Vatican : l'info c'est qu'il n'y a pas - encore - d'info ! Mais tous les médias de la planète y sont en direct, pour le meilleur ou pour le pire... (le 08-05-2025) |
Près de 5000 journalistes du monde entier couvrent l'élection du prochain pape ... Comme Moscou, Kiev, ou Washington, pour d’autres raisons, Rome est le centre médiatique du monde. Le reporter de TF1 Paul Larrouturou en a été témoin ce mercredi lors de la dernière entrée solennelle des cardinaux en congrégation générale.
Médiatiquement, un conclave est un immense paradoxe ... Un universitaire italien le décrit d'aileurs comme "un évènement médiatique non médiatique par excellence" : Toutes les caméras du monde sont braquées sur des portes fermées, tout le monde guette une fumée qui ne vient pas, ou peut-être pas tout de suite. Comme le remarquent des journalistes mobilisés place Saint Pierre, l'Église a l'occasion de s'adresser en direct à une part très importante de l'humanité, et pour autant, à première vue, elle ne va rien dire !
Pour Olivier Mathonat directeur-adjoint des études à l'Ircom à Angers et qui travaille sur une thèse justement consacrée aux médias et conclave, ce qui se passe cette fois au sein de la chapelle sixtine est forcément différent des fois précédentes … "Avec l’accélération médiatique les canaux extrêmement divers, les réseaux sociaux ... La tendance existait déjà en 2013 mais elle s'est accentuée."
"On assiste à un phénomène nouveau, on voit effectivement des cardinaux qui se prennent en selfie, certains se pensent maintenant comme des médias eux-mêmes ! En tout cas, ils se rendent compte qu'ils ont un impact quand ils communiquent et quand ils le font en leur nom."
"On a vu aussi apparaître certains réseaux, venant de certaines sphères très actives et qui ont créé des supports un peu hybrides qui parfois prennent des codes institutionnels même s'ils restent des médias. Certains d'entre eux ont une ligne éditoriale extrêmement forte !"
Les médias catholiques eux sont au centre du jeu, avec leurs publics comme les Médias officiels du Vatican disponibles sur YouTube . Vatican média : https://www.youtube.com/live/K-zknhNgt7Y
Ou les radios catholiques françaises comme Radio Notre dame et le réseau RCF, ou à ktoTV ktoTV : https://www.youtube.com/live/hh56_Xs2xmE
Pour Olivier Mathonat … "Je crois qu'il faut des médias catholiques qui comprennent le parti-pris de l'Église, qui comprennent son intention, ses enjeux. Et je pense que des journalistes non catholiques apportent aussi un regard nouveau, peut-être un peu plus disruptif, un peu moins loyal, mais qui me semble important aussi. Peut-être que ce double rapport, cette double couverture permet de travailler à partir du point de vue de l'Église, même si évidemment, les médias confessionnels ne sont pas aux ordres, mais cette complémentarité me semble importante et nécessaire."
Toujours est-il que toutes les sources d’info sont considérées, y compris par les cardinaux eux-même … Selon plusieurs médias, nombre de ceux réunis en conclave et qui n’y ont encore jamais participé, ont vu le film Conclave : le réalisme de cette fiction du 7ème art est en effet salué par la critique … Même si certains internautes soulignent des similitudes avec certaines scènes de Star Wars !
A propos de fiction … De nombreuses fake-news circulent en ligne pour tenter de semer la confusion sur l'issue du vote des 133 cardinaux électeurs. Euroverify a identifié plusieurs affirmations infondées selon lesquelles le pape aurait déjà été élu avant la tenue du conclave ! Dès le 21 avril, une vidéo est apparue sur YouTube, affirmant que le cardinal philippin Luis Antonio Tagle avait été choisi.
A Londres, The Guardian a également été visé par une campagne de fake news. Une fausse capture d'écran imitant un article intitulé "Le prochain pape doit être musulman ou il y aura de la violence dans les rues d'Europe" a circulé en ligne !
Thierry Mathieu e-crossmedia Le 8 mai 2025 |
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La guerre des ondes, même après la capitulation de l'Allemagne nazie, il y a 80 ans ... L'indépendance politique et financière de la presse fait aussi l'actualité, déjà, en mai 1945 ! (le 04-05-2025) |
Il aura fallu 5 jours aux alliés, en mai 1945, pour faire taire les ondes nazies !
12 ans plus tôt, dès l'arrivée au pouvoir des nationaux-socialistes fin janvier 1933, la presse et singulièrement la radio sont considérées comme de véritables affaires d'État. Les nazis voient en elles des instruments centraux de propagande politique, elles sont contrôlées par le ministère de la propagande de Goebbels. La radio émet à partir de juin 1940 deux programmes pour l’ensemble du territoire du Troisième Reich.
"Grossdeutsher Rundfunk", la radio du IIIe Reich qui a compté jusqu’à une centaine d’émetteurs au plus fort de son influence, ne dispose plus le 8 mai 1945 que de celui de Flensburg dans le nord, près de la frontière danoise.
Celui de Berlin s’est tu juste après minuit le 30 avril, après avoir annoncé la mort d’Hitler.
