Tik Tok, Instagram, Twitter, Facebook, et Youtube … A 500 jours de l’ouverture des JO de Paris 2024 France Télévisions, au delà de ses chaines traditionnelles, s’affiche hyper connectée ! (le 13-03-2023) |
Dans 500 jours, le 26 juillet 2024 ... France 2 et France 3 seront mobilisées, des dizaines d'équipes seront sur le terrain ... Mais l’entreprise publique ne diffusera pas seulement les Jeux via ces chaines traditionnelles. Elle entend aller à la rencontre des publics là ou ils sont, c'est à dire dorénavant ... sur les plateformes et les réseaux sociaux ! Une chaîne "numérique" sera d'ailleurs spécialement mise en ligne à destination des internautes en mobilité et de communautés plus spécifiques. Comme le déclarait il y a quelques jours le directeur général des antennes Stéphane Sitbon-Gomez à e-crossmedia, à l’occasion du sinistre 1er anniversaire du début du conflit en Ukraine : "Notre première antenne c’est le numérique".
Du coup, dès ce mardi 14 mars, 500 jours avant l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, France Télévisions lance sa couverture des JO sur les antennes TV du groupes évidemment, mais surtout aussi sur le web, via les résdeaux sociaux, les plateformes et le site www.france.tv :
Chaque mardi matin, jusqu’aux Jeux de Paris, sera publié un nouveau reportage numérique inédit, relayé et décliné sur l’ensemble des réseaux sociaux sous le label francetvsport, sur Tik Tok, Instagram, Twitter, Facebook, et YouTube.
3 offres ont l’ambition, au-delà des chaines traditionnelles, de séduire dès maintenant les internautes et donc les téléspectateurs potentiels … Le tuto : module d’explication et de vulgarisation de toutes les disciplines Olympiques avec un membre de l’équipe de France du sport en question.
Chaque semaine un rendez-vous sera publié sur le site franceinfo.fr : dossier, enquête, portrait, autour des futurs Jeux … La problématique de revente illicite de billets, le marché noir étant l’un des plus grands fléaux des compétitions internationales avec une augmentation de plus de 250% des fraudes sur les 10 dernières années. Un dossier complet y sera est consacré dès ce mardi 14 mars, pour savoir comment le Comité d’Organisation des Jeux de Paris 2024 s’organise pour contrer cette pratique et limiter au maximum ce risque sur les millions de billets appelés à être vendus.
Et puis 2 fois par mois sur france.tv un podcast : "Paris 2024 : Jeux de mots" .
Sur Spotify, Deezer, etc. ... Depuis le 1er janvier des légendes du sport français, mais aussi des personnalités des médias, de la culture ou de la politique prennent la parole. Ils racontent leurs premiers émois Olympiques, les figures qui les ont fait rêver, en vue des Jeux de Paris 2024…
François Hollande donc ... Et Nikola Karabatic, Michel Cymès, Mélina Robert-Michon… sont déjà podcastables. Bientôt en ligne : Clarisse Agbegnenou, Bruno Solo, Kevin Mayer, Laurent Delahousse, Cléopâtre Darleux, ou encore Anne-Sophie Lapix…
Thierry Mathieu, Président d’e-crossmedia, le 14 mars 2023
|
Voir l'article |
"Bon dimanche, sous vos applaudissements !!!" aurait clamé Jacques Martin : la TV prend cher, et un sacré coup de vieux, ce 12 mars dans Le Parisien-Aujourd'hui en France ! (le 12-03-2023) |
58 ans : voilà l’age moyen du téléspectateur français en 2022, il a vieilli de 9 ans en une dizaine d’années … Les 16-24 ans ne passent que 53 minutes par jour à regarder la télé, soit une baisse de deux tiers comparés aux années 2010. Les personnes âgées de plus de 65 ans, elles, regardent le petit écran pendant 6h par jour. La cause de ce fossé générationnel ? Les plateformes de streaming comme Netflix, Amazon Prime ou Disney+, mais surtout YouTube qui est devenue la "chaine", en quelque sorte, la plus regardée de France, et en très large partie par le jeune public !
Du coté des "grandes chaines" traditonnelles, même les émissions que le grand public imagine surtout regardées par les plus jeunes, sont en réalité suivies par une audience très "mature" : 50 ans pour "Touche Pas à Mon Poste" sur C8, et 46 ans pour "Quotidien" sur TMC .
Si plus de neuf jeunes sur dix s’informent sur les réseaux sociaux, ils sont 73% à le faire quotidiennement. Les plateformes sociales agrègent le contenu qui les intéresse : sociologie, environnement, sport et sujets sociétaux. "Ce n’est toutefois pas pour autant que ce public recherche particulièrement de l’information. Il scrolle en quête de divertissement et picore le contenu des médias, du Figaro au Parisien, en passant par Konbini et Brut", analyse Jean-François Doridot, directeur général de l'institut de sondage Ipsos. Les publications d'HugoDecrypte captent aussi son attention avec un traitement de l'actu qui les cible, dans le fond comme dans la forme :
"Si les jeunes Français obtiennent une grande partie de leurs contenus par le biais des réseaux sociaux, poursuit le dirigeant d'Ipsos, c’est parce qu’ils passent en moyenne 10h05 par semaine sur TikTok et 6h09 sur Youtube ! TikTok est le moyen le plus rapide d’obtenir des informations et la plateforme la plus utilisée par la Génération Z. Ces gens nés au début des années 2000 font tout de même davantage confiance à ce qu’ils trouvent sur YouTube : Dans le détail, 66% des Français de la génération Z font confiance aux informations trouvées sur Youtube contre 40% sur TikTok, ce qui en fait la plateforme la moins digne de confiance après Facebook.
