"Ce que je veux,
quand,
où
et comment je veux !"
Voilà le mode de consommation de la radio,
qu’il faut donc désormais plutôt nommer "audio",
qui s’impose :
les podcasts deviennent un média incontournable de notre époque digitale.
Leur capacité à s'adapter aux modes de vie modernes,
à toucher un large éventail d’auditeurs et à offrir un contenu riche
et varié en fait un outil puissant pour informer, éduquer et divertir.
Et la concurrence est rude pour la radio média traditionnel
qui développe donc en parallèle de son antenne de flux cette offre complémentaire.
A tel point que des stars du métier franchissent le pas.
Toujours sous le label "Europe 1" Christophe Hondelatte continue à investir le champ du faits divers
mais ses récits ne sont carrément plus diffusés à l’antenne en cette rentrée.
Ils ne s’écoutent désormais qu’en podcast.
"Je ne veux pas être le dernier Mec à faire de la radio "
dit-il au Parisien ...
"Hondelatte Raconte" est sur la 3ème marche du podium des écoutes de podcast radio en France,
selon la dernière étude de Médiamétrie disponible.
Le plus écouté est "L'After Foot" sur RMC affichant plus de 14,6 millions d'écoutes en avril 2025,
suivi par "Les Grosses Têtes" sur RTL.
Les offres typiquement de flux investissent aussi le terrain de ces écoutes à la demande.
L’ADN des radios demeure évidemment dans le direct,
pour suivre à chaud l’actualité
ou divertir en temps réel…
Et pourtant même certaines matinales,
"remontées" pour ne concerner que les speaks,
sont proposées en réécoute,
comme celle de Nostalgie !
Sans parler d’émissions entières,
certains éléments qui émaillent les programmes des radios au fil de la journée
trouvent leurs publics sur le web
et contribuent évidemment à la notoriété de la marque.
A l’instar de la remarquable série consacrée à Donald Trump
en cette rentrée sur franceinfo :
Ou des podcasts mis en ligne par les chaînes musicales culturelles.
Ces contenus de FIP, Radio Classique, ou France Musique connaissent de très forts succès d'audience !
Ce type de produit dit "natif" se distingue
des simples extraits du flux de l’antenne à peine reformaté pour la diffusion en digital.
Ce sont souvent de petits joyaux en termes de réalisation.
Comme le nouveau rendez-vous que donne Stéphane Bern sur les 44 radios locales de service public
juste avant le journal de 8 heures.
Dans le fond,
cet élément n’apparaît pas en phase avec l’ADN du réseau ICI,
dont la mission est de raconter chaque zone de service,
et donc de ne pas diffuser la même histoire aux auditeurs de Lille ou de Bastia à la même heure.
Dans la forme, les matinales étant co-diffusées par France 3 dans chaque région,
il est surprenant que l’animateur docteur es-patrimoine,
star de télé,
ne soit pas enregistré en vidéo ...
Ce serait "transparent" pour les auditeurs,
mais aurait une réelle valeur ajoutée sur le petit écran !
La version "audio" est en tout cas de très belle facture,
et est l’héritière du savoir-faire des ateliers de création radiophonique de Radio France.
Mais le podcast permet-il aux radios de réellement gagner de nouveaux auditeurs ?
S’ils se fidélisent à une marque en appréciant ses contenus sur le web,
les internautes sont-ils pour autant tentés de revenir à la source,
l’offre de flux traditionnelle ?
C’est le pari de tous les acteurs du marché pour élargir leur audience,
notamment auprès des jeunes,
et renforcer leur réservoir d’auditeurs existants
grâce à un contenu plus diversifié et accessible à la demande.
Les podcasts radio offrent une expérience d'écoute plus flexible,
créent un lien plus fort avec l'auditeur
et peuvent attirer une démographie plus jeune,
diversifiant ainsi le public des stations.
Toutes les enseignes jouent à fond la complémentarité avec le digital
aussi par les réseaux sociaux.
Comme Sud Radio, puissante via sa chaîne YouTube :
De nouvelles stations,
avec le DAB +,
sont même nativement apparues comme des offres de podcasts
qui sont insérées tout au long d'un flux, comme AirZen.
Des offres anciennes comme Mouv' destinée au jeune public à RadioFrance
évoluent vers la fin de la diffusion en FM
pour adopter les pratiques de sa cible en pariant sur les podcasts et le streaming.
Alors ...
Complémentarité nécessaire entre le flux
et les déclinaisons sur le digital ?
Encore faudrait-il que les chiffres des 2 canaux soient additionnés
pour que l’audience réelle d’une marque soit précisément et globalement calculée.
C’est le principe de l’étude
"global audio"
publiée annuellement par Médiamétrie depuis 2019.
Mais pour l’heure elle n’est toujours pas considérée comme l’enquête la plus importante
à côté des traditionnelles 4 vagues de sondage
qui rythment annuellement la vie du marché.
Comme les stations doivent s’adapter aux nouveaux usages
en actualisant le savoir-faire des acteurs des antennes,
il est urgent de ne plus attendre pour que les instituts en charge d’évaluer leurs performances
épousent eux-aussi l’époque !
Thierry Mathieu
e-crossmedia
Le 28 aout 2026.
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