C’est sur cette antenne au nord du pays donc que le 8 mai est diffusé le communiqué de capitulation, Comme le raconte le site www.radiotsf.fr : "Le haut commandement allemand annonce qu’à partir du 9 mai, à une heure du matin, toutes les unités armées allemandes se trouvant sur tous les théâtres des opérations doivent cesser les hostilités. Ne détruire ni les munitions, ni l’équipement, ni aucun matériel de guerre. Ne saborder aucun navire. Les actes contraires constitueraient une violation des termes de la capitulation acceptés par le haut commandement. Cet ordre s’adresse à quiconque n’aurait pas eu connaissance de l’ordre précédent. A partir du 9 mai à une heure, tous les messages-radio doivent être transmis en clair aucun code ne doit plus être utilisé."
Le général De Gaulle intervient lui aussi sur les ondes de Radio Londres le 8 mai, dès 15 heures.
Partout dans le monde, les radios diffusent la nouvelle de la capitulation de l’Allemagne nazie. Parfois avec des émissions spéciales comme ici sur Radio Canada.
Ou sur la radio nationale belge ...
A Berlin, les dirigeants nazis déchus rencontrent les alliés qui occupent désormais le terrain. Et ils tentent de les diviser … La radio reprend ses émissions le 10 mai dans l’après-midi. Le gouvernement nazi de Flensburg cherche à se faire reconnaître, D’ailleurs le lendemain soir, le Maréchal Ernst Busch est au micro.
Il annonce prendre, avec soit-disant l’agrément des Britanniques, le commandement de la région du Schleswig-Holstein et des territoires occupés par les troupes de Montgommery.
Londres répond immédiatement : Churchill donne l’ordre de réduire au silence la radio de Flensburg. Le 13 mai au matin, l’armée britannique occupe la ville. A 10h45, les Anglais prennent le contrôle de la radio.
Le jour de la capitulation, côté presse écrite en France, une surprise : les journaux du 8 mai annoncent dès le matin un événement qui en réalité ne sera officiel que plus tard dans la journée !
Comme le raconte le Figaro … "Il y a deux raisons : a capitulation est signée une première fois à Reims le 7 mai. et à cause de la susceptibilité de Staline, une seconde capitulation est entérinée le 8 mai à Berlin. Et puis ... Cet événement était tellement attendu, que les journaux et les imprimeries ont réalisé de nouveaux tirages !"
L’histoire retient en ces jours de liesse une volonté, qui fait écho aux difficultés que connaissent aujourd’hui les médias : préserver l’indépendance de la presse contre l’influence ouverte ou occulte des puissances financières et des gouvernements étrangers. Premier principe affirmé par le gouvernement provisoire : la presse sera transparente, les journaux devront afficher le nom des responsables, publier régulièrement leurs budgets et les chiffres de leur diffusion, indiquer leurs tarifs de publicité, les noms des actionnaires seront publics. Toute subvention d’un gouvernement étranger sera illicite. Sur le plan de l’organisation industrielle, la presse sera strictement encadrée : limitations à la concentration tant verticale (du papier à la distribution) qu’horizontale (nul ne peut, par exemple, diriger plus d’un quotidien)... Autant de mesures supposées favoriser un développement démocratique des journaux…
Cela fait donc 80 ans ... Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 6 mai 1945
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Mêmes combats partout sur la planète : la guerre des nerfs pour le financement des service publics audiovisuels ... Aux USA, TRUMP ne prend pas de gants ! (le 03-05-2025) |
"Ce sont deux médias horribles et complètement biaisés … NPR et PBS ont alimenté le militantisme et la propagande de gauche avec l'argent des contribuables, ce qui est tout à fait inapproprié et constitue une utilisation abusive de l'argent des contribuables".
Voilà ce qu’affirme la Maison Blanche en annonçant cesser le financement fédéral de National Public Radio (NPR) qui est le principal réseau de radio public des États-Unis et du Public Broadcasting Service (PBS), son alter ego pour la télévision. Comme le souligne RFI : La Maison Blanche assure par exemple que sur une période de six mois, l'émission "PBS News Hour" a utilisé le terme "extrême droite" 162 fois, mais "extrême gauche" seulement six fois". L'administration Trump critique notamment le traitement par NPR de sujets liés à la communauté LGBT+, à Black Lives Matter et aux initiatives de diversité, équité et inclusion.
Alors d'ores et déjà les équipes concernées se mobilisent sur leurs terrains : "Nous sommes toujours avec vous, où que vous soyez !" promet l'animateur @radiogrego qui partage sur ses réseaux sociaux quelques projets pour son émission pour les jours qui lui restent à @NPR
Comme pour beaucoup de dossiers durant les 100 jours depuis l’installation de l’administration Trump, ce sont surtout en réalité des raisons économiques qui sont mises en avant : Le décret affirme que si le financement fédéral des médias se justifiait lors de la création du CPB en 1967, il est aujourd'hui "dans un paysage médiatique riche, divers et innovant ", donc devenu pour l'administration "dépassé, non nécessaire" et "corrosif pour l'apparence de l'indépendance journalistique".