A propos de la télévision, les plus jeunes sont d'abord, globalement, lassés par les films qui commencent à 21h10, les coupures publicitaires ou le manque de choix dans les programmes. Alors, beaucoup se tournent vers un mode de consommation rapide, c'est à dire les plateformes de streaming.
Quant aux rendez-vous phares des grandes chaines mainstream, la douche est vraiment plus froide : 62 ans de moyenne d’âge pour les fidèles du 20 heures de France 2 , et à peine moins, 57 ans, pour celui de TF1. Quant à l’émission de France 5 "C’est à vous", elle réunit un auditoire en moyenne âgé de 67 ans !
Coté divertissement, la timbale revient à "Question pour un champion" sur France 3 : 69 ans de moyenne d’âge. 60 ans, pour "Noubliez pas les paroles" animé par Nagui sur France 2. La fiction quotidienne "Ici tout commence" de TF1 est regardée par un auditoire en moyenne âgé de 57 ans. M6, globalement, affiche un auditoire un peu plus jeune : 48 ans pour les téléspectateurs du journal de 19h 45.
Pour Eric Scherer, référent pour avoir longtemps été directeur de la prospective à France Télévisions : "Les jeunes ne reviendront pas : une prévision qui empêche les patrons de télés de dormir. Durant des décennies, les adolescents et les étudiants regardaient peu la télévision, mais une fois installés dans la vie active, ils suivaient le chemin de leur parents : une courbe de consommation de la télévision qui progresse avec l’âge. Or les jeunes d'aujourd'hui ne regardent pas la télévision linéaire, et ne la regarderont jamais. En revanche, ils consomment beaucoup de vidéos (22h par semaine). Leur consommation se partage entre YouTube, Facebook et la télévision à la demande.
Ce comportement a également tendance à gagner les générations plus âgées qui se mettent d'abord à consommer en différé... Ces nouvelles consommations se pratiquent sur un écran mobile, qui est devenu le premier écran. Il suffit de regarder la cour d'un lycée, dans la rue pour se représenter cette tendance. La taille des écrans de téléphones a grandi ces dernières années et est suffisante pour regarder de la vidéo. La moitié des contenus de Youtube est visualisée sur un écran mobile. Les offres médiatiques se transforment pour répondre à la nouvelle priorité "mobile first". Tous les grands acteurs des médias testent en ce moment des nouveaux formats qui mixent de la vidéo, des images et du texte sur des plateformes telles que Viber ou Instagram, et qui se lisent sur mobiles.
De nombreux médias qui seront demain leaders sont aujourd'hui pour la plupart inconnus, voire n’existent pas encore. Et tous les médias devront être relayés, voire diffusés là où les gens vivent et s'informent, autrement dit sur des plateformes agrégatrices, soit aujourd'hui principalement Facebook et Twitter."
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 12 mars 2023.
|
Voir l'article |
Euronews, la pionnière des TV d’info, en grève : son siège en France va fermer dans une indifférence quasi générale ! (le 10-03-2023) |
Sans exposition par une diffusion accessible au grand public, comment une chaine de télé peut-elle exister ? 30 ans après sa création la chaine pan-européenne qui est devenue invisible, sinon via YouTube, se retrouve ces jours-ci en position très délicate. La rédaction est en grève, Plombée par les déficits, 198 postes vont être supprimés soit plus d’un quart de l’effectif. Malgré l’ouverture annoncée de bureaux à Rome, Berlin, Lisbonne, Madrid et Londres, ce qui restera de la rédaction sera transféré à Bruxelles, puisque le siège lyonnais de 10 000 metres carrés, signé des architectes Jakob + MacFarlane est en vente.Seuls 142 postes devraient rester sur place, dans d’autres locaux, pour les éditions en français en russe et en iranien. Et pour combien de temps ? Selon le SNJ, les employés maintenus devront probablement quitter "au dernier trimestre 2024".
Comme l'écrit le journal "Le Monde " : Avec cette mobilisation qui perturbe fortement l’antenne puisque les bulletins d’informations ne sont pas mis à jour et sont remplacés par des rediffusions de magazines, les grévistes souhaitent peser dans les négociations pour espérer réduire le nombre de licenciements prévus par la direction. Ils cherchent également à obtenir de meilleures conditions de départ (que ce soit pour les CDI mensualisés ou à la pige, CDD, CDDU, intermittents et techniciens), ainsi qu’un dédommagement pour ceux qui devront faire la passation avec les sous-traitants qui géreront prochainement la diffusion et la production.
En 1993 Euronews est crée grace à l’union de 10 groupes audiovisuels publics européens pour concurrencer l'américaine CNN … Avec un concept alors novateur : pas de présentateur à l'antenne : Pionière des télés d'info continue, l'ambition c'est d’être une "chaîne d'information pure et directe". Les principales sources audiovisuelles sont les deux agences d’images internationales APTN (Associated Press Television News) et Reuters TV (RTV) auxquelles elle est abonnée, les chaînes partenaires qui échangent leurs images dans le cadre de l’Union européenne de radio-télévision (UER) et Independent Television News (ITN), le principal actionnaire. L’un des rédacteurs en chef adjoint de l'époque résume : "On est une agence d’information télévisée, on prend, on coupe et on recoupe et on livre quelque chose" Mais au fil des années, si elle trouve sa place à l’international, Euronews disparait ou presque du paysage audiovisuel français.
