Sorry its not set :(

A l’heure des heurts qui secouent la société française … "Les Présidents et la rue" !

C’est le titre d’un documentaire que Patrice Duhamel, l’un des observateur de la vie politique française, prépare avec Michèle Cotta.

Entretien e-crossmedia.

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Journaliste, témoin de l’histoire de la Vème République, Patrice Duhamel débute sa carrière en 1970 à l’ORTF.

Il travaille ensuite chez TF1, puis RMC avant de piloter l’aventure de La Cinq en 87.

Ensuite directeur général à Radio France avant France 3, il devient directeur adjoint du Figaro Magazine.

Il forme en 2010 avec Patrick de Carolis le binôme réformateur de FTV.

Auteur de nombreux livres et de documentaires, il intervient sur LCI.

 

 

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Après le 13 heures du Président de la République, et à la veille de la grande journée de manifestations annoncée ...

Coup de fil à Patrice Duhamel.

"Je ne suis pas sûr que, par rapport à la rue, la situation d’Emmanuel Macron soit différente de celles qu’ont vécu ses prédécesseurs …

Quelques mois après son investiture, aux Etats-Unis, il a fait une déclaration à CNN en disant en gros : "ce n’est pas la rue qui gouverne ".

Tous les Présidents ont dit la même chose...

Quand on est au pouvoir on considère que c’est au gouvernement de gouverner, au parlement de voter etc …

C'est bien le message qu'il est venu délivrer aux français ce mercredi à 13 heures à la télévisions, en abordant toutes ses thématiques."

 

 

 

 

 

"D’ailleurs le documentaire que nous continuons à travailler avec Michèle Cotta va être complété,

car nous attendons la suite des évènements présents pour le boucler !

Nous avons déjà retracé toute l’histoire depuis De Gaulle,

mais nous allons ajouter une séquence qui concernera ce que nous vivons ces jours-ci."

 

Mais jusque-là, donc qu’est-ce qui ressort ?

"C’est que, quand la jeunesse est dans la rue, et que selon l’expression consacrée "on ne peut plus faire rentrer le dentifrice dans le tube",

les Présidents ou les premiers ministres reculent.

Jusqu’à présent Macron n’a pas connu de révolte des jeunes !

 

De Gaulle a dû reculer en 68 quand il y a eu coagulation entre les étudiants et les syndicats ouvriers,

il a construit le Grenelle avec, entre autres, une très forte augmentation immédiate du smic.

Ensuite Chirac, premier ministre en 86, a fait marche arrière sur la loi Devaquet qui visait à réformer les universités françaises,

après le drame du décès de Malik Oussekin en marge d'une manifestation.

 

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Puis Balladur a mis son mouchoir sur le Contrat d’Insertion Professionnelle qui était considéré comme la mise en place d'un "Smic Jeunes"…

 

Sinon,  quand les manifestations rassemblent toutes les générations, il faut vraiment qu’elles soient massives et durent longtemps pour que les gouvernants reculent.

Ça a été le cas en 95 pour Juppé déjà pour la réforme des retraites, le mouvement avait paralysé la France pendant trois semaines.

En revanche pour "le mariage pour tous" Hollande a tenu,

et aujourd’hui plus personne ne penserait remettre la loi en cause.

 

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Aujourd’hui, en plus du niveau de mobilisation dans les rues, il est surtout urgent d’attendre ce que va dire le conseil constitutionnel,

et surtout savoir ce qu’il adviendra du projet de Référendum d’Initiative Partagé …"

 

Le rapport à la jeunesse est donc essentiel …

Comme Emmanuel Macron, Valéry Giscard d’Estaing était lui-même également un "jeune" Président …

"VGE n’a pas eu particulièrement de déboires avec la jeunesse.

Il a fait passer le vote à 18 ans, l’IVG... 

Autant de réformes qui étaient en phase avec les jeunes gens.

Mais il a eu ensuite de gros mouvements sociaux, comme sur la sidérurgie, qui n’avaient pas spécifiquement de conséquence sur les plus jeunes …

 

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Macron lui, n’a rien produit de spécifique au bénéfice des jeunes générations,

mais personne n’observe encore pour autant de mobilisation massive, sinon quelques manifestations de rues le soir.

Moi qui ai connu 68, çà n’a rien à voir !"

 

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Quelle clé de réflexion peut-il avoir pour sortir de cette crise ?

"De plus en plus, les sondages d’opinion, la multiplication des médias avec les chaînes d’infos,

mais surtout les réseaux sociaux ont du poids !

Les quelques manifestations auxquelles nous assistons sont organisées très simplement avec les smartphones, qui sont utilisés par toutes les générations !"

 

Mais en réalité, la ligne de crête c’est l’opinion dans sa globalité...

"Va-t-elle basculer vers l’autorité pour retrouver un mode de vie normal, parce qu’il y a trop de blocages par exemple ?

Pour l’instant ce n’est pas le cas.

C’est encore un petit peu tôt pour y voir clair !

Nous verrons ce qu’il se passera ces prochaines semaines, si la loi est promulguée.

On n’est pas au bout du bout …"

 

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Les réseaux sociaux ...

Ne sont-ils pas, justement, l’une des clés ?

"La réponse est oui, et c’est collectif.

Les politiques, mais également les médias, ne les prennent pas assez en compte.

Surtout, ils sous-estiment leur impact.

Ça marche de pair avec la grande méfiance qu’on observe à l’égard des institutions et la presse.

Voilà pourtant une dizaine d’années que cette évolution est indéniable.

C’est par les réseaux sociaux que se construit dorénavant, en partie, l’opinion."

 

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LCI, la chaîne où intervient régulièrement Patrice Duhamel, change radicalement son éditorial ce mercredi soir.

L'Ukraine, qui depuis un an mobilise l'antenne, laisse place aux commentaires après l'intervention du chef de l'état,

et aux directs depuis Paris et les régions qui retransmettent des images de quelques rassemblements en petit nombre de manifestants.

 

 

Thierry Mathieu,

Président d'e-crossmedia,

le 22 mars 2023.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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