+ d'un milliard de téléspectateurs attendus, et autant de secrets d’ici là ... Comment la Cérémonie d'ouverture de Paris 2024, retransmise par les médias du monde entier ce vendredi, marquera-t-elle l'histoire ? (le 23-07-2024) |
"12 épisodes déploieront une grande variété de registres et d’émotions, pour raconter la France comme une entité complexe, multiple, toujours en mouvement !" Mais ce ne sera pas un cours d’histoire … "Ne vous attendez à une frise chronologique, mais plutôt à un récit ouvert, divers, peuplé et entraînant. Le spectacle aura aussi une dimension théâtrale, et s’inscrira dans l’héritage des Jean Vilar et André Malraux, grandes figures de la décentralisation et de l’exceptionnelle culture française" !
Voilà ce que daignent confier les 4 co-auteurs du projet. Bien malin, donc, celui qui peut dire à quoi s’attendre en réalité ! Emmanuel Macron sauterait-il d’un Rafale comme en 2012, prétendument, Elizabeth II d’un hélicoptère à Londres ?
Dans l’attente de la retransmission de cet évènement vendredi sur France Télévisions et Eurosport, et en vérité sur tous les médias mondiaux, qu’ils soient traditionnels ou sociaux, une évidence s’impose ... La France entend marquer l’histoire, comme toutes les nations qui accueillent les Jeux cherchent à le faire ! Plus que la coupe du monde de football, les JO et singulièrement les cérémonies d’ouverture et de clôture sont les évènements qui mobilisent le plus les médias, et donc les auditeurs, téléspectateurs et désormais internautes, partout sur la planète !
Filmée par une internaute, cette indiscrétion qui peut laisser imaginer une part du spectacle consacrée à su skate sur l'eau !
Plus d'un milliard de paires d’yeux sont attendues, ne serait-ce que pour la TV, ce vendredi soir .
Ce n’est pas le cas il y a 100 ans, puisqu’il n’est pas encore question d’écran, quand Paris accueille les JO. Mais les caméras de cinéma immortalisent déjà l’évènement. Mais surtout pour la première fois, des journalistes radio sont en direct sur leurs antennes pour le commenter !
C'est à Berlin en 1936, que débute réellement la retransmission des Jeux Olympiques. Mais, au-delà de l’idéal sportif, l’ambition est alors de propager la propagande de l’idéologie nazie.
L'ampleur des diffusions prend son élan 20 ans plus tard, avec le développement de l’Eurovision pour Cortina d’Apezzo, puis à Rome en 1960. La mondiovision démultiplie ensuite les audiences dès 1964 à Tokyo puis à Grenoble, l’hiver 1968.
Autres Jeux en France, mais d’hiver une fois encore ... Alberville 1992 avec un certain Michel Platini qui assure le dernier relais de la flamme.
D’anthologie également, il y a 20 ans, la cérémonie d’ouverture à Athènes, qui a été en 1896 le théâtre de la renaissance des Jeux, dits "de l’ère moderne" …
Comment s’écrira l’histoire ce vendredi, médiatiquement et donc spectaculairement ? Dès la passation entre Tokyo et Paris il y a 3 ans, la capitale et le pays dans son ensemble entendent prendre de la hauteur en satellisant la Marseillaise à bord de la station spatiale européenne, à l’unisson avec l’Orchestre National de France.
L’étendard des 5 anneaux est levé dès vendredi ! Allons enfants, et médias, de toutes les patries !!!
A lire ou relire, nos 2 premiers articles, en attendant Paris 2024 :
La diversité de traitement dans les médias traditionnels et sociaux :
La mobilisation de France Télévisions, diffuseur officiel :
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 23 juillet 2024.
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Evènement planétaire ... Média global. A 5 jours de Paris 2024, la compétition est lancée sur le web, entre nouveaux acteurs et médias traditionnels ! (le 21-07-2024) |
Les organes d'info traditionnels, comme les nouveaux acteurs qui entendent être présents sur l'actualité inondent le web, et les réseaux sociaux … Sur les sites des institutions, des entreprises sponsors, des plateformes qui ciblent les jeunes, des organes de presse de proximité, comme des mass médias historiques.
Alors que nombre de radios et de télés dédiront des heures d'antenne aux JO, diffusés aussi en streaming sur leurs plateformes, les formats appréciés sur les smartphones pour les contenus ont l'obession du chronomètre. Place aux "shorts" !
Florilège de vidéos aux angles divers et variés, avec souvent des écritures singulières… Cas d'école de modernité ... Sur les plateformes de Paris 2024 :
L’écriture des vidéos s’apparente souvent à des clips, comme chez CocaCola.
Mais aussi à la SNCF :
Ou quand les masquottes visitent BFM TV …
Parce que les médias dits traditionnels livrent bataille sur la toile ! Indispensables en complément de leurs versions papier, les vidéos publiées par la presse écrite inondent le web, et certains angles sont parfois plus accrocheurs que d’autres, comme les contenus diffusés par Le Parisien …
Format courts toujours, mais façon grand reportage, comme quand les caméras de Brut passent en mode sous-terrain :
A Paris, comme en région les médias de proximité exposent leur valeur ajoutée. Avec par exemple l’arrivée de la flamme à bord du Belém à Marseille sur le site de La Provence.
Ou aux portes de Paris, avec le Conseil Général de Seine Saint Denis, des émissions diffusées sur BFM TV Paris - Ile de France
Coté radio, les contenus sont parfois adaptés au web, et le son est agrémenté d’illustration, comme à RTL.