Le modèle économique s'emblait pourtant s'être consolidé ces dernières années grâce à l’investissement d’un homme d’affaire égyptien, mais via des société écrans hébergées dans des paradis fiscaux, une nébuleuse de portefeuilles installés aux iles Caïmans ou au Luxembourg. Repris par un fonds d’investissement portugais, la situation ne s’éclaircit pas. Il faut dire que le PDG s'avère être un proche de Viktor Orban, le trublion président de Hongrie … L’Union Européenne a annoncé qu’elle arrêterait de verser ses contributions D'aucun diront pourtant que s'il y a bien une marque de média en phase avec l'air du temps, c'est bien celle de cette chaîne : "Euro News" !
Comme l'écrit Le monde, "La direction affirme que la vocation de la chaîne s’inscrit dans un suivi de « l’actualité des institutions européennes ». Les journalistes d’Euronews craignent, eux, que la chaîne ne perde sa vocation informative, au profit « d’une chambre d’écho des lobbyistes, à destination des 10 000 technocrates des structures de Bruxelles », dit le délégué CGT Alexis Caraco.
A l’heure où, du fait de la guerre d’Ukraine en particulier, l’urgence d’union en Europe semble une évidence, la déchéance du seul média "pan européen" peut être considéré comme un funeste signe.
Pourquoi ne pas lui redonner sa chance et lui permettre d'être facilement accessible par le grand public ? Pourquoi le canal 19 de la TNT en métropole ne lui est-il pas attribué, alors que depuis des mois les téléspecteurs n'y voient qu'un écran noir. L'offre "Culture Box" de France Télévision qui occupait cette proposition est hébergée en soirée par France 4, et ce canal 19 originellement occupé par feu France Ô, est libre !
Et pourquoi, du coup, ne pas en profiter pour rassembler l'ensemble des chaînes d'information continue ? Ce serait plus simple, plus "logique" pour les télespectateurs et permettrait aux différentes offres d'être sur un même pied d'égalité en termes d'affichage ! BFM sur le canal 15, CNews, le 16 , déplacer LCI sur le 17 et franceinfo: sur le 18 tout en attribuant le canal 19 à Euronews !
Cette crise, en tous cas, ne semble intéresser ni l'organe de régulation, ni les mass médias, sinon Le Monde. Comme le dit le titre du programme phare d'Euronews depuis sa création : "No comment" …
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, Article publé il y a 12 jours et réactualisé ce 22 mars 2023. |
Voir l'article |
Parité à la radio et la télé ? Pas mal, mais peut mieux faire... Le rapport 2023 de l'ARCOM pour la Journée Internationale des Femmes. (le 07-03-2023) |
Les femmes sont plus présentes à la radio et à la télévision, mais leur temps de parole n’augmente pas ! Voilà l’un des constats de l’autorité de régulation qui publie son rapport annuel à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes. La radio, surtout le service public, souligne l’Arcom, se montre plus vertueuse que la télé.
Si elles sont plus exposées à l’antenne en général sur le petit écran, ce n’est pas aux heures de forte audience... -5 points en un an entre 18 h et 23 h par rapport a l'ensemble de la grille.
Elles le sont plus à la radio : +3 points comparé à 2021 dans les matinales - entre 6 h et 9 h - par rapport au reste de la programmation.
Une évolution très favorable : quand elles sont au micro ou en plateau. Leur savoir-faire est aujourd’hui bien mieux reconnu. Pour la septième année consécutive, le taux d’expertes (télévisions et radios confondues) augmente de 45 % (+15 points par rapport à 2016). Les radios enregistrent de grands progrès en 2022 avec une part d’expertes de 43 % (+3 points par rapport à 2021). "Sur les experts à Radio France on a gagné 10 points de présence des femmes en 10 ans"dit la Présidente Sybile Veil.
Un terrain toujours machiste : le sport ! Ces programmes sont ceux qui représentent le moins les femmes : 21 % de présence en plateau (seulement 9% de présentatrices/journalistes/chroniqueuses sportives à la radio), 11 % du temps de parole (en plateau et hors plateau) et 13 % d’exposition visuelle (à la télévision uniquement, en plateau et hors plateau).
L’Arcom note que Les chaînes d’information en continu et les radios ont tout de même proposé en 2022, bien plus que les années précédentes, des thématiques qui prennent en compte des sujets sociétaux souvent douloureux, comme les violences faites aux femmes. Plus d’un tiers des sujets déclarés par les chaînes d’informations et plus de la moitié par les radios présentent également des exemples de solutions aux discriminations faites aux femmes, ou des modèles de femmes qui brisent les stéréotypes sexistes.
Enfin … L’instance de régulation porte également un regard critique sur les pubs : 56 % des femmes apparaissent dans les spots toujours bien plus "sexualisées" que les hommes, et elles sont 25 % de plus à apparaitre dénudées.
Et les stéréotypes ont la vie dure : les femmes valorisent des produits d’entretien du corps, alors que les hommes sont surtout présents sur les jeux d’argent.
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 8 mars 2023.
|
Voir l'article |
Numérique : la France aux avant-postes de l'Europe ne bat pas en retraite face aux américains et aux chinois : défilé de propositions du ministre Jean-Noël Barrot. (le 06-03-2023) |
Souveraineté numérique : ce qui va et ce qui ne va pas …
Le ministre en charge de la transition numérique, au sein de Bercy, affiche une kyrielle d’intentions vertueuses qui, puisque le web est au centre de la plupart des problématiques, ont des incidences sur l’économie en général et nos vies personnelles en particulier.
