Sorry its not set :(

 

35ème Téléthon ce weekend. Les médias de service public français se mobilisent cette année encore, pour contribuer à financer les projets de recherche sur les myopathies, globalement les maladies génétiques rares. Entretien avec l’un des pionniers, Claude Sérillon.

Sorry its not set :(

 

 

A l’origine de cette aventure, il y a 2 familles françaises dont les enfants sont atteints de maladies rares,

et auxquelles les laboratoires pharmaceutiques ne s’intéressent pas parce que ce n’est pas rentable.

Il n’y a pas assez de cas ...

Ils sont en recherche d’autres moyens financiers pour contribuer aux travaux de recherche.

Membres fondateurs de l’AFM, ils entendent parler d’une initiative aux Etats Unis qui, quelques années plus tôt, a mobilisé la télé pendant 26 heures pour récolter des dons de particuliers et d’entreprises privées.

Ils proposent de tenter l’aventure en France, pour servir leur cause.

A Antenne 2, Jean Marie Cavada alors directeur d’antenne et en charge de l’information, accepte de relever le défi avec, entre autres, Louis Bériot.

L’initiative française fera très vite bien mieux que sa grande sœur américaine !

 

Coup de fil à Claude Sérillon.

Aux côtés de Jacques Chancel, Gérard Holtz et Michel Drucker, il a animé la première édition.

 

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Vous vous souvenez du coup d’envoi de cette innovation, il y a 35 ans ce 4 décembre 87, en direct du studio 102 de la maison de la radio ?

"Pour le fond : avant l’antenne nous nous sommes beaucoup investis.

Quelle était cette cause à défendre, que nous connaissions mal ?

Nous ignorions l’étendue des problèmes posés par ces maladies génétiques.

Nous avions une méconnaissance totale du travail des scientifiques, nous ne connaissions d'ailleurs même pas l’AFM.

Nous sommes donc allés avec Michel Drucker et Gérard Holtz à l’école !

Avec les chercheurs, dont un prix nobel, nous étions devant un tableau blanc afin d'aprendre ce qu’étaient ces myopathies.

 

Pour la forme, c'est à dire pour l'antenne, notre équipe a bâti un conducteur d’émission qui était très original. Dès la première année, nous avons tenu 26 heures en direct.

Les dernières émissions auxquelles j'ai participé ont duré jusqu’à 36 heures non-stop...

 

Michel a sorti son carnet d’adresse et a invité toutes les stars qui se sont mobilisées sur le plateau.

Gérard a porté l’organisation de défis, d’exploits sportifs …

Et moi je faisais le fil rouge.  

Tous les intervenants de la chaînes ont participé, y compris même au début, les confrères de TF1 qui venait pourtant d'être privatisée !

On nous a laissé inventer un concept, nous avons eu carte blanche.

 

Le parrain de la première édition n'était autre que Jerry Lewis.

Cet acteur, star aux Etats Unis, était déjà engagé chez lui pour soutenir ce type de défi …

 

 

 

 

Le compteur électronique de la première émission ne comportait que huit chiffres.

Vu le succès, il fallu peindre le neuvième à la main sur du bois !

C’est sans doute le fruit de la conjonction de plusieurs facteurs :

d’abord, l'implication d’une chaîne publique pour une vraie utilité sociale,

et puis sur le terrain une mobilisation d’emblée très forte …

L’originalité de ce "Téléthon à la française", c’est l’implication sur l’ensemble du territoire de miliers de bénévoles avec leurs manifestations, leurs exploits.

Cela a permis de faire comprendre au grand public ce que sont ces maladies, et comment les chercheurs les combattent.

Nous sommes allés voir les familles.

A l'époque, les enfants mouraient très jeunes …

 

Plus tard, Jean Marie Cavada devient Président de Radio France, et il propose d’adjoindre à la télévision les radios publiques, en particulier France Info et les stations locales.

Effet boule de neige ?

Ce que faisait déjà la télévision a été accentué en particulier au niveau très local, par les radios de proximité.

Petit à petit, sur quelques années, on a vu se multiplier les initiatives, partout.

 

En 2022,  coup de projecteur sur quatre villes "ambassadrices" : Dijon, Lorient, Guebwiller et Cassis.

Elles sont mises à l’honneur, avec toujours l’engagement de nombreuses associations et partenaires dans tout l’hexagone, comme sur les 9 territoires ultramarins.

 

Le paysage médiatique a changé au fil des ans.

Internet et les réseaux sociaux sont montés en puissance.

Chacun entend parler de l’AFM et de la lutte contre les myopathies tout au long de l’année.

Les gens savent où en sont les avancées en termes de recherche, comment est utilisé l’argent des dons.

Depuis l'origine, la moindre somme perçue par l’AFM est bien utilisée.

 

 

Sorry its not set :(

 

Cela fait donc 35 ans …

Ajoutons, 36, puis 37 !

Combien de fois avez-vous incité les téléspectateurs et les auditeurs à faire leurs promesses de dons ?

C’est à vous de le compter !

Nous avons inventé au fur et à mesure et au feeling, des formules pour mobiliser le public en fonction de ce qu’il se passait à l’antenne.

Il n’y avait rien d’écrit, pas de coaching …

Et puis ces 4 chiffres, "36 37" eux aussi étaient novateurs : c’est la première fois que le public pouvait utiliser un numéro abrégé.

Ça a contribué à l’enthousiasme et à l’envie des gens de participer : ils trouvaient cela simple !

On a mis en scène au fond cette solidarité incroyable …

J’ai une pensée évidemment pour Pierre Tchernia qui était omniprésent dans les premières années, et qui parlait d’un "14 juillet en hiver" ! "

 

Sorry its not set :(

 

 

 

Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 30 novembre 2022.

 

 

 

 

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