Sorry its not set :(

 

Chiffon rouge nucléaire agité par Vladimir Poutine :

"Les médias doivent savoir "douter".

Entretien avec Jean Luc Hees, journaliste,

et ex PDG de Radio France.

Sorry its not set :(

 

 

Mobilisation "partielle" de 300 000 hommes de 18 à 65 ans, pour renforcer l’armée russe sur les 1000 kilomètres de front ...

Possibilité d’avoir recours aux armes nucléaires à nouveau évoquée...

Ce mercredi, le discours de Vladimir Poutine a fait monter d’un cran la tension dans l’ensemble des rédactions.

"Ce n’est pas du bluff !"

L’évolution de la guerre en Ukraine conduit les médias à multiplier les éditions spéciales, quitte à renforcer le climat de plus en plus anxiogène pour les auditeurs et les téléspectateurs.

 

Coup de fil à Jean Luc Hees :

Journaliste en poste à Washington dans les années 80, ensuite présentateur du 13 heures en public, puis de "Synergie" en début de soirée sur France Inter.

En 1999 il est directeur de la station et sera de 2009 à 2014 PDG de Radio France.

 

« Difficile de garder son sang-froid, quand dès le matin durant 14 minutes le Président russe prend la parole pour nous dire tout ça.

 

Sorry its not set :(

 

D’autant qu’on sait maintenant qu’il n’est pas un joueur d’échec, mais un joueur de poker.

Avec ce discours, les cartes nous apparaissent comme "rebattues" puisque depuis quelques jours tout le monde s’était fait à l’idée que cette guerre pourrait se terminer, vu les reconquêtes de terrains réussies par les forces ukrainiennes.

 

Cela montre bien, une fois encore, qu’il ne faut jamais s’engager, qu’il faut raison garder.

Moi qui regarde les show tv du matin, je remarque que certains journalistes savent le faire, surtout ceux qui ont de l’expérience évidemment.

Mais très souvent, je m’énerve devant mon écran ou en écoutant la radio :

d’un jour à l’autre c’est comme une girouette, il se dit tout et son contraire.

On sait pourtant qu’avec les soviétiques, pardon les Russes, tout peut arriver !

Moi-même je comprends très bien les Américains pour avoir été correspondant aux Etats Unis pendant une dizaine d’années.

Mais de là à laisser imaginer à l'antenne qu’on a quasiment une ligne directe avec Biden, comme certains confrères ou consœurs le laissent penser, il ne faut pas exagérer !

 

Sorry its not set :(

 

Douter, c’est la base du métier …

Il faut toujours avoir un coup d’œil sur l’inconnu, prendre des gants. 

Dans le fond il faut avoir l’humilité de dire :

si je ne comprends pas, c’est que je ne sais pas !

La forme, aussi, brouille parfois  le message.

C'est le cas, par exemple, des fameux bandeaux en bas de l’écran de télévision sur les chaines d’info continue : on y lit des titres racoleurs, caricaturaux.

Alors que pendant ce temps-là, ce qu’il se dit en plateau est souvent bien plus mesuré.

Ça a été le cas encore ce mercredi matin avec la première réaction des Chinois, après le discours de Poutine, qui appellent à un cessez-le feu …

 

Des talents qui émergent ...

En tous cas, depuis le 24 février je suis assez admiratif de la qualité des équipes de reportage qui couvrent cette guerre sur le terrain.

Les journalistes, souvent assez jeunes dans la carrière, font preuve de sensibilité, de courage. Ils se montrent vraiment à la hauteur de leur responsabilité.

Ils ont pris 10 ans en 15 jours !

Ce n’est en revanche pas le cas de nombreux consultants qui défilent en plateau et qui prétendent avoir une expertise.

Leurs analyses sont fréquemment et rapidement battues en brèche !

 

En tous cas cela donne envie, toujours, de pratiquer ce beau métier : informer, c’est servir les gens.

Encore faut-il, même si c’est compliqué, savoir raison garder".

 

 

e-crossmedia, le 21 septembre 2022.

 

 

 

 

 

 

 

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