Plus de 40 millions d'Américains écoutent chaque semaine la radio publique NPR et 36 millions regardent chaque mois une télévision locale du réseau de PBS. La décision de Trump peut encore être contestée au Congrès puisque le financement est toujours assuré pour l’instant jusqu’en 2027. Si elle devait toutefois être validée les deux médias ne seraient que "fragilisés" car ils ne reçoivent qu'une petite partie de leur financement du gouvernement fédéral … L’essentiel provient de donateurs et de sponsors. NPR affirme ne toucher qu’environ 1% de son budget directement du gouvernement fédéral, et ses 246 institutions membres, qui exploitent plus de 1 300 stations de radio, reçoivent en moyenne 8% à 10% de leurs fonds du CPB.
Alors les stations lancent déjà des campagnes pour recueillir des dons comme ici au Texas : "Soutenez votre radio publique locale !"
La situation est beaucoup plus délicate pour les télévisions locales de service public. PBS et ses stations reçoivent en effet 15% de leurs revenus des fonds fédéraux du CPB. La plupart des montants destinés aux médias publics sont alloués aux stations locales, et servent en grande partie à subventionner la télévision, bien plus chère à produire que la radio.
Reporters sans frontières dénonce ce vendredi une "dégradation inquiétante de la liberté de la presse aux Etats Unis" De vastes régions des USA se transforment en désert informationnel. Le journalisme local paie le prix fort de la récession économique. Plus de 60 % des journalistes et experts des médias sondés par RSF en Arizona, en Floride au Nevada, ou en Pennsylvanie déclarent qu'il est “difficile de gagner sa vie en tant que journaliste” et 3 sur 4 considèrent que “la viabilité économique d'un média moyen est en difficulté”.
La baisse de 28 places du rang social du pays au classement annuel mondial sur la presse révèle que l’environnement global des médias est de plus en plus hostile à la presse aux Etats Unis.
Pour Anne Bocandé, Directrice éditoriale de RSF : “Garantir un espace médiatique pluraliste, libre et indépendant nécessite des conditions financières stables et transparentes. Sans indépendance économique, pas de presse libre. Quand les médias d’information sont fragilisés dans leur économie, ils sont aspirés par la course à l’audience, au prix de la qualité, et peuvent devenir la proie des oligarques ou de décideurs publics qui les instrumentalisent. Quand les journalistes sont paupérisés, ils n’ont plus les moyens de résister aux adversaires de la presse que sont les chantres de la désinformation et de la propagande. Il convient de restaurer une économie des médias qui soit favorable au journalisme et qui garantisse la production d’informations fiables, nécessairement coûteuse. Des solutions existent, elles doivent être déployées à grande échelle. L'indépendance financière est une condition vitale pour garantir une information libre, fiable et au service de l’intérêt général.”
Thierry Mathieu e-crossmedia le 3 mai 2025. |
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Cauet : le come back controversé sur les ondes. Bien que présumé innocent, sa matinale sur Europe 2 divise l'opinion ... (le 27-04-2025) |
"Changer les idées à tout le monde et donner du bonheur aux gens !"
Voilà l’ambition de Cauet qui revient sur les ondes ce lundi 28 avril. Pour ce come-back sur Europe 2, son 7-11 ne mobilisera au micro qu’une équipe réduite autour de lui, avec 3 de ses anciens complices : Stouf, Piètre et Corentin : " "On ne pouvait pas reprendre tout le monde pour des raisons budgétaires et de timing". Cauet souhaite renouer avec un esprit plus "artisanal", comme à ses débuts sur Europe 2, il y a 22 ans.
"Je connais Piètre depuis 30 ans, Stouf depuis 15 ans et Corentin depuis 5-6 ans." Jeff, autre membre historique de sa bande est à l'antenne désormais en Belgique, et ne sera donc pas de la partie.
La carrière de Sébastien Cauet a été stoppée nette sur NRJ du fait de sa mise en examen il y a un an pour des faits de 1997 à 2014. Parmi les plaignantes, il y a 3 mineures à l'époque des faits présumés.
L’animateur a donc été interdit d’antenne dans le cadre de son contrôle judiciaire. Mais au début de cette année, la justice a levé la restriction, ce qui permet à nouveau sa pratique professionnelle tout en poursuivant l’instruction de l’affaire.
Cette décision a donc ouvert la voie à son retour à l’antenne, non plus sur NRJ, mais au sein du groupe détenu par Vincent Bolloré qui n’hésite pas à maintenir sur ses antennes des personnalités controversées. C’est en effet aussi le cas de Jean-Marc Morandini, récemment condamné et pourtant chaque matin sur CNews.
Europe 2 espère que Cauet saura enfin donner de l’élan à sa matinale après l’échec de Benjamin Castaldi qui n’a pas su mobiliser le public...
Mais certaines victimes présumées, font part de leur profonde indignation. Dans Le Parisien, Mathilde qui a porté plainte en 2023 dit avoir "la boule au ventre". Elle dénonce un retour à l'antenne "absolument dégueulasse" et accuse Europe 2 "d’insulter les victimes". "J’ai l’impression de revenir 5 ans en arrière lorsque pour la première fois j'ai parlé des faits à la justice . Il y a une instruction en cours. Déontologiquement, qu’Europe 2 veuille le mettre à l’antenne c’est à vomir, c’est révoltant!"