Ce lundi soir, au siège du groupe La Poste à Paris et à l’invitation d’IdfRights l’institut présidé par Jean Marie Cavada, Jean-Noël Barrot confie d’abord que son actualité, c’est le vote récent d’une loi à propos des messageries comme TikTok.
Lui même, à l'origine, avait pourtant un a priori positif sur la plateforme chinoise .
Le texte, adopté il y a quelques jours, va contraindre les parents à contrôler leurs enfants et jeunes ados … Il vise à instaurer l'obligation pour les réseaux sociaux "de mettre en place une solution technique de vérification de l'âge des utilisateurs finaux, et du consentement des titulaires de l'autorité parentale" pour les moins de 15 ans, qui devra être certifiée par les autorités. C'est une notion introduite en France dès 2018 en application d'une loi votée pour toute l'Europe, mais qui n'a jamais réellement été appliquée.
Proteger les données ... Ne pas dépendre des monstres américains pour l’usage quotidien, comme pour le stockage des données avec les "cloud" ... Dynamiser l’Union Européenne, et l’ensemble de ses membres, pour se doter de règlementations et d’outils communs ... C'est l’objectif prioritaire. Pour Jean-Noël Barrot, la France se veut leader, et a d'ores et déjà adopté des textes ambitieux et exemplaires.
Risque ultime de destruction d'internet ... Comme avec l'attaque de cables sous-marins récemment avec la guerre en Ukraine avec l'épisode Nord Stream 2 ? Le ministre se veut rassurant. "Des solutions intermédiaires sont testées en permanence, comme cela a été le cas cet hiver pour garantir la fourniture de l'électricité en France. Et puis il y a les satellites ... "
Pour le ministre, le rendez-vous des Jeux Olympiques et Paralympiques en France l'an prochain est un objectif pour optimiser la sécurisation des réseaux. Globalement, l'idée est de favoriser les start-up françaises et européennes, parmi les meilleures du monde, et de ne pas avoir recours, trop simplement, aux géants américains. Il y a un enjeu économique essentiel, associé à une impérieuse ambition de souveraineté.
Pas un mot en revanche à l'occasion de cette rencontre entre pros du numérique et le ministre, à propos des fake-news, ou sur les pseudos qui permettent, sous couvert d'anonymat, tous les excès. Sinon une allusion ... "Il faut donner toujours plus d'accès au numérique, nous parlons aujourd'hui déjà de 5G, de 6G ... Mais il est essentiel d'informer les usagers sur les enjeux, à commencer par le public le plus jeune".
L'actualité l'a en effet déjà démontré à l'occasion des crises récentes : les dérives polluent la toile et l'intérêt général. Même au sein de nos frontières, la souveraineté ne peut pas être envisagée avec ces outils de communication en libre service, en mode simplement individuel.
Thierry Mathieu , Président d'e-crossmedia, le 6 mars 2023.
|
Voir l'article |
« Staline est mort ! » : un scoop français, il y a aujourd'hui 70 ans. Comment l’AFP a-t-elle été la première à informer le monde entier ? (le 05-03-2023) |
A l’heure où les infos instantanées font aujourd’hui le tour de la planète en un éclair ... L’histoire de cette "nouvelle exclusive", comme on le disait dans les années 50, diffusée dans le monde entier par la très jeune "Agence France Presse", revêt une dimension quasi romanesque ! En 1953 personne n’imagine évidemment qu’internet existera un jour, même les communications téléphoniques sont aléatoires, et les journalistes présents en URSS sont dans l’impossibilité de transmettre des nouvelles du fait de la censure. C’est pourtant bel et bien depuis Paris que cette info localisée à Moscou est révélée au monde par l’AFP, avec plus d’une heure d’avance sur ses concurrents. Il y a pile 70 ans aujourd’hui !
Voilà déjà plusieurs années que Joseph Staline a réduit son activité politique. Tous les deux jours, une piqure de "super sérum" lui est administrée par ses médecins. Ils le surveillent comme la vodka sur le feu. Et les journalistes font de même ! La rumeur de la dégradation de son état général mobilise les rédactions du monde entier. Alors que le dégel s’amorce dans la toundra début mars, voilà déjà 6 mois qu’il ne s’est plus exprimé en public.
Radio Moscou finit par annoncer le 4, mais avec 48 heures de retard, que le petit frère des peuples ... "a été victime d’une hémorragie cérébrale subite qui, ayant envahi les parties vitales du cerveau, a entraîné une paralysie de la jambe droite et du bras droit ainsi que la perte de la conscience et de la parole". Le décès apparaît alors à tous imminent, mais qui l’annoncera le premier ?
A Paris l’AFP, comme ses concurrentes du monde entier, est sur le pied de guerre. La jeune agence de presse crée 9 ans plus tôt seulement, à la libération, ne bénéficie pas alors d’une reconnaissance extraordinaire. Elle décide de s’organiser pour relever le défi : signer son premier scoop avec la mort du généralissime, et donc faire son entrée dans la cour des grands organes de presse de la planète. Une équipe d’émigrés russes, dont le fils d’un premier ministre du Tsar Nicolas II, surveille l’agence TASS qui ne délivre que des bribes d’info au compte-goutte, et écoute Radio Moscou qui n’est pas plus bavarde ! Ils assurent une veille 24 heures sur 24 et préparent à l’avance une bande perforée destinée à être envoyée aux téléscripteurs… Cet appareil est d'apparence semblable à une machine à écrire. Les caractères tapés sont mémorisés par perforation d'une bande de papier.
