Avec Benjamin MATHIEU, reporter Franceinfo:

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Benjamin MATHIEU ,
reporter Franceinfo:

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Reporter tout terrain durant le confinement : inoubliable !

 

  • Vous êtes aujourd’hui encore l’un des rares français à ne pas devoir respecter la zone des 100 kilomètres !

Depuis le début de la crise j’ai traversé 3 fois la France ! J’ai connu des autoroutes sans aucun véhicule, des villes totalement désertes … Les journalistes ont bénéficié d’une autorisation particulière pour circuler et être en mesure de raconter ce qui se passait. France Info a accompagné toute la période de confinement et ça continue… Chaque semaine, région par région,  il y a un reporter avec un technicien sur le terrain. Nous réalisons au moins 2 sujets par jour. Moi, je suis parti une première fois en avril de Paris à la Suisse, en passant par le Rhône, la Savoie et la Haute Savoie …

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A partir du 11 mai et à certains moments il y a même eu 2 équipes pour sillonner des régions différentes. Ils ont raconté depuis l’Alsace et l’Aquitaine comment se passait le déconfinement dans une zone rouge et une zone verte. La semaine dernière nous sommes allés avec mon technicien son et vidéo Alexandre Abergel  sur le littoral :l y avait le pont de l’Ascension, et l’autorisation à nouveau de se rendre à la plage. Nous sommes rendus en Bretagne, en Loire Atlantique et en Vendée.

 

  • Les gens que vous avez rencontrés vous ont réservé quel accueil ?

Depuis le début on sent que les gens ont envie de s’exprimer, de parler d’eux.
Ils ont besoin de raconter cette période qui demeurera historique.


Médaillon_pour_lien_vidéo_Mont_Saint_MLe Mont Saint Michel avec ses 17 habitants a été un moment fort. C’était incroyable de voir ce site d’ordinaire visité par des milliers de touristes par jour, quasiment désert. Sur le sentier des douaniers dans la baie de Saint Brieuc, nous avons rencontré des randonneurs qui vérifiaient si les balisages existaient encore puisque la nature a repris ses droits.

Ile d'Yeu.PNGIl y a des herbes folles partout et certains chemins ont presque disparu. Et puis nous avons interviewé les familles qui allaient à la plage. Ils retrouvaient le plaisir balnéaire, un peu comme en été puisqu’en plus les températures étaient dignes de juillet- août !

IOn constatait une certaine forme d’insouciance, une envie de passer à autre chose, ce qui se comprend après avoir passé 2 mois enfermé chez soi. Les gens font attention, mais pas trop !

 

  • Est-ce qu’ils ont encore besoin d’info, n’ont-ils pas été saturés pendant le confinement ?

En tous cas ils nous disent très souvent qu’ils écoutent France Info ! Beaucoup plus que d’habitude … Et d’ailleurs les chiffres numériques de la chaîne ont explosé tous les compteurs durant cette crise. Il y avait un vrai besoin de se tenir au courant, de s’informer. Ces jours-ci c’est peut-être un peu moins vrai puisque les gens peuvent sortir à nouveau, ils ne sont plus captifs chez eux.

Ce qui apparaît, c’est que les radios locales de France Bleu, avec leurs équipes plus petites, ont été moins présentes sur le terrain. Pour des raisons sanitaires et de protection des personnels, elles ont  été contraintes d'envoyer moins d'équipe de reportage en extérieur. France Info avec son dispositif a permis d’assurer la continuité de l’offre de service public. C’est vrai aussi pour les confrères de France Inter et de France Culture qui ont également sillonné le pays. Tout le territoire a globalement été couvert.

On a bouclé notre voyage dans l’ouest par un petit village près de Vannes qui installait son conseil municipal, ce qui n’avait pas pu avoir lieu depuis l’élection du 15 mars…Pour le coup, c’est aussi la vie démocratique qui est de retour, et ça a du sens. C’est symbolique. Le pays avance dans la gestion de cette crise sanitaire !

 

  • Professionnellement et humainement, ça restera sans doute pour vous comme une expérience extraordinaire ?

J’ai clairement eu une grande chance au moment où les gens étaient confinés chez eux, d’être témoin de cette France presque vide, et de rencontrer pour le raconter à l’antenne les quelques pesonnes qui étaient mobilisés dehors : les maires, les associations caritatives …

Médaillon_pour_Elu_Rhone.PNGJe suis allé aussi dans des services de réanimation à la rencontre des soignants. C’est un privilège d’avoir vécu çà, ces moments si chargés en émotion.
Je mesure la chance d’être reporter et d’avoir pu bénéficier d’une forme de liberté alors que l’immense majorité des français restaient enfermés à la maison.
Ce qui me restera aussi en mémoire c’est l’accueil que nous avons eu.
En termes de carrière, c’est une période dont je me souviendrai longtemps !

 

 25 mai 2020

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