Cauet de son côté déclare avoir vécu des heures difficiles durant sa traversée du désert. "J’ai traversé des choses que je ne souhaite même pas à mon pire ennemi. Si je refais cette émission sur Europe 2, c’est parce que j’ai une famille et une femme extraordinaires. On dit souvent que derrière les grands hommes, il y a une grande femme, et je peux vous dire que chez moi, ça a pris vraiment cette proportion là. Nathalie est plus forte que moi, elle est exceptionnelle".
Cauet a pu au fil des mois également compter sur le soutien de certains de ses collègues qui ont rendu compte des évolutions de l’instruction, comme Cyril Hanouna et sa troupe de TPMP sur C8 :
Mais au moment de reprendre l'antenne Cauet insiste aussi sur le soutien de ses anciens auditeurs. "Je ne m’en rendais pas compte parce que je n’avais pas forcément fait un arrêt sur image sur pourquoi les gens m’aimaient bien. Pendant des mois, tous ces messages d’amour m’ont été essentiels. J’ai souvent pleuré sur mon téléphone en lisant des messages qui me faisaient du bien à lire à certains moments".
"Make Europe 2 great again "dit Cauet à son ouverture d'antenne, le jour de son 53ème anniversaire. Il évoque sa "remontada" qui débute ! "Heureux. Fier. Prêt ✌️" il communique sur son réseau LinkedIn :
Thierry Mathieu e-crossmedia le 27 avril 2025.
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ICI Périgord : Quand la mission de service public ne tombe pas à l'eau malgré l'inondation des locaux ... (le 23-04-2025) |
“Vers 1 heures 30 du matin hier, la situation s'est stabilisée, ce qui a permis d'émettre normalement ou presque à 6 heures ce mardi ..."
L'heure est au nettoyage ce mercredi matin et la solidarité s'organise à l'antenne dans les communes touchées par les inondations.
Mais la mission de service public de la radio locale de Radio France a bien failli tomber à l'eau ... Le directeur et son responsable technique ont d'ailleurs passé la nuit de lundi à mardi à la station, voyant l’eau menacer de plus en plus les locaux, en espérant pouvoir maitriser la situation et donc pouvoir assurer la matinale.
Le rez-de-chaussée de la station se situe au niveau du parking au bord des berges de l'Isle, le parking a été inondé en fin de journée lundi et l'eau s'est infiltrée par les portes jusqu'à atteindre une dizaine de centimètres. Le premier étage avec le studio, les bureaux de la rédaction et des programmes n’ont pas été touchés, mais la diffusion ne pouvait fonctionner que si les serveurs au rez-de-chaussée n’étaient pas touchés. A l’ouverture d’antenne, le rez-de-chaussée était toujours inondé mais la radio était toujours accessible par une passerelle à l'étage.
"On a surveillé la montée de l'eau en espérant une stabilisation qui peut nous éviter le black-out électrique", raconte Henri Stassinet. Le directeur de la station a envisagé plusieurs scénarios, notamment si le courant était coupé dans les locaux : "Si jamais cela arrivait, on s'organiserait avec nos voisins de Gironde afin de pouvoir donner des éléments sur la situation en Dordogne à partir de l'antenne de Gironde qui serait rebasculée sur nos émetteurs".
ICI Périgord est historiquement l’une des radios de pays les plus écoutées du réseau des radios locales de Radio France. Son nouveau nom après s’etre appelée Radio Périgord, puis France Bleu Périgord ne change rien à ses fondamentaux. Elle est le réseau social de proximité audio si essentiel surtout en temps de crise !
Mais la nouvelle promesse de la marque ICI de plurimédia, avec une offre digitale renforcée et revendiquée, s’exprime à l’occasion de ces inondations autant en FM que sur le web !
Vidéo postée par le directeur ...
Pour écouter ICI Périgord : https://www.francebleu.fr/radio/perigord
Thierry Mathieu e-crossmedia Le 23 avril 2025. |
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Décès du Pape François en ce lundi de Pâques ... Un souverain pontif connecté, mais priant pour que les réseaux sociaux ne diabolisent pas la planète. (le 21-04-2025) |
"A l’oreille du cœur … " Le Pape François s'est donc éteint ce lundi de Pâques, à l'âge de 88 ans, apres une dernière apparition et une dernière bénédiction "urbi et orbi" hier depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre ...
Son rapport aux médias aura marqué son pontificat ... "Je déplore que la communication suscite la peur et le désespoir, les préjugés et le ressentiment, le fanatisme et même la haine, les algorithmes modifient notre perception de la réalité et provoquent des réactions instinctives. La parole est utilisée comme une arme, elle se sert même à dessein d'informations fausses ou déformées pour envoyer des messages destinés à exciter, à provoquer, à blesser ".
Bien dans son époque, le Pape François a porté une réflexion sur l’évolution du mode de consommation des médias, ne confondant pas les professionnels de l’info et l’usage trop souvent dépravé des réseaux sociaux… "La communication n'est pas seulement une profession, mais un service au dialogue et à la compréhension entre les individus et les communautés plus larges, dans la recherche d'une coexistence sereine et pacifique".
