Sorry its not set :(

"Parler vrai  !" .

Grande ambition, malgré des moyens contraints :

mobilisation générale des équipes et singularité de ton

pour rivaliser sur le terrain des audiences...

Entretien avec Patrick Roger,

Directeur Général de Sud Radio.

Sorry its not set :(

 

Jusqu'au 24 février, une semaine d'interviews exclusives, sur e-crossmedia.com :

"L'Ukraine, un an après ...".

Comment faire évoluer les lignes éditoriales, raconter les conséquences du conflit sur la vie quotidienne, prendre en compte la puissance du numérique, accompagner les équipes ?  

Chaque jour, ici, un dirigeant de radio, de télévision, de presse écrite.

 

Coup de fil au Directeur Général de Sud Radio, Patrick Roger :

 

"Nous sommes tous sidérés le 24 février dernier par la rapidité de l’attaque !

Immédiatement, en honorant la promesse de notre slogan "Parlons vrai ", nous donnons la parole à tout le monde.

C’est notre manière à nous de traiter cette actualité très lourde en tant que radio généraliste, mais qui ne bénéficie pas d’autant de moyens que d’autres chaines.

A Sud Radio, nous ne disposons pas d’équipe sur place,

alors dans un premier temps nous optons pour la réalisation de très nombreux directs au téléphone avec les ukrainiens qui sont aux premières loges.

Mais dans un esprit d’équité, nous contactons aussi des citoyens russes :

des 2 côtés donc !

Ces gens témoignent simplement de ce qu’ils voient !

Beaucoup de français qui vivent en Ukraine nous racontent qu’ils s’apprêtent à quitter le pays.

J’ai le souvenir, en particulier, d’un chef d’entreprise installé à l’est du côté de la frontière russe depuis une quinzaine d’années, avec sa famille.

Les premiers jours, il entend bien y rester car il ne pense pas que cette crise dure longtemps, mais assez vite il réalise qu’il lui faut, pour sa sécurité, rentrer en France.

Pendant quelques jours, nous l’avons régulièrement en fil rouge pour nous raconter son périple à travers l’Ukraine pour rallier la Pologne, et ensuite l'héxagone.

 

Sorry its not set :(

 

Peu de moyens, mais grosse ambition …

Tout le monde se met en état de marche pour faire de son mieux …

Bien sur, des spécialistes viennent au micro pour tenter de décrypter ce qui se passe.

Mais, sans présence réelle sur le terrain, il est difficile d’être précis et rigoureux sur le factuel.

Alors assez rapidement tout de même, on identifie une jeune pigiste indépendante qui travaille pour plusieurs médias audios et écrits francophones.  

Elle commence alors à nous alimenter quotidiennement en reportages !

Mais l’essentiel de notre offre repose sur énormément d’ingéniosité, d’acharnement pour trouver à distance les bons interlocuteurs, identifier les bons contacts …

En fait, toute l’équipe s’y met !

Tous les journalistes, les assistants, même les programmateurs sont sur le pont, presque 24 heures sur 24.

C’est une ruche, basée sur le bon vieux système D.

Je l’avaus vécu de la même manière lors de la création de France Info en 1986, ou durant les premières années de BFM.

Il faut être créatif pour tenter de rivaliser avec les grands médias.

Eux, bénéficient d’effectifs importants sur le terrain, alors que nous, nous sommes dans l’impossibilité budgétaire d’en déployer !

 

Sorry its not set :(

 

En tous cas, très vite votre antenne est très largement consacrée à ce que Vladimir Poutine appelle son "opération spéciale "…

Oui, même si nous choisissons de ne pas basculer dans le "tout Ukraine", comme le font certains confrères en radio ou en télévision.

Cela dit, les experts en studio comme les auditeurs se révèlent très sensibles à cette crise.

Mais sur notre antenne, la tonalité n'est pas "Tous derrière l’Ukraine" !

Evidemment, nous affirmons qu’il y a bel et bien un pays qui est agressé, que ce sont les troupes russes qui mènent la bataille,

mais nous insistons sur les causes de cette crise.

Nous détaillons les arguments du  Kremlin.

Pour autant, nous ne donnons pas délibérément la parole à des russes, mais nous recherchons le plus possible la confrontation des idées.

Voilà pourquoi, en effet, nous avons quelques voix dissonantes qui s’expriment au fil de la journée, peut-être plus que sur d’autres stations.

Très vite surtout, nous observons la situation dans sa globalité,

en insistant sur la crise géopolitique qui dépasse largement le théâtre des opérations.

C’est un affrontement entre les puissances occidentales, y compris les Etats Unis évidemment, et la Russie.

A nos micros, certains diplomates aident à mieux cerner l’origine du conflit : ce qu’il se passe depuis des années dans le Dombas.  

Ils expliquent aussi la culture russe, pour mieux comprendre les décisions des dirigeants du Kremlin.

 

Un an après le début de cette guerre en  Ukraine, vos émissions sont plutôt consacrées à la réforme des retraites et aux tumultes à l’Assemblée nationale,

ou encore ces jours ci à la consommation de la cocaïne en France, voire au fiasco de l’organisation du match de foot au stade de France …

Incontestablement, et c’est une fois encore une question de moyens !

Assurer dans la durée la couverture d’un conflit comme l’invasion russe nécessite de pouvoir déployer des équipes sur le terrain,

ce que nous ne pouvons pas financer.

Alors, après avoir énormément donné sur la crise Ukrainienne dans les premières semaines, nous continuons à la suivre en fonction des évènements, mais plus ponctuellement et toujours de la même manière.

Et dans les semaines qui suivent, nous choisissons de consacrer nos forces à la couverture de l’élection présidentielle.

Nous observons d’ailleurs, y compris dans le cadre de cette campagne, que nombre de thématiques abordées sont impactées par la guerre comme le prix de l’énergie ou même l’inflation en général.

De fait, l’actualité de ce conflit qui s’éternise est en quelque sorte redimensionnée.

 

 

Ces jours-ci tout de même, un an après le déclenchement des hostilités, nous consacrons à nouveau des sessions dédiées justement à l’impact de cette guerre sur notre vie quotidienne.

L’heure n’est malheureusement pas encore au dialogue, comme chacun peut l’espérer, pour renouer avec la paix …

 

Sorry its not set :(

 

A l’image du Président Zelinsky qui s’adresse au monde via son smartphone dès le 2ème soir de l’attaque,

cette crise met également en évidence le numérique désormais incontournable, tant au plan militaire, qu’à travers l’usage des réseaux sociaux …

Nous l’observons au quotidien avec notre chaîne You Tube qui permet de pallier un manque d’émetteurs FM, puisque notre parc ne permet pas une couverture réellement nationale, à la différence de nos concurrents.

Nous totalisons plus de 700 000 abonnés !

Ils nous écoutent et nous regardent quotidiennement via cette plateforme.

Ils viennent y chercher des voix quelque peu différentes que l’on n’entend pas forcément sur d’autres médias mainstream :

il faut donner à entendre tous les points de vue et permettre à chacun de se faire une opinion.

Pour cela nous optons avec succès, pour la complémentarité des médias, entre la radio et le web."

 

Sorry its not set :(

 

 

Demain, 20 février : 5ème volet de cette série d’entretiens.

Comment cette crise est-elle traitée par des médias de proximité ?

2 exemples avec les rédacteurs en chef de France Antilles et France Bleu Besançon.

 

Les précédentes interviews sont à lire ici :

https://www.e-crossmedia.com/interview

 

Thierry Mathieu,

Président d'e-crossmedia,

19 février 2023.

 

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