Sorry its not set :(

 

Canicule, inondations, incendies …

IMAGINE 2050 accompagne les pros de la radio, de la télé,

du cinéma et de la pub pour la prise en compte de la transition écologique et solidaire.

Entretien avec son directeur, Laurent Esposito.

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Il souhaite voir advenir un monde plus solidaire, plus durable et respectueux du vivant, grâce à l’émergence de nouveaux récits inspirants.

Son ambition est de faire comprendre les faits exposés par les scientifiques,

de développer une vision systémique des enjeux (réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité, crise énergétique, épuisement des ressources, résilience alimentaire, sobriété…),

de trouver des sources d’information pertinentes, de repérer les fakes news, le lobbying et le greenwashing,

de savoir bien illustrer ces sujets et de proposer aux publics une information de qualité qui embarque des solutions réalistes.

Imagine 2050 forme déjà les salariés de l’AFP, TF1 et Canal+, entre autres...

Coup de fil à son directeur, Laurent Esposito.

 

"Les reporters qui partent sur les théâtres d’opération de guerre sont formés pour ne pas prendre trop de risques pour leur santé ou ne pas vivre de choses trop traumatisantes...

Il existe aussi des formations pour la couverture de manifestations sociales , ou même pour des reportages en montagne qui nécessitent une prise de conscience des impératifs de sécurité…

C’est exactement ce que nous proposons à propos de l’environnement :

porter des lunettes "Climat et Biodiversité" pour voir le monde différemment !

Souvent les journalistes, s’ils ont eu un parcours académique en début de carrière, n’ont pas acquis ces connaissances techniques,

ce ne sont pas des ingénieurs préparés aux enjeux environnementaux !

La science du climat, les connaissances que l’on a sur la biodiversité impactent nos vie et s’affinent d’année en année.

Les solutions évoluent, il faut pouvoir démêler le "green washing" de l’information valide capable de répondre à nos problématiques …

Il est nécessaire de se former en permanence pour mieux traiter ces aspects là !

 

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D'ailleurs, dans ses objectifs stratégiques publiés récemment, l’organe de régulation de l’audiovisuel et du web, l’Arcom,

affiche son ambition en la matière …

"C’est un engagement important.

Pour l’instant il s’agit de contrats "climats" qui sont passés avec les chaînes sur la base du volontariat.

D’eux-mêmes, les médias prennent l’engagement de parler plus de l’écologie. 

A termes il y aura sans doute des contraintes plus fortes dans le cahier des charges des chaines.

Cela regarde l’information, mais aussi d’autres programmes comme la fiction.

Ce mercredi, nous sommes à Canal +, comme nous l’avons déjà fait à TF1, et nous allons travailler avec des professionnels qui réfléchissent à la fiction, aux émissions de divertissement, avec cette idée :

comment à la télévision aborder ces sujets qui concernent l’environnement de manière non anxiogène, non culpabilisante ?

Par exemple nous avons accompagné la quotidienne de "Plus belle la vie" sur France Télévisions.

Sans prendre la tête aux gens, sans faire de discours scientifiques, les problématiques environnementales étaient abordées dans chaque épisode diffusé sur France 3.

Il y a mille manières de parler de façon positive de la transition écologique et solidaire !"

 

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Quand vous abordez ces publics, pros de l’infos ou des programmes, quelle est votre méthodologie ?

"Il faut d’abord faire prendre conscience que tout est lié.

Les enjeux systémiques et les conséquences physiques deviennent des faits d’actualité comme les feux de forêt, la sécheresse, les inondations …

Nous nous appuyons sur les rapports du GIEC qu’on vulgarise : à 99,9%, le changement climatique est lié à l’activité humaine.

Cela impacte le quotidien : se loger, se déplacer, se nourrir etc …

Une fois ce constat fait avec les pros de l’info ou des programmes , on peut parler des solutions, voir comment cela doit être mis en perspective dans leurs reportages ou les scénarios de leurs séries ou de leurs films.

Il suffit d’écouter ou de visionner des journaux ou des productions déjà réalisés pour se rendre à l’évidence :

bien des sujets diffusés, aujourd’hui encore, passent à coté des problématiques environnementales.

Alors, on décortique avec eux cette matière et on réfléchit ensemble sur les angles, les illustrations , les témoignages d’experts qui auraient pu être insérés…

Ensuite dans une phase que nous nommons "solution", nous envisageons ensemble quel type de sujets ils aimeraient traiter,

en prenant en compte les problématiques environnementales …"

 

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Mais dernièrement, à Noêl, le reportage qui montre des gens en train de déguster des glaces sur la plage ne doit plus être diffusé selon vous ?

C’est pourtant un fait d’actualité remarquable !

"Ces sujets là ont en effet été traités pendant la période des fêtes, parce que les températures étaient hors normes des données habituelles en hiver, mais leur manière d’être diffusée sur certaines antennes ont déjà commencé à évoluer.

Soit dans la voix du présentateur dans son lancement , soit dans le corps du sujet lui-même, soit en sortie du reportage, que ce soit en radio ou en télévision.

Bien sur le fait d’actualité était traité à l’antenne, mais la manière de le présenter ou de le réaliser permettait de le mettre en perspective.

Il suffit de quelques mots comme ... "C’est peut-être très agréable, mais c’est inquiétant" dans la voix d’un journaliste ou sous la forme de témoignage recueilli sur le terrain."

 

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En la matière, l’été dernier a été révélateur…

"Il y a eu un certain nombre de catastrophes qui ont marqué les esprits : les inondations monstres au Pakistan, les méga-feux en Californie mais aussi chez nous en Aquitaine …

La sècheresse a grièvement impacté l'héxagone,

Météo France a enregistré quelques 40 degrés en Bretagne !

Même en ce début février, chacun peut constater que les réserves d’eaux ne sont pas reconstituées, les nappes phréatiques ne sont pas revenues à leur niveau normal.

La prise de conscience des problématiques est désormais réelle du coté du grand public, les témoignages inondent les réseaux sociaux.

Les internautes interpellent dorénavant les rédactions quand le traitement sur les antennes n’apparait pas correct.

Il y a un mouvement global de la société auquel les journalistes comme les pros des programmes doivent adhérer :

mieux prendre en compte ces problématiques, être pédagogue et pas seulement de manière anxiogène,

prendre en compte l’actualité mais la dimensionner en la contextualisant,

et mettre en perspectives les solutions réelles qui existent d’ores et déjà pour diminuer l’impact des activités humaines".

 

Thierry Mathieu,

Président d’e-crossmedia,

le 1 février 2023.

 

 

 

 

 

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