C’est comme si,
en Armorique au pays d’Asterix,
le village audiovisuel public de l’Est Bretagne-gauloise
ne faisait plus de résistance !
Belle photo de façade ce mercredi,
relayée sur les réseaux sociaux par des collaborateurs de RF et FTV,
pour ce qui s’apparente à un retour vers le futur…
La radio locale de service public à Rennes réintègre
les locaux qui abritent également la télévision régionale,
ainsi que les bureaux de l’INA.
ICI,
côté Radio France,
affiche fièrement une cohabitation immobilière programmée depuis des années,
bien avant que la tutelle ait vraiment haussé le ton pour exiger au-delà de la forme,
une optimisation de l’action régionale de service public
et affirme sa volonté de voir,
au fond,
une évolution franche et massive de la coopération
entre les équipes de radio et celles de la télévision.
Voilà 5 ans que partout en France le chantier avance,
mais à tous petits pas.
A pas feutrés de la part des instances dirigeantes de chaque réseau
par crainte de mouvements sociaux,
avec plus de nerfs tout de même ici ou là
suivant les régions et leurs managers
plus ou moins pro-actifs sur leurs territoires …
C’est comme si,
depuis Rennes ce mercredi,
un pesant silence radio résonnait
pour ne pas parler de cet objectif dont personne en réalité encore ne tient ...
les rênes …
Delphine Ernotte Cunci,
la Présidente de France Télévisions reconduite la semaine dernière pour un 3ème mandat
a pourtant en partie regagné son siège face à l’Arcom
en s’appuyant sur cette question,
et en s'engageant par ailleurs à accompagner les équipes via un plan de formation
pour emporter l'adhésion et faire évoluer les savoir-faire.
Cet aménagement en Armorique
est pourtant symbolique de ce que doit devenir,
comme le souhaite l’état qui est donneur d’ordre et financeur,
l’audiovisuel public de proximité partout dans l’hexagone,
comme c’est déjà le cas dans les 9 territoires ultramarins :
Radio + TV + web (site et réseaux sociaux)
unis dans l’intérêt général.
Mais, au-delà du déménagement rennais
et de quelques initiatives locales éparses,
le silence demeure de mise
comme s’il n’était pas question de parler de ce qui fâche.
C'est à l’image de la récente réunion à Paris des dirigeants des 44 radios locales
durant laquelle le rapprochement avec France 3 n’a qu’à peine été évoqué.
A l’image également des lettres ouvertes qui se multiplient ces derniers jours
de la part des équipes locales.
Parties de Perpignan,
ces dénonciations de la stratégie de la direction se multiplient
sans qu’aucune n’évoque justement la question du rapprochement avec la télévision !
Les cadres,
comme les équipes donc,
s’évertuent à la manière du village gaulois d’Astérix,
à afficher une forme de résistance en mode conservateur,
n’invoquant que des thématiques purement radiophoniques.
Pour nombre d’observateurs,
elles ne sont pas pour autant dénuées de bon sens et de questionnements.
Pêle-mêle,
3 exemples,
où il n'est donc question que de radio ...
"Nos programmes de l'après-midi sont devenus un robinet musical,
vidé de tout contenu local et largement déshumanisé.
Les animateurs sont quasiment réduits au silence
et incités à singer des radios privées en perte de vitesse,
à lancer des éléments nationaux sans lien avec notre département.
Les techniciens, de leur côté,
doivent renoncer à toute créativité et abandonner l’antenne
pour alimenter les réseaux sociaux avec des vidéos.
Le développement de ces nouveaux produits numériques ne peut se faire au détriment d’une antenne de qualité.
Pourtant, la grille de rentrée de septembre proposera encore davantage de musique et de micros préenregistrés.
Une radio en kit et sans âme, imaginée loin de nos territoires
et s'appuyant sur des procédures infantilisantes et standardisées, et ce dans tous les services.
D’artisans, nous deviendrions des ouvriers à la chaîne".
"Nous devrions également abandonner
des rendez-vous marqueurs de notre antenne depuis plus de 20 ans,
comme les émissions foot,
être moins présents encore sur le terrain,
perdre toujours davantage de contenus locaux
alors que nous avons déjà réduit la place accordée à l’info locale dans nos matinales
depuis la refonte des journaux de 6h30, 7h30 et 8h30".
"La direction fait la girouette.
En début de saison, on nous affirme haut et fort qu’il faut plus d’ancrage local et de proximité.
C’est tout le sens, par exemple, de notre chronique « La Nouvelle Scène »
qui met en valeur des artistes et des musiciens berrichons.
Quelques mois plus tard,
les animateurs et les responsables des programmes apprennent
qu’ils n’auront plus la main sur la programmation musicale.
Nous ne sommes pas prêts à tout accepter.
Les premiers responsables de la déroute des audiences
sont celles et ceux qui nous imposent une stratégie brouillonne".
Il y a quelques semaines pourtant
l’un des cadres dirigeants des radios locales confiait à e-crossmedia,
en mode Assurancetourix au lendemain du sondage
qui ne plaçait le réseau qu’à 4,3 % d’audience …
"C’est parce que les temps sont difficiles qu’il faut garder un cap ferme.
On a une bonne patronne,
un patron de l’info qui a une Vision
et une équipe des programmes hyper pro.
On est tous sur la tâche
et à la fin on va gagner.
Mais il ne faut pas trembler".
Thierry Mathieu
e-crossmedia
le 21 Mai 2025.
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