Chaude bouillante,
la pré-rentrée pour la presse !
Le Monde
voit pour la première fois de son histoire
un de ses collaborateurs considéré comme
"personna non grata"
par un parti politique.
Un journaliste du quotidien du soir qui continue à faire référence dans la profession,
Olivier Pérou
en charge du suivi des partis de gauche pour le journal,
se voit refuser la couverture de l’université d’été de la France Insoumise
à Châteauneuf-sur-Isère dans la Drôme.
L'accréditation lui a été refusée :
"C’est une entrave caractérisée à la liberté de la presse " dit le Directeur du journal :
Olivier Pérou est l’auteur
avec Charlotte Belaïch
du livre "La Meute".
Il s’agit d’une enquête sur La France Insoumise
de Jean-Luc Mélenchon
publiée en mai dernier
qui aurait, dit-on à LFI,
"fortement déplu".
Le parti accuse le journaliste de l’avoir "lourdement diffamé et d’avoir inventé de fausses informations"
concernant son fonctionnement en interne.
"Il y a des règles déontologiques à respecter
et on estime qu’elles ne l’ont pas été.
Nos vies personnelles, pour un certain nombre d’entre nous, ont été mises en cause",
dit par exemple la députée Manon Aubry.
"Si les partis se mettent à choisir les journalistes qui les suivent,
ça peut donner lieu à beaucoup de dérives",
dénonce ce vendredi de son coté sur franceinfo : Isabelle Mandraud,
de la société des journalistes du journal Le Monde.
"Pour nous, c'est une première.
Malheureusement,
certains de nos confrères et nos consœurs ont déjà été victimes de ce genre de pratiques,
mais nous étions plutôt habitués à ça de la part de formation d'extrême droite jusqu'à présent.
Ce livre, ils ont le droit de ne pas l'aimer et de le critiquer,
mais il faut le rappeler,
il n'a fait l'objet d'aucune poursuite sur le plan judiciaire.
C'est une façon de faire pression sur les journalistes.
De quel droit les partis politiques se permettraient de choisir le journaliste qui va couvrir tel ou tel événement ?".
Nombre de Sociétés Des Journalistes
de toute la confrérie,
apportent ce vendredi leur soutien au journaliste du Monde
considéré comme indésirable par LFI.
En signe de protestation et de soutien,
la rédaction de Libération a même carrément décidé que son journaliste accrédité quitterait les «Amfis» de LFI,
après deux jours de couverture sur place.
"Un parti qui se considère de gauche
et qui affirme vouloir lutter contre l’extrême droite
ne peut user des mêmes méthodes que le Front national en son temps puis,
aujourd’hui,
du Rassemblement national
sans une réaction forte de notre part (...)
Si nous ne réagissons pas, d’autres journalistes risquent, à l’avenir,
d’être eux-mêmes exclus parce que leurs écrits déplaisent à des dirigeants politiques.
Ce n’est pas aux partis de trier leurs correspondants parce que le contenu de leurs articles a pu déplaire."
D’aucun remarqueront que cet évènement intervient alors que ce parti
soutient l’appel au blocage du pays le 10 septembre.
Bien qu'il soit invité sur tous les supports,
LFI préfère manifestement maîtriser sa communication
en passant par ses propres médias,
sans journaliste …
Thierry Mathieu
e-crossmedia
Le 22 aout 2025.
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