"Beaucoup de jeunes gens écoutent Radio France.
Ils suivent des programmes diffusés par des chaînes
qui bénéficient d’une force de frappe comme France Inter et France Info.
Mais n'écoutent pas Mouv'"
Voilà,
off,
le constat de collaborateurs de Mouv’
contactés par e-crossmedia,
au moment où le couperet vient de tomber sur leur antenne :
la station dédiée aux jeunes par le service public ne sera bientôt réduite qu’à une offre de flux musical :
en tous cas plus de diffusion hertzienne !
Selon Médiamétrie ce jeudi :
0,5% en AC et 0,3 en PDA ...
Quid alors de la mission de service public ?
Le projet doit être présenté aux élus du personnel en CCE.
Contraintes budgétaires obligent,
Mouv’ est sans doute la première offre de radio de service public
à faire les frais des économies exigées par Bercy.
"Nos productions diffusées évidemment dans le flux de l’antenne
mais aussi sur le web
ont su tout de même trouver leur public.
ll est différent de celui capté par les radios privées commerciales
comme Skyrock,
positionnée sur le même type de musique.
Nous,
nous portons un éditorial de contenu,
et pas simplement de divertissement.
Evidemment en termes de volume cela reste assez modeste..."
Ce public-là en réalité s’éloigne de la radio traditionnelle.
Comme c’est déjà le cas, des générations à peine plus âgées,
les "jeunes adultes- adultes"…
" Oui ...
Mais nous avons tout de même su capter l’attention de jeunes fidèles
qui n’ont pas le même profil que ceux qui écoutent France Inter ou France Info.
Ce sont les urbains qui ne sont pas catégorisés en CSP +,
qui consomment leurs médias sur les réseaux sociaux :
pour la musique
ou l’info qui les concerne et qui est écrite de manière à les concerner.
Ceux-là ne bénéficieront plus d’offre éditoriale produite par le service public …"
Radio France dès 1980 a pourtant été pionnière avec Radio 7,
destinée au jeune public.
Fermée pour créer France Info,
la mission de servir le jeune public est ensuite revenue avec Le Mouv’
d’abord localisé à Toulouse,
puis repensé en "Mouv'"
quand la station a été relocalisée à Paris,
avec d’emblée un énorme investissement sur le numérique …
"Pour autant, la force de frappe allouée n’a jamais égalé les investissements du secteur privé
pour se donner les moyens d’aller à la rencontre des publics.
Même avant le rouleau compresseur du web et des réseaux sociaux,
notre réseau d’émetteurs FM n’a jamais permis de concurrencer les offres commerciales.
Mais surtout,
force est de constater que Radio France sait surtout s’adresser aux publics favorisés
pour ne pas dire CSP +.
La problématique a été la même, un temps, à propos des auditeurs de catégorie populaire… "
Le service public peinerait,
donc, à servir certains publics ?
"C’est à l’image de ce que nombre d’observateurs constatent dans divers secteurs d’activité :
un décalage entre les instances dirigeantes et les publics à servir,
une vision très jacobine aussi.
Les décideurs sont des champions, soi-disant, de la gestion et des tableaux Excel,
mais ils sont en réalité très loin du terrain,
des terrains,
et des attentes des publics …"
Comme le dit au Parisien un délégué syndical ...
"Nous avons une salve de CSE et CSEC (comité social et économique central)
du 21 au 29 avril,
durant lesquels nous devrions apprendre effectivement comment la direction entend "absorber"
la baisse de la dotation de l’Etat.
Le fait est que des petites économies par-ci par-là ne vont pas suffire à éponger les 24 millions d’euros qui nous manquent cette année,
et les 6 millions de déficit de l’année dernière".
Thierry Mathieu
e-crossmedia
le 17 avril 2025.
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