Dans la nuit du 5 au 6 mars, ils ont la puce à l’oreille : les programmes de la station moscovite s’interrompent, un speaker déclare qu’une annonce importante va bientôt être faite. Mais la musique reprend... Elle est interrompue à plusieurs reprises, avec des blancs à l'antenne. Les micros finissent même par ne diffuser que le battement des aiguilles d’une horloge ! 2 heures du matin : une voix solennelle annonce enfin : "Staline est mort ". Instantanément à Paris, puisque tout est prêt, Alexis Schiray, un rédacteur de l'agence qui est resté 3 jours et 3 nuits le casque sur les oreilles, envoie sa bande perforée. En 5 minutes les téléscripteurs du monde entier crépitent !
Ce n’est qu’une heure plus tard que les agences United Press, Associated Press et Reuter publieront l’information !
C'est donc le 1er scoop de l'agence française de presse. Comme le rappelle aujourd'hui l'AFP, suivront : la mort d'Indira Gandhi en 1984, le crash du Concorde à Roissy en 2000, la libération d'Ingrid Betancourt en 2008, ou encore 3 ans plus tard le retour de l'ancien dictateur Duvalier à Haîti après un quart de siècle d'exil en France".
Thierry Mathieu, Président d’e-crossmedia, le 5 mars 2023.
|
Voir l'article |
Sacrosaint smartphone … La radio s’écoute toujours plus via le web ! La FM reste le moyen privilégié mais l’IP gagne beaucoup de terrain, selon les chiffres de l’ACPM. (le 04-03-2023) |
L’audio digital s’installe ! Les sites et applications de streaming rassemblent chaque mois plus de 29 millions d’internautes en France.
"La diffusion digitale des radios a même progressé de 10% en un mois, entre décembre et janvier dernier. Cela représente aujourd'hui 8 millions d'écoutes actives chaque jour " . Voilà ce que révèle le dernier classement de l’audience des radios, publié pour le mois de janvier par l’institut Alliance pour les Chiffres de la Presse et des médias.
France Inter, RMC, France info, RTL, NRJ, Nostalgie … Sans surprise, les stations qui dominent le marché, étudié régulièrement par Médiamétrie en prenant en compte tous les moyens de réception, se retrouvent aussi en tête de liste. Mais si elles sont toujours écoutées en FM, elles le sont de plus en plus par internet, en particulier sur les smartphones. D'où l'intérêt de cette étude sur l'usage du streaming, qui reflète l'évolution du mode de consommation. En tous cas ... Ce sont bien les programmes traditionnels, dits « de flux », qui attirent le plus le public et non leurs déclinaisons. Les webradios de tous les acteurs figurent bien plus bas au classement, même si elles attirent un volume d’auditeurs très conséquent, comme celles de FIP, ou de la kyrielle d’offres proposées par NRJ ou Nostalgie, entre autres.
Au classement général … Le leader incontesté est donc France Inter, avec près de 34 millions d'écoutes en un mois. 2ème via le streaming : RMC. Mais avec 10 millions de connexions en moins tout de même que la grande généraliste de Radio France. Toutefois, la station "info Talk Sport" tire mieux son épingle du jeu qu’avec la mesure traditionnelle, qui prend en compte tous les modes de réception. Elle n'est en effet que 5ème de la dernière vague publiée par Médiamétrie. Son public, en large partie séduit par le sport, serait-il donc plus plus connecté, plus mobile ?
Du coup, RTL apparait moins puissante. La station du groupe M6 n’est que 4ème, après France Info qui, sur les 2 types d'études, est solidement installée sur la 3ème marche du podium.
Du coté de la proximité, France Bleu ne figure, logiquement, que beaucoup plus bas. C’est en effet le volume d’écoute de chacune des 44 stations qui est comptabilisé, puisqu’il n’existe pas de programme national : le réseau de proximité de Radio France est une somme d'offres locales identifiée par la même marque. En cela, compte tenu de leur volume d’écoute potentiel sur leurs zones de service limitée, les performances de FN Nord, FB Provence et FB Saint Etienne Loire sont particulièrement remarquables : elles figurent parmi les 50 premières stations. A souligner du côté des privées, la 30ème place d’Alouette sur la façade atlantique, la 36ème de Scoop depuis Lyon, ou encore les belles performances également de Hit West du coté de la Normandie et de Top Music en Alsace.
En proximité également, les stations dédiées aux outremers ... Curieusement les généralistes Freedom à la Réunion et RCI aux Antilles, leaders sur leurs terrains, ne figurent pas au classement... C’est tout de même une offre privée qui se classe le mieux : Tropiques FM. Elle est diffusée depuis Paris, là ou vivent loin de leurs territoires, un million d’auditeurs potentiels originaires des Antilles, de l’Océan Indien ou de la zone Pacifique. Comme pour les France Bleu dédiées aux régions de Métropole, les stations 1ères de service public enregistrent donc des chiffres en rapport avec leurs volumes de populations locales.
Martinique la 1ère et Guadeloupe la 1ère sont les mieux positionnées avec quelques 400 000 écoutes, la station de la Réunion n’en totalise, elle, que près de la moitié. Suivent plus bas au classement Mayotte la 1ère et Caladénoie la 1ère.
Du coté des musicales, comme chez Médiamétrie qui prend en compte tous les moyens de réception des programmes, confirmation de la suprématie d’NRJ : plus de 12 millions d’écoutes actives. Belles performances également des autres formats du groupe : Nostalgie, 8 millions puis Chérie FM. Suivent, sur ce format musical jeunes et jeunes adultes, Skyrock, RTL 2 et Fun Radio. Mouv’ la radio destinée au public jeune de Radio France est 36ème, avec quelques 636 000 écoutes.
