Sorry its not set :(

 

Les revendications d’égalité entre les territoires

sont universelles.

Beau focus en mode proximité

sur RFI, la radio mondiale.

Entretien avec Laurence Garcia

qui anime "8 milliards de voisins".

 

Sorry its not set :(

 

Les trous paumés,

les trous du cul du monde,

les Pétaouchnok,

Trifouilly les oies

ou autres Babel Oued

existent partout sur la planète et suscitent de la même manière un ressenti d’éloignement,

plus ou moins bien vécu par les populations …

Bel exemple de réflexion sur la proximité et les problématiques de fractures territoriales cette semaine sur RFI

dans l’émission "8 milliards de voisins".

 

 

Entretien avec la journaliste qui anime l’émission,

Laurence Garcia.

"En fait, il y a plein d'expressions partout dans le monde,

c'est universel, chacun a son Pétaouchnok !

Ce sont ces coins, de par le monde, où les gens ont le sentiment de vivre au milieu de nulle part …

Comme l’a expliqué dans l’émission l’un des invités, Hervé Pauchon avec lequel j’ai travaillé à France Inter

et qui produit maintenant des podcasts,

cela correspond à ce qu’on appelle la "diagonale du vide" qui va des Ardennes aux Landes

où les densités de population sont relativement faibles par rapport au reste de l’hexagone.

 

Sorry its not set :(

 

Mais nous avons eu des témoignages d’auditeurs et d’internautes qui préfèrent l’appeler "la diagonale des oubliés".  

Ce sont ceux qui vivent coupés du monde,

et en fait c'est totalement universel, n'importe où sur la planète.

Partout, ces gens se retrouvent à l'écart de la vraie vie."

 

Ce sont des conditions de vie très difficiles à l’époque où pour la plupart d’entre nous, et par les technologies,

nous nous ouvrons sur le monde ?

"Oui et non …

Parce que tout en faisant ce constat d’isolement, ces gens se disent que même s’ils ne sont pas au centre du monde,

ils sont d’un autre coté favorisés...

Ils d’abord connectés avec la nature !

C’est d'ailleurs ce que se sont dit beaucoup de citadins au moment de la covid.

Confinés dans leurs appartements, ils ont rêvé de campagne, d’un autre mode de vie.

C’est un prisme très "franco-français",

beaucoup ont franchi le pas.

Ils se sont dit : on va se reconnecter à la vraie vie, trouver refuge dans un nouvel univers,

mais ce n’est pas toujours une réussite !" 

 

Sorry its not set :(

 

Et vu d’Afrique où l’audience d’RFI est très puissante ….

"Les choses se racontent différemment, mais le vécu des gens est le même.

Ici, quand on dit Babel Oued, ça sous-entend un trou perdu.

Alors que pourtant Babel Oued, c'est un quartier d'Alger, ce n’est pas du tout un lieu paumé …  

Là, on est dans l'imaginaire, ça évoque le lointain.

C’est comme une forme de voyage sémantique.  

Dans chaque culture, tous les peuples ont une expression pour imager cette idée de coin éloigné de ce qui est majoritairement considéré comme la vraie vie.

En même temps, chacun observe la crise de la mondialisation urbaine.

Bien sur qu’il faut aujourd’hui être interconnectés, avoir du réseau, des moyens de transports.

Mais dans les lieux les plus reculés du continent africain,

comme parfois içi même dans les territoires ruraux,

le ressenti est finalement le même.

Partout, au cœur des problématiques il y a avant tout l’emploi 

comme l’explique bien l’anthropologue chercheur au CNRS Riccardo Ciavolella

dans son ouvrage "Pétaouchnok(s) – du bout du monde au milieu de nulle part"

paru aux éditions de la Découverte, qui a participé à l’émission !"

 

Sorry its not set :(

 

C’est une réflexion portée depuis 9 ans également par le géographe Christophe Guilly

avec son livre "La France périphérique",

qui a été un véritable détonateur et a éveillé les consciences sur ces problématiques …

"En France, on parle de Bled !

Mais au Maghreb, comme partout ailleurs, la notion de Bled existe de la même manière.

Globalement l’Afrique est un continent modernisé, urbanisé,

et comme partout il y aura toujours à la fois des grandes villes et puis des villages qui se retrouvent à l’écart.

Mais ces territoires demeurent attachants, inscrits dans chacune de nos histoires.

Si on prend l’exemple des parisiens, nous sommes pour la plupart des provinciaux "montés" à la capitale,

nos parents, nos familles eux sont restés à la campagne.

Ce sont nos racines."

 

Sorry its not set :(

 

En vous adressant au monde entier, et singulièrement bien sur à l’Afrique francophone,

tout en écoutant les témoignages de vos auditeurs,

vous faites le même constat …  

"C’est en effet un peu universel, c’est logique.

Dans tous les pays il y a des métropoles urbaines surpeuplées avec leurs problématiques,

et à l’inverse des coins isolés avec eux aussi leurs difficultés, d’autres natures.

Et du coup les regards portés sur la vie sont différents, et partout on constate des fractures

entre les endroits où ça bouge et ceux qui sont plus isolés, plus arriérés.

Il y a des lieux perçus comme le centre du monde, mais tout dépend d’où on les regarde … 

En France on parle bien de déserts ruraux, de déserts médicaux,

mais cela concerne de la même manière tous les pays !"

 

Pour réécouter l'émission :

https://www.rfi.fr/fr/podcasts/8-milliards-de-voisins/20231128-p%C3%A9taouchnok-comment-vit-on-au-milieu-de-nulle-part

 

Thierry Mathieu,

e-crossmedia,

le 30 novembre 2023.

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