Il aura fallu 5 jours aux alliés, en mai 1945,
pour faire taire les ondes nazies !
12 ans plus tôt,
dès l'arrivée au pouvoir des nationaux-socialistes fin janvier 1933,
la presse
et singulièrement la radio
sont considérées comme de véritables affaires d'État.
Les nazis voient en elles des instruments centraux de propagande politique,
elles sont contrôlées par le ministère de la propagande de Goebbels.
La radio émet à partir de juin 1940 deux programmes
pour l’ensemble du territoire du Troisième Reich.
"Grossdeutsher Rundfunk",
la radio du IIIe Reich
qui a compté jusqu’à une centaine d’émetteurs au plus fort de son influence,
ne dispose plus le 8 mai 1945 que de celui de Flensburg
dans le nord,
près de la frontière danoise.
Celui de Berlin s’est tu juste après minuit
le 30 avril,
après avoir annoncé la mort d’Hitler.
C’est sur cette antenne au nord du pays donc
que le 8 mai est diffusé le communiqué de capitulation,
Comme le raconte le site www.radiotsf.fr :
"Le haut commandement allemand annonce qu’à partir du 9 mai,
à une heure du matin,
toutes les unités armées allemandes se trouvant sur tous les théâtres des opérations doivent cesser les hostilités.
Ne détruire ni les munitions, ni l’équipement, ni aucun matériel de guerre.
Ne saborder aucun navire.
Les actes contraires constitueraient une violation des termes de la capitulation acceptés par le haut commandement.
Cet ordre s’adresse à quiconque n’aurait pas eu connaissance de l’ordre précédent.
A partir du 9 mai à une heure,
tous les messages-radio doivent être transmis en clair
aucun code ne doit plus être utilisé."
Le général De Gaulle intervient lui aussi sur les ondes de Radio Londres
le 8 mai, dès 15 heures.
Partout dans le monde,
les radios diffusent la nouvelle de la capitulation de l’Allemagne nazie.
Parfois avec des émissions spéciales
comme ici sur Radio Canada.
Ou sur la radio nationale belge ...
A Berlin,
les dirigeants nazis déchus rencontrent les alliés qui occupent désormais le terrain.
Et ils tentent de les diviser …
La radio reprend ses émissions le 10 mai dans l’après-midi.
Le gouvernement nazi de Flensburg cherche à se faire reconnaître,
D’ailleurs le lendemain soir,
le Maréchal Ernst Busch est au micro.
Il annonce prendre,
avec soit-disant l’agrément des Britanniques,
le commandement de la région du Schleswig-Holstein
et des territoires occupés par les troupes de Montgommery.
Londres répond immédiatement :
Churchill donne l’ordre de réduire au silence la radio de Flensburg.
Le 13 mai au matin,
l’armée britannique occupe la ville.
A 10h45, les Anglais prennent le contrôle de la radio.
Le jour de la capitulation,
côté presse écrite en France,
une surprise :
les journaux du 8 mai annoncent dès le matin un événement
qui en réalité ne sera officiel que plus tard dans la journée !
Comme le raconte le Figaro …
"Il y a deux raisons :
a capitulation est signée une première fois à Reims le 7 mai.
et à cause de la susceptibilité de Staline,
une seconde capitulation est entérinée le 8 mai à Berlin.
Et puis ...
Cet événement était tellement attendu,
que les journaux et les imprimeries ont réalisé de nouveaux tirages !"
L’histoire retient en ces jours de liesse une volonté,
qui fait écho aux difficultés que connaissent aujourd’hui les médias :
préserver l’indépendance de la presse
contre l’influence ouverte ou occulte
des puissances financières
et des gouvernements étrangers.
Premier principe affirmé par le gouvernement provisoire :
la presse sera transparente,
les journaux devront afficher le nom des responsables,
publier régulièrement leurs budgets et les chiffres de leur diffusion,
indiquer leurs tarifs de publicité,
les noms des actionnaires seront publics.
Toute subvention d’un gouvernement étranger sera illicite.
Sur le plan de l’organisation industrielle, la presse sera strictement encadrée :
limitations à la concentration tant verticale (du papier à la distribution)
qu’horizontale (nul ne peut, par exemple, diriger plus d’un quotidien)...
Autant de mesures supposées favoriser un développement démocratique des journaux…
Cela fait donc 80 ans ...
Thierry Mathieu,
e-crossmedia,
le 6 mai 1945
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