Passera, passera pas ?
Le serpent de mer de la réforme de l’audiovisuel public se mord la queue
et tourne au conflit entre la ministre de tutelle et les salariés de Radio France, France Télévisions, l’INA
et même certaines de leurs directions !
Comme la météo, l’ambiance est à la surchauffe ...
Les prochaines 48 heures sont catégorisées en mode alerte rouge,
si ce n’est cyclonique du côté de l’Assemblée Nationale.
Le texte qui prévoit la création de la holding,
à laquelle le pouvoir pense depuis 5 ans est enfin,
disent ses partisans,
examiné par les parlementaires.
Les "pour" sont en majorité du centre,
de la droite
et sans doute de l’extrême droite.
Pour les "contre", hors de question de laisser démanteler ce joyau français
pour des raisons budgétaires ou bassement politiques.
C'est ce que disent la gauche dite "de gouvernement",
l’extrême gauche
et aussi nombre d’écologistes.
Comme pour la majorité des dossiers
du fait du manque de majorité issue de la dissolution,
le vote en première lecture du texte
prévu à l’issue de son examen ce lundi et mardi,
est pour le moins incertain.
C’est bien là-dessus que tablent les opposants.
Parmi lesquels l’ancienne ministre de la Culture Roselyne Bachelot :
La bataille est bel et bien politique,
puisque c’est en effet le parlement qui va avoir à trancher.
Les syndicats ont d’ailleurs incité ce week-end les auditeurs et téléspectateurs
à écrire à leurs députés pour les inciter à s’opposer à la réforme.
Avec ce modèle de lettres :
Madame / Monsieur le/la Députée,
Je m’appelle… et habite à…, commune de votre circonscription.
Je vous écris aujourd’hui pour attirer votre attention sur le projet de loi qui sera soumis à votre vote ce lundi 30 juin,
Je suis un auditeur / une auditrice régulière de la radio de service public,
très attaché.e à sa qualité, son éclectisme, la richesse de son offre.
Je suis inquiet.e pour la pérennité de ses programmes et l’indépendance de ses salariés.
France Télévisions verra ses programmes perturbés du fait de la grève déclenchée par tous les syndicats,
comme le sont largement ceux de Radio France depuis jeudi.
Avec cette manifestation et cette séquence au pied de la maison de la radio et de la musique.
"Rachida, on ne veut pas de ton foutu projet de loi / Qui nique le service public" !
Quand 2 figures de Radio France,
Charline Vanhoenacker et Frédéric Fromet, ré-écrivent le Lacrimosa du Requiem de Mozart
contre la réforme de l’audiovisuel public…
Le bras de fer entre les "pour" et les "contre" fait rage d’ores et déjà sur les réseaux sociaux.
Par milliers, des internautes demandent au contraire carrément la privatisation
accusant les chaines de radio et de télévision publique d’être orientées à gauche, wokistes,
et bien trop couteuses en ces temps de disette budgétaire.
Coté syndical le bras de fer avec la ministre est d’une rare violence.
Les représentants des personnels l’accusant de ne porter ce projet qu’à des fins personnelles.
Si elle réussissait, elle serait légitimée pour conquérir la mairie de Paris l’année prochaine,
elle est d’ailleurs largement en tête des sondages …
Les arguments de Rachida Dati sont battus en brèche ...
Nottement à propos du numérique.
Les organisations syndicales contestent au fond l’intérêt d’une nouvelle organisation
pour optimiser les offres en mode "média global" :
la perspective de voir les effectifs être drastiquement réduis suscite l’inquiétude des équipes,
tout en craignant aussi une baisse de l’indépendance des rédactions
et une concentration du contrôle de l’éditorial
puisque l’entité serait placée sous l’autorité d’une même personne.
Pour la réforme en revanche,
certaines personnalités et pas des moindres se voient réduites au silence…
Comme le révèle Le Nouvel Obs,
Mathieu Gallet l’ancien PDG de Radio France a carrément vu le 25 mai son invitation annulée à « Zoom Zoom Zen », animée par Matthieu Noël sur Inter !
Rachida Dati, elle, reste droite dans ses bottes,
comme au micro de Sud Radio,
en s'appuyant sur le rapport que lui a remis
l'ex patronne de France Inter :
e-crossmedia
Thierry Mathieu,
le 29 juin 2025.
Ce site utilise uniquement des cookies nécéssaires a son bon fonctionnement 💪 !