C’est étude menée par un Observatoire basé en Italie
qui compare son marché aux autres de taille comparable en Europe,
à savoir l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l'Espagne,
sans négliger des études de cas spécifiques dans d'autres plus petits pays.
Elle a été réalisée à l'occasion du 100e anniversaire de la radio en Italie,
le 6 octobre 2024,
dans le but de décrire l'état de l'art de l'industrie la plus ancienne parmi les médias de diffusion.
Cet organe se donne pour mission de "protéger et de valoriser les sociétés de radio italiennes,
l'activité constitue un pilier fondamental de l'information et de la liberté d'expression,
outil indispensable au progrès et à la cohésion de la société".
Coup de fil à l’un des 2 auteurs,
Albino Pédroia
qui présente ce lundi ce document à l’Arcom.
Ex-directeur du développement, membre du comité de direction du groupe Havas
et responsable des affaires de la concurrence au sein du groupe Canal+,
il enseigne aujourd’hui l'économie des groupes de communication dans le cadre du Master Digital-Media-Cinéma
à l'Université La Sorbonne Panthéon à Paris.
"Au Royaume-Uni, en Allemagne et en France,
sans parler des pays plus petits comme la Suisse, la Norvège ou les Pays-Bas,
transition de la radiodiffusion analogique vers la diffusion numérique
est une question importante et d'actualité !
Car bien qu’il apparaisse vieillissant avec la concurrence des offres sur le web,
le média radio a de l’avenir …
"Malgré la croissance exponentielle des offres audio, grâce à Internet,
la radio en Europe occupe toujours une place extrêmement importante,
tant en termes de part d'audience que de ressources économiques.
Cependant, les nouvelles offres audio représentent une concurrence sérieuse,
en particulier auprès des jeunes publics.
Face au dynamisme et à la variété des initiatives dans le domaine de la musique,
des podcasts et des livres audios,
les radios réagissent en diversifiant leurs plateformes de diffusion,
en adaptant leurs formats éditoriaux aux nouvelles expériences d'écoute
et en diversifiant leur offre éditoriale.
Et pourtant selon votre étude
il y a une place pour le DAB+ ?
"L'écoute en ligne progresse en effet plus rapidement que la radiodiffusion numérique DAB et DAB+ car,
outre les très jeunes,
les jeunes adultes adoptent de plus en plus l'écoute en ligne.
Ceux qui écoutent la radio via un appareil en ligne,
principalement les smartphones,
passent plus de temps à écouter les plateformes de streaming musical qu'à écouter la radio.
Les plateformes musicales sont désormais le principal concurrent de la radio chez les jeunes et les jeunes adultes.
Les podcasts, très populaires auprès des jeunes,
apparaissent comme un concurrent critique,
même si les stations de radio elles-mêmes sont désormais de grands éditeurs de podcasts."
"Pendant ce temps,
le renouvellement du parc de récepteurs de radiodiffusion est lent,
surtout dans un contexte technologique où le smartphone est donc désormais le récepteur universel.
Seuls les éditeurs italiens demandent aux fabricants de smartphones
d'intégrer un tuner DAB+ …"
"Mais les promoteurs du DAB+ mettent en avant les innombrables avantages de leur mode de diffusion :
accès direct des éditeurs aux auditeurs,
meilleure qualité audio,
diffusion des données,
plus de stations de radio,
et une meilleure écoute mobile".
La Présidente de Radio France portait déjà la bonne parole il y a 2 ans
devant les parlementaires ...
Comme Sibyle Veil,
vous considérez donc que le DAB+ aura malgré tout sa place,
à côté de la réception par le web sur les smartphones …
"Oui mais ce sera long,
entre 10 et 15 ans !
L'abandon de la radiodiffusion analogique,
principalement FM et marginalement AM au Royaume-Uni,
est aussi envisagé dans une double perspective :
une réduction des coûts pour l'éditeur et une contribution à la durabilité climatique.
En attendant, la plupart des acteurs du marché payent 2 fois pour émettre leurs programmes,
en FM et en RNT ! "
"La France, qui a récemment introduit la DAB+,
et l'Espagne, qui est la dernière à lancer la DAB+ à l'échelle nationale,
font état d'une écoute analogique en FM toujours très élevée.
Parmi les pays analysés,
il n'y a qu'en Allemagne avec 54 %
et au Royaume-Uni avec 69 %
que l'écoute numérique dépasse 50 % de l'écoute totale :"
"Au Royaume Uni,
66 stations de radio sont diffusées sur la plate-forme de radiodiffusion numérique DAB/DAB+
dans tout le pays,
y compris les stations commerciales et de service public :
23 stations, soit 35%, diffusent en DAB et
47, soit 71%, ne diffusent qu'en numérique.
Au niveau local, 644 stations de radio diffusent sur 58 multiplex."
"Dans les petits pays cependant,
l'écoute numérique (DAB+, Online et DTT) dépasse les 70 %.
Sur ce tableau on voit les modes d’écoute :
en brun la FM et bleu le Dab et en vert le web :"
Comment convaincre les auditeurs en France de se doter d’un appareil
pour capter en DAB + ?
"Il faudrait sans doute que les stations ou de nouveaux éditeurs
proposent des offres spécifiques,
qu’on ne pourrait écouter qu’avec la radio numérique terrestre."
"Pour l’instant il n’y en a que 3 au plan national :
kto, AirZen radio et Skyrock Klassiks …
Qui communique d'ailleurs sur son succès également
via internet ...
"A part évidemment les stations locales,
toutes les autres radios diffusées en DAB + dans tout l'héxagone,
sont celles qu’on peut déjà écouter en FM ou en ligne sur le web ...
C’est l’un des problèmes !"
En France métropolitaine,
l'ARCOM recense près de 900 services de radio autorisés à émettre en analogique - FM -
et plus de 210 dans les territoires d'outre-mer,
soit un total de plus de 1100 radios.
Sur le territoire continental,
plus de 800 diffuseurs sont locaux (89%),
les nationaux entre privés et public, donc Radio France sont au nombre de 26.
Le rapport,
présenté ce lundi à l'Arcom :
https://www.
Thierry Mathieu
e-crossmedia
le 16 juin 2025
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