Idem pour la radio mondiale qui joue la carte de la proximité ! RFI :
Ou à France Bleu Paris …
Mais la simple captation de l’image des journalistes en studio suffit encore parfois à la publication d’un contenu, comme à Europe 1 :
Place d'içi 5 jours aux festivités ! Qui des médias tradditionnels ou des nouveaux acteurs du web décrochera la médaille de l'info associée à la créativité au au meilleur ciblage des publics ?
A lire, ou à relire relire... notre 1er volet de cette série pré Paris 2024 consacré à la cérémonie d'ouverturede vendredi prochain et à la couverture de France Télévisions : e-crossmedia, le 21 juillet 2024.
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FTV dans les Starting Blocks à 6 jours de la Cérémonie d'ouverture de Paris 2024 ... Jamais autant de moyens n'auront été déployés pour cette retransmission en mondiovision ! . (le 20-07-2024) |
1 milliard de téléspectateurs ! Voilà la prévision du Comité d’Organisation et de sa filiale Olympic Broadcasting Services qui réalisera l’émission durant quelques 3 heures 45.
Le spectacle sera retransmis en direct en France par France Télévisions, diffuseur officiel, et aussi Eurosport chaîne payante qui proposera durant tous les jeux un dispositif pour suivre en même temps toutes les épreuves.
Durant les Jeux ... FTV diffusera sur France 2 et France 3, et parfois aussi sur France 5 les épreuves les plus marquantes et toutes celles de l’équipe de France, sans oublier sur le web sa chaîne digitale évènementielle qui connaît d’ores et déjà un grand succès : https://www.france.tv/paris-h24/direct.html
Pour la cérémonie d’ouverture ce vendredi soir … "On ne peut pas se substituer à la réalisation internationale parce que c’est elle qui sait exactement où il faut mettre ses caméras, tel plan à tel moment à tel endroit, parce qu’il se passe telle ou telle chose" reconnaît Gilles Silard le directeur de la production des sports à FTV. "On n’a pas les moyens ni les ressources pour filmer tout ce qu’il y a à filmer. Un site de compétition, c’est une journée de travail en entier, donc il faudrait multiplier par 20 ou par 30 nos équipes".
Pour Delphine Ernotte, la pédégère du groupe audiovisuel public : "La cérémonie promet de rester dans la mémoire nationale et collective. Et je suis certaine qu’elle marquera aussi l’histoire de la télévision. J’imagine qu’elle a aussi des chances de rester dans les annales par son audience. Mais nous devons surtout créer ce soir-là un plaisir et une envie de revenir".
Au journaliste de l’Equipe qui, ce samedi, lui demande si elle a été mise dans la confidence pour les surprises de cette soirée, elle confie ... ’’Pas du tout et cela me donne encore plus envie de la voir. Les seuls au courant sont nos commentateurs. Laurent Delahousse pour se préparer et Daphné Bürki. Elle sait tout puisqu’elle a travailé avec les organisateurs, elle est la directrice des costumes. Mais elle ne dira rien. Les secrets sont bien gardés et c’est formidable !"
100 systèmes de caméras, dont certaines robotisées, des grues positionnées tout le long de la Seine du Pont d’Austerlitz au Trocadéro, le défilé des délégations sur six kilomètres à bord de 85 bateaux nécessite un dispositif hors du commun ! "Ce sera la plus grande production que nous ayons jamais réalisée en termes d’équipements et de ressources de diffusion. 3 fois plus qu’à Tokyo !" affirment les dirigeants d’OBS, la filiale du CIO, à l’AFP. "Il y aura aussi 200 smartphones à bord des péniches pour capter des images des quelques 7 000 participants, 8 drones, 3 hélicos, et 4 bateaux de prises du vue, spécialement étudiés, qui navigueront sur le fleuve."
Le signal partira du Parc des expositions du Bourget. L'International Broadcast Centre (IBC) se tient prêt à recevoir et diffuser en mondiovision. 8 000 techniciens de différentes nationalités y capteront, traiteront et émettront les image des 11 000 heures des JO..
Une répétition s’est tenue ce samedi matin, à laquelle ont assisté quelques journalistes.
Le point d’orgue sera évidemment au pied de la Tour Eiffel, les derniers mètres du parcours de la flamme, suivi depuis des semaines maintenant par les équipes de terrain, comme celles des 1ères outremer ou de France 3 dans l’hexagone.
Avec plusieurs des rendez-vous quotidiens déjà bien installés, comme "Aux Jeux Citoyens" sur France 3, les athlètes en plateaux, de grands documentairesen prime time sur France 2 ou encore une fanzone pour créer de l’interaction à la manière de Twitch sur la plateforme francetv, le groupe public démultiplie ses offres. Et les équipes sont déjà mobilisées !
"Nous sommes enfin dans l’ambiance, nous avons tellement attendu ces Jeux !" conclue Delphine Ernotte . "Avec l’arrivée de la flamme à Marseille le 8 mai nous pensions qu’ils étaient lancés puis nous avons été rattrapés par l’actualité. Les Français se sont focalisés sur la politique peut-être même au détriment de l’Euro et du Tour de France mais on voit l’engouement l’enthousiasme reprendre".
Nouvelles images inédites lundi à 21 heures 10 sur France 2 avec le documentaire "Au Coeur des Jeux" qui retrace l’organisation des Jeux Olympiques de #Paris2024
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 20 juillet 2024.
