2 infos se percutent cette semaine...
En télé...
L’appel d’offre de l’ARCOM pour des canaux de la TNT à renouveler l’an prochain connaît un réel succès.
Au-delà des candidatures de renouvellement des chaînes déjà présentes,
plusieurs nouveaux dossiers comme ceux déposés par L’Express et Ouest-France témoignent de la confiance des opérateurs dans ce mode de diffusion,
qui réalise toujours l’essentiel de l’audience,
même si les boxs de différents opérateurs trônent maintenant dans nombre de salons,
et que par ailleurs, le streaming monte sans cesse en puissance.
Des opérateurs majeurs proposent des offres visibles seulement sur le web comme prochaînement
BFM TV 2,
ou d'ores et déjà une large partie du programme Secret Story sur TF1+,
et la chaîne créée par France Télévisions il y a quelques jours pour les Jeux Olympiques de Paris 2024
sur la plateforme france.tv .
Alors qu’en radio...
Même si le DAB+ poursuit le déploiement de ses émetteurs, plusieurs opérateurs se disent que l’avenir du marché serait plutôt l’IP,
c’est-à-dire la réception par internet,
En d'autres termes,
le numérique terrestre serait donc "mort-né".
De nombreux pays ont déjà fait le choix du DAB+ en prévoyant l’extinction de la FM ces prochaines années,
même si les chiffres démontrent partout que l’écoute via le web ne cesse de progresser.
En Suisse par exemple le "Online" représente déjà 34% de l’écoute,
le DAB + 41%
et la FM 25%.
Une récente étude de l'association Swiss Private Radios sème le trouble ...
Comme l’explique le site "Radio Magazine" ...
"L'étude part du principe que d'ici 2025, il y aura davantage de personnes en Suisse qui écouteront la radio via Internet que via DAB+.
Après cela, la part de la radio numérique terrestre continuera de diminuer.
Selon un scénario pessimiste pour la radiodiffusion, elle aura complètement disparu d'ici 2040
ou, au mieux, que seulement dix pour cent écouteront encore la radio via une antenne en 2040.
Dans le même temps, la part de l’utilisation non linéaire de la radio augmentera considérablement à l’avenir, en particulier parmi les tranches d’âge les plus jeunes.
Parallèlement, la radio linéaire est de moins en moins écoutée.
À partir de 2035, la radio sera davantage utilisée de manière non linéaire,
c'est-à-dire à la demande, que la radio traditionnelle en direct."
L’un des arguments des défenseurs de la Radio Numérique Terrestre,
c’est que sa réception restera gratuite, et "anonyme",
à partir du moment où les auditeurs se seront équipés du matériel nécessaire évidemment.
Alors que pour écouter par le web, il faut évidemment payer un abonnement internet,
et donc être personnellement identifié par les opérateurs…
Ce qui est de facto d’ores déjà le cas étant donné le nombre d’utilisateurs détenteurs au moins d’un smartphone !
Pour certains observateurs justement…
"Là où certains saluent l’anonymat de l’auditeur les "business man" de la FM le dénoncent justement.
L’auditeur qui est-il ...
Homme ou femme, jeune ou vieux ? Quand écoute-t-il, d’où, comment consomme-t-il, quels sont ses goûts, ses centres d’intérêt ?
Profiling, ciblage…
C’est ce qui intéresse l’annonceur potentiel et donc les radios qui vivent de la pub."
C’est possible par le web donc, et non par la diffusion hertzienne.
A contrario,
cet autre point de de vue,
qui plaide pour le développement du DAB+ :
"Tolérer le passage de la radio sur IP, c'est abandonner sa gratuité, son caractère " service universel".
C'est se tirer une balle dans le pied.
Et surtout faire un choix irréversible à la place des générations à venir."
Pour un grand pro de la radio ...
"Tout plaide, y compris les coûts, pour un remplacement de la vieille, mais performante, FM par la RNT.
Mais la France n’y est pas.
Raisonnablement, la diffusion via le web n’est ni bonne, ni sûre.
Mais le public ne s’en rend pas compte et adhère.
Ce qui a tout changé, c’est le smartphone.
Ce qui était vrai à propos d’Internet AVANT le smartphone, n’est plus vrai depuis.
On ne dira jamais assez combien le smartphone, plus qu’Internet seul, a changé les vies.
Et les médias, qui ne sont pas la préoccupation première de l’utilisateur-type du smartphone, en sont dépendants,
tant le smartphone est devenu central dans nos vies.
C’est cela qui explique le décalage entre le raisonnable et la réalité..."
"Roland Faure, PDG de Radio France de 1986 à fevrier 89 avait raison avant tout le monde
avec son Club DAB qui était apparu avant Internet !
Mais, comme cela arrive souvent, il avait raison trop tôt !
Le numérique en radio aurait marché s’il était apparu en même temps que la TNT !
Mais personne ne se souvient que Catherine Tasca, Ministre de la Culture et de la Communication du 27 mars 2000 à mai 2002,
avait interdit au Président de Radio France d'alors, Jean-Marie Cavada,
de parler du numérique en radio en même temps que la Télévision !"
Voilà en tous cas l’un des sujets qui mobilisera les esprits d’ici une quinzaine de jours
à l’occasion de la Fête de la radio.
Thierry Mathieu,
e-crossmedia,
le 19 mai 2024.
Ce site utilise uniquement des cookies nécéssaires a son bon fonctionnement 💪 !