Fusion dissoute ou future disparition ? Après la déflagration politique de ce dimanche, l’audiovisuel public à nouveau en question. Quel gouvernement sortira-t-il des urnes …
Le serpent de mer ...
Dans les mythes et légendes c’est un monstre proche du dragon européen (!) qui possède généralement des dimensions gigantesques.
Le serpent de mer ... C’est aussi un sujet peu racoleur, qui n’intéresse pas grand monde ou qui lasse le public, et qui ne débouche généralement pas sur du concret…
Saison 1 : L’idée de création de France Médias est, déjà, défendue par Franck Riester, en 2017 mais le dossier est mis de côté du fait de la pandémie Covid 19.
Saison 2 : Rachida Dati en fait son cheval de bataille dès son arrivée au ministère de la culture en février.
Elle reprend les grandes lignes du texte de 2017 et souhaite à tous crins le faire voter avant l’été.
La ministre assure qu'il faut aller vite, en finir avant la fin du mandat de la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, en 2025.
Mais selon nombre d’observateurs, c'est surtout un moyen pour elle d'avoir "un bilan" à la Culture avant de briguer la mairie de Paris en 2026.
Après une "phase intermédiaire" sous forme d’une holding dès l’an prochain, l'entreprise uniquerassemblant France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (RFI, France 24) et l'Ina (Institut national de l'audiovisuel) doit être en place pour le1er janvier 2026. "Le sujet est mûr", affirme la ministre , il y a quelques jours encore.
D'après Rachida Dati, l'audiovisuel public dispose de "forces indéniables" mais aujourd'hui "dispersées", ce qui l'expose à un "risque d'affaiblissement" face aux plateformes internationales comme Netflix.
L’examen du texte qui était prévu à l’assemblée nationale il y a quelques jours les 25 et 26 mai a été ajourné, remplacé par un débat d’actualité sur les évènement en Nouvelle Calédonie.
Mais sans doute surtout parce qu’un mouvement de grève de grande ampleur frappe les entreprises publiques concernées.
La majorité des collaborateurs, et même certains hauts-dirigeants dont la Présidente de Radio France, sont opposés à la fusion programmée.
Saison 3 ... Que peut-il advenir maintenant de ce projet ?
Depuis l’annonce de la dissolution ce dimanche soir, le calendrier législatif est mis en pause et les textes en cours d’examen ne peuvent donc pas être adoptés dans l’immédiat.
Les projets législatifs en cours, comme celui de la création de France Médias ou le projet de loi sur la fin de vie, sont purement et simplement suspendus. En attendant le résultat des élections législatives des 30 juin et 7 juillet annoncées par le chef de l’état ce dimanche soir.
En principe, ils peuvent ensuite être repris sous la mandature suivante à condition que le gouvernement les présente à la nouvelle Assemblée. Ils repartent alors de zéro dans la navette parlementaire. Le texte relatif à la réforme de l’audiovisuel public et à la souveraineté des médias, comme tous les projets ou propositions de loi est donc de facto pour le moins mis en attente, voire pour beaucoup d’ores et déjà définitivement enterré…
Pour mémoire, si les forces de gauche et les écologistes s’opposent à ce projet,
le Rassemblement National est, lui, pour une privatisation de l’audiovisuel public.
L’un de ses leaders, Sébastien Chenu l’a réaffirmé, ce matin, sur BFM TV.