louable …

Mais au-delà du service public,

comment faire pour que le modèle économique soit viable ?

Même si émettre en numérique coûte moins cher qu’en FM,

cela reste un défi pour nombre de stations qui peinent à survivre

puisque la manne publicitaire n’est pas extensible,

elle.

 

Sorry its not set :(

 

A tel point que

comme nombre de radios associatives depuis toujours,

certaines stations lancent des "radiotons".

Comme Phare FM qui en appelle aux dons

à l'antenne et sur le web  !

 

Sorry its not set :(

 

Evidemment ...

Il y a aussi la qualité du son qui est bien meilleure en numérique,

donc en DAB+

qu’en FM,

et surtout qu’en streaming !

Mais depuis la libération de la bande FM

et la compression forcenée du signal par les radios musicales privées,

puis le passage au numérique dans les années 90,

la haute fidélité n’est malheureusement plus recherchée par le grand public.

Surtout pour les jeunes générations qui ont grandi avec ces pauvres nouveaux standards...

On a gagné en praticité avec le MP3

mais on a clairement perdu en qualité sonore.

La musique est moins subtile, moins chaleureuse.

Paradoxe puisqu’on parle de RNT :

c’est l’effet de la compression numérique,

grand public,

transmise par le web !

 

 

Réflexion, encore, de notre ami

de la Radio Suisse Romande …  

"Omettre de mentionner aux auditeurs que même sans FM,

grâce à la 4G,

ils ont de toutes façons déjà accès,

sans DAB+,

à toutes les stations de leur choix en chargeant simplement et gratuitement une application sur leur smartphone,

c’est une façon de les prendre pour des dindes..."

 

Sorry its not set :(

 

 

Et puis ...

Comme le souligne un expert de la radio au niveau européen

à e-crossmedia : 

"Le problème des opérateurs radio français

c’est que durant 10 à 15 ans

ils auront un double mode de diffusion :

le DAB+ qui leur leur coûte aujourd’hui globalement 25 M € par an,

et ce sera 30 M € en 2026...

Tout en continuant à payer pour la FM naturellement.

Et le tout ...

Sans plus d’auditeurs ni de recettes !"

 

Thierry Mathieu

e-crossmedia

le 11 juin 2025.

 

 

 

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