RTBF : aucun licenciement mais un budget en baisse de 12% d’ici 2028. Même cause, mêmes effets qu’en France … Les audiovisuels publics ne sont décidément plus dans le mouv’ budgétaire. (le 19-04-2025) |
"Grâce à des efforts d’optimisation, d’efficience, et des ajustements éditoriaux ciblés", la RTBF entend faire d’ici 3 ans 22 millions d’économies !"
Voilà ce qu’il faut retenir en partie du communiqué de la radio-télévision-web publique francophone belge hier vendredi. Le groupe annonce un nouveau plan drastique pour tenter de poursuivre sa mission malgré les baisses de subventions de l’état fédéral et de certaines collectivités locales.
Cette projection budgétaire entend répondre aux attentes du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui a supprimé l’indexation de la dotation et a gelé l’augmentation de 2% prévue dans le cadre de la Déclaration de Politique Communautaire. "Rien qu’en 2025, l’effort budgétaire représentera 55,2 millions. Et l’effort à déployer entre 2025 et 2028 monte à plus de 132 millions, soit une diminution de 12% par rapport à la trajectoire financière initiale."
"La plupart des départs naturels, en retraite, ne seront pas remplacés. La mise en œuvre anticipée d’un nouveau plan de départ volontaire est sur la table. Ces mesures amèneront des économies à hauteur de 22 millions d’euros. Autre axe d’économie : le report d’investissement, à hauteur de 5,5 millions. La recherche de nouvelles recettes affiche des ambitions pour 4,1 millions …"
La RTBF, comme nombre d’entreprises d’audiovisuel public, est donc en but aux mêmes difficultés : budgétaires ! La RTBF souligne dans son communiqué que … "Le plan budgétaire 2025-2028 approuvé ce vendredi vise à permettre à la RTBF de remplir ses missions de service public, dans le respect des équilibres financiers attendus et sans licenciement économique. Il repose sur une stratégie pluriannuelle cohérente, équilibrée et responsable".
Pas de détail encore sur les conséquences sur les antennes linéiares ou digitales, qu'elles soient dédiées à toute la Wallonie, ou aux differentes régions, qu'elles soient généralistes ou thématiques destinées tant aux amateurs de musique classique qu' au jeune public.
Comme avec Tarmac ... C'est le média urbain et digital de la RTBF pour les 15-24 ans. Info, dance, musique, humour, street art, lifestyle et gaming. TARMAC, c’est un média qui entend faciliter les échanges et les expériences entre les jeunes via leurs communautés. C'est le cousin germain de Mouv' dont la fin vient d'être annoncée par Radio France. une offre qui ne serai plus être diffusée en hertzien et qui ne doit se résumer qu'à un flux musical.
Réflexion d’un ex grand-dirigeant français du service public de l’audiovisuel, à e-crossmedia … "Si les belges savent gérer ça, pourquoi les entreprises françaises se montrent, elles, si figées?"
Thierry Mathieu e-crossmedia le 19 avril 2025.
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La radio n’est plus dans le mouv ? En tous cas, bientôt, Mouv’ ne sera plus une radio. clap de fin pour RF et son antenne dédiée au jeune public ! (le 17-04-2025) |
"Beaucoup de jeunes gens écoutent Radio France. Ils suivent des programmes diffusés par des chaînes qui bénéficient d’une force de frappe comme France Inter et France Info. Mais n'écoutent pas Mouv'"
Voilà, off, le constat de collaborateurs de Mouv’ contactés par e-crossmedia, au moment où le couperet vient de tomber sur leur antenne : la station dédiée aux jeunes par le service public ne sera bientôt réduite qu’à une offre de flux musical : en tous cas plus de diffusion hertzienne ! Selon Médiamétrie ce jeudi : 0,5% en AC et 0,3 en PDA ...
Quid alors de la mission de service public ? Le projet doit être présenté aux élus du personnel en CCE. Contraintes budgétaires obligent, Mouv’ est sans doute la première offre de radio de service public à faire les frais des économies exigées par Bercy. "Nos productions diffusées évidemment dans le flux de l’antenne mais aussi sur le web ont su tout de même trouver leur public. ll est différent de celui capté par les radios privées commerciales comme Skyrock, positionnée sur le même type de musique. Nous, nous portons un éditorial de contenu, et pas simplement de divertissement. Evidemment en termes de volume cela reste assez modeste..."