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"Diversité des intervenants, des thématiques et des points de vue exprimés ... " L'Arcom renforce le contrôle du pluralisme à la radio et à la TV. Nouvel engagement publié ce jeudi par le gendarme de l'audiovisuel et du numérique. (le 19-07-2024) |
"La délibération du 17 juillet 2024 s’applique à tous les médias audiovisuels, publics comme privés, et vient compléter les dispositifs actuels, tels que ceux qui encadrent le pluralisme politique ou encore l’honnêteté et l’indépendance de l’information et le traitement des questions prêtant à controverse. Elle conduira l’Arcom à apprécier l’existence éventuelle d’un déséquilibre manifeste et durable dans l’expression des courants de pensée et d’opinion en s’appuyant sur un faisceau d’indices : la diversité des intervenants, des thématiques et des points de vue exprimés."
Ce communiqué de presse est publié au lendemain de la série d'auditions organisées par le régulateur pour autoriser des groupes de médias à diffuser sur la TNT. Plusieurs séances ont été marquées par des échanges plutôt tendus entre les conseillers et les équipes candidates, à propos de manquements aux règles sur le pluralisme, constatés ces dernières années. Singulièrement avec les équipes du groupe Canal + à propos des chaînes CNews et C8.
Parmi les programmes incriminés, "Touche Pas à Mon Poste" animé à la télévision par Cyril Hanoun, récemment encore lourdement condamné et à nouveau pointé du doigt par l'Arcom. Pendant 15 jours, il a animé sur Europe 1, la radio généraliste du groupe, une quotidienne dédiée à la campagne des législatives. Il en a d'ailleurs parlé lui même à l'antenne, avec sa consoeur Christine Kelly.
Au delà du ressenti de chacun à l'écoute des programmes de radio ou de télévision, le sujet du pluralisme est devenu le fonds de commerce d'un compte sur X, ex Twitter.
e-crossmedia avait donné la parole à son créateur, dès l'émergence du compte. C'était le 23 mars 2023 : https://www.e-crossmedia.com/interview/medias-citoyens-un-phenomene-sur-twitter-ou-comment-etre-a-l-affut-des-derives-des-journaux-radios-et-teles-173
L'internaute qui anime ce compte entendait alors préserver son anonymat. Ce qui ne l'a pas empêché en quelques mois de constituer une communauté assez importante : 45600 abonnés, très critiques à l'endroit des médias en général et de service public en particulier .
A tel point que la Présidente de Radio France avait choisi lors d'une intervention face à la commission des affaires culturelles de l'Assemblée Nationale le 11 octobre dernier de mettre les choses au point. Sybile Veil expliquait alors aux députés comment ses équipes entendaient respecter la diffusion de tous les courants de pensée.
Toujours est-il que le site Média Citoyens annonce dans ses publications saisir régulièrement l'Arcom à propos de "dérives" constatées sur bon nombre d'antennes souvent publiques, mais également privées.
Florilèges de réations en tous cas sur le web dès hier, sur les réseaux sociaux de l'Arcom après l'affirmation de la volonté de mieux contrôler l'ensemble des programmes ...
Ou ...
Et encore ...
Force est de constater que l'ambition du gendarme de l'audiovisuel et du numérique de jouer son rôle est perçue de manière diverse et variée ! Et que le contrôle s'avère difficle à mettre en oeuvre ... Sauf à ce que les patrons des médias qui pilotent les antennes s'appliquent à respecter le code de la route, et se conduisent de façon responsable... "L’Arcom entend rappeler la primauté de la liberté de communication, dont elle est la garante de par la loi. Il en résulte que les éditeurs sont seuls responsables du choix des thèmes abordés sur les antennes et des intervenants, dans le respect des dispositions législatives, réglementaires et conventionnelles applicables. "
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 19 juillet 2024.
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Crossmedia, Média Global … BFM TV planche à l’Arcom pour sa reconduction. Mais la plus grande nouveauté de la 1ère des chaînes d'info continue ne sera pas sur la TNT. (le 16-07-2024) |
C’est comme une cerise de couleur bleue sur le gâteau qui est proposé à l’instance de régulation ! La direction de la 1ère chaîne d’info continue de France en audience, diffusée depuis déjà 19 ans, et qui vient d'être rachetée par CGA CGM, vient présenter ce mardi ses projets pour 10 nouvelles années, si la reconduction lui est accordée. Mais la grande nouveauté présentée ne sera pas diffusée ... en Télévision Numérique Terrestre !
Cette innovation était prévue pour le mois de juin passé, mais le rachat du groupe a entrainé son retard à l’allumage. Ce sera donc le 25 septembre prochain que la nouvelle offre BFM 2 sera mise en ligne et sera disponible sur les supports numériques comme les téléviseurs ou les boitiers TV connectés, les smartphones ou encore les tablettes. "Ce sera un canal complémentaire à la chaîne TNT particulièrement utile en cas d’évènements spéciaux" précise Hervé Béroud, directeur général délégué. Le direct restera sur BFM TV en TNT, tandis que les informations continueront à être traitées par BFM2. En temps normal, cette chaîne digitale produite par une équipe dédiée traitera également l’information comme l’antenne prémium.
Pendant une heure et demi, face au collège de l’Arcom, l’équipe est menée par Nicolas de Tavernost. Il a quitté M6 pour rejoindre il y a 2 mois les troupes dirigées par Rodolphe Saadé, Le Directeur général de CGE-CGM, la "Compagnie maritime d'affrètement - Compagnie générale maritime" basée à Marseille. Il investit massivement, comme historiquement de nombreux capitaines d’industrie, dans les médias.
