Levée de bouclier des médias privés contre le gouvernement qui souhaite autoriser + de pub sur l'audiovisuel public.

 

Il faut permettre à l’audiovisuel public de diffuser + de pub !

Voilà ce que souhaite le gouvernement, dans le cadre de la proposition de loi pour la réforme qui vise à fusionner France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’INA

dès janvier 2026.

Dès ce mardi soir à l'Assemblée Nationale, le principe de la fusion a été adopté par 30 voix contre 18, dans le cadre de l'examen en première lecture.

L'ensemble du texte sera débattu à l’Assemblée nationale les 23 et 24 mai 2024,

et passera en deuxième lecture au Sénat ensuite vers la mi-juin.

 

S'agissant de la pub ...

 

Sorry its not set :(

 

Alors que la manne publicitaire diminue pour les médias traditionnels,

puisque les annonceurs choisissent de reporter leurs campagnes sur le numérique,

les radios du secteur privé s’indignent de cette proposition.

Elle permettrait en effet à Radio France et à France Télévisions de diffuser plus de messages commerciaux,

autant de budgets qui n’iraient pas aux stations du groupe M6, Lagardère-Vivendi, NRJ, Altice

ou encore entre autres au groupement des Indéradios.

Actuellement en effet, les contrats d’objectifs et de moyens permettent aux entreprises publiques -Radio France et France Télévisions- d’engranger 42 millions d’euros par an par la pub,

en plus de leurs budgets alloués par l’état :

4, 025 milliards d’euros.

Certaines chaînes ne doivent pas dépasser une durée maximale pour leurs écrans, d’autres n’y ont pas accès,

et surtout la publicité, et non pas le parrainage, est bannie à la télévision après 20 heures.

 

Si l’amendement gouvernemental est retenu au terme du débat législatif sur la nouvelle loi dite "réforme de l’audiovisuel public et de la souveraineté audiovisuelle",

cela ouvrirait à nouveau le service public de la TV aux pubs après 20 heures,

la plage horaire qui est jusqu'à présent "réservée" au secteur privé.

 

Sorry its not set :(

 

Décidément l’ensemble de cette réforme est éminemment politique,

et comme le rapportent plusieurs journaux, les parlementaires chargés eux-même de porter le projet, ne sont pas sur la même longueur d’onde !

Quentin Bataillon, député de Renaissance et membre de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, est favorable à l’élargissement de la pub.

Pour lui, " il est difficile de porter la limitation des recettes publicitaires de l'audiovisuel public et en même temps son indépendance".

En revanche, le sénateur Laurent Lafon (Union centriste), président de la commission de la Culture, de l'Éducation et de la Communication du Sénat, s’exprime contre.

Il souhaite préserver une distinction claire entre financement public et recettes commerciales :

"Les recettes publicitaires de RF et FTV ne doivent pas augmenter.

C’est une ligne rouge à ne pas franchir".

 

Sorry its not set :(

 

Les grands dirigeants de radios privées dénoncent déjà une mesure qui entérinerait définitivement une concurrence déloyale.

Pour le groupe M6 (RTL, RTL2, Fun Radio), Altice Media (BFM Business, RMC), NRJ et Lagardère-Vivendi (Europe 1, Europe 2, RFM), ce serait un énième cadeau fait au service public.

"Ils ont perdu la tête au gouvernement !

Au lieu de demander aux dirigeants de l’audiovisuel public de se serrer la ceinture, ils vont piller nos recettes"

dit au Point un patron du privé qui souhaite pour autant rester anonyme.

Pour lui ... "C’est du grand n’importe quoi !"

 

Sorry its not set :(

 

Pour David Larramendy, le Président du directoire du groupe M6 …

"Le budget des 7 stations de Radio France équivaut à celui de l'ensemble des autres radios privées.

Il y a donc un déséquilibre dans la concurrence."

 

Au fond cette réforme du regroupement des entreprises de l’audiovisuel public pose déjà de nombreuses questions,

et en premier lieu au plan éditorial : pour quoi faire ?

 

Sorry its not set :(

 

S’ajoute donc la forme, c’est-à-dire son financement …

A moins que la forme soit précisément la question de fond !

 

Thierry Mathieu,

e-crossmedia,

le 14 mai 2024.

 

 

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