Ce public-là en réalité s’éloigne de la radio traditionnelle. Comme c’est déjà le cas, des générations à peine plus âgées, les "jeunes adultes- adultes"… " Oui ... Mais nous avons tout de même su capter l’attention de jeunes fidèles qui n’ont pas le même profil que ceux qui écoutent France Inter ou France Info. Ce sont les urbains qui ne sont pas catégorisés en CSP +, qui consomment leurs médias sur les réseaux sociaux : pour la musique ou l’info qui les concerne et qui est écrite de manière à les concerner. Ceux-là ne bénéficieront plus d’offre éditoriale produite par le service public …"
Radio France dès 1980 a pourtant été pionnière avec Radio 7, destinée au jeune public.
Fermée pour créer France Info, la mission de servir le jeune public est ensuite revenue avec Le Mouv’ d’abord localisé à Toulouse, puis repensé en "Mouv'" quand la station a été relocalisée à Paris, avec d’emblée un énorme investissement sur le numérique … "Pour autant, la force de frappe allouée n’a jamais égalé les investissements du secteur privé pour se donner les moyens d’aller à la rencontre des publics. Même avant le rouleau compresseur du web et des réseaux sociaux, notre réseau d’émetteurs FM n’a jamais permis de concurrencer les offres commerciales. Mais surtout, force est de constater que Radio France sait surtout s’adresser aux publics favorisés pour ne pas dire CSP +. La problématique a été la même, un temps, à propos des auditeurs de catégorie populaire… "
Le service public peinerait, donc, à servir certains publics ? "C’est à l’image de ce que nombre d’observateurs constatent dans divers secteurs d’activité : un décalage entre les instances dirigeantes et les publics à servir, une vision très jacobine aussi. Les décideurs sont des champions, soi-disant, de la gestion et des tableaux Excel, mais ils sont en réalité très loin du terrain, des terrains, et des attentes des publics …"
Comme le dit au Parisien un délégué syndical ... "Nous avons une salve de CSE et CSEC (comité social et économique central) du 21 au 29 avril, durant lesquels nous devrions apprendre effectivement comment la direction entend "absorber" la baisse de la dotation de l’Etat. Le fait est que des petites économies par-ci par-là ne vont pas suffire à éponger les 24 millions d’euros qui nous manquent cette année, et les 6 millions de déficit de l’année dernière". Thierry Mathieu e-crossmedia le 17 avril 2025.
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Bleu, triste ICI et maintenant ... Plus bas niveau historique pour les radios locales de RF, selon le sondage Médiamétrie. (le 14-04-2025) |
Empathie, confraternité, compassion … Les mots manquent pour qualifier la tristesse ressentie par nombre d’ex-salariés et cadres du réseau des radios locales de Radio France, et sans doute aussi par la majorité des équipes de terrains qui font ce qu’elles peuvent, toujours, pour continuer à servir leurs publics en proximité.
4,2 % en audience cumulée … Voilà le résultat sur les 3 premiers mois de cette année, soit quelques 2 millions 400 000 auditeurs. C’est presque 2 fois moins qu’en 2013 quand France Bleu à 8% rassemblait quotidiennement 4 millions 238 000 fidèles.
La terrible spirale infernale de la chute d’audience est due en partie évidemment, comme pour toutes les stations, au désamour pour les offres de flux. 38,46 millions restent tout de même fidèles à la radio, mais 264 000 auditeurs perdus en un an ! Le public préfère de plus en plus consommer de l’audio à sa convenance, via les podcasts. Force est de constater tout de même que certains postes continuent à performer, certains ironiseront sur le mode "Papy fait de la résistance". Nombre de stations savent toujours honorer leurs promesses, cultiver leur raison d’être. Elles respectent leur ADN, et demeurent identifiables : Inter, Info, RTL, NRJ, Nostalgie, Musique, Radio Classique, Culture, Skyrock, FIP, RMC. Quitte à faire évoluer sa promesse comme pour Europe1 qui a mué, revendique son positionnement éditorial, et reconquiert un public.
L’ADN des radios locales de Radio France depuis leur création en 1980 est de servir les publics en proximité … Voilà, pour nombre d’observateurs et d’artisans de son succès il y a quelques années, où le bât blesse… Non pas seulement du fait de l’investissement des équipes sur les 44 terrains, même si pour certaines oreilles les programmes diffusés sonnent dans la forme désormais quelque peu datés... Mais surtout du fait de choix stratégiques opérés par les directions centrales depuis des années, et donc validées par les Présidences successives à la tête de Radio France. Ce réseau qui emploie quelques 1400 collaborateurs coûte cher. Il a manifestement été géré comme une variable d’ajustement budgétaire, pour l'ensemble du groupe, en réduisant comme peau de chagrin la part de production spécifique de chaque implantation.