Nicolas de Tavernost précise que pour l’ensemble de ses offres, le groupe CMA Médias emploie quelques 900 cartes de presse, sans compter les intermittents : pour La Provence, Corse Matin, La Tribune et la Tribune Dimanche, avec en plus des parts dans l’offre digitale Brut et 10 pour cent du capital d’M6 ... Et donc dorénavant BFM - RMC.
Pour la chaîne prémium BFM TV sur le canal 15 de la TNT, Marc Olivier Fogiel, directeur général depuis 6 ans, souhaite continuer à honorer le pari "de la constance et de la continuité". "Notre charte déontologique sera actualisée, tous les 5 ans. Nous n’avons jamais reçu de mise en demeure à propos d’un manque de pluralisme. Sans parti pris et avec rigueur, nous décryptons, hiérarchisons et contextualisons l’actualité. Nous produisons tous nos formats en interne avec des experts mais aussi de talentueux jeunes journalistes."
"Souvenons-nous de notre confrère Frédéric Leclerc-Imhoff, décédé en reportage en Ukraine."
"Notre ADN est unique … Chez nous la star c’est l’info" ajoute Apolline de Malherbe, en charge de la matinale d'RMC en FM et sur l'une des 2 chaînes RMC sur la TNT, et de l’invité politique de 8 heures 30, co-diffusé par BFM.
La chaîne se veut à la pointe de la modernité, avec son nouveau studio qui va bientôt passer à la réalité augmentée...
"Nous allons ces prochaines années encore multiplier nos déclinaisons numériques sur le site de BFM et les réseaux sociaux, renforcer l’interactivité avec des QR Codes et des "live" sur les RS , et toujours plus lutter contre les fake news" affirme Hervé Béroud. "De nouveaux formats destinés aux jeunes seront développés sous forme de podcasts déclinés en vidéo, tout en continuant à adapter les offres sur la chaîne prémium pour être toujours plus en phase avec le public. Chaque jour, 12 millions de français nous regardent, et ça peut monter jusqu’à 20 millions en cas d’actualité exceptionnelle !"
"Il s’agit de préserver les acquis, de renforcer les équipes, d’investir dans les nouvelles technologies …" ajoute Nicolas de Tavernost en revenant pour finir sur un aspect qui peut pourtant sembler anodin : le numérotage des chaînes ! On sait que l’Arcom est sollicitée pour que les chaînes d’info soient logiquement regroupées. Aujourd’hui BFM TV et CNews occupent les 15ème et 16ème place sur la TNT, alors que LCI et franceinfo : sont reléguées aux 26ème et 27ème rangs, ce qui ne les favorise pas en termes d’exposition.
"Ne touchez pas à l’ordre des chaînes, cela ne ferait que désorienter les téléspectateurs !" implore Nicolas de Tavernos, comme pour souligner l’enjeu industriel avec lequel il ne faut pas plaisanter, il conclue : "BFM TV est rentable … Son chiffre d’affaire a triplé en 10 ans !".
Thierry Mathieu, e-crossmdia, le 16 juillet 2024.
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Crossmedia, média global ... Ouest France présente sa candidature ce mardi à l'Arcom pour une fréquence nationale de TNT gratuite. Proximité à la Une ! (le 15-07-2024) |
Ouest France est l’un des quelques nouveaux postulants pour bénéficier d’une fréquence nationale en TNT gratuite, alors que tous les groupes de médias qui en détienent aujourd'hui planchent à nouveau devant l'Arcom pour les conserver. L'organe régulateur de l’audiovisuel et du numérique procède depuis une semaine aux auditions et devra faire des choix, puisque le nombre de fréquences disponibles est limité. Autant dire que certaines offres actuelles devraient céder la place à de nouveaux acteurs !
Chacun aura pu observer par exemple que les séances consacrées aux dossiers de C8 mardi dernier ou CNews ce lundi ont été plus que tendues. Pour ces 2 chaines propriétés de Vincent Bolloré, les nombreux rappels à l’ordre pour des manquements en termes de pluralisme ou pour diffusion de publicités clandestines ont été au centre des auditions.
L'équipe de Maxime Saada, président du directoire de Canal +, a aussi du s'expliquer sur les heures d'antennes consacrées sur CNews au "commentaire", plutôt qu'à l'info au sens strict. Comme en témoigne cette séquence, les échanges ont parfois été très rudes ...
Coté Ouest France ... Fabrice Bazard, directeur général et François-Xavier Lefranc président du directoire l'affirment : le roi de la PQR et même de l'ensemble du "print" français entend proposer une nouvelle race de média en restant fidèle à son crédo : "De la commune au monde".
Le journal francophone le plus lu propose d’éditer une télévision non pas depuis Paris, mais depuis son siège historique, Rennes. "Nous sommes convaincus qu’il y a une attente des citoyens pour une télévision produite en région. C’est la garantie d’être proches d’eux, d’évoquer leurs préoccupations du quotidien et de les faire participer à la vie démocratique et citoyenne. OFTV, Ouest France TV, sera une télévision nationale généraliste qui rendra compte de la France, telle qu’on la vit".
L’ambition est donc de proposer un éditorial en phase avec l’époque, et réfléchi hors "intra périphérique parisien". Pour se donner les moyens d’être un meilleur reflet de l’actualité vécue en milieu rural et dans les villes moyennes dites de la "France Périphérique ". C’est le même chantier porté par l’action régionale de service public alors qu’il est semble-t-il toujours question, malgré les incertitudes politiques du moment, de la renforcer en accentuant les coopérations entre France Bleu et France 3, avec l’avènement de la marque ICI.