A souligner du coté des offres "culturelles", la remarquable position de FIP : le format unique proposé par Radio France figure en 7ème position, France Culture est 9ème avec près de 600 000 écoutes. Radio Classique, 12ème , enregistre 2 fois plus d’auditeurs, via le numérique donc, que France Musique.
Crée en 2015 de la fusion entre l’OJD (contrôle de la diffusion de la presse et de la fréquentation des sites et applis) et la SAS AudiPresse (mesure de l'audience de la presse), l’ACPM se donne 3 objectifs : Contrôler les diffusions dans le souci de la plus totale transparence, développer les études d’audience les plus pertinentes et les plus opérationnelles, et imaginer les études et les actions futures en fonction des besoins du marché.
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 4 mars 2023.
|
Voir l'article |
Cette époque est-elle formidable ? Spotify lance avec l’IA une fonction d’accompagnement vocal de vos listes de lecture … (le 03-03-2023) |
Et voilà que l’intelligence artificielle se prend pour un animateur de radio ! Pour faire simple, chaque abonné sur cette plateforme comme sur toutes les autres sélectionne des morceaux de musique selon ses goûts, et se fabrique ainsi sa ou ses play-list. La vôtre pourra être teintée de musique classique et de jazz, alors que votre moitié préfèrera la chanson française, et puisque vous pensez aux longs trajets en voiture, vous disposez d’une troisième qui est plus destinée à vos enfants, pour qu’ils ne vous demandent pas tous les kilomètres si elle est encore loin la mer ! Les titres s’enchaînent, les uns après les autres sans autre forme de contenu.
La nouveauté avec cette fonctionnalité nommée "DJ", c’est qu’une voix intervient pendant votre programme, à la manière d’un animateur : une présence bien réelle mais pour autant inhumaine, irréelle. Comme l'explique le site frandroid.com, c’est en analysant votre programmation qu’un algorithme vous annonce et désannonce si vous le souhaitez les titres. Suivant vos choix musicaux du moment, la "machine" est également capable de teinter ses interventions d’une forme de sensibilité bien ciblée. Si vous avez le blues aux retours de vacances et que vous optez pour des airs mélancoliques, la plateforme le remarque et fait preuve d’empathie. En plus de vos sélections, elle vous prospose alors des musiques qui collent à votre humeur du moment, comme des ballades nostalgiques, des chanson au tempo lent. Si les beaux jours qui reviennent vous donnent envie d’évasion et de soleil, l'intelligence artificielle choisit pour vous des titres que vous n’avez pourtant pas sélectionné, tout en calculant qu’ils sont bel et bien en phase avec vos goûts et votre air du temps personnel, optimiste et joyeux …
En cela "DJ" ambitionne donc d’être, à la manière d’un artiste du micro, un bon improvisateur, de pouvoir être surprenant voire curieux pour vous, et pourquoi pas même un peu indiscret. Sera-t-il assez sensible pour autant pour adopter la bonne attitude à votre égard, quel que soit le contexte général qui nous impacte tous, ou favorisera-t-il à son tour une forme de repli sur soi et d’individualisme ? Tout pro des ondes sait aussi qu’il doit être capable de fidéliser celles et ceux qui l'écoutent en saisissant ce qui les fait rire ou les émeut, etc...
L'argumentaire sur le site de Spotify n'est pas visible encore en Europe, car cette nouvelle offre n'est proposée pour l'heure qu'aux nord-américains. Mais là bas, les internautes mélomanes peuvent d'ores et déjà s'y abonner. "Prêt pour une toute nouvelle façon d'écouter sur Spotify et à vous connecter encore plus profondément avec les artistes que vous aimez ? Le DJ est un guide IA personnalisé qui vous connaît si bien, vous et vos goûts musicaux, qu'il peut choisir quoi jouer pour vous. Cette fonctionnalité, déployée pour la première fois en version bêta, propose une sélection de musique organisée, accompagnée de commentaires sur les morceaux et les artistes que nous pensons que vous aimerez, par une voix incroyablement réaliste."
Avec Spotify ou d’autres plateforme nous sommes déjà devenus nos propres programmateurs, l’intelligence artificielle est-elle en mesure de s’emparer de nos émotions les plus personnelles et donc de réfléchir et de ressentir à notre place ?
La plateforme crée en 2006 en Suède permet à ses utilisateurs d’accéder à 60 millions de titres en les cherchant par artiste, album, titre et genre. Elle proposait déjà une fonction radio qui crée une liste de lecture aléatoire, mais elle considère donc comme un progrès cette nouvelle offre d’accompagnement vocal .. Dans un premier temps elle n’est disponible qu’en Amérique du nord.
Pour beaucoup à la manière de Canada Dry, DJ, by Spotify sera dorée comme de la radio, son nom sonnera comme le nom d’une radio … Mais ce ne sera pas, pour autant, de la radio !
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 3 mars 2023.
|
Voir l'article |
Décès de Roland Faure, le créateur de France Info : un grand patron qui entreprenait tout le temps. (le 27-02-2023) |
Ses allures et ses costumes de diplomate étaient connus du Tout Paris. Mais Roland Faure était surtout un passionné de l’info, un visionnaire et un infatigable entrepreneur … Son décès ce lundi saisit un grand nombre de professionnels qui ne tarissent pas d'éloges, sur ce patron épuisant qui savait conduire plusieurs projets en même temps. Journaliste de la grande presse il est, dans les années 60, une plume célèbre qui publie les interviews des plus grands dirigeants, puis devient patron du quotidien l’Aurore, Ensuite, il marque l’histoire des médias européens en présidant Radio France : son grand oeuvre, c'est la création en seulement 6 mois de France Info en 1987.
