Pierre Lazareff va arrêter de se retourner dans sa tombe : Francesoir.fr n’est plus reconnu comme un "service de presse" !

 

Francesoir.fr , c’est l’histoire d’une usurpation de marque qui scandalise les journalistes depuis des années !

Comme le disait le slogan de Canada Dry :

"Ca ressemblait à un journal, ça se lisait comme un  journal, mais ce n'était pas un journal", pas un organe professionnel d'information.

 

Le site perd l’agrément de la Commission Paritaire des Publications et des Agences de Presse, il ne bénéficie plus de son statut de service de presse en ligne, qui lui donnait notamment la possibilité de bénéficier d’aides publiques et d’avantages fiscaux.

En effet, ce mercredi 30 novembre en plénière, la CPPAP n’a pas renouvelé la reconnaissance de "service de presse" pour le site intitulé "France Soir".

Selon la commission, ce média en ligne ne respecte plus l’ensemble des critères fixés par décret pour bénéficier de cette qualification.

Cette publication est identifiée comme média complotiste.

Elle est reconnue responsable d'avoir relayé depuis plusieurs années des thèses répréhensibles, notamment à propos de la pandémie du covid-19.

La marque "France Soir" si prestigieuse dans l’histoire de la presse française recouvre enfin sa dignité.

Le titre n’est plus usurpé par des éditeurs bien éloignés des règles les plus élémentaires en matière de déontologie journalistique.

 

Sorry its not set :(

 

Car en effet, dans la mémoire collective, France Soir ce n’est pas rien !

Ce titre est créé en novembre 44 par des résistants avec Pierre Lazareff, tout juste rentré des Etats Unis.

Ensemble ils décident, pour assurer leur succès, de "satisfaire à une exigence d’impartialité".

 

En 53 pendant la guerre d’Indochine, puis pendant la guerre d’Algérie, France Soir est un géant.

L’équipe est capable de publier 7 éditions par jour pour coller presque en temps réel à l’actualité.

C’est l’époque des vendeurs à la criée, des manchettes percutantes à la Une, des scoops à répétition, et des photos qui font sensation.

Une armée de reporters Kessel, Labro, Turenne enrichissent les colonnes du quotidien de leurs talents.

 

Sorry its not set :(

 

Les années soixante marquent le début du déclin du journal avec la montée en puissance des radios en matière d’information,

en particulier la très novatrice Europe numéro 1 : elle propose des rendez-vous d'information toutes les heures.

 

Sorry its not set :(

 

Les magnats de la presse comme les groupes Hachette ou Hersant tentent de sauver France soir,

mais la spirale infernale est engagée.

Même un format tabloïd à la britannique au milieu des années 2000 ne permet pas de sortir de l'ornière.

 

En 2009, le journal fini par être racheté par un milliardaire russe, proche du Kremlin, qui fait appel à de grandes signatures.

Patrick Poivre d’Arvor, Laurent Cabrol, Thierry Roland y publient des articles…

 

Le dernier coup d’éclat de France Soir, digne de ce nom  en 2010 : fournir le chiffre réel des participants durant les manifestations sociales dans les rues.

Celà fonctionne, mais cela coûte très cher et n’engendre pas pour autant une hausse des ventes .

S'en suivent de nouvelles capitalisations, de nouvelles gouvernances, de nouvelles formules : rien n'y fait ...

Le journal cesse de paraitre en version papier il y a 11 ans, et tente une première version numérique mais toujours sans succès.

 

Après liquidation judiciaire en 2019, le titre est récupéré par l'entreprebeur Xavier Alzalbert pour conquérir un nouveau lectorat, via internet.

La "rédaction", selon la CPPAP ne compte plus que 2 journalistes et 4 pigistes .

Sur le site, l’internaute y lit des reprises de dépêches, et surtout des contenus considérés par l'administration comme étant des Fake News :

Des thèses proches de Donald Trump sont soutenues à propos d’une prétendue fraude électorale aux Etats Unis,

le Covid serait utilisé pour "tuer dans l’œuf toute véléité de penser librement" …

Le directeur de la publication sur son compte Twitter tente de plaider sa cause, soutenu par des personnalités comme le journaliste chroniqueur à CNews Ivan Rioufol :

 

Sorry its not set :(

 

 

Le CPPAP, en tous cas, a tardé à prendre sa décision pour retirer l’agrément.

Elle s’est montrée "frileuse" dit le Parisien -Aujourd’hui en France.

La commission craignait de ne pas pouvoir réunir suffisamment d’arguments solides...

 

Sorry its not set :(

 

Pierre Lazareff, décédé il y a 50 ans qui demeure la signature et l’un des piliers de la presse populaire, doit à nouveau reposer tranquillement !

Le titre qu’il a porté sur les fonds baptismaux recouvre son honorabilité.

Lucide, tout de même, il disait :

“Auparavant, lorsque se produisait un événement, les gens sortaient dans la rue pour acheter le journal, aujourd'hui, ils rentrent pour regarder la télévision.

Ce n'est pas vraiment que j'ai peur de mourir. Mais j'ai tellement peur de m'ennuyer quand je serai mort.”

Grand patron de France soir, et pionniers de la télévision avec Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet et Igor Barrère pour "5 colonnes à la une", il avait créé dès l'âge de 15 son premier magazine : "l'illusion".

 

 

Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 1er décembre 2022.

 

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