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Simon RUBEN, journaliste sportif et présentateur.

Europe 1

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  • Quelle évolution depuis un mois dans la pratique de votre métier ?

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Je couvre le sport en temps normal sur le terrain, et aussi en studio. J’étais par exemple durant la dernière coupe du monde de football avec les Bleus en Russie, je fais également des retransmissions de rugby … Avec le COVID-19, plus de match, plus de compétition, c’est un changement radical. Restent tous les aspects qui relèvent du business, du sociétal voire du politique : quand et comment les championnats vont-ils reprendre ? Dans quelles conditions ? Les enjeux économiques ?

On traite le sport comme n’importe quel secteur d’activité classique. Ce sont les plus fragiles qui trinquent d’abord, les clubs amateurs, les petites structures: ils subissent la crise de plein fouet. Un club comme le PSG ne risque pas la faillite alors que des clubs plus modestes sont en train de prier …

 

  • Cette période inédite conduit aussi les entreprises de médias à gérer leurs personnels différemment, et du coup vous présentez en ce moment des journaux ?

Ça m’arrive parfois en temps normal aussi, mais là il a fallu remplacer des collègues qui sont tombés malades, parfois du COVID d’ailleurs, et qui vont déjà mieux maintenant heureusement … Et puis le télétravail n’est pas évident pour tout le monde.  Moi je présente les rendez-vous d’infos depuis mon salon avec un Nagra de dernière génération – un magnétophone de reportage -. Je le relie par un câble ethernet à ma box et la qualité du son est parfaite, comme si j’étais en studio. Je me lève à 2 heures et demi du matin pour préparer l’édition de 7 heures par exemple. J’ai accès sur mon PC personnel aux dépêches d’agence, à tous les éléments sonores préparés par la rédaction. Me manque le contact direct avec les collègues évidement, comme le rédacteur en chef qui est l’un des rares à être dans les locaux de la station. Europe 1 a en effet choisi de jouer à fond le «tout le monde chez soi », le télétravail pour tous, même les reporters. Ils recommencent seulement ces jours ci et très prudemment à sortir à nouveau sur le terrain.

 

  • Ces pratiques de travail à distance inédites resteront-elles par la suite ?

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On sait qu’on est capable maintenant de le faire, mais ce n’est pas encore très stable. Il y a toujours le risque d’une rupture de liaison ce qui n’existe pas en studio bien sûr. Ce qui restera aussi c’est que ces temps-ci les interviews à distance sont réalisées en passant par internet, par WhatsApp par exemple. La qualité du son est bien meilleure que le téléphone, et en radio c’est important, nous le pratiquions déjà mais ça s’intensifie.

 

 

  • Quelle incidence pour la suite  quant au mode de consommation des médias ?

Même si l’écoute via internet est boostée, je pense que ce que nous connaissions déjà va s’accentuer. Les gens qui étaient fidèles aux radios le seront plus, via leur poste traditionnel, voire de plus en plus via leur smartphone. En revanche le public jeune et jeune-adulte ne consommera pas plus les médias traditionnels comme notre offre de radio généraliste. Ils s’informent majoritairement sur Tik Tok, Snapchat. Même pas sur Twitter, ni Instagram, encore moins Facebook ou les sites d’info classiques. Ce confinement va passer au surligneur les différentes d’habitudes qui sont générationnelles : ça va les accentuer…

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