Réforme de l’audiovisuel public renvoyée aux calendes grecques ? Tribune de Nathalie Sonnac, ex-membre du CSA, dans la revue The Conversation.

 

"Projets ralentis,

freinés,

empêchés,

par manque de pilotage,

de calendrier clair

voire d’inertie

ou de volonté réelle interne

au sein de France TV

et de Radio France !"

 

Sorry its not set :(

 

C’est une tribune signée par Nathalie Sonnac,

publiée dans la revue The conversation

dédiée à l’expertise universitaire et l’exigence journalistique.

Professeure en sciences de l'information et de la communication Paris-Panthéon-Assas,

et membre du CSA entre 2015 et 2021,

elle constate …

"La réforme de l’audiovisuel public,

envisagée depuis des années,

et qui devait être examinée vendredi 11 avril par les députés,

est reportée, sans calendrier défini.

Cette réforme risque de ne pas voir le jour avant l’élection présidentielle de 2027 !"

 

Sorry its not set :(

 

"C’est une question éminemment politique,

où chacun joue, depuis des années, la même partition.

À droite, la redevance serait trop élevée et sa rentabilité insuffisante –

il faudrait fermer une ou deux chaînes.

L’extrême droite souhaite une privatisation.

De l’autre côté du spectre politique, le rapprochement de ces entreprises n’aurait qu’un seul but :

licencier les personnels et réduire les coûts,

entraînant de facto la baisse de la qualité des programmes,

sonnant la fin de l’intérêt général." 

 

Sorry its not set :(

 

"Mais la chanson a vieilli et l’heure est grave.

La France a-t-elle les moyens et le temps de tergiverser ?"

 

Sorry its not set :(

 

Selon Nathalie Sonnac,

la réforme s’inscrit dans le contexte de l’actuel big bang médiatique

où l’intégrité du processus de production de l’information est remise en question.

"Aujourd’hui,

télévision, presse écrite et radio sont en concurrence directe et indirecte

avec les plateformes numériques et les réseaux sociaux.

Le transfert de leurs audiences vers YouTube ou Netflix par exemple

entraîne la baisse de leurs revenus publicitaires,

les fragilisant économiquement.

En 2030,

66 % des revenus publicitaires iront vers les grandes plateformes" 

 

Sorry its not set :(

 

Cette nouvelle réforme intervient dans un contexte de défiance à l’égard des institutions,

de large circulation de fake news et de discours complotistes,

ajoute Nathalie Sonnac …

"Elle s’inscrit aussi dans un moment de vacillement des modèles d’affaires des médias privés

avec un accès et une distribution de l’information qui passent majoritairement par Internet

au détriment de la TNT, neutre, universelle, gratuite.

À deux ans de l’élection présidentielle,

comment le service public peut-il demeurer un rempart contre l’érosion du débat

démocratique ?"

 

Sorry its not set :(

 

Autre constat :

la nécessité de réformer l’audiovisuel public n’est pas propre à la France

"En Grèce, en 2013, le gouvernement avait provoqué une onde de choc en supprimant brutalement le pôle ERT.

 

En Suisse en 2018, la question de l’avenir du service public avait été soumise à la votation.

Une proposition rejetée à 71 % mais qui a fait trembler le pays.

 

Début 2020, le gouvernement de Boris Johnson a évoqué le gel de la redevance pour une suppression du service en 2027,

alors même que la BBC était considérée comme le modèle à suivre.

 

Nombreux sont les pays européens a avoir adopté une organisation qui regroupe télévision et radio

au sein d’un même groupe.

Beaucoup ont même opté pour une logique intégrée du web, de la télé et de la radio en matière d’information :

la BBC au Royaume-Uni,

la RAI en Italie, 

la RTBF en Belgique,

la RTVE en Espagne

ou encore Yle en Finlande."

 

Sorry its not set :(

 

Nathalie Sonnac insiste.

Pour elle, l’idée de réunir les trois entités publiques françaises

dans une logique de mutualisation, de synergies et d’adaptation aux usages en ligne

est vertueuse .

"Ces entités et leurs plateformes numériques sont distinctes,

alors qu’elles partagent des missions d’intérêt général :

promouvoir la diversité culturelle, l’accès universel à une information fiable et soutenir la création française.

Selon l’Inspection Générale des Finances,

leur fonctionnement séparé entraîne une fragmentation de l’offre éditoriale,

des doublons en matière d’investissements et de fonctions supports :

ressources humaines, fonctions administratives (achats et marchés publics, archivage de la documentation)

et financières (gestion de la trésorerie, compatibilité clients et générale),

et de gestion immobilière.

Ces dernières représentent environ 17 % des charges de France Télévisions

et Radio France".

 

Thierry Mathieu

e-crossmedia

le 13 avril 2025.

Logo d'e-crossmedia Pour découvrir nos autres actualités cliquez ici !