Au moment des gilets jaunes, alors que la marque proclamait "On est bien ensemble" : pas d’antenne le samedi, alors que tous les ronds-points de l’hexagone étaient occupés. A la même époque, suppression des lignes ouvertes alors que le pays ne souhaitait que dialoguer ! Au moment du confinement, plus d’antennes locales sous prétexte de protéger les personnels, alors que plus que jamais le public avait besoin d’infos de proximité …
Se succèdent à la tête du réseau des responsables venus parfois du privé, cherchant à calquer le modèle de réseaux commerciaux musicaux, ou de cadres de RF reconnus, plus ou moins, pour leurs faits d’armes dans les organigrammes de stations nationales. Les cadres de la grande époque férus, eux, de proximité qui est un savoir-faire singulier, sont invités ou contraints à quitter le navire. Du coup, il prend les allures du Titanic... La marque France Bleu créée en 2000 serait-elle essoufflée ?
Que la proximité n’est plus "tendance" en ces temps de globalisation effrénée alors qu’un premier ministre à l’époque n’a pourtant en bouche que la notion de "territoire" …
Le politique surtout observe depuis Bercy les dégâts budgétaires et planifie la rationalisation de l’action régionale des radios et télévisions publiques… Ainsi nait le 6 janvier dernier la marque ICI.
Ok mais pour quoi faire ? Avec quel ADN … Quand il y a quelques jours les cadres des régions s’entendent dire au studio 104 de la maison de la radio et de la musique que même leur programmation musicale diffusée sur leurs 44 stations sera prochainement pilotée depuis Paris, quand des parts entières de programmes supplémentaires seront produites par l’échelon central, quand l’actualité à la demi de chaque heure en matinale est maintenant pilotée uniformément depuis Paris : où ces stations sont-elles encore en mesure d’honorer leur promesse de "Vu d’ici" ?
ICI … Voilà un autre challenge, celui du rapprochement avec la télévision, exigé par la tutelle, même si la loi de réforme tarde à être examinée à l’assemblée. Quid de cette "évolution", pour ne pas dire de cette "révolution" qui piétine malgré les initiatives ça et là de cadres locaux. A la dernière grand-messe réunissant les centaines de cadres venus de leurs régions, avenue du Président Kennedy, cet enjeu s’est résumé à un silence radio !
Quelle tristesse … Ce réseau de radios locales, quasiment unique au monde, et qui colle si bien aux spécificités de notre pays, est donc désormais positionné à 4,2 % d’audience, avec pourtant, tant de talents et de savoir-faire sur les terrains …
Une idée, basique pour tenter encore de sauver l’essentiel : renouer avec l’ADN de la proximité en oeuvrant avec les pros de la TV en se donnant les moyens, puisque c’est ce que souhaite l’actionnaire d’inventer la nouvelle race de global média de proximité affective évidemment, mais géographique de surcroit ! Et accepter le fait que désormais, le web est décidément au centre.
Ce média, ce réseau de radioS est un joyau. Qui peut encore plus étinceler en cross media dédié à la proximité. A ne pas brader !
Merci aux milliers de réactions reçues d'ores et déjà, quelques heures seulement après la diffusion de ce papier ... Pouvoir écrire, en toute indépendance et sans conflit d'intérêt, ce que tant d'acteurs pensent tout bas, et qui s'imposent un silence radio ...
Thierry Mathieu e-crossmedia le 14 avril 2025.
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Réforme de l’audiovisuel public renvoyée aux calendes grecques ? Tribune de Nathalie Sonnac, ex-membre du CSA, dans la revue The Conversation. (le 13-04-2025) |
"Projets ralentis, freinés, empêchés, par manque de pilotage, de calendrier clair voire d’inertie ou de volonté réelle interne au sein de France TV et de Radio France !"
C’est une tribune signée par Nathalie Sonnac, publiée dans la revue The conversation dédiée à l’expertise universitaire et l’exigence journalistique. Professeure en sciences de l'information et de la communication Paris-Panthéon-Assas, et membre du CSA entre 2015 et 2021, elle constate … "La réforme de l’audiovisuel public, envisagée depuis des années, et qui devait être examinée vendredi 11 avril par les députés, est reportée, sans calendrier défini. Cette réforme risque de ne pas voir le jour avant l’élection présidentielle de 2027 !"