Même s’il a publié jusqu’à ces derniers jours sur ses réseaux sociaux . Pour lui, l'utilisation des médias numériques soulevait il y a 2 ans déjà un certain nombre de questions éthiques sérieuses. "Les publications nécessitent un jugement sage et discerné de la part des communicateurs et de tous ceux qui sont concernés par l'authenticité et la qualité des relations humaines. Les sites des médias sociaux sont devenus des lieux de toxicité, de discours de haine et de fausses nouvelles".
Il y voyait un véritable défi à relever par l'éducation aux médias.
Dès son arrivée au Saint-Siège François avait pourtant, encore plus que son prédécesseur , investi les réseaux sociaux … Comme le racontait Le Figaro il y a 9 ans … "Plus fort que Justin Bieber ! Il aura suffi au pape de publier un seul cliché le montrant en train de prier pour atteindre la barre du million d'abonnés. Un score fulgurant, réalisé 720 petites minutes à peine après avoir inauguré son compte. Son application spécialisée dans le partage de photos et de vidéos avait été rachetée par Facebook. Résultat : 23 nouveaux abonnés par seconde, 1400 toutes les minutes et plus de 83.000 chaque heure durant tout une demi-journée. Du jamais-vu !"
Avec humour, parfois, l’usage effréné des smartphones lui sortait tout de même par les yeux !
En janvier dernier, en assistant à la montée en puissance du propriétaire du réseau X Elon Musc au sein de la nouvelle administration américaine, François ne cachait pas ses craintes devant l’explosion des théories du complot.
La Croix racontait alors comment, dans un discours où il citait Martin Luther King et Georges Bernanos, le pape de 88 ans dénonçait un phénomène "inquiétant" : "le détournement programmé de l’attention par le biais de systèmes numériques qui, en nous orientant selon les logiques du marché, modifie notre perception de la réalité".
Pourtant, en visite en Italie, l’homme le plus riche du monde avait publié une photo de sa visite privée au pape François, en présence de quatre de ses sept enfants , à l’époque : il en aurait maintenant 14 enfants de 3 femmes différentes. Selon la presse italienne, la rencontre aurait duré une quarantaine de minutes mais le contenu de leur échange n’avait pas été rendu public …
Hier encore le Pape a pourtant reçu au Vatican JD Vance le numéro 2 de l'administration américaine.
L’histoire se souviendra aussi en souriant du mois de mai 2023… Le compte Twitter officiel du pape François avait provoqué l’hilarité et l’incompréhension parmi les utilisateurs francophones du réseau social; en appelant les fidèles à pratiquer "les jaculatoires", des prières courtes et intenses.
"Si tu n’as pas beaucoup de temps pour prier, une sage pratique spirituelle peut t’aider, celle que l’on appelle les jaculatoires, de très brèves prières que nous pouvons répéter souvent pendant la journée pour rester "connectés" avec le Seigneur".
Un an plus tôt, le Pape François, à l'occasion du Message pour le Carême, en avait de même appelé au jeûne des RS via … les réseaux sociaux ! "Que le jeûne corporel auquel nous appelle le Carême fortifie notre esprit pour la lutte contre le péché. Ne cessons jamais de lutter contre la concupiscence, comme le risque de dépendance aux médias numériques, qui appauvrit les relations humaines. Le Carême est le moment idéal pour contrer ces écueils et pour cultiver une communication humaine plus intégrale, faite de rencontres réelles, face à face."
Thierry Mathieu e-crossmedia le 21 avril 2025.
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RTBF : aucun licenciement mais un budget en baisse de 12% d’ici 2028. Même cause, mêmes effets qu’en France … Les audiovisuels publics ne sont décidément plus dans le mouv’ budgétaire. (le 19-04-2025) |
"Grâce à des efforts d’optimisation, d’efficience, et des ajustements éditoriaux ciblés", la RTBF entend faire d’ici 3 ans 22 millions d’économies !"
Voilà ce qu’il faut retenir en partie du communiqué de la radio-télévision-web publique francophone belge hier vendredi. Le groupe annonce un nouveau plan drastique pour tenter de poursuivre sa mission malgré les baisses de subventions de l’état fédéral et de certaines collectivités locales.
Cette projection budgétaire entend répondre aux attentes du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui a supprimé l’indexation de la dotation et a gelé l’augmentation de 2% prévue dans le cadre de la Déclaration de Politique Communautaire. "Rien qu’en 2025, l’effort budgétaire représentera 55,2 millions. Et l’effort à déployer entre 2025 et 2028 monte à plus de 132 millions, soit une diminution de 12% par rapport à la trajectoire financière initiale."
