Lula réélu : les journalistes brésiliens espèrent un retour à la normalité, mais sans esprit de vengeance. Le Président entend revoir la loi sur les médias !

 

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Réélu la nuit dernière au Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva promet de "revoir" la loi sur les médias.

Le Président souhaite ainsi combattre les situations de monopole et réguler les réseaux sociaux qui sont, pour lui, en état de "putréfaction". 

 

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"Je ne veux rien contrôler...

Je ne veux pas un modèle de communication comme à Cuba ou en Chine, mais un système comme celui qui règne en Angleterre". 

 

Comme le rapporte l’Express ...

Les journalistes brésiliens espèrent eux aussi un retour "à la normalité", mais beaucoup tout de même craignent un certain esprit de "vengeance".

Les rapports entre Lula et la presse ont souvent, en effet, été difficiles pendant ses deux premiers mandats de 2003 à 2011, puis durant celui de Dilma Rousseff qui lui a succédé jusqu'en 2016.

"Durant cinq ans, nous avons été passés au grill par les médias" affirme le président réélu.

Il a bel et bien en mémoire le fait que ce sont des journalistes qui, en effet, ont révélé nombre des affaires de corruption qui l'ont conduit en prison !

 

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Selon Reporters Sans Frontières ...

"Le paysage médiatique brésilien est marqué par une forte concentration privée, caractérisée par une relation quasi incestueuse entre les pouvoirs politiques, économiques et religieux.

Dix principaux groupes économiques, issus d’autant de familles, se partagent le marché.

Le libre travail des journalistes est constamment mis à mal, et la presse a subi de fortes ingérences de la part du gouvernement de Jair Bolsonaro, depuis 2018.

Le président s’en prenait régulièrement à la presse, mobilisant des armées de supporters sur les réseaux sociaux ».

Le chef d’état d’extrême droite a par exemple menacé récemment un reporter du grand quotidien O Globo. Le journaliste l'interrogeait sur des versements suspects sur le compte de son épouse Michelle :

"J'ai envie de te fermer la gueule à coups de poing" !

 

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Dans un entretien accordé à Médiapart ...

Giancarno Summa le directeur du Centre d’Information des Nations Unis qui a longtemps été correspondant de la presse italienne au Brésil se souvient, lui, des années Lula :

"Avant sa première élection, la presse progressiste avait été détruite de façon méthodique pendant la dictature.

Mais malgré l’arrivée de la gauche, chaque tentative de lancement de journal s'est soldée à l’époque par un échec.  

Non pas faute de lectorat, mais faute de ressources financières puisque les entreprises refusaient d'y acheter de la publicité et aussi pour la désorganisation de logistique.

Dans ce contexte, seul Internet a surgi comme un espace de démocratie".

 

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RSF précise ...

"Les grands groupes médiatiques tentent aujourd’hui de réinventer leurs modèles économiques face à la crise globale de la presse provoquée par l’arrivée des plateformes en ligne.

Ils investissent par ailleurs dans de nombreux autres secteurs d'activité, augmentant les possibilités de conflits d’intérêts et de perte d'indépendance éditoriale.

La diversification dans différents secteurs d’activité économique accroît les défis d’indépendance éditoriale. D’autre part, la presse locale est de plus en plus affaiblie… "

 

Ces dix dernières années, 30 journalistes ont été assassinés au Brésil, dont deux depuis le 1er janvier dernier avec aussi un collaborateur des médias.

Ce sont, pour Reporter Sans Frontières, les blogueurs, les animateurs de radio ou les rédacteurs indépendants qui sont les plus vulnérables.

Le harcèlement et la violence sur les réseaux sociaux vise de plus en plus les professionnels de l'info, et notamment les femmes.

 

e-crossmedia, le 31 octobre 2022.

 

 

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