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Hervé DE HARO,

Directeur Délégué du Groupe RCI en Guadeloupe.

A Pointe à Pitre 3 stations : RCI la radio généraliste, NRJ Antilles et Bel Radio.

70 collaborateurs, dont 90% dédiés aux antennes.

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Au mois d’avril nous enregistrons 80 % de perte du chiffre d’affaire pour les rentrées publicitaires. Nous ne vivons que de cela. Avec la prolongation probable du confinement, ça sera très difficile. Il  n’y a plus d’annonceur,  les entreprises sont fermées  …  Sans ressources comment continuer à employer en Guadeloupe quelques 80 collaborateurs sur les 3 radios ? Certains me disent : « vous êtes privé, vous n’avez qu’à fermer !» Mais non ! Nous détenons près de 50 % de part de marché, notre mission est d’être avec notre public. Sans être un service public … Mais si on ne nous aide pas, alors on coulera. Avant même la pandémie, le journal France Antilles a disparu.

Nous sommes  la seule région française à ne plus avoir de titre de Presse Quotidienne Régionale, et vu les circonstances et malgré le plan de reprise de Xavier Niel qui a été validé,  on peut craindre que le journal ait des difficultés à renaître suite au COVID-19.

Cette crise est inédite. Les dispositifs d’aides existent pour les entreprises qui ne peuvent plus fonctionner, en revanche il n’y a pas de dispositif pour les entreprises qui doivent fonctionner !  Nous, nous sommes dans ce cas. Nous devons continuer de produire mais sans ressource. Nous saisissons les pouvoirs publics pour leur dire : aidez-nous sinon, on disparait… Au premier ministre et au ministre de tutelle de jouer. Il y a des mesures d’urgence à prendre. Et puisqu’on on nous dit qu’on pourrait revivre ce genre d’épisode par la suite,  il faut dors et déjà y réfléchir …

 

  • Comment avez-vous organisé le travail de vos collaborateurs ? Pour la radio généraliste RCI qui est très largement leader en audience sur l’archipel (42.5 % en audience cumulée au dernier Métridom de Médiamétrie en décembre 2019) ?

Il existe une organisation prête à déployer en permanence pour les cyclones. Ils induisent chaque fois un confinement, mais pendant quelques jours seulement. Là, ca n’a rien à voir. Ca va durer.  Ca peut se dégrader de jour en jour. Et on ne sait pas pour combien de temps. Aux Antilles pour les COVID-19 nous avons 3 semaines de décalage avec  la métropole : la crise est devant nous. J’ai  donc mis en place un plan dit de «continuité».

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Pour l’instant une équipe avec le plus grand nombre de collaborateurs continue à produire l’antenne comme d’habitude. Mais  20 % de nos  autres collaborateurs sont déjà confinés à la maison, en télétravail ou pour partie en chômage partiel. Ils sont prêts à prendre le relai. Ils sont comme une réserve prête à monter au front si besoin pendant au moins 14 jours, le temps d’incubation de ce coronavirus, et de voir si les membres de la première équipe sont en mesure ou non d’assurer leur fonction.

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Ce lundi de Pâques, il y a 2 personnes seulement en studio, pas plus : un journaliste et un animateur, avec de l’autre coté de la vitre un technicien. Dans la station nous sommes une dizaine de personnes maximum présentes,  en respectant au mieux  les consignes sanitaires.

 

 

  • Et dans le fond, quelle incidence sur le programme depuis la mise en place de ce confinement ?

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Ce weekend de Pâques c’est très particulier … Le couvre feu est décrété H 24. Personne dehors ! Il fait chaud, traditionnellement tout le monde est à la plage en famille et en pique-nique, mais cette année c’est interdit. Tous les commerces sont fermés sauf les pharmacies… D’autant que nous avons toujours en cours l’épidémie de Dingue, et que 25 % de la population n’a pas d’eau : 80 % de l’eau captée n’arrive pas au robinet … Le réseau  est globalement HS, alors qu’on demande aux gens de se laver les mains en permanence pour lutter contre la pandémie

Donc nous sommes  dans une situation de confinement bien plus extrême qu’en métropole. La séquence est anxiogène, les gens ont besoin de s’exprimer : place à l’interactivité. L’antenne est largement ouverte aux auditeurs, et le préfet de Guadeloupe pour qui nous avons installé un petit studio dans son bureau, répond en direct aux auditeurs sur RCI, sans filtre.

Heureusement en complément de la radio généraliste, nous avons aussi au sein du groupe NRJ Antilles qui permet de se divertir, d’écouter de la musique, de chanter.

Et puis notre 3ième radio, «Bel Radio » qui est positionnée traditionnellement sur le segment «  musicale-adulte ». Elle  a été mise à la disposition du ministère de l’éducation nationale et de l’Académie de Guadeloupe, et c’est unique pour une radio publique : le matin des cours pour les maternelles et les primaires, et à partir de demain des cours pour les secondaires l’après midi.

Même en difficulté, en situation financière très tendue, l e groupe RCI investit. Pour l’avenir. RCI, c’est la vie !..

 

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