"La plupart des départs naturels, en retraite, ne seront pas remplacés. La mise en œuvre anticipée d’un nouveau plan de départ volontaire est sur la table. Ces mesures amèneront des économies à hauteur de 22 millions d’euros. Autre axe d’économie : le report d’investissement, à hauteur de 5,5 millions. La recherche de nouvelles recettes affiche des ambitions pour 4,1 millions …"
La RTBF, comme nombre d’entreprises d’audiovisuel public, est donc en but aux mêmes difficultés : budgétaires ! La RTBF souligne dans son communiqué que … "Le plan budgétaire 2025-2028 approuvé ce vendredi vise à permettre à la RTBF de remplir ses missions de service public, dans le respect des équilibres financiers attendus et sans licenciement économique. Il repose sur une stratégie pluriannuelle cohérente, équilibrée et responsable".
Pas de détail encore sur les conséquences sur les antennes linéiares ou digitales, qu'elles soient dédiées à toute la Wallonie, ou aux differentes régions, qu'elles soient généralistes ou thématiques destinées tant aux amateurs de musique classique qu' au jeune public.
Comme avec Tarmac ... C'est le média urbain et digital de la RTBF pour les 15-24 ans. Info, dance, musique, humour, street art, lifestyle et gaming. TARMAC, c’est un média qui entend faciliter les échanges et les expériences entre les jeunes via leurs communautés. C'est le cousin germain de Mouv' dont la fin vient d'être annoncée par Radio France. une offre qui ne serai plus être diffusée en hertzien et qui ne doit se résumer qu'à un flux musical.
Réflexion d’un ex grand-dirigeant français du service public de l’audiovisuel, à e-crossmedia … "Si les belges savent gérer ça, pourquoi les entreprises françaises se montrent, elles, si figées?"
Thierry Mathieu e-crossmedia le 19 avril 2025.
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La radio n’est plus dans le mouv ? En tous cas, bientôt, Mouv’ ne sera plus une radio. clap de fin pour RF et son antenne dédiée au jeune public ! (le 17-04-2025) |
"Beaucoup de jeunes gens écoutent Radio France. Ils suivent des programmes diffusés par des chaînes qui bénéficient d’une force de frappe comme France Inter et France Info. Mais n'écoutent pas Mouv'"
Voilà, off, le constat de collaborateurs de Mouv’ contactés par e-crossmedia, au moment où le couperet vient de tomber sur leur antenne : la station dédiée aux jeunes par le service public ne sera bientôt réduite qu’à une offre de flux musical : en tous cas plus de diffusion hertzienne ! Selon Médiamétrie ce jeudi : 0,5% en AC et 0,3 en PDA ...
Quid alors de la mission de service public ? Le projet doit être présenté aux élus du personnel en CCE. Contraintes budgétaires obligent, Mouv’ est sans doute la première offre de radio de service public à faire les frais des économies exigées par Bercy. "Nos productions diffusées évidemment dans le flux de l’antenne mais aussi sur le web ont su tout de même trouver leur public. ll est différent de celui capté par les radios privées commerciales comme Skyrock, positionnée sur le même type de musique. Nous, nous portons un éditorial de contenu, et pas simplement de divertissement. Evidemment en termes de volume cela reste assez modeste..."
Ce public-là en réalité s’éloigne de la radio traditionnelle. Comme c’est déjà le cas, des générations à peine plus âgées, les "jeunes adultes- adultes"… " Oui ... Mais nous avons tout de même su capter l’attention de jeunes fidèles qui n’ont pas le même profil que ceux qui écoutent France Inter ou France Info. Ce sont les urbains qui ne sont pas catégorisés en CSP +, qui consomment leurs médias sur les réseaux sociaux : pour la musique ou l’info qui les concerne et qui est écrite de manière à les concerner. Ceux-là ne bénéficieront plus d’offre éditoriale produite par le service public …"
Radio France dès 1980 a pourtant été pionnière avec Radio 7, destinée au jeune public.
Fermée pour créer France Info, la mission de servir le jeune public est ensuite revenue avec Le Mouv’ d’abord localisé à Toulouse, puis repensé en "Mouv'" quand la station a été relocalisée à Paris, avec d’emblée un énorme investissement sur le numérique … "Pour autant, la force de frappe allouée n’a jamais égalé les investissements du secteur privé pour se donner les moyens d’aller à la rencontre des publics. Même avant le rouleau compresseur du web et des réseaux sociaux, notre réseau d’émetteurs FM n’a jamais permis de concurrencer les offres commerciales. Mais surtout, force est de constater que Radio France sait surtout s’adresser aux publics favorisés pour ne pas dire CSP +. La problématique a été la même, un temps, à propos des auditeurs de catégorie populaire… "
Le service public peinerait, donc, à servir certains publics ? "C’est à l’image de ce que nombre d’observateurs constatent dans divers secteurs d’activité : un décalage entre les instances dirigeantes et les publics à servir, une vision très jacobine aussi. Les décideurs sont des champions, soi-disant, de la gestion et des tableaux Excel, mais ils sont en réalité très loin du terrain, des terrains, et des attentes des publics …"
Comme le dit au Parisien un délégué syndical ... "Nous avons une salve de CSE et CSEC (comité social et économique central) du 21 au 29 avril, durant lesquels nous devrions apprendre effectivement comment la direction entend "absorber" la baisse de la dotation de l’Etat. Le fait est que des petites économies par-ci par-là ne vont pas suffire à éponger les 24 millions d’euros qui nous manquent cette année, et les 6 millions de déficit de l’année dernière". Thierry Mathieu e-crossmedia le 17 avril 2025.
