Fête de la radio : c’est aussi quand la vie n’est pas à la fête que la radio, et ses acteurs, démontrent leurs talents uniques ! Exemple de l'ouragan IRMA en 2017 aux Antilles.

 

 

Sorry its not set :(

 

Il y a quelques jours au Gosier en Guadeloupe, à l’occasion d’une formation e-crossmedia avec EMF à RCI,

6 journalistes travaillent sur l’histoire du premier reportage de guerre en radio réalisé le 6 juin 44.

Vétéran de la rédaction, Bernard Solé ne cache pas son émotion …

L’évocation des pionniers de la BBC sur la plage d’Arromanches lui rappelle les fracas de l’un de ses reportages il y a 6 ans.

Lui le spécialiste du handball, du cyclisme et de l’athlétisme, s’est en effet retrouvé par hasard parmi les rares à l’antenne,

à vivre le tragique passage de l’ouragan Irma qui a dévasté Saint Martin et Saint Barthélémy....

 

Sorry its not set :(

 

"Ces tous premiers jours de septembre 2017, je suis en effet sur Saint Martin, l'une de nos 2 iles au nord de la Guadeloupe,

pour couvrir le championnat de cyclisme des outremers qui s'y déroule pour la première fois.

La dernière épreuve est annulée parce que les services de la météo placent le secteur en alerte jaune,

puis en violet :

le cyclone qui approche deviendra quelques heures plus tard l’un des ouragans les plus violents de l’histoire…

 

Alors, en une seconde, ma mission n’a plus rien à voir avec du commentaire sportif.

Puisque je suis sur place, mon rédacteur en chef me demande de profiter de ma présence pour témoigner à l'antenne de tout ce qui va arriver,

au cas où il y aurait des choses à voir, ou s’il devait y avoir des dégâts.

 

A ce moment-là, personne n’imagine le drame qui se prépare…

Nous allions être frappés par des vents qui allaient atteindre les 300 kilomètres heures,

un ourgan de catégorie 5".

 

Sorry its not set :(

 

Votre radio n’a pas d’émetteur sur ces iles antillaises françaises dites "du nord",

mais vous intervenez en direct sur les antennes de Guadeloupe et de Martinique, et il y en a des choses à raconter …  

"En soirée je commence par aller à la rencontre des habitants qui tentent de s’organiser pour parer au pire…

Et au fil des heures la météo se dégrade crescendo,

impossible de dormir évidemment dans ma chambre au 3ème étage d’un hôtel situé en bord de plage.

 

Très vite les communications sont impossibles, plus de téléphone, plus d’électricité …

Mais comme je suis équipé d’un appareil satellitaire, je reste en permanence en direct à la radio.

Je raconte comment, dès les premières vitrines explosées, des pillards se ruent dans les magasins pour récupérer qui des vivres, qui des vêtements, voire même des motos !

Vers 2 heures du matin, tout est déjà ravagé …

 

Mais je risque tout de même une sortie pour bien faire entendre aux auditeurs le fracas des rafales de vent …

La porte de l'hôtel claque derrière moi, et je me retrouve dans la pénombre sans pouvoir rentrer me mettre à l’abri.

J’y resterai plus d’une heure, réellement terrifié par le vacarme des maisons qui s’écroulent, l'incroyable violence des rafales qui frappent l'ile,

jusqu’à ce que je distingue à l'intérieur du bâtiment, presque par miracle, quelqu’un avec une lampe frontale qui vient à mon secours.

Il y a de l’eau partout, le vent s’engouffre, des feuilles de tôle des toits partent dans tous les sens...

A peine la porte ouverte, tout s'effondre derrière moi !

A quelques secondes près, je n'étais plus là !

 

Sorry its not set :(

 

Plus tard, alors que le plafond de ma chambre s’est écroulé et qu’elle est encombrée par les tôles de la couverture de l’établissement,

le calme revient temporairement au moment du passage de l’œil du cyclone.

Je me réfugie alors dans une salle moins endommagée avec d’autres rares journalistes présents :

Rinsy Xieng de RCI également,

et un confrère de Guadeloupe la 1ère.

Et c’est à cet endroit, moins dangereux, que nous vivons ensemble le deuxième passage qui finit de tout dévaster."

 

 

Après le passage d’Irma, vous restez sur l'ile, ravagée par le passage de cet ouragan de puissance 5, durant plusieurs jours …

Je ne supporte pas le bateau par mer forte,

l’aéroport est impraticable...

Il est de toutes façons impossible de rentrer à Pointe à Pitre.

Et il y a tant de travail à faire !

 

La radio dans ces instant joue un rôle si important pour les populations, en lien avec les autorités…

J’étais parti pour 3 jours, j’y suis resté deux semaines !

 

 

Les habitants sinistrés se servent alors quotidiennement de nos micros pour rassurer leurs proches, et surtout implorer de l’aide d’urgence aux autorités.

Un élan de solidarité s'improvise, d’abord avec les iles sœurs de Guadeloupe et de Martinique,

puis évidemment au niveau national.

 

Sorry its not set :(

 

Durant toute cette période avec mes confrères, comme tous les habitants de l'ile dévastée, nous rationnons notre alimentation et notre consommation d’eau :

une pomme , et seulement un demi-litre par jour !

 

Ce reportage reste à jamais gravé dans ma mémoire, et j'en tremble encore chaque fois que je le raconte.

Nous avons affronté, et rendu compte d'une crise, comme personne ne peut imaginer.

Pendant cet ouragan, comme les jours qui ont suivi, nous avons vécu dans des conditions dantesques...

Mais nous avons pu mesurer à cette occasion ce qu'est vraiment ... la magie de la radio ! "

 

Sorry its not set :(

 

Thierry Mathieu,

Président d’e-crossmedia,

le 17 juin 2023.

 

Logo d'e-crossmedia Pour découvrir nos autres actualités cliquez ici !