Pas d’écrans, à l’écran !

"Bienvenue dans ce nouveau studio tout beau de franceinfo : !"

dit Marc Fauvelle, ce lundi matin, depuis la Maison de la Radio. 

A la radio , à la télé et en streaming sur le web il accueille à 8 heures 30 son invité, le ministre de l’éducation nationale.  

 

« Masque » c’est le mot du jour.

En ce jour de rentrée scolaire, certains écoliers doivent à nouveau le porter.

Mais c’est aussi l’une des avancées de ce studio flambant neuf : les écrans d’ordinateurs qui servent aux journalistes pour suivre leur conducteur, lire les dépêches et leurs textes préparés en amont sont intégrés à la table.

Ces moniteurs de PC, si disgracieux pour les téléspectateurs sont masqués, et ce n’est pas anodin.

C’est même le signe d’une radio qui revendique pleinement sa co-diffusion en télévision.

Ca ne change rien pour l’auditeur, mais c’est un plus à l’image !

Les murs du studio sont équipés également de LED géants qui permettent de faire évoluer le décor et d’illustrer ce qui est dit par des vidéos, des photos, ou le logo de la chaine.

C’est toujours de la radio qui a sa valeur ajoutée en TV.

 

Un premier pas avait été franchi dès 2017, dès la création du média global "franceinfo :" avec la complémentarité de Radio France et France Télévisions. 

 

Les journalistes"titreurs" en charge, depuis la Maison de la Radio, des flashs toutes les 10 minutes sur certaines tranches : d’emblée leurs interventions avaient été pensées pour être esthétiquement compatibles à l’image.

 

« Bienvenue dans ce nouveau studio tout beau de franceinfo : » dit Marc Fauvelle ce matin depuis la Maison de la Radio en accueillant à 8 heures 30 son invité, le ministre de l’éducation nationale.  

Les 9 radio-télévisions-web de service public ultramarines, les 1ère, ont compris ça depuis plus longtemps et en cela ont été précurseurs. La 1ère matinale radio diffusée en TV du Paysage Audiovisuel Français dès 2010 a commencé à prendre en compte cet enjeu.

Le groupe ALTICE avec RMC a aussi eu la même démarche pour les tranches de radio diffusées sur ses chaines des canaux 23 et 24 de la TNT : la Matinale et les Grandes Gueules. Pour les offres BFM et BFM Business, c'est nativement de la TV dont le son est diffusé en DAB+ et en FM.

D’autres grands médias ont pour l’instant choisi de ne pas faire leur globale révolution de ce point de vue. C’est le cas pour l'action régionale du service de l'audiovisuel public. Les directions de chaine – coté Radio France et France Télévisions –  ne parlent que de « radio filmée » à propos des 22 matinales de France Bleu co-diffusées par France 3.

 

 

De nouveau décors, mais statiques sans écran LED, ont été mis en place, tout comme les éclairages nécessaires pour la captation vidéo.

Mais le téléspectateur voit toujours à l’image des tables de studio avec leurs forêts d’écrans d’ordinateurs, et des intervenants équipés de gros casques HIFI sur les oreilles. Peu d’entre eux ont l’idée de s’équiper d’oreillettes, plus discrètes et plus élégantes en télévision !

Et pendant la diffusion des disques, ce sont des images de la région, enregistrées par des drones, qui «meublent» l’antenne TV.

Même si pendant quelques temps elles sont appréciées, au fil des semaines elles peuvent être ressenties comme le chante Goldmann : comme un acte manqué !

 

Du côté du groupe M6 la matinale d’RTL 2 est déjà co diffusée sur W9, mais elle pâtit du même manque : la diffusion de clips n’est pas systématique : sans doute une question de droits de diffusion : pas de valeur ajoutée à l’image.

Quant à la grande généraliste, RTL, si l'émission de Julien Courbet co-diffusée sur M6 est pensée dès l'origine comme une émission de télévision,

ce n'est pas le cas de la matinale. Le grand studio où elle est réalisée a été repensé l’an dernier, mais il n’est décidément pas "TV compatible" !

C’est comme l’illustration du fait que l’équipe n’est pas mure pour accepter que l'une des émissions phare de la radio, pourtant déjà visible en streaming sur le web, soit aussi regardée en télé.

 

Tout ceci a en effet un impact sur les métiers, voire sur l’éditorial.

La transition vers le média global, à la co-diffusion radio - tv - web, a un coût, en termes d’équipements bien sûr, mais surtout aussi au niveau social.

Comme quoi ces questions de forme masquent souvent encore de réelles questions de fond.

 

e-crossmedia, le 8 novembre 2021.

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