Médias des villes et médias des champs … Comment communiquent les agriculteurs, à nouveau mobilisés ? Entretien avec Bruno Izard éleveur et ex matinalier à France Bleu.

 

Retard sur les engagements de l’état après la crise de l’an passé,

réglementation européenne,

contraintes écologiques,

concurrence déloyale …

Il y a surtout en premier lieu les normes extrêmement strictes imposées ici,

alors que l’importation de produits d’ailleurs, qui utilisent des substances interdites,

pourrait être autorisée...

 

Sorry its not set :(

 

Le traité dit "du Mercosur",

c’est-à-dire entre l’Union Européenne

et la zone de libre-échange entre le Brésil, l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et la Bolivie,

enflamme à nouveau le secteur agricole.  

 

Sorry its not set :(

 

Coup de fil à Bruno Izard,

éleveur dans le Puy de Dôme à Laqueuille entre le Sancy et la Chaîne des Puys au cœur du parc National des Volcans.

Il a choisi de reprendre l’exploitation familiale il y a 12 ans,

après des années au micro en matinale sur France Bleu Pays d’Auvergne.

"Comment concerner tous les publics,

les urbains et les gens des campagnes

dont l’agriculture est non seulement le gagne-pain mais aussi la raison d’être …

C’est toute la difficulté que j’ai moi-même bien connu en m’adressant à la radio aux citadins de la grande agglomération de Clermont Ferrand

mais aussi aux ruraux de moyenne montagne.  

Avec le risque que les sujets importants pour les cultivateurs ou les éleveurs

soient relégués en fin de journal,

comme une page en couleur…

Quand un journaliste de média national arrive dans une exploitation, très vite ses questions tournent au magazine.

Ils n’ont souvent jamais mis les pieds dans une ferme, et du coup posent des questions "bateau".

 

Sorry its not set :(

 

"La question de fond pour laquelle le reporter est venu

n’est finalement pas traitée

puisque le papier ou le rendu à l’antenne tournent à une sorte de carte postale

sensée séduire une plus large audience.

C'est folklorique…"

 

Sorry its not set :(

 

Il y a aussi les sujets

"marronniers",

qui reviennent chaque année

à la même époque …

"C’est le cas ces jours-ci avec la grippe aviaire qui frappe,

comme chaque année désormais,

les éleveurs de canard.

Les grands médias s’y intéressent tous par ce que les fête de Noël approchent

et que cette crise risque de faire grimper le prix du foie gras !

La question de fond, ce sont les contaminations dues aux oiseaux migrateurs,

et la difficulté de protéger les élevages avec des campagnes de vaccination adaptées.

Mais cette dimension là intéresse seulement les professionnels …"

 

Tout de même, les médias de proximité doivent échapper un peu plus à ces travers ?

"En effet, que ce soit avec les radios et télévisions locales et régionales,

ou la PQR.

Souvent, il y a des journalistes spécialisés au sein des rédactions,

qui eux suivent réellement les dossiers et la vie des exploitations".

 

Sorry its not set :(

 

Vous êtes récemment intervenu à l’antenne en direct de votre exploitation …

 

"Souvent, des pages spéciales ou des magazines bien identifiés sur les supports permettent de parler des questions de fond.

C’est encore plus le cas évidemment avec la presse spécialisée comme France Agricole, "Auvergne Agricole" ici chez nous,

ou encore "Eleveur Laitier".

Mais ces parutions sont en difficulté …

Et puis bien sur il y a le web qui monte en puissance

avec ses influenceurs qui parfois proposent des contenus de qualité.

Mais il y a aussi des fake-news, et même de l’Agri Bashing !"

 

Sorry its not set :(

 

"Quelqu’un,

en se promenant par exemple,

prend une photo d’une vache allongée et la publie en accusant l’éleveur de maltraitance animale

et ça fait le buzz.

Alors qu’en fait, la bête n’est sans doute,

comme ça nous arrive à nous les humains,

que fatiguée par une banale poussée de fièvre …"

 

Les réseaux sociaux sont aussi utiles tout de même dans le monde agricole comme dans tous les secteurs en période de crise :

cela permet aux agriculteurs internautes de se fédérer et de monter des actions

comme celles annoncées ces prochains jours …

"Evidemment …

Mobiliser une cinquantaine de tracteurs pour bloquer une préfecture,

ça se fait maintenant en 2 heures !

Mais cette année, la mobilisation ne devrait pas être aussi longue qu’en 2023 …"

 

 

"Les agriculteurs sont fiers de nourrir les Français avec une alimentation de qualité.

On a envie de dire aux Français qu'on a besoin d'eux pour nous soutenir !"

dit le Président de la FNSEA…

Il appelle sur France Inter ce mercredi matin à la mobilisation pour lundi.

"A la différence de l’an dernier, les organisations syndicales vont tout faire pour maîtriser leur base,

parce que dans 2 mois il y aura les élections dans les chambres d’agriculture.

La mobilisation et les acquis qui seront obtenus pèseront lourd

dans la compétition entre les organisations professionnelles".

 

 

"Même si l’enjeu du refus du traité avec le Mercosur est pris en compte par le gouvernement,

le monde paysan considère que les promesses de sortie de crise de l’an dernier n’ont pas été honorées.

Seule la question de la taxe sur le carburant GNR a avancé.

Le reste est en suspend,

car cela  dépend d’une loi qui a été mise en pause

du fait de la dissolution de l’Assemblée nationale".

 

Sorry its not set :(

 

Au-delà des crises,

les médias ont tout de même un regard plutôt empathique avec le monde agricole …

"Des youtubeurs font en effet le buzz sur internet,

des jeux vidéo dédiés ont beaucoup de succès en ligne,

sans oublier "L’amour est dans le pré" qui cartonne toujours sur M6

et même l’élection, chaque année de Mister Agriculture ! "

 

Thierry Mathieu,

e-crossmedia,

le 13 novembre 2024.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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