D'ailleurs les audiences au beau fixe des rdv régionaux de la 3 inspirent ce mardi Philippe Martinetti, Directeur délégué des antennes et des programmes en charge de l’offre régionale :
A l’instar de BFM TV, qui vient d’être rachetée par CGA CGM, déjà riche de quelques 10 télévisions locales, le contexte actuel semble inciter les divers acteurs du marché à investir dans la proximité.
Que les offres soient produites localement, ou donc s’agissant du dossier de Ouest France TV conçue pour une couverture nationale, la tendance localière semble avoir le vent en poupe.
Quant à l’indépendance éditoriale, puisque nombre de chaînes sont détenues par des capitaines d’industrie susceptibles d’influer sur le traitement de l’information. Ouest France sort sa carte qui apparaît "maîtresse", un atout unique dans le paysage :
L’offre de la TNT pourrait décidément évoluer ! Après Le Figaro qui détient une fréquence TNT déjà en Ile de France ...
Et si la proximité regagnait enfin ses lettres de noblesse, vu les engagements des différents acteurs du marché, déjà présents, ou futurs ?
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 15 juillet 2024.
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Europe 1 fêtera ses 70 ans l'an prochain... Mais quelle Europe 1 ? La généraliste pluraliste emblématique, ou la station devenue média d'opinion. Un communiqué de la station sème le trouble ce 14 juillet. (le 14-07-2024) |
"Le jour de gloire est arrivé" … C’est ce que semble clamer Europe 1 ce 14 juillet dans un communiqué publié au nom de l’ensemble des personnels ! "Nous nous réjouissons des très bons résultats et de fêter ensemble les 70 ans d’Europe 1 !"
La station célèbre son relatif succès d’audience sur l’année écoulée, alors qu’en réalité sa "remontada", comme en parlent ses fans, a été considérablement limitée ces 3 derniers mois. De quoi surprendre nombre d’observateurs ... La droitisation affirmée de la ligne éditoriale aurait pu laisser penser que la rédaction cherchait à épouser l’époque et surfait sur la forte poussée du Rassemblement National avec l'ambition de faire exploser ses compteurs. Logiquement, de nouveaux auditeurs auraient dû rejoindre cette offre. Au final cela n’a pas été massivement le cas.
La station a pourtant tout mis en œuvre pour cela en vue des législatives. Au delà des tranches info, l’émission de fin d’après midi portée d'ordinaire par Sophie Davant a été remplacée par une tribune politique animée par le trublion animateur de C8, la chaîne de TV sœur, Cyril Hanouna. Le manque de pluralisme de cette tranche de 2 heures a d’ailleurs motivé une nouvelle fois les foudres du gendarme de l’audiovisuel… Ce dont s’est plaint ouvertement à l’antenne le meneur de jeu !
Il est troublant de relever qu’Europe 1, dans le communiqué qui s’apparente à une lettre ouverte en ce jour de fête nationale, adopte un positionnement qui confine à une forme de déni, pour ne pas dire une provocation, à l’endroit de l’instance de régulation de l’audiovisuel et du numérique : "Cette réussite … est le fruit d’une ligne éditoriale ouverte. Les temps de parole politique, comme l’ensemble de nos obligations sont scrupuleusement respectés conformément à la loi et aux recommandations de l’Arcom".
Ce que ne dit pas ce communiqué, c’est que plusieurs salariés d'Europe 1, tout de même, dénoncent l’influence de plus en plus grande de la vision du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, propriétaire de la station, sur le traitement de l’info.
Thibaut Bruttin, le nouveau Directeur Général de Reporters Sans Frontières suite au décès de Christophe Deloire, demande d’ailleurs à l’Arcom d’agir : "Avec 60 anciens et actuels journalistes d’Europe 1, RSF appelle l’Arcom et les autorités publiques à agir avec fermeté dans le contrôle de l’honnêteté, du pluralisme et de l’indépendance de l’information, conditions d’un débat public sain. La décision du Conseil d’État du 13 février 2024, qui enjoint au régulateur de réviser son analyse de la mise en œuvre des principes de pluralisme et d’indépendance de l’information, doit être appliquée dans les plus brefs délais. La période extraordinairement complexe qui s’ouvre exige que l’information soit traitée avec nuance".
Toujours-est il que la station annonce donc sa fierté de célébrer l’an prochain la création de la station en 55. C’est sans doute un peu vite réécrire l'histoire, et faire l'impasse sur la révolution intervenue à la station depuis juillet 2020, quand le groupe Vivendi, détenu par Vincent Bolloré, est devenu le premier actionnaire du groupe Lagardère, propriétaire jusqu’alors d’Europe 1.
En avril 2021, Europe 1 ouvre une "rupture conventionnelle collective" et l’essentiel des signature historiques décident de partir, comme ... Julie la voix emblématique de la station, Patrick Cohen, Laurent Cabrol, Nicolas Canteloup, Bertrand Chameroy, Wendy Bouchard, Julian Bugier qui hérite du 13 heures de France2, ou encore Matthieu Belliard, Anne Roumanoff, Pascale Clark, Sophie Larmoyer… mais aussi nombre de reporters !