Dans le même temps, il donne un nouvel élan à l’action régionale en poursuivant avec acharnement le développement du réseau des radios locales de Radio France, et engage un partenariat inédit à l’occasion des jeux olympiques d’Albertville.
Son attention se porte également, entre autres, sur les formations musicales en faisant résonner les orchestres de la maison ronde partout sur la planète : il rêve que l'entreprise publique dispose des meilleurs orchestres symphoniques. La tournée américaine de l'Orchestre National de France à laquelle il a participé reste dans toutes les mémoires. Olivier Morel-Maroger, ex directeur de France Musique témoigne sur les réseaux sociaux d'e-crossmedia : Un grand personnage des médias, que j’ai eu la chance de côtoyer et de bien connaitre pendant plus de vingt ans, depuis mon arrivée à la radio, en. 1992. Autorité naturelle, élégance, grande courtoisie, créativité. Un exemple magnifique pour beaucoup d’entre nous!
Nombre de ses fidèles collaborateurs le revoient dès 6 heures du matin présent dans les studios jusque tard le soir, après avoir assisté à des concerts à la maison de la radio. A une époque où il n'est pas encore interdit de fumer dans les locaux , lui, le militant anti tabac, poursuit sans relâche les fumeurs dans les régies et les studios, ce qui lui vaudra le gentil quolibet de "Monsieur Propre".
A l’heure où le mode de consommation des médias et les contraintes budgétaires révolutionnent le paysage, les pros de la radio qui l’ont servi ne tarissent pas d’éloges. Il demeure pour beaucoup un modèle, loin de la technocratie paperassière même s’il sait déjà, en son temps, se montrer rigide en termes budgétaires. "Le projet de France Info existe bien avant la création de la station, déjà sous la Présidence de Jacqueline Baudrier" raconte Michel Polacco qui arrive à l’époque, d’Europe 1. "Mais avec l’élection de François Mitterrand, Michèle Cotta est nommée à la présidence de Radio France et l’idée n’est plus d’actualité. Il faudra attendre la cohabitation en 86, avec le retour d’autres équipes à la direction et Roland Faure à la Présidence de Radio France, pour qu’elle revienne sur la table".
Freddy Thomelin, rédacteur en chef, traverse l’Atlantique avec Jérôme Bellay nouveau patron de la rédaction. Ils observent l’expérience d’une radio d’info continue à New York "WINS 1010 ALL NEWS CBS", et rentrent à Paris avec quelques recettes qu'ils vont cuisiner à la française. "Aux Etats Unis, les tranches se renouvellent toutes les 10 minutes. Sur France Info ce sera toutes les demi-heures mais avec, de la même manière, des changements de présentateurs et des contenus. La page est blanche, Roland Faure fait une totale confiance à Jérôme. C'est lui qui signe la partition". se souvient Freddy Thomelin.
La petite rédaction dédié à ce projet, créé en lieu et place de Radio 7 la radio jeune du service public, constitue une équipe globale avec les forces en présence dans l’entreprise, que ce soit en région ou dans les différentes rédactions parisiennes. Une quarantaine de postes de journalistes des rédactions existantes y est affectée, ce qui en interne crée, avec les partenaires sociaux, bien des remous.
Roland Faure se donne les moyens de réussir l’aventure en un semestre. Michel Polacso se souvient : "A l’occasion d’un voyage officiel auquel il est convié, il se débrouille pour en parler dans l’avion avec le 1er ministre Jacques Chirac lui-même. Il s’assied à côté de lui et lui dit il faut m’aider !"
Michel Meyer, patron de l’info du groupe est au four et au moulin. Tout juste arrivé de Bonn où il était envoyé spécial permanent, il travaille avec Roland Faure sur l’aspect "relations humaines" du dossier, car la pilule a du mal à passer auprès des équipes. "La création de cette station innovante est vécue comme une révolution" explique Michel Meyer. "La naissance de France Info se fait aux forceps, dans une très forte adversité. Ce Président, aux convictions chrétiennes affirmées, était sensible à une citation de Luther : Et quand bien même vous me diriez que la fin du monde est pour demain, je planterai ce soir un pommier dans mon jardin".
Alors, racontent ses proches, Roland Faure se donne les moyens sociaux, politiques et financiers … Bon an mal an, il parvient à convaincre quelques syndicats, le ministère de la culture, tout comme le CSA de l’époque. L’opposition est vive quand les techniciens comprennent qu'avec ce nouveau format, ils ne travailleront plus avec les mêmes plannings, que les journalistes n’auront plus de dactylo, mais taperont leurs papiers tout seuls grâce à l’arrivée de la bureautique et du traitement de texte … Freddy Thomelin se remémore "des manifestations de journalistes au pied de la maison de Radio France avec un stylo attaché autour du cou et un bloc de papier à la main. Ils craignent de perdre leur métier en devenant de simples secrétaires". L’organisation résolument moderne de la nouvelle France Info bouleverse en effet les habitudes du corps social.
Claude Mantoux, directeur de plusieurs radios locales au fil de sa carrière, témoigne lui aussi sur les réseaux sociaux d'e-crossmedia : "Roland Faure, homme de conviction et de combat, a créé cette station envers et CONTRE les forces vives de Radio France plus préoccupées par l'entretien de la "paix sociale",
que motivées par l'innovation et le progrès, y compris au plus haut niveau.
