Réformer ?
Pour épouser l'époque,
rationnaliser,
optimiser quitte à perturber les salariés attachés aux valeurs traditionnelles
du service public...
Réorganiser,
penser différemment,
prendre en compte aussi les contraintes budgétaires
en participant à la réduction de la dette,
comme tous les corps financés par l'argent public ?
Rachida Dati est confirmée rue de Valois.
Et maintenant ?
Considèrera-t-elle que des avancées,
en attendant une grande restructuration,
sont réalisables ?
En même temps ...
Insistera-t-elle pour que la réforme qu’elle porte
soit inscrite le plus rapidement possible
au calendrier de l’Assemblée Nationale ?
C’est en effet désormais au Palais Bourbon
que l’avenir de ce texte renvoyé maintes fois aux calendes grecques
doit être tranché.
Le 11 juillet dernier,
au Sénat,
face à une gauche opposée au texte
et déterminée à ralentir l’examen en deuxième lecture,
la Ministre de la Culture avait choisi la méthode forte
pour pousser la chambre au vote avant la trêve estivale.
Le "vote bloqué" avait déjà été utilisé au Sénat en mars 2023,
pour la réforme des retraites,
accélérant de fait les débats,
mais provoquant le courroux de l'opposition.
"Vous faites la critique de la répétition de nos arguments.
Nous faisons de la pédagogie.
Puisque le débat n’a pas eu lieu à l’Assemblée nationale,
c’est à nous, sénateurs,
qu’il revient d’expliquer aux Français quel est l’enjeu de cette réforme",
avait regretté la socialiste Laurence Rossignol,
opposée au texte.
Le sénateur Laurent Lafon,
dont la proposition de loi
porte le nom,
avait ensuite reconnu que "personne ne peut se satisfaire de la façon dont ce texte a été voté.
La raison a obligé
le gouvernement à pratiquer de la sorte.
Nous avions tous compris la stratégie de l'opposition
d'éviter un vote pour le reporter en septembre".
L’idée d’un rapprochement entre les acteurs de l’audiovisuel public
figurait déjà dans le programme d’Emmanuel Macron en 2017…
Mais le contexte a radicalement changé :
fragmentation des audiences,
bascule massive vers le numérique,
concurrence frontale des plateformes internationales,
et surtout désaffection des jeunes publics…
"Aujourd’hui,
62 % des Français s’informent sur les réseaux sociaux",
soulignait en juin Rachida Dati,
pointant un décrochage inquiétant.
Pour elle,
loin d’une simple opération administrative,
la réforme vise "à assurer la survie et la pertinence d’un service public de l’information".
Priorités pour la ministre,
comme elle l'avait dit au micro de Jean-Jacques Bourdin
en juin dernier,
en s'appuyant sur le rapport produit
par l'ex-patronne de France Inter :
Le dossier de l’information continue
et du rapprochement des équipes de radio et de télévision de "franceinfo:"
qui stagnent depuis des années
est donc pour elle prioritaire.
Comme l’est celui de l’action régionale
pour que les radios locales et télés de proximité du service public
optimisent leurs moyens
en adoptant une organisation
et une stratégie
de média global.
De son côté
le service public peut se targuer de savoir épouser l’époque
d'ores et déjà,
avec de remarquables performances sur le digital…
Elles sont bien meilleures
que sur certaines des antennes traditionnelles,
comme c’est le cas des radios locales.
A tel point que la direction du réseau ICI,
côté Radio France,
entend bien retrouver de la fierté avec ses équipes
en communiquant en interne sur ce sujet …
Delphine Ernotte-Cunci
qui préside France Télévisions
apparaît aujourd’hui moins en phase avec la ministre
sur la mise en place de la réforme.
Alors que face à l'Arcom
elle avait plaidé pour,
quand elle a été reconduite pour son 3me mandat
en mai dernier.
Côté Radio France,
Sybile Veil dans un entretien accordé aujourd’hui
à la Tribune du Dimanche
s’oppose une nouvelle fois à la réforme :
"Si elle était adoptée dans le climat politique actuel,
ce serait pour de mauvaises raisons.
Nous rentrons dans une période de très fortes tensions.
L’audiovisuel public doit représenter un socle de stabilité
et d’apaisement dans notre démocratie.
Par ailleurs, cette réforme est coûteuse,
l’audiovisuel public n’en a aujourd’hui pas les moyens".
Toujours est-il que si elle devait être adoptée par l'Assemblée nationale,
la création de la holding pourrait être effective au 1er janvier 2026.
Auparavant,
l'Arcom aurait procédé à la nomination du président-directeur général
de cette nouvelle structure nommée "France Médias".
Ce calendrier,
tel qu'il était prévu,
pourra-t-il toutefois être tenu ?
Thierry Mathieu
e-crossmedia
le 5 octobre 2025.
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