C’est alors que le virage à droite s’affirme, et que de nouvelles voix débarquent, la plupart venant de groupe Canal +. Dimitri Pavlenko, Laurence Ferrari, Sonia Mabrouk, Romain Desarbres … Cette grille 2021-2022 en rupture sur le plan éditorial avec ce qu’avait toujours été Europe 1 plonge encore plus l’audience dans les abysses. Elle commence donc, mais encore assez modestement, à se relever.
Quand la station voit le jour en 55, ce sont déjà des capitaines d’industrie qui en sont les investisseurs.
Charles Michelson et Louis Merlin ont pour ambition de détrôner la populaire Radio Luxembourg (devenue RTL) et la docile Radiodiffusion-télévision française. Ils inventent notamment des émissions pour les jeunes comme "Salut les copains", utilisent les premiers magnétophones portables "Nagra" pour raconter l’actualité sur le terrain ou en donnant la parole à l’auditeur. … Mais la station démontre dès l'origine son ambition d’être pluraliste !
Pépite d'archives, grâce au site "mieuhen", sur YouTube:
Même si, quand elle devient durant des années propriété de l’état via la Sofirad avant de redevenir privée, les changements de direction sont souvent en phase avec les alternances politiques.
Le journaliste Olivier Samain, qui est délégué SNJ quand il quitte la station confie au journal La Croix ... "Avant Europe 1, les journalistes ne parlaient pas, leurs articles étaient lus par des speakers. Cette radio a inventé la spontanéité, la réactivité. Elle a parlé comme aucune autre de la guerre en Algérie et de Mai 68. J’ai moi-même intégré la station en 82, alors qu'elle était en tête des audiences avec RTL."
"Mais depuis le rachat, j’ai vécu la dégringolade ! "
Quitter une station du fait d'un changement de ligne éditoriale, même si ce n'est pas pour des raisons politiques, ce n'est pas nouveau ! Comme en témoigne Stéphane Paoli qui décide de tourner sa page de 20 ans rue François1 er, en 1994. A 3 minutes de cette vidéo ...
Comment alors, se demandent nombre d’observateurs, imaginer que l’actuelle équipe puisse se revendiquer de l’histoire de la station, et entende fêter une marque qui affiche aujourd’hui à l’antenne une telle évolution de son ADN ?
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 14 juillet 2024.
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LCI , LA chaîne info … Seule, avec France 24, en direct après l’attentat contre Trump... BFM TV ne rouvre son antenne qu'avec 2 h de retard, CNews ignore cette actu ! (le 14-07-2024) |
En fin de soirée ce 13 juillet 2024, à l'heure où s'éteignent les feux d'artifice, les chaînes de télé tirent le rideau à minuit.
Comme chaque jour, la plupart des chaînes passe aux rediffs. Sur BFM TV, un député LFI spécule sur le devenir d’Huguette Bello, sur CNews, Nième passage du sujet sur le meurtre de la petite Ceylia en Seine Maritime, franceinfo : sur le canal 27 bénéficie du raccrochage comme chaque nuit sur France 24. La chaîne publique de France Média Monde dédiée "H 24" à l’international relate l'attentat mais brièvement. De demi heure en demi heure, le sujet à l'onde de choc planétaire fait la Une, mais ce n’est pas une édition spéciale.
Mention spéciale donc à LCI qui est de très loin la première à se montrer réactive et qui rouvre son antenne. Dès que l'attentat se produit à minuit et quart heure française, la chaîne du groupe TF1 choisit de mobiliser consultants et correspondants aux Etats Unis.
Darius Rochebin et Gallagher Fenwick mettent en perspective le très grave évènement qui vient de se produire durant le meeting en Pennsylvanie.
Il est presque 2 heures du matin, LCI reste seule à honorer sa promesse d'info continue, ses concurrentes sont toujours hors-jeu. Les témoignages se succèdent pour tenter d’analyser cet épisode qui pèsera lourd, pour la campagne présidentielle aux Etats Unis. Ambassadeurs, spécialiste de la sécutité des personnalités, envoyés spéciaux défilent à l'antenne. A la seconde même de la publication sur X, la réaction de Barack et Michèle Obama est livrée en direct.
L’onde de choc, mondiale, est palpable. Les infos, aussi précisément que possible, sont données. Le tireur, un snipper, qui aurait été abattu, se tenait vraisemblablement sur le toit d’un immeuble à quelques encablures du podium où s’exprimait l’ancien président-candidat. Un spectateur aurait été tué.
Quid de Joe Biden qui était à la messe chez lui dans le Delaware pendant les faits ? Chacun attend sa réaction … Enfin tombe un communiqué de la maison blanche : "Je suis heureux que Donald Trump aille bien… Il ne doit pas y avoir de place pour la violence. Nous devons rester unis ! ".
Cette page d’histoire est racontée simplement, professionnellement, sans passion, ni fioriture à l’antenne. "Nous nous souviendrons longtemps de cette nuit du 14 juillet 2024" "Ce sera somme l'attentat manqué contre de Gaulle au Petit Clamart, ou bien sur l'assassinat du Président Kennedy" disent les journalistes en plateau.
2 heures 14 : Joe Biden s'exprime en direct : "Je vais essayer de parler à Donald très vite , je crois qu'il va bien. Je reviens vers vous dès que possible dès que j'aurai plus d'informations".
BFM TV vient seulement de rouvrir son antenne, juste à temps pour retransmettre l'intervention de Joe Biden.
CNews ignore toujours l'évènement et poursuit ses rediffs des programmes d'hier samedi. France 24 relayée par franceinfo : ne prend pas la mesure de cette actualité hors norme. Elle ne bouleverse pas sa grille habituelle et enfile les uns après les autres les sujets divers et variés ... C'est bien sur LCI que l'actu explose.
