Quand un jeune homme, futur journaliste, se retrouve "acteur" de l'un des longs métrages patrimoniaux les plus emblématiques ...
Coup de fil à Richard Hartzer.
Il fait ses premières armes
à Europe N°1,
puis rejoint l'ORTF, France Inter.
Il monte ensuite au Cameroun, avec la confiance d'Hervé Bourges, l'école de journalisme de Yaoundé,
puis dirige en France plusieurs radios locales de Radio France comme Provence, Limousin et Belfort Montbéliard.
Toujours passionné par le journalisme, il écrit encore en tant que correspondant local pour les DNA.
"Je venais de réussir l'examen d'entrée à l'école de journalisme, et je me passionnais pour l'actualité.
Je me documentais beaucoup,
en particulier sur l'histoire de la seconde guerre mondiale pour des raisons personnelles.
Mon père a en effet été fait prisonnier et a été contraint de rejoindre l'armée allemande,
enrolé de force.
En Alsace, d'où nous sommes originaires, on les appelle les "Malgré-nous".
"J'ai vu une annonce dans la presse.
La production du film recherchait des figurants.
Je me suis donc rendu sur place, à Colleville sur mer,
Omaha Beach."
"Pour moi, en août 61,
c'était personnellement émouvant, important.
Je pensais à mon père que je n'ai jamais plus revu et voulais voir de près ce à quoi pouvait ressembler une scène de guerre.
Même si l'expérience était amusante, il ne s'agissait pas d'une banale figuration,
comme pour n'importe quel film...
C'était participer à une reconstitution historique."
"Je pense avoir été d'ailleurs, ce jour-là, parmi les très rares participants à venir d'Alsace.
Je me souviens avoir rencontré un jeune homme du Jura,
j'entends encore son accent !
Mais la majorité des jeunes gens étaient originaires de Normandie ou de Bretagne."
"Avant le tournage de la scène sur la plage d'Omaha Beach, l'équipe nous a mis à disposition 2 types de costumes
ou allemand, ou canadien.
Pour moi, il était hors de question que je porte une tenue vert de gris nazie.
Un détail que j'ai bien en mémoire également :
la scène a été filmée en plein jour,
alors qu'à l'écran, elle apparaît dans le pénombre.
Nous sommes à ce moment du scénario au début du débarquement, à l'aube ... "
"J'ai vu le film plusieurs fois évidemment.
La scène est repérable,
c'est celle du combat sur Omaha Beach.
Au delà de cette expérience importante dans ma vie de jeune homme,
elle a compté dans ma construction personnelle et ma façon d'envisager le métier de journaliste.
Un reportage concernant quelque conflit que ce soit n'est jamais anodin.
On parle aujourd'hui de "guerre chirurgicale" .
C'est révoltant !"
"J'en ai parlé avec des militaires d'ailleurs.
Des civils sont toujours victimes et l'expression "collatérale" est insensée.
Pensons-y, toujours,
quand nous écoutons ou voyons des reportages
comme ces temps-ci,
en Ukraine ou à Gaza."
"Au bout de bien des années de recherches, j'ai fini par apprendre que mon père est décédé du typhus,
dans l'une des villes aujourd'hui martyre, en Ukraine ... "
Thierry Mathieu,
e-crossmedia,
le 5 juin 2024.
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