Ce dimanche, à l’occasion de l’élection européenne, les sites d’informations belges et suisses seront particulièrement scrutés.
Comme l’écrit aujourd'hui le quotidien "Le soir" à Bruxelles…
"A chaque fois que les Français sont appelés aux urnes, c’est la même rengaine.
Depuis 1977 les résultats ne peuvent pas être communiqués avant 20 h par les médias français,
mais sont disponibles bien avant dans les médias belges.
La loi française ne s’applique pas en Belgique !"
Comme le précise, à Reims, "L’Union" …
"En recoupant les résultats des bureaux qui ferment plus tôt que les autres (notamment dans les DOM-TOM)
et ceux de sondages qu’ils réalisent,
les médias belges peuvent publier des estimations très fiables bien avant l’heure fatidique !
Déjà en 2012 pour la présidentielle française ...
Le parquet de Paris avait menacé d'engager des poursuites judiciaires en cas de diffusion d'estimation de résultats ou de sondages à la sortie des urnes
avant la fermeture des derniers bureaux de vote en métropole
comme le rappelle le quotidien suisse "Le Matin" …
Des dirigeants de médias suisses et belges, notamment, avaient dénoncé "l’absurde menace de la France"
et affirmé qu'ils feraient leur boulot de journalistes en faisant circuler l'information et en donnant les résultats dès qu'ils seront disponibles".
En tous cas , si ces dernières semaines les médias ont focalisé sur la campagne en vue de l’élection à un tour de ce dimanche,
la France, au quotidien, semble toujours être bonne dernière en termes de couverture de l’actualité européenne.
Seuls 39% des Français entendent régulièrement parler de l’actualité du Parlement européen,
contre 62% des Européens en moyenne, et 74% des Allemands.
Voilà l'un des enseignements de l’Eurobaromètre publié en juin dernier, il y a un an.
Malgré de récentes améliorations, le retard semble tout de même demeurer important vis-à-vis de tous les autres pays européens,
l’Irlande, avant-dernière, étant par exemple à 50%, soit 11% de plus que chez nous.
Reste à voir, à 20 heures ce soir, si ces données se confirment
puisque les différents débats diffusés à la télévision par exemple ont plutôt connu de bons succès d’audience durant le mois écoulé…
N'empêche que le désintérêt, en général, pour les élections européennes des Français (47%) se confirme tout de même
dans la dernière enquête Eurobaromètre avant le scrutin par rapport au reste des Européens (60%).
Tandis que l’euroscepticisme apparaît toujours plus marqué en France qu’ailleurs, souligne une enquête qualitative de Destin commun qui projette 41% d’europhobes
et 23% d’euro-critiques en France.
Selon Michaël Malherbe, qui développe une activité de conseil en communication digitale :
"En matière d’information européenne, la France occupe une position désastreuse qui doit être nuancée :
"La presse écrite parle plus d’Europe que l’audiovisuel,
et la radio un peu plus que la télévision.
Malgré les cahiers des charges qui imposent une forte obligation de parler des affaires européennes pour toutes les chaînes de télévision,
le premier média d’information en Europe, TF1, ne dispose toujours pas de correspondant permanent à Bruxelles !"
Par ailleurs …
"L’ingérence étrangère représente une nouvelle préoccupation qui touche à la fois les médias, les réseaux sociaux et les citoyens
au travers des campagnes de désinformation massives contre la démocratie européenne qui menacent déjà la sincérité des débats
et peut-être l’intégrité des résultats du scrutin".
En attendant, ce dimanche soir, l’élection de 81 eurodéputés français
à lire ou relire notre entretien publié le 25 avril dernier avec Jean Marie Cavada,
ex eurodéputé , journaliste et grand dirigeant de l’audiovisuel.
Thierry Mathieu,
e-crossmedia,
le 9 juin 2024.
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