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Bleu, triste ICI et maintenant ... Plus bas niveau historique pour les radios locales de RF, selon le sondage Médiamétrie. (le 14-04-2025) |
Empathie, confraternité, compassion … Les mots manquent pour qualifier la tristesse ressentie par nombre d’ex-salariés et cadres du réseau des radios locales de Radio France, et sans doute aussi par la majorité des équipes de terrains qui font ce qu’elles peuvent, toujours, pour continuer à servir leurs publics en proximité.
4,2 % en audience cumulée … Voilà le résultat sur les 3 premiers mois de cette année, soit quelques 2 millions 400 000 auditeurs. C’est presque 2 fois moins qu’en 2013 quand France Bleu à 8% rassemblait quotidiennement 4 millions 238 000 fidèles.
La terrible spirale infernale de la chute d’audience est due en partie évidemment, comme pour toutes les stations, au désamour pour les offres de flux. 38,46 millions restent tout de même fidèles à la radio, mais 264 000 auditeurs perdus en un an ! Le public préfère de plus en plus consommer de l’audio à sa convenance, via les podcasts. Force est de constater tout de même que certains postes continuent à performer, certains ironiseront sur le mode "Papy fait de la résistance". Nombre de stations savent toujours honorer leurs promesses, cultiver leur raison d’être. Elles respectent leur ADN, et demeurent identifiables : Inter, Info, RTL, NRJ, Nostalgie, Musique, Radio Classique, Culture, Skyrock, FIP, RMC. Quitte à faire évoluer sa promesse comme pour Europe1 qui a mué, revendique son positionnement éditorial, et reconquiert un public.
L’ADN des radios locales de Radio France depuis leur création en 1980 est de servir les publics en proximité … Voilà, pour nombre d’observateurs et d’artisans de son succès il y a quelques années, où le bât blesse… Non pas seulement du fait de l’investissement des équipes sur les 44 terrains, même si pour certaines oreilles les programmes diffusés sonnent dans la forme désormais quelque peu datés... Mais surtout du fait de choix stratégiques opérés par les directions centrales depuis des années, et donc validées par les Présidences successives à la tête de Radio France. Ce réseau qui emploie quelques 1400 collaborateurs coûte cher. Il a manifestement été géré comme une variable d’ajustement budgétaire, pour l'ensemble du groupe, en réduisant comme peau de chagrin la part de production spécifique de chaque implantation.
Au moment des gilets jaunes, alors que la marque proclamait "On est bien ensemble" : pas d’antenne le samedi, alors que tous les ronds-points de l’hexagone étaient occupés. A la même époque, suppression des lignes ouvertes alors que le pays ne souhaitait que dialoguer ! Au moment du confinement, plus d’antennes locales sous prétexte de protéger les personnels, alors que plus que jamais le public avait besoin d’infos de proximité …
Se succèdent à la tête du réseau des responsables venus parfois du privé, cherchant à calquer le modèle de réseaux commerciaux musicaux, ou de cadres de RF reconnus, plus ou moins, pour leurs faits d’armes dans les organigrammes de stations nationales. Les cadres de la grande époque férus, eux, de proximité qui est un savoir-faire singulier, sont invités ou contraints à quitter le navire. Du coup, il prend les allures du Titanic... La marque France Bleu créée en 2000 serait-elle essoufflée ?
Que la proximité n’est plus "tendance" en ces temps de globalisation effrénée alors qu’un premier ministre à l’époque n’a pourtant en bouche que la notion de "territoire" …
Le politique surtout observe depuis Bercy les dégâts budgétaires et planifie la rationalisation de l’action régionale des radios et télévisions publiques… Ainsi nait le 6 janvier dernier la marque ICI.
Ok mais pour quoi faire ? Avec quel ADN … Quand il y a quelques jours les cadres des régions s’entendent dire au studio 104 de la maison de la radio et de la musique que même leur programmation musicale diffusée sur leurs 44 stations sera prochainement pilotée depuis Paris, quand des parts entières de programmes supplémentaires seront produites par l’échelon central, quand l’actualité à la demi de chaque heure en matinale est maintenant pilotée uniformément depuis Paris : où ces stations sont-elles encore en mesure d’honorer leur promesse de "Vu d’ici" ?
ICI … Voilà un autre challenge, celui du rapprochement avec la télévision, exigé par la tutelle, même si la loi de réforme tarde à être examinée à l’assemblée. Quid de cette "évolution", pour ne pas dire de cette "révolution" qui piétine malgré les initiatives ça et là de cadres locaux. A la dernière grand-messe réunissant les centaines de cadres venus de leurs régions, avenue du Président Kennedy, cet enjeu s’est résumé à un silence radio !
