Radio, télévision, presse écrite …
Les médias traditionnels sont contraints d’épouser l’époque
pour que continuent à vivre leurs offres linéaires,
toujours plus concurrencées par le digital.
Ce sont bien leurs savoir-faire fondamentaux qu’il s’agit de repenser ...
Au-delà des nécessaires revalorisations de l’image des offres
pour conquérir les nouveaux publics
et satisfaire leurs attentes :
d'où la mise en avant de complémentarité entre les supports,
voire carrément la création d’une nouvelle marque...
Une leçon de marketing s’impose à tous,
comme au bon vieux temps de Buitoni avec ses raviolis :
L’important c’est ce qu’il y a dans la boite !
Ce sera le cas des 2 nouvelles chaines de TNT qui apparaitront ces prochains mois.
Celle du groupe Ouest France avec sa promesse de devenir le haut-parleur des territoires,
et la seconde du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky qui possède de nombreux titres de presse écrite
comme Elle, Télé 7 Jours, Franc-Tireur, Ici Paris, France Dimanche
qui alimenteront les émissions en intervenants et contenus.
Dans d’autres cas,
le challenge est de parvenir à faire du neuf
avec de l’ancien,
pour ne pas dire du patrimonial !
Ce sera l’ambition dès le 6 janvier de la marque qui remplacera France Bleu
pour les 44 radios locales de service public de proximité
dans l’hexagone.
Elles convolent en justes fiançailles
avec leurs cousines télévisuelles France 3,
dont les programmes dédiés aux régions sont déjà estampillés,
comme l’application commune aux 2 chaines pour l’actualité de proximité ...
"ICI".
Mais gare ...
Ne parlez plus de mariage,
ou donc de fusion !
C'est devenu politiquement incorrect ...
La promesse "Radio, TV, Digital" est en tous cas clairement affichée,
comme c’est déjà le cas outremer depuis 2010
avec le réseau des 1ères,
mais aussi dans le privé avec le groupe BFM–RMC
désormais propriété de CGA-CGM.
Au delà de
France Bleu-France 3,
un autre dossier de rapprochement des forces du service public est en chantier depuis des années.
Celui de franceinfo:
qui sur la TV ne sera bientôt plus au bout de la TNT sur le canal 27,
avec la renumérotation des chaînes qui va regrouper toutes les chaines d'info continue,
et de la radio.
"franceinfo:", désormais 2ème radio de France !
Tous les acteurs du marché s’engagent dans cette évolution qui apparaît "nécessaire",
mais qui n’est souvent pas vécue comme "suffisante" par les équipes concernées,
souvent attachées à leur propre culture d’entreprise ou à leurs conventions collectives…
Se pose surtout aussi la question du fond et de la forme …
Ce qui pousse les entreprises à faire interagir les médias traditionnels
avec les supports digitaux.
c'est d’abord l’optimisation des moyens,
pour ne pas dire la recherche d’une meilleure productivité :
il s'agit surtout de faire des économies !
OK, mais à quel prix ?
Comment s’assurer par exemple que la radio conserve son identité et ne se fasse pas manger par la télévision,
les pros de l’image ayant toujours tendance à considérer l’audio comme un canal mineur.
Les concepteurs de ces nouvelles races de médias ont en tête les préceptes démontrés par les mathématiciens :
on peut multiplier ou diviser les forces en présence, ou bien leur additionner ou leur soustraire un nombre.
Toujours est-il que pour résoudre une équation,
il s’agit de déterminer les solutions de cette équation...
OK,
à nouveau ...
Mais pour faire quoi ?
Les auditeurs–téléspectateurs qui eux ont opéré leur mue
vers le web,
et plus vite que les pros du marché,
font leurs choix et s’approprient les déclinaisons digitales proposées comme les podcasts ou le streaming.
Certaines plateformes connaissent déjà des chiffres d’audience supérieurs aux médias traditionnels !
Voilà pourquoi certaines offres comme TPMP de Cyril Hanouna renaîtra sans doute sur le web,
après la fin d’autorisation d’émettre de C8 décidée par l’Arcom suite à de nombreuses infractions à la législation :
les fidèles de ce programme sauront aller regarder le trublion du paf et son équipe via internet,
sur lequel le régulateur n’est pas en mesure d’opérer un contrôle des contenus.
En témoignent déjà certaines offres comme "Le Média"
créé il y a 3 ans par le psychanalyste Gérard Miller et l’Insoumise Sophia Chikirou.
Ils connaissent un succès certain sans avoir obtenu un canal en télévision numérique terrestre.
Leur ambition est de concurrencer CNews,
dont la ligne éditoriale est positionnée à l’autre bout de l’échiquier politique.
A l’orée de 2025,
la révolution des offres et des usages est dans tous les cas bel et bien en marche.
La rencontre d’une radio avec son public ne s’évalue plus seulement avec son programme de flux
mais également en fonction du succès de son offre de podcasts.
En relative perte d'audience, comme les généralistes,
les radios musicales investissent toujours plus sur les offres complémentaires sur le web
pour lutter contre les plateformes.
A l'image du Groupe NRJ
et de sa station "adulte" qui est l'une des rares à avoir le vent en poupe :
Nostalgie !
Alors que le jeune public délaisse la bande FM
pour le streaming sur les smartphones,
d'autres stations au format "adulte" sont également en conquête de notoriété et d'audience
au delà de leurs antennes de flux,
via internet.
Comme France Musique,
Radio Classique,
ou FIP.
Idem côté TV ...
Les offres digitales complémentaires s’avèrent précieuses pour certaines figures
comme Samuel Etienne, très puissant avec sa chaine Twitch
ou même Elise Lucet désormais sur YouTube.
Les chaînes dans leur ensemble voient leurs offres digitales complémentaires couronnées de succès.
France Télévisions l’a démontré l’été dernier avec sa chaîne dédiée à Paris 2024 ...
Comme le fait ces jours-ci encore TF1 avec le canal dédié à la Star Académy ...
Ou la nouvelle BFM2,
dès que l’actualité le permet,
pour compléter l’offre prémium
sur le canal 15 de la TNT.
Dans tous les cas
ce sont des femmes et des hommes qui doivent penser
et mettre en œuvre ces nouvelles races de médias,
et non pas seulement leurs tableaux Excel dédiés à leur comptabilité.
Et si l’IA très "tendance" peut aider à relever les défis éditoriaux et organisationnels,
ce sont bien des sensibilités et des savoir-faire humains qui se doivent d’opérer les évolutions,
pour ne pas dire "Révolutions" attendues sur les 3 supports en complémentarité :
ne jamais oublier son ADN,
surtout soigner les fondamentaux.
Un acteur historique de la radio en France est en but à cette problématique :
innover mais ne pas s'éloigner de son public...
RTL, en difficulté est aujourd'hui sur la 3 ème marche du podium.
Parce qu’in fine,
c’est le public qui,
lui,
a toujours raison !
Thierry Mathieu,
e-crossmedia,
le 31 décembre 2024.
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