Révéler les prénoms, ou non, des personnes renvoyées devant la justice ? Bien ancré dans sa nouvelle ligne éditoriale, le JDD jette ce dimanche un pavé dans la mare … aux canards !

 

Sorry its not set :(

 

"Yannick est le prénom de l’homme qui a agressé Mourad au cutter le 17 novembre dans le Val-de-Marne.

Il est sorti dans la presse, sans réactions,

peu de temps après les détails de cette odieuse agression précédée d’insultes racistes.

 

Ilyes, Chaïd, Yasir, Mathys, Fayçal, Kouider et Yanis sont ceux des jeunes majeurs

placés en garde à vue

dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Thomas Perotto.

Pour les obtenir, nous avons multiplié les demandes et constaté la crainte de tous les acteurs qui pourraient livrer l’information.

Jusqu’à tomber sur l’un d’eux,

qui peut être issu du monde politique, de la justice ou des forces de l’ordre,

et qui ne supporte plus

"ce qu’il se passe,

et ce que personne n’assume de dire".

Ce qui est significatif n’est certainement pas la recherche de concurrence entre des victimes qui méritent la même considération.

C’est plutôt la récurrence du profil des agresseurs."

 

Sorry its not set :(

 

Voilà ce qu’écrit ce 26 novembre l’hebdo dominical détenu par Vincent Bolloré,

dont la rédaction est dirigée depuis quelques semaines par l’ancien rédacteur en chef de Valeurs Actuelles.

 

Justement ce magazine avait lui-même posé la question il y a deux jours :

"C’est en réalité un vieux débat.

Faut-il oui ou non donner le prénom des personnes mises en cause dans des faits de délinquance ou des crimes ?

Pour résumer, la droite est pour,

la gauche est contre.

Les uns estiment que l’immigration massive et extra-européenne est responsable d’une partie de l’insécurité,

les autres le pensent aussi, mais ne veulent pas stigmatiser l’ensemble de la population immigrée."

 

Sorry its not set :(

 

Publier, diffuser… ou pas ?

C’est en réalité une réflexion déontologique qui anime souvent les rédactions,

au nom des règles ou des devoirs qui définissent l'attitude à adopter par un journaliste dans l'exercice de ses fonctions.

 

Comme l’expliquait il y a deux ans à ses lecteurs Benoît Deseure, rédacteur en chef adjoint à

"La Voix du Nord" ...

"Avant tout, pour nous, donner une identité dans une affaire de justice ou dans un fait-divers, ce n’est pas se transformer en justiciers,

c’est chercher à donner une information claire,

juste et précise …

La loi ne nous interdit pas de donner les identités.

Elle nous demande de respecter la présomption d’innocence.

Cela dit, quand nous ne donnons pas le nom, c’est aussi parfois tout simplement parce que nous ne l’avons pas."

 

C’est bien ce que souligne hier encore

"Le Figaro" précisément à propos du meurtre de Thomas en Drôme.

"Le parquet de Valence a choisi de ne pas rendre publique l’identité des personnes soupçonnées d’avoir participé au meurtre du jeune Thomas.

Un silence souvent mal compris dans des affaires qui cristallisent les passions politiques.

Une simple décision technique prise dans le flou d’un vide juridique ?

Ou est-ce par crainte d’une « récupération » d’un fait divers tragique à des fins politiques ?"

 

L’hebdomadaire "Marianne" ajoute de son côté…

"On est là pour tuer des Blancs ! ",

voilà ce qu’aurait entendu un témoin, cité par Le Dauphiné Libéré, lors de la bagarre de la descente meurtrière du weekend dernier.

Depuis les événements, l’éventuel mobile raciste a beaucoup agité les réseaux sociaux,

notamment ceux de l’ultra-droite."

 

En effet,

comme içi ce matin :

 

 

C'était hier soir, samedi :

des heurts dans les rues du quartier populaire de la Monnaie à Romans-sur-Isère.

Environ 80 militants de l'ultra droite, encagoulés et habillés en noir,

défilent dans les rues derrière une banderole "Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli",

en scandant "La rue, la France, nous appartient".

20 personnes ont été arrêtées, dont 17 placées en garde à vue "à la suite de violences contre les forces de l'ordre".

 

Sorry its not set :(

 

C’était donc hier soir,

avant la divulgation ce matin par

le Journal Du Dimanche

des prénoms des personnes mises en examen dans le cadre de l’enquête,

un article qui manifestement fait le buzz sur les réseaux sociaux.

Cette publication du JDD, fowardée par les internautes,

sera-t-elle de nature, au nom du droit à l'information, à jeter de l’huile sur le feu ?

 

Question subsidiare :

dans un édito Pascal Praud qui officie sur CNews et Europe1 affirme  ...

 

Sorry its not set :(

 

"Aucune révolte, aucune émeute " 

Et à Romans sur Isère situé à 17 kilomètres de Crépol ?

La manifestation d'extrême droite a débuté vers 18 heures, donc  en effet sans doute après l'écriture du papier,

mais pas avant le bouclage du journal.

Il y a-t-il une relecture des articles au JDD avant publication ?

 

Thierry Mathieu,

e-crossmedia,

le 26 novembre 2023.

 

 

 

 

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