Quelle tristesse … Ce réseau de radios locales, quasiment unique au monde, et qui colle si bien aux spécificités de notre pays, est donc désormais positionné à 4,2 % d’audience, avec pourtant, tant de talents et de savoir-faire sur les terrains …
Une idée, basique pour tenter encore de sauver l’essentiel : renouer avec l’ADN de la proximité en oeuvrant avec les pros de la TV en se donnant les moyens, puisque c’est ce que souhaite l’actionnaire d’inventer la nouvelle race de global média de proximité affective évidemment, mais géographique de surcroit ! Et accepter le fait que désormais, le web est décidément au centre.
Ce média, ce réseau de radioS est un joyau. Qui peut encore plus étinceler en cross media dédié à la proximité. A ne pas brader !
Merci aux milliers de réactions reçues d'ores et déjà, quelques heures seulement après la diffusion de ce papier ... Pouvoir écrire, en toute indépendance et sans conflit d'intérêt, ce que tant d'acteurs pensent tout bas, et qui s'imposent un silence radio ...
Thierry Mathieu e-crossmedia le 14 avril 2025.
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Réforme de l’audiovisuel public renvoyée aux calendes grecques ? Tribune de Nathalie Sonnac, ex-membre du CSA, dans la revue The Conversation. (le 13-04-2025) |
"Projets ralentis, freinés, empêchés, par manque de pilotage, de calendrier clair voire d’inertie ou de volonté réelle interne au sein de France TV et de Radio France !"
C’est une tribune signée par Nathalie Sonnac, publiée dans la revue The conversation dédiée à l’expertise universitaire et l’exigence journalistique. Professeure en sciences de l'information et de la communication Paris-Panthéon-Assas, et membre du CSA entre 2015 et 2021, elle constate … "La réforme de l’audiovisuel public, envisagée depuis des années, et qui devait être examinée vendredi 11 avril par les députés, est reportée, sans calendrier défini. Cette réforme risque de ne pas voir le jour avant l’élection présidentielle de 2027 !"
"C’est une question éminemment politique, où chacun joue, depuis des années, la même partition. À droite, la redevance serait trop élevée et sa rentabilité insuffisante – il faudrait fermer une ou deux chaînes. L’extrême droite souhaite une privatisation. De l’autre côté du spectre politique, le rapprochement de ces entreprises n’aurait qu’un seul but : licencier les personnels et réduire les coûts, entraînant de facto la baisse de la qualité des programmes, sonnant la fin de l’intérêt général."
"Mais la chanson a vieilli et l’heure est grave. La France a-t-elle les moyens et le temps de tergiverser ?"
Selon Nathalie Sonnac, la réforme s’inscrit dans le contexte de l’actuel big bang médiatique où l’intégrité du processus de production de l’information est remise en question. "Aujourd’hui, télévision, presse écrite et radio sont en concurrence directe et indirecte avec les plateformes numériques et les réseaux sociaux. Le transfert de leurs audiences vers YouTube ou Netflix par exemple entraîne la baisse de leurs revenus publicitaires, les fragilisant économiquement. En 2030, 66 % des revenus publicitaires iront vers les grandes plateformes"
Cette nouvelle réforme intervient dans un contexte de défiance à l’égard des institutions, de large circulation de fake news et de discours complotistes, ajoute Nathalie Sonnac … "Elle s’inscrit aussi dans un moment de vacillement des modèles d’affaires des médias privés avec un accès et une distribution de l’information qui passent majoritairement par Internet au détriment de la TNT, neutre, universelle, gratuite. À deux ans de l’élection présidentielle, comment le service public peut-il demeurer un rempart contre l’érosion du débat démocratique ?"
Autre constat : la nécessité de réformer l’audiovisuel public n’est pas propre à la France … "En Grèce, en 2013, le gouvernement avait provoqué une onde de choc en supprimant brutalement le pôle ERT.
En Suisse en 2018, la question de l’avenir du service public avait été soumise à la votation. Une proposition rejetée à 71 % mais qui a fait trembler le pays.
Début 2020, le gouvernement de Boris Johnson a évoqué le gel de la redevance pour une suppression du service en 2027, alors même que la BBC était considérée comme le modèle à suivre.
Nombreux sont les pays européens a avoir adopté une organisation qui regroupe télévision et radio au sein d’un même groupe. Beaucoup ont même opté pour une logique intégrée du web, de la télé et de la radio en matière d’information : la BBC au Royaume-Uni, la RAI en Italie, la RTBF en Belgique, la RTVE en Espagne ou encore Yle en Finlande."
Nathalie Sonnac insiste. Pour elle, l’idée de réunir les trois entités publiques françaises dans une logique de mutualisation, de synergies et d’adaptation aux usages en ligne est vertueuse . "Ces entités et leurs plateformes numériques sont distinctes, alors qu’elles partagent des missions d’intérêt général : promouvoir la diversité culturelle, l’accès universel à une information fiable et soutenir la création française. Selon l’Inspection Générale des Finances, leur fonctionnement séparé entraîne une fragmentation de l’offre éditoriale, des doublons en matière d’investissements et de fonctions supports : ressources humaines, fonctions administratives (achats et marchés publics, archivage de la documentation) et financières (gestion de la trésorerie, compatibilité clients et générale), et de gestion immobilière. Ces dernières représentent environ 17 % des charges de France Télévisions et Radio France".
Thierry Mathieu e-crossmedia le 13 avril 2025. |
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