Il était drôle, quelques mois plus tard seulement, d'entendre les mêmes se féliciter de ce succès, feignant parfois d'y avoir participé ou au moins, le laissant entendre !"
35 ans après la création de cette station qui s’impose comme l’un des fleurons du paysage audiovisuel français, elle a depuis plusieurs années sa déclinaison télévisuelle ainsi qu'un un site internet commun avec France Télévisions. Cette aventure témoigne d’une époque où le service public savait se donner les moyens d’être en permanence entreprenant et osait même créer en son sein de véritables start-up…
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, avec Michel Meyer, Michel Polacco, Freddy Thomelin, Olivier Morel-Maroger, Claude Mantoux, François Desnoyers, le 27 février 2023.
|
Voir l'article |
Moins de pub sur RTL depuis ces derniers jours ! Stratégie pour reconquérir du public, chute du nombre d’annonceurs, simple contexte conjoncturel, ou réponse à l’évolution du mode de consommation des médias ? (le 26-02-2023) |
Les auditeurs fidèles de la grande station généraliste du groupe M6 n’en croient pas leurs oreilles ! Depuis quelques jours, les journaux ne sont plus interrompus en matinale par des écrans commerciaux.
Les messages publicitaires, qui semblent d’ailleurs moins nombreux que d’habitude, sont diffusés au fil de la tranche. Selon nos informations, il s’agit bel et bien d’une consigne donnée par la direction : certains salariés en charge de l’antenne ont reçu, par mail, cette instruction. "C'est un choix, la charge de la pub doit être répartie différement".
Alors quelles sont les motivations ?
. Volonté de rendre ces interruptions du programme plus digestes en "sacralisant" les rendez-vous d’info, à la manière des stations du service public ? Celà ne pourrait être viable, économiquement, que si chaque spot est vendu plus cher, un peu comme le revendiquait Radio France il y a quelques années en parlant de son "espace préservé" : moins de message à l’antenne, du coup chacun est mieux mis en valeur, donc il vaut plus cher …
. Mesure conjoncturelle puisque le marché publicitaire est traditionnellement plus faible en cette période, comme au cœur de l’été ?
. Outil pour reconquérir une partie de l’auditoire qui pourrait s’être expatrié sur France Inter ou France Info, les 2 offres phares du service public, qui diffusent beaucoup moins de publicité ?
Grille tarifaire pour un message de 30 secondes -en cours jusqu'au 5 mars - et consultable sur le site de M6 publicité : https://m6pub.fr/content/uploads/2023/01/rcap-tarifs-b-m6-pub-nat-applicables-au-30012023.pdf
En tous cas du fait de l’émiettement du marché publicitaire avec l’arrivée d’internet et donc des nouveaux médias, les donnes ont changé ! "Pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut du temps de cerveau disponible … Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible ! ". Quand Patrick Lelay, PDG de TF1, écrit ces lignes il y a bientôt vingt ans dans l’ouvrage "Les dirigeants face au changement", il a le nez fin !
Evidemment à l'époque Patrick Lelay parle des téléspectateurs. Mais la problématique qu’il évoque ne cesse depuis d’enfler pour l’ensemble des médias, dont évidemment la radio… A tel point que le modèle économique, s’agissant évidemment surtout du secteur privé, apparaît toujours plus fragilisé. C’est lors de la crise financière de 2010 que la situation se dégrade, alors que déjà l’usage des smartphones commence à se généraliser et que les habitudes des usagers évoluent vitesse grand V. C’est surtout avec la pandémie du COVID que la radio souffre. Média de la mobilité par excellence, les auditeurs qui n’utilisent plus leurs voitures durant les confinements lui préfèrent la télévision et surtout internet. Et les radios musicales n’échappent pas à ces difficultés, elles qui jonglent comme elles peuvent pour faire passer la pilule de leurs tunnels de pubs. Ils incitent les auditeurs à zapper. Le jeune public, en particulier, déserte la FM ou le streaming pour faire sa propre programmation sur les plateformes.
Pour coller à l’évolution du mode de consommation des médias, les annonceurs choisissent de plus en plus de diffuser leurs campagnes sur le web : A contrario des médias traditionnels, la publicité en ligne est au beau fixe. Selon Solocal, ce marché représente 55,2 % du marché publicitaire global en 2020, une première ! Pour la pub, les moteurs de recherche, dont Google (le plus puissant), les réseaux sociaux, certains sites Internet et les annuaires en ligne ont le vent en poupe. Idem pour les podcasts qui montent en puissance ou les plateformes comme YouTube ou Deezer.
https://www.solocal.com/ressources/dossiers/publicite-en-ligne
Il sera donc intéressant ces prochaines semaines d’écouter attentivement RTL et d'observer l'évolution … Si cette raréfaction des pubs devait perdurer, ce serait même une révolution !
Mais il faudra attendre plusieurs vagues de sondage pour en évaluer l'impact. Celle attendue mi avril, sur les 3 premiers mois de l'année, ne bénéficiera sans doute pas de ces mesures, d'autant que la station opère en toute discrétion : pas de communication du coté de Neuilly à ce sujet, qui pourrait pourtant inciter des fidèles égarés chez la concurrence à revenir !
Il est loin le temps béni où un présentateur vedette de l’historique rivale Europe 1 valorisait la pub : "On tourne une page en couleur ... ". André Arnaud considérait, lui, les écrans comme une respiration précieuse au fil de son journal, qui lui permettait de lui donner du relief et du rythme. Presque à la manière d'un élément d'habillage !
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 26 février 2023.
|
Voir l'article |
Ce site utilise uniquement des cookies nécéssaires a son bon fonctionnement 💪 !