Sorry its not set :(

"Mozart en tournée ",

le livre de Thierry Geffrotin

à paraitre mardi 7 novembre.

Journaliste radio, musicien...

Sous sa plume,

Amadeus est plus vivant que jamais.

Aujourd'hui, il serait rock star !

Entretien.

Sorry its not set :(

 

Mozart en Tournée …

Aurait-il des millions de fans,

comme les chanteurs

et groupe de pop les plus populaires qui emplissent les stades

et les "Zénith" ?

 

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Musicien, organiste, ce journaliste a marqué les antennes de grandes radios françaises :

France Inter, plusieurs radios locales de Radio France et France Musique,

et puis Europe 1 où il était encore récemment chef du service culture.

 

Coup de fil à Thierry Geffrotin.

"Aujourd’hui, il serait une pop star, un auteur interprète puisqu’il jouerait ses œuvres, comme Polnareff ou Gainsbourg.

Ou, si on veut rester dans un domaine un peu plus classique avec beaucoup de guillemets,

il pourrait être Georges Delerue, Michel Legrand ou Nino Rota,

c'est-à-dire quelqu'un qui à la fois est connu du très grand public pour les musiques de film, mais aussi des compositeurs.

Mozart est très populaire puisqu’il utilise tous les outils, les instruments de ses contemporains.

Et puis il organise parfois même ses concerts alors qu’aujourd’hui il y a des équipes pour cela des régisseurs, des impresarios, des tourneurs…

A Vienne par exemple, tout seul, il loue une salle, constitue un orchestre, fait imprimer son programme …

Et évidemment il ne joue que du Mozart !

A la différence de Beethoven avec son caractère ombrageux,

ou Schubert à l’aise seulement dans des salons en petit comité,

Mozart aujourd’hui serait sans doute comme un poisson dans l’eau !"

 

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Quant aux médias, irait-il aujourd'hui des studios de radios aux plateaux de télévisions ? 

"Personne ne peut parler à sa place,

d’autant qu’à l’époque les articles consacrés à la musique n’existent même pas encore dans la presse,

les concerts ne font l’objet que de compte-rendu, d’annonces du style "Mr Mozart a joué telle œuvre au théâtre  … ".

Les journalistes critiques n’apparaissent qu’un peu plus tard avec Berlioz en France

ou à l’époque de Frantz Liszt , coté austro-hongrois.

Lisztauquel on doit la construction des grandes salles de spectacles comme Bayreuth, évidemment.

A l'instar de Sacha Guitry, Mlozart devait surtout être sensible aux réactions du public,

il s’adresse à tous, de l’aristocratie au peuple humble, et fait peu de cas de critiques.

Toute sa vie, grâce à son génie, il n’a eu de cesse de créer, de composer et de jouer sa musique mais dans un but essentiel :

gagner sa vie !

C’est un artiste, mais aussi quelqu’un qui vit de son art !"

 

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Et cela dès son enfance, c’est la figure du singe savant qui fait sa légende.

Son père lui impose, tout petit, d’interminables voyages pour qu’il se produise chez les aristocrates …

"Mort à seulement 35 ans, il aura finalement passé près d'un tiers de sa vie en voyage

et peut ainsi être considéré comme la première personnalité européenne,

dans le domaine de la musique et au-delà.

Enfant, puis adulte, il voyage pour répondre aux commandes, trouver du travail,

ce sont de longs trajets en malle-poste,

des haltes dans les auberges de campagne ou des séjours dans des palais,

des concerts improvisés et des fêtes en son honneur,

des triomphes mais aussi des échecs…

Il n’a que 8 ans quand toute la famille l’accompagne jusqu’en Angleterre.

En Italie les témoignages parlent d’une réelle "Mozart-mania" !

Lors de sa première venue à Paris il est considéré comme un enfant prodige !"

 

Illustration de ces voyages,

avec cet extrait d’un film réalisé par le réalisateur slovaque Juraj Herz en 1991

pour le bicentenaire de la disparition du compositeur.