"C’est une question éminemment politique, où chacun joue, depuis des années, la même partition. À droite, la redevance serait trop élevée et sa rentabilité insuffisante – il faudrait fermer une ou deux chaînes. L’extrême droite souhaite une privatisation. De l’autre côté du spectre politique, le rapprochement de ces entreprises n’aurait qu’un seul but : licencier les personnels et réduire les coûts, entraînant de facto la baisse de la qualité des programmes, sonnant la fin de l’intérêt général."
"Mais la chanson a vieilli et l’heure est grave. La France a-t-elle les moyens et le temps de tergiverser ?"
Selon Nathalie Sonnac, la réforme s’inscrit dans le contexte de l’actuel big bang médiatique où l’intégrité du processus de production de l’information est remise en question. "Aujourd’hui, télévision, presse écrite et radio sont en concurrence directe et indirecte avec les plateformes numériques et les réseaux sociaux. Le transfert de leurs audiences vers YouTube ou Netflix par exemple entraîne la baisse de leurs revenus publicitaires, les fragilisant économiquement. En 2030, 66 % des revenus publicitaires iront vers les grandes plateformes"
Cette nouvelle réforme intervient dans un contexte de défiance à l’égard des institutions, de large circulation de fake news et de discours complotistes, ajoute Nathalie Sonnac … "Elle s’inscrit aussi dans un moment de vacillement des modèles d’affaires des médias privés avec un accès et une distribution de l’information qui passent majoritairement par Internet au détriment de la TNT, neutre, universelle, gratuite. À deux ans de l’élection présidentielle, comment le service public peut-il demeurer un rempart contre l’érosion du débat démocratique ?"
Autre constat : la nécessité de réformer l’audiovisuel public n’est pas propre à la France … "En Grèce, en 2013, le gouvernement avait provoqué une onde de choc en supprimant brutalement le pôle ERT.
En Suisse en 2018, la question de l’avenir du service public avait été soumise à la votation. Une proposition rejetée à 71 % mais qui a fait trembler le pays.
Début 2020, le gouvernement de Boris Johnson a évoqué le gel de la redevance pour une suppression du service en 2027, alors même que la BBC était considérée comme le modèle à suivre.
Nombreux sont les pays européens a avoir adopté une organisation qui regroupe télévision et radio au sein d’un même groupe. Beaucoup ont même opté pour une logique intégrée du web, de la télé et de la radio en matière d’information : la BBC au Royaume-Uni, la RAI en Italie, la RTBF en Belgique, la RTVE en Espagne ou encore Yle en Finlande."
Nathalie Sonnac insiste. Pour elle, l’idée de réunir les trois entités publiques françaises dans une logique de mutualisation, de synergies et d’adaptation aux usages en ligne est vertueuse . "Ces entités et leurs plateformes numériques sont distinctes, alors qu’elles partagent des missions d’intérêt général : promouvoir la diversité culturelle, l’accès universel à une information fiable et soutenir la création française. Selon l’Inspection Générale des Finances, leur fonctionnement séparé entraîne une fragmentation de l’offre éditoriale, des doublons en matière d’investissements et de fonctions supports : ressources humaines, fonctions administratives (achats et marchés publics, archivage de la documentation) et financières (gestion de la trésorerie, compatibilité clients et générale), et de gestion immobilière. Ces dernières représentent environ 17 % des charges de France Télévisions et Radio France".
Thierry Mathieu e-crossmedia le 13 avril 2025. |
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Les médias sur internet : ils sont largement distancés par les messageries et les sites de service. Etude Médiamétrie sur ce mois de février. (le 11-04-2025) |
3 heures 05 par jour : c'est le temps passé en moyenne par les Français sur internet au cours du mois de février dernier. Voilà le dernier relevé statistique publié par Médiamétrie dans le cadre de son étude Audience Internet Global.
Et c’est surtout sur les smartphones que les utilisateurs se connectent : 80 % des internautes surfent avec leur appareil en main, plutôt que de choisir un PC ou une tablette.. En février 2025, 56,2 millions d’individus se sont connectés à Internet au cours du mois, soit 88% des Français. Chaque jour, 48,9 millions d’entre eux ont surfé sur Internet : c’est 1,5 million de plus que l’an dernier.
Ce sont les femmes adultes qui sont les plus présentes sur la toile ... 18% de l'ensemble des français sondés à l'occasion de cette enquête étaient âgées de 25 à 49 ans. Chaque jour, elles étaient 8,7M à se connecter sur Internet, soit près de 9 Françaises sur 10 de cette classe d’âge. Leur temps de surf s’établit à 3h55 par jour, dont 3h28 sur mobile. Le top 10 des types de service qu’elles consultent …
Globalement, les sites des médias les plus visités sont… franceinfo en 17ème position du Top 50, puis Netflix et Le Figaro. Ouest-France se classe en 32ème position, suivi plus bas encore par BFMTV, Le Parisien et le Monde.
