"Une épicerie au coin de la rue n’y survivrait pas "
me disait un directeur de station locale à Radio France…
Force est de constater,
alors qu’est annoncé le vote de la création de la holding pour le rapprochement
de l’ex France Bleu
et de France 3
durant la session parlementaire supplémentaire jusqu’à mi-juillet,
que ce sont les non-dits qui surnagent,
la tête déjà sous l'eau..
Les artisans des antennes,
côté Radio
comme côté TV,
feignent d’oublier qu’ils sont salariés par des entreprises publiques,
donc dépendants des budgets alloués par Bercy.
Et que des arbitrages budgétaires,
en ces temps de disette,
frappent l’ensemble des services rendus aux publics.
Pour beaucoup, malgré cela,
il n’est pourtant question en réalité que de conservatisme :
ne pas toucher à l’existant !
Il y a un demi-siècle,
c'est vrai,
au moment des 30 glorieuses où l’état n’était pas en but à de sérieuses difficultés financières,
il avait été décidé que radio et télévision devaient chacune jouer dans leur couloir.
Cela a permis, en effet, le succès de l’audiovisuel public français,
salué internationalement
singulièrement sur l'action régionale avec la création
des radios locales de Radio France :
réelle proximité, affective et géographique,
avec les publics ciblés.
Mais quid aujourd’hui de l’évolution du mode de consommation
où le web
et l'image
prédominent ...
De l’affaiblissement des médias radio et télévision de flux,
vérifié sondage après sondage ?
Quid des attentes des publics
dont le récepteur de média principal est désormais le smartphone ?
L’époque n’est-elle pas,
conservatisme-corporatisme
mis à part,
à re évaluer le mode de diffusion
et à investir le crossmedia pour se donner les moyens
de capter les publics ?
L'idée d’alier les professionnalismes des pros du web,
des techniciens,
des journalistes,
des animateurs partout en région
pour créer une nouvelle race de média en phase avec les attentes des publics
est-elle hors-sol ?
La motivation première,
et noble de ces métiers,
n’est-elle plus de coller à l’air du temps
surtout quand leur raison d’être
leur ADN,
reste de servir les publics,
tous ceux qui le financent ?
Alors bien sur …
Quand une grande dirigeante de Radio France
désormais à la retraite,
mais toujours auréolée de ses succès d’audiences,
soutient la réforme en marche,
elle est conspuée
alors qu'elle rend son rapport
commandé par Rachida Dati…
Pour continuer à exister dans le paf
elle aurait écrit ce que la ministre voulait lire !
Et si les femmes et les hommes de l’art,
tant côté radio que côté télévision
s’interrogeaient non seulement sur leur présent,
mais surtout sur leur devenir ?
Et si les top managers,
il faudrait l’écrire aussi au féminin,
de part et d’autre de la Seine,
qui savaient depuis tant d’années que ce projet était sur les rails,
arrêtaient de se regarder en chien(nes) de faillance
au nom d’ambitions
personnelles !
Et si,
réellement,
elles travaillaient à l’édification de ce nouveau média,
de cette "nouvelle race de média"
plutôt que d’anguiller
chacune dans leur chapelle
pour acheter leurs paix sociales ?
Ce projet voulu par la tutelle,
donc l’état et tous les citoyens qui le financent,
doit enfin se construire,
et être maîtrisé dans l’intérêt général par des professionnels de la profession,
et non pas seulement par les experts grand-argentiers de Bercy.
Dans chaque maison des expertises existent :
le plan Bleu côté RF,
les 1ères côté FTV...
Vu d’ICI,
en faisant confiance
aux savoir-faire
de tous les professionnels
non pas seulement à Paris
mais surtout en région,
l’adhésion des publics sera au rendez-vous.
Si tout à chacun accepte
et ambitionne
d’épouser l’époque
et de continuer à servir
les publics !
Et que bien sur,
la radio ne se fasse pas "manger" par la télévision !
De toutes façons,
aujourd'hui,
ce sont le web et les RS
qui sont les patrons !
Thierry Mathieu
e-crossmedia
le 17 juin 2025
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