Son père lui apprend des rudiments de français, avec son épouse Anna Maria, alors qu’ils sont en calèche,

en chemin justement vers Paris.

 

 

 

Il va de Palais en château, à la rencontre des aristocrates au fil de ses voyages ?

"A Londres il est reçu plusieurs fois par le roi,

à Versailles il se voit même proposer le poste d’organiste à la Chapelle Royale qu’il refuse,

et heureusement car il n’aurait pas pu nous offrir l’ensemble de l’œuvre que l’on connait.

 

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Il a alors 22 ans,

et n’est venu en France qu’avec sa mère.

Il passe par la Suisse, Dijon,

et s’installe dans la capitale mais ce séjour est un fiasco.

Il parle mal la langue, et n’apprécie pas les français …"

 

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"Sa Maman d’ailleurs meurt à Paris rue du Sentier.

Elle est inhumée en l’église Saint Eustache.

C’est lors de ce séjour qu’il compose sa 32eme symphonie, dite "La Parisienne".

Il l’écrit justement pour les parisiens.

Il sait qu’ils apprécient les grandes attaques à l’unisson,

alors il la compose sa musique en prennant celà en compte."

 

 

"Mozart est donc venu 2 fois à Paris, a voyagé jusqu’à Londres, en Italie, à Prague …

Il n’y a qu’en Espagne ou au Portugal qu’il n’est pas allé !

Un jour en arrivant à Munich où il s’est rendu 5 fois,

il est épuisé par son voyage en calèche et il écrit :

"Je vous l’assure …

Aucun d'entre nous n'a pu dormir plus d'une minute d'affilée la nuit.

Cette voiture vous arrache l'âme, les sièges sont durs comme des pierres.

J'ai vraiment cru ne pas pouvoir apporter mon derrière tout entier jusqu'à Munich,

il était tout endolori et sans doute rouge feu ! "

 

Et depuis sa ville natale Saltzbourg, c’est à Vienne, capitale de l’empire, que son périple le conduit aussi naturellement.

Milos Forman en a tourné l’une de ses scènes culte de son film Amadeus :

il improvise devant Joseph II, sur le thème d’une piètre composition de Salieri.

 

 

Pour le journaliste de radio que vous êtes,

raconter ces "tournées" de Mozart c’est aussi, comme au micro,

s’appuyer sur des archives, avoir vérifié les informations …

"D’abord je ne suis pas un historien, je n’ai pas eu cette formation.

Mais je pense qu’on est aujourd’hui dans un monde qui est exigeant,

il faut que les infos qu’on livre soit vérifiées, sourcées.

J’avais la même démarche il y a quelques temps encore sur Europe1,

je m’appuyais toujours sur le service de la documentation.

Même en cas de décès d’une célébrité, je travaillais sur des archives pour retracer sa vie …

C’est toute la difficulté quand on écrit pour un média avec la contrainte de la pendule.

Aujourd’hui, comme auteur je ne l’ai plus, j’ai le temps …

Et puis c’est devenu très simple de vérifier des infos  ...

Merci Internet, il y a 25 ans je n’aurais pas fait le malin !"

 

Sorry its not set :(

 

"Il y a dans le livre une citation assez connue à propos du père de Mozart lorsqu’il était malade.

Mais je n’ai pas réussi à la retrouver.

Alors j’en ai authentifié une autre à propos du même sujet,

et celle là, je l’ai publiée, et sourcée en bas de page.  

Un reporter travaille presque toujours dans l’urgence,

mais il peut se trouver sur les lieux d’un fait divers et décrire en toute bonne foi ce qu’il voit,

pourtant peut-être qu’à 200 mètres de là se trouve un élément qu’il ignore et qui est important.

On dit que les journalistes sont les historiens de l’instant,

je ne le crois pas car entre les faits et l’histoire, il y a souvent un décalage, un écart important …

Un gap ! "

 

Thierry Mathieu,

e-crossmedia,

le 3 novembre 2023.

 

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