En laissant dire n’importe quoi,
sans contredire ou recontextualiser,
radios et télés ne seraient pas plus vertueuses que le web ou les réseaux sociaux
à propos de l’écologie et des dérèglements climatiques !
Alors que se tient à Nice la 3ᵉ Conférence des Nations Unies pour l'Océan,
c’est le constat de Data For Food, QuotaClimat
et Science Feedback,
3 ONG qui analysent ce qui est diffusé au fil des antennes.
Ce recensement des séquences de désinfo au fil des programmes
repose sur une combinaison d’intelligence artificielle avec une vérification réalisée par des fact-checkers certifiés.
L’analyse s’appuie sur les données de l’Observatoire des médias sur l’écologie
et s’inscrit dans le cadre du projet Climate Safeguards.
128 cas avérés de désinformation ont été détectés de janvier à mars dernier
soit une moyenne de 10 par semaine.
Ce qui remet en cause l’idée reçue selon laquelle
la désinformation se limite surtout aux réseaux sociaux.
Alors évidemment,
presque toutes les chaines de radio ou de télévision
consacrent désormais des rendez-vous dédiés au climat ...
Mais le problème c'est qu'au fil des émissions
ou des sessions dédiées au débat,
des personnalités tiennent des discours excessifs, voire mensongers,
et que leurs propos ne sont pas contredits ou même contextualisés par les journalistes ou les animateurs.
Là se logent les séquences de "désinformation" !
Et c’est surtout vrai sur les chaînes d’info continue :
le nombre de désinformation diffusé y est plus important.
Ce n’est donc guère mieux que sur le web
où tout à chacun publie sans respecter la déontologie
en matière d’information.
En décembre 2024 en Europe,
13% de la désinformation en ligne portait sur le climat.
C’est plus que la désinformation liée à l’Ukraine,
aux questions LGBTQ+
ou même au conflit régional au Moyen-Orient.
La semaine de l’investiture de Donald Trump marquait un pic significatif
(+150 % par rapport au contexte 2 semaines plus tôt, et 2 semaines plus tard)
de désinformation climatique.
Parmi les 17 extraits contenant de la désinformation la semaine du 20 janvier,
7 mentionnent explicitement Donald Trump pour s’appuyer sur ses propos (soit 41 %).
Les médias pros tout de même n’ont pas manqué,
à ce moment ,
de décrypter ce qu’il se passait :
Pour les radios et les télés en France,
le régulateur tente de limiter les dégâts…
L’ARCOM a d’ailleurs pris trois décisions notables en 2024 :
deux mises en garde vis-à-vis de Sud Radio pour désinformation climatique non-contredite,
et une sanction financière inédite de 20 000 € à l’encontre de CNews pour le même motif.
Pour les 3 ONG …
" Notre rapport appelle à une réponse proportionnée de la part des journalistes,
du régulateur,
du législateur
ainsi que des annonceurs.
Il invite également à une prise de conscience du grand public,
afin de développer un regard critique sur l’information consommée."
De quoi inspirer en tous cas certains artistes,
comme le cinéaste
Laurent Firode
qui publie sur le web ...
Thierry Mathieu
e-crossmedia
le 9 juin 2025.
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