Même une nuit de 14 juillet, l'actu ne s'arrête jamais, et en ces temps de perte d'influence des médias traditionnels les télespectateurs désormais internautes ont sans doute su dégainer leur arme pour s'informer : le web et singulièrement les réseaux sociaux. La nature a horreur du vide !
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 14 juillet 2024.
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Réunion de la politique et des médias ... Par alliance, la réunionnaise Huguette Bello dont le nom pourrait être proposé pour Matignon, est une communicante qualifiée ! (le 13-07-2024) |
Figure incontournable du paysage politique réunionnais mais assez méconnue dans l'hexagone, Huguette Bello est en réelle proximité avec le monde de l’audiovisuel de part son mari, une figure du paysage médiatique local. Comme le montre cette vidéo réalisée il y a 3 ans par le site "Ki-fo" au moment où elle conquiert la Présidence de la Région, elle maîtrise la communication et le "Face Caméra" ! Elle y parle de la Nouvelle Route du Littoral, 12, 5 kms au dessus de l'océan, parmi les plus chères du monde, alors à finaliser.
Elle évoque aussi les dirigeants politiques locaux, et surtout sa personnalité.
Née au sud de l’île à la Ravine des cabris, Huguette Bélot est la fille d’un modeste planteur de canne. Elle aurait souhaité être avocate, mais, contrainte d’abandonner ses études, elle est d’abord enseignante avant de s’imposer en politique en se consacrant au droit des femmes.
Son mari, Rolland Malet, est l’un des professionnels de l’audiovisuel public les plus reconnus sur l’ile intense.
Réunionnais, il est étudiant au début des années 60 à Toulouse puis au CFJ. Il passe par l’Est Républicain à Longwy, puis à l’AFP. Il écrit dans le journal La Vie Ouvrière de la CGT, au quotidien Les Echos puis revient sur son ile en intégrant RFO. Journaliste aux studios du Barachois à Saint Denis, il dirige ensuite le "bureau artistique", responsable des programmes de la production d’RFO Réunion, devenue Réunion La 1ère, jusqu’en février 2000.
Ici, son reportage lors de la venue du Pape à la Réunion.
Jamais, dit-on ce samedi matin à La Réunion, il n’a été soupçonné de porter à l'antenne les idées de son épouse, bien qu’il ait été sa "plume" dans le privé...
Tout d’abord membre du PC réunionnais et fondatrice de la formation politique locale de gauche "Pour la Réunion", Huguette Bello est députée de 97 à 2002, puis maire de Saint Paul, et préside le conseil régional depuis 3 ans. Il y a 10 mois, elle accueillait Gabriel Attal, alors encore ministre de l’Éducation nationale.
Pour la dernière élection européenne, elle était candidate non éligible en dernière position de la liste de LFI, menée par Manon Aubry.
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Parmi manqué : c’est à la Réunion que vient d’être élu le seul député RN à représenter un territoire ultramarin.
"Attaquer Huguette Bello sur les questions LGBTQIA+ est une polémique inutile ! " note ce samedi un internaute, membre du NFP. Elle n'a pas voté la loi dite du "Mariage pour tous" le 17 mai 2013 , parce qu'elle était absente de l'hémicycle. Mais elle a marié à peine un mois plus tard un couple homosexuel à sa mairie de Saint Paul, une première alors d'ailleurs pour les territoires ultramarins, et signé une tribune contre l’homophobie.
Si le nom d’Huguette Bello est proposé par le NFP, bien que le Président ait annoncé qu’il ne retiendrait pas pour Matignon de personnalité issue de La France Insoumise, elle serait la 3ème personnalité politique en lien avec La Réunion à pouvoir accéder à Matignon.
Le premier a été Michel Debré avec Charles de Gaulle originaire de métropole, mais qui a terminé sa carrière sur l’ile en tant que député, puis Raymond Barre né, lui, à Saint Denis.
Huguette Bello se voit plongée dans le lagon souvent vaseux de la politique héxagonale, bien moins limpide que les eaux de son cher Océan Indien, pourtant peuplées de requins. Elle sait pour autant que les différents courants d'eau troubles peuvent conduire à des drames, et que les prédateurs aiment y naviguer.
Elue de Saint Paul et donc de la station balnéaire de Boucan Canot, elle sait ce dont les sharks sans pitié pour imposer leur loi dans leur territoire, sont capables ... Saurait-elle, comme elle l'a fait sur sa plage, protéger la République en y installant de salutaires filets de sécurité ?
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 13 juillet 2024.
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Fatigue informationnelle, musique qui adoucit les mœurs, programmes toujours plus écoutés en décalé ... Dernière vague de sondage Médiamétrie de la saison pour la radio. (le 10-07-2024) |
Si pour certaines disciplines l’art du sondage montre que ce n’est définitivement toujours pas une science exacte et qu’il ne fait pas la pluie et le beau temps … Pour chiffrer le nombre d’auditeurs et donc présider à la valeur d’un média, en termes de notoriété mais surtout d’économie pour déterminer le prix de la pub, Médiamétrie fait toujours foi !
Il y a 2 ans lors de la campagne présidentielle, la généraliste Europe 1, aux mains du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, avait déjà fortement droitisé sa ligne éditoriale. Nombre de stratèges avaient considéré que la poussée du Rassemblement National dans les urnes aurait dû lui profiter. Mais en fait, les citoyens partisans de cette formation politique ne s’étaient pas rué en masse vers ses programmes.
