Sorry its not set :(

Claude Perrier annonce son départ

de France Antilles,

après 3 ans de mission qui ont fait renaître le seul quotidien français de la Caraïbe.

Entretien .

Sorry its not set :(

 

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Claude Perrier annonce ce mercredi son départ de France Antilles après 3 ans durant lesquels il a piloté la renaissance du journal,

le seul quotidien des 3 départements français de la Caraïbe.

Après avoir débuté dans l’agro-alimentaire,

il a rejoint Jean-Marie Cavada et ses équipes en 1996 et l’a suivi à RFO et Radio France, où il a notamment dirigé le réseau France Bleu.

Ensuite patron du quotidien La Provence avant de rejoindre durant 3 ans le cabinet du maire de Nice,

il s’est vu confier par Xavier Niel la mission de repenser la fabrication et la distribution du journal :

une réussite saluée par toute la profession.

Coup de fil à Claude Perrier :

 

"D’abord, j’ai discuté avec les équipes de la rédaction pour leur demander comment elles voyaient les choses.

Il fallait que ce soit un projet commun !

Moi je suis pour le collectif et le participatif,

et il fallait les conduire à changer de braquet,

qu’ils comprennent la finalité, leur intérêt et celui des lecteurs,

et qu’ils s’approprient cette aventure.

C’est ce que nous avions fait à France Bleu quand ce réseau de radios a connu le succès que l’on sait,

à l'époque…"

 

Porter un projet d’envergure qui révolutionne les pratiques n’est pas chose facile …

"A France Antilles, la problématique était d’ordre technique.

La fabrication du journal n’était plus rentable parce que l’imprimerie était techniquement dépassée.

J’ai proposé de passer à un mode d’impression numérique qui permettrait beaucoup plus de souplesse,

ouvrirait surtout la possibilité d’augmenter la pagination

et donc donnerait plus d’espace pour les contenus.

 

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La rédaction l’a compris.

Coté technique j’ai confié la mission à un membre du CSE en lui demandant d’aller voir par lui-même en métropole la nouvelle machine.

Il en est revenu convaincu.

C’est très important de savoir partager ce type de chantier avec les partenaires sociaux :

c’est 80% du boulot !

Parce que les représentants des organisations syndicales jouent leur rôle …

Ils en ont vu passer des gens qui ont proposé des réorganisations,

qui ont conduit à des plans sociaux,

pour au final, puisque le projet ne tenait pas debout, conduire à la catastrophe :

quand je suis arrivé, le journal ne paraissait plus !"

 

 

Vous avez joué en mode, "un pour tous, tous pour un" ?

J'ai mis tout le monde autour de la table,

et comme en Formule1 je leur ai proposé de nous donner l’objectif de gagner ensemble le Grand Prix de Monaco.

Pour cela, pas question de conduire une 2 chevaux !

On s’est doté du bon outil, c’est-à-dire l’imprimerie numérique.

Et puis pour la faire tourner,

un membre de l’équipe qui n’était jusqu’alors que manutentionnaire à la distribution du journal est monté en compétence en se formant chez Kodak.

Il est maintenant expert de cette machine numérique !

Et la rédaction de son côté a compris l’intérêt puisqu’elle bénéficie bien plus souplement d’espace, suivant l’actualité.

Il est possible, facilement, de sortir des numéros spéciaux,

de thématiser les parutions de jour en jour,

tout cela pour coller aux demandes du public.

 

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Par exemple, une parution évènementielle a été distribuée récemment à l’occasion du Tour Cycliste de Guadeloupe :

ça s’est fait très facilement, et n’aurait pas été envisageable auparavant …"

 

Et donc pour vous ,

c’est le collectif qui a permis cette évolution, pour ne pas dire la renaissance du titre ?

"Evidemment ...

Parce que ça a été un projet collectif, tout le monde y a pris sa part, a apporté sa pierre à l’édifice …

Quand les équipes ont compris l’intérêt général, et aussi surtout celui de l’innovation nécessaire pour repartir à la conquête du public,

chacun y a trouvé son compte,

en travaillant intelligemment avec les partenaires sociaux, même si cela a pris du temps.

Je les ai d’ailleurs salué lors des dernières assemblées générales que j’ai présidé ces jours-ci.

Finalement le projet a été compris, et l’ensemble des équipes se l'ont approprié,

et pourtant le challenge était impressionnant.

Je leur ai fait confiance.

Personne n’y croyait, et ensemble on l’a fait,

je suis fier d'eux …

Parce que tous les jours, ils sortent un journal qui est en phase avec les attentes de leurs territoires.

Qui aurait dit ça il y a 3 ans ?

 

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Moi, je n'étais qu'un capitaine de bateau,

un bateau à voile qui navigue dans le sens du vent.

Et le vaisseau, il tient son bon cap quand les membres de l’équipage respectent le skipper,

et que lui-même les respecte et leur fait confiance,

tout en sachant aussi les guider :

alors on tient son cap, et on gagne, ensemble".

 

Thierry Mathieu,

Président d'e-crossmedia,

le 20 septembre 2023.

 

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