Sorry its not set :(

"Faut il poser son micro et plutôt aider, devant de telles tragédies ? ".

"Profession Reporter" consacré, sur France Info,

aux journalistes dépêchés en Syrie et en Turquie.

Entretien avec Eric Valmir,

Secrétaire Général à l'Information de Radio France

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Ils déclenchent des symptômes tels que la peur constante, la surprise, les troubles du sommeil et les pleurs …

Les tremblements de terre marquent à vie les esprits des victimes en premier lieu bien sur,

mais également ceux qui en sont témoins, comme les secouristes et les reporters.

Le dernier bilan à la frontière Turquie / Syrie fait désormais état de 35000 morts, mais il pourrait doubler selon l'ONU.

 

Coup de fil à Eric Valmir, secrétaire général de l’information à Radio France

"Les journalistes se retrouvent micro ou caméra en main, avec un cas de conscience …

Notre mission de journaliste est en principe de rester à l’écart, de raconter, de ne pas nous mettre en scène.

Mais naturellement nous avons plutôt envie de nous rendre utile, d’aider les secours, voire d’acheter quelques vivres de première urgence, alors qu’on n’est pas là pour cela ! "

 

Le SGI à Radio France y consacre d’ailleurs son rendez-vous hebdomadaire ce dimanche 13 fevrier sur France Info.

Son intervention à réécouter, içi :

 

 

En charge de de coordonner le travail des journalistes des rédactions en vue de renforcer la complémentarité des antennes,

Eric Valmir est en lien avec les journalistes dépêchés sur les catastrophes, comme depuis quelques jours la tragédie du séisme à la frontière de la Turquie et de la Syrie.

L’un des reporters, en plus, rentre tout juste d’Ukraine, et est donc confronté à la tragédie humaine depuis des semaines !

 

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Tout d’abord animateur en radio locale, puis reporter à France Info et France Inter, Eric a connu lui-même ce type de mission alors qu’il était envoyé spécial permanent en Italie.

Il détaille ses souvenirs sur le site de france info  :

"A Lampedusa, la situation était terrible à vivre en couvrant le sort tragique des réfugiés qui parvenaient, comme par miracle, à toucher terre après l’enfer de leur traversée de la Méditerranée, .

Situation aussi dramatique lors du séisme à Laquila en 2009...

Il n’y avait que de la douleur !

Quelle question puérile pouvais-je bien poser aux sinistrés hagards assis sous les tentes de la protection civile ?

"Alors, pas trop dur ?

Vous pouvez raconter ce qui vous est arrivé ? "

 

Comment raconter l’indicible ...

Quand les secousses ont débuté, les gens dormaient, ils n’ont rien compris, ça s’est mis à trembler et tout s’est écroulé.

J’ai pris le parti de ne solliciter personne.

Le micro était en vue, il pouvait servir d’exutoire et c’est ce qui s’est passé.

Les victimes qui voulaient se libérer d’un poids, venaient témoigner spontanément.

Danq ce cas là, le reporter doit poser les bonnes question,s mais aussi savoir se taire. 

Tout se joue dans les regards, il ne faut pas de fausse compassion, mais de l’authenticité, de la compréhension et une empathie au plus juste dans ces moments sensibles et confus".

 

Depuis quelques jours c’est au tour de Thibault Lefebvre et Willy Moreau avec leurs fixeurs d’être dans la même situation …

" Ils sont choqués par le temps de réaction de la sécurité publique :

Il a fallu 2 jours avant que débutent vraiment les opérations de déblaiement !

Deux jours alors que tout autour de soi est urgence …

La gestion publique est vite pointée du doigt.

Et les ONG apparaissent rapidement démunies devant l’ampleur de la catastrophe. "

 

Sorry its not set :(

 

Eric Valmir confie, comme ses journalistes en Turquie, se reposer la même question qu’il y a 14 ans :

"Faut-il poser le micro,

et plutôt apporter aux sinistrés des vivres, des couche-culotte et de l’eau ?

Les villages de réfugiés où ils se rendent sont ceux où habitent leurs fixeurs syriens, qui sont d'anciens journalistes d’Alep,

Faut-il cumuler la distribution d’une aide, même relative, avec la réalisation de son reportage ?

Cette question, chaque reporter se la pose ...

A chacun en fonction de sa propre sensibilité de répondre au problème posé."

 

Le témoignage du secrétaire général à l’information de Radio France, à ne pas manquer sur France Info ce dimanche,

et sur le web :

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/profession-reporter/seisme-en-turquie-reporter-au-milieu-des-sinistres_5628413.html#xtor=CS2-765-[share]-

 

Thierry Mathieu,

Président d'e-crossmedia,

le 12 février 2023.

 

 

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