Pour cette dernière vague de la saison 2024, rebelotte avec l’élection européenne et les législatives anticipées. La station a fait grand bruit entre les 2 tours en reformatant ses fins d'après midi avec le tonitruant Cyril Hanouna, quitte à s'attirer une nouvelle fois les foudres de l'ARCOM, pour manque de pluralisme .
Si la station semble conserver sa tendance à la hausse après une sombre période dans les abysses en termes d’audience, elle n’augmente pas durant ces derniers mois, beaucoup consacrés à la politique, son volume en audience cumulée. Mais elle passe donc en un an tout de même de 3,5 à 4,2%. D'aucuns diront que la dernière période chaude ces dernières semaines avec l'animateur de "Touche Pas à Mon Poste" sur la chaîne soeur sur la TNT, "C8" n'a pas réellement pesé dans le score. Peut-être était-ce trop tardif pour influer sur le chiffre ?
Globalement, les chiffres publiés ce mercredi 10 juillet par Médiamétrie attestent d’un phénomène qui touche l’ensemble des généralistes : la fatigue informationnelle.
France Inter demeure de très loin leader du marché mais laisse de côté 100 000 auditeurs depuis juin dernier en passant de 12,5 en audience cumulée à 12,2.
RTL reste 2ème mais poursuit elle aussi son affaiblissement, pour ne pas dire sa descente aux enfers : ce sont presque 2 points perdus en un an. Elle ne totalise plus maintenant que 9% d'audience cumulée ! La station tente d'afficher une forme d'optimisme ce mercredi matin en communiquant sur le fait qu'elle est 1ère radio privée, et sur l'audience des émisisons une par une, comme la matinale menée par le duo Bégot-Calvi .
France Info, à 8,2 % malgré l’actualité, n’explose pas pour autant ses compteurs, et enregistre même une baisse continue depuis juin 2023.
Le directeur de la station Jean-Philippe Baille a déjà annoncé conduire une évolution du format, pour tenter de contrer la "fatigue informationnelle ambiante".
RMC quant à elle, pourtant en synergie avec ses 2 chaînes TNT et la puissante BFMTV, enregistre aussi une baisse, mais dans une moindre mesure, avec un demi point perdu en un an.
Le réseau France Bleu, lui, se montre stable à 4,5%, comme en juin 2023 … Sans pour autant renouer avec son succès historique qui l'avait positionné à 8%.
Le réseau des radios locales de Radio France se voit tout de même décerner depuis hier par Télérama, qui semble "découvrir" le travail des 44 stations à l'occasion de la campagne des législatives, la médaille d’or des médias français, tout comme, ou plutôt avec, France 3.
L’incertitude politique qui perdure, 3 jours après la sortie des urnes du nouvel hémicycle du Palais Bourbon, ne permet pas d’affirmer que le rapprochement de ces médias de service publics en région, boosté depuis l’arrivée de Rachida Dati au ministère de la culture en février, conservera le même élan.
France Télévisions en charge de l'action régionale , comme Radio France pour renforcer les liens entre France Info radio et TV, semble pourtant toujours engagée en faveur de cette évolution. Quelques jours avant le 2ème tour de la législative, la pédégère de FTV l’a réaffirmé à ses cadres lors d’une réunion des tops managers dite "des 200".
A noter aussi à propos des médias de proximité, le groupement des 130 radios privées des "Indés Radios" qui réalise une belle progression : ee 12,8 à 13,4% en un an.
Globalement ... L’époque profite plutôt aux musicales, comme pour valider l’adage : "La musique adoucit les mœurs" !
Le groupe NRJ affiche de séduisants "summer body ": ses 4 offres progressent ! NRJ, la prémium reste stable à 7,7 % et demeure 4ème radio de France. Mais surtout, sa soeur Nostalgie s'avère toujours plus en conquête, avec désormais 6,4 en AC !
Chérie FM progresse elle aussi, comme d'ailleurs Rire et chansons.
Seule la nouvelle Europe 2 ne voit décidément pas la vie en rose et enregistre l’un de ses scores les plus bas : changement de direction et de positionnement stratégique, avec une programmation musicale désormais moins branchée mais qui se veut plus populaire. Changement de matinalier ...
Changement aussi d’identité visuelle depuis hier, à la veille de la publication du sondage, comme pour afficher, vu le piètre résultat, une volonté de renaissance …
Les internautes auditeurs n’ont pas manqué de railler l’abandon de la couleur rouge du chiffre 2 sur le logo : "Laissez le rose à FIP et à Radio France" !
Fip justement se montre toujours ultra performante avec son format unique dans le paysage, malgré son réseau modeste de 10 émetteurs, mais avec sa forte audience en streaming, et l'attractivité de ses web radios thématiques.
Autre offre unique ... France Culture signe un score historique : un demi point gagné en un an. La chaîne pèse désormais 3,5 % d'audience en AC !
France Musique elle aussi signe sa meilleure saison.
A 1,9 %, elle devance désormais sa rivale privée Radio Classique à 1,6.
L’une des leçons de cette vague réside sans doute aussi dans un constat : les stations à fort contenu éditorial continuent à perdre du terrain en FM. L’écoute du média "radio" se décale toujours plus vers l’écoute "en décalé" via les podcasts. Le flux n’est décidément plus tendance. D'ailleurs, de vague de sondage, en vague de sondage, le volume global d’auditeurs continue à diminuer 2,5 points perdus en un an ...
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 10 juillet 2024.
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