Les marques les plus visitées sont … Google, Facebook, YouTube, WattsApp et Instagram. TikTok, plébiscité par les jeunes gens ne figure qu’en 16me position du classement, et X – ex-Twitter- au 46me rang seulement.
Les sites d’achats ou de services suivent de près en haut du classement et bien avant les marques de médias avec Amazon, le Bon coin ou Doctolib.
Thierry Mathieu e-crossmedia Le 11 avril 2025. |
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Fini les vérificateurs d'infos aux US, mais meilleure protection pour les ados : opportunément Zuckerberg fait évoluer ses RS dans l'air du temps Trumpien. (le 10-04-2025) |
Les médias militent en faveur de la censure ! Voilà la conviction du patron de Meta qui sous couvert de défense de la “liberté d’expression”, annonce mettre fin au partenariat avec les fact-checkeurs aux États-Unis.
Voilà la nouvelle alerte publiée par Reporters Sans Frontières. L’ONG précise que Mark Zuckerberg les remplace par des “Community notes". C’est un système de vérification de l’information collaboratif qui repose non plus sur des pros mais sur les utilisateurs. En réalité ce process est inspiré par ce qui se fait déjà sur la plateforme X, propriété d’Elon Musk.
C’est donc en réalité un retour sur la stratégie de modération des contenus politiques tout en allégeant les conditions d’utilisation en matière d’expression sur des sujets sensibles comme l’immigration ou le genre.
Pour Thibaut Bruttin, le Directeur général de RSF, c’est une nouvelle étape franchie. "Un pas en avant, deux pas en arrière. À chaque gage d’adhésion aux principes démocratiques donné par Meta correspond une décision prise, depuis dix ans, préparant l'éviction systématique du journalisme de ses plateformes. Cette politique n'est plus seulement une menace pour les médias, elle met en péril le droit des citoyens à une information fiable et défie l’équilibre démocratique".
Reporters sans frontières (RSF) retrace une décennie d'actions menées par le groupe Meta portant atteintes au journalisme professionnel et à l'accès à l'information fiable. En dix points clés, RSF souligne comment le géant des réseaux sociaux a progressivement construit une architecture technique, économique et politique hostile au journalisme de qualité.
https://rsf.org/fr/meta-contre-le-journalisme-dix-ans-de-guerre-d-usure
Les thèmes fétiches du patron de X sont repris par Mark Zuckerberg. Cette nouvelle politique, qui ne s’appliquerait dans un premier temps qu’aux États-Unis, s’inscrit donc ouvertement dans une stratégie globale de marginalisation du journalisme et de ses acteurs, au nom d’une liberté d’expression dévoyée au service d’intérêts idéologiques.
Pour RSF … “Mark Zuckerberg suit le mouvement initié par Elon Musk sur X et prête allégeance à l’idéologie portée par Donald Trump, enterrant le journalisme au profit d’une conception absolutiste de la liberté d’expression. Cette "muskification" des plateformes du groupe Meta obéit à une stratégie politique : les intérêts des acteurs privés prévalent sur la nécessité d’une conversation publique fondée sur les faits. Pourtant, la promotion de la vérité n’est pas une censure, la régulation démocratique n’est pas une entrave illégitime. Mark Zuckerberg dit être "allé trop loin" : c’est désormais en arrière toute qu’il s’engage. Meta accentue sa logique de désengagement vis-à-vis du droit d’accéder à l’information fiable et renforce son modèle basé sur la viralité, au risque d’amplifier les discours haineux, les manipulations et les fausses informations".
Dans le même temps tout de même, les comptes "ados", déjà disponibles sur Instagram destinés à limiter les risques sur les réseaux sociaux pour les jeunes gens, sont étendus à Facebook et Messenger . Par exemple, les ados ne peuvent être mentionnés et identifiés que par les comptes qu’ils suivent. La version la plus restrictive de la fonctionnalité anti-harcèlement est automatiquement activée et certains mots sont masqués pour contrer les expressions et les mots offensants dans les commentaires et les invitations par DM des ados.
Des restrictions sont également mises en œuvre sur les contenus sensibles, pour lutter contre la violence, ou encore la promotion de la chirurgie esthétique. De plus , les ados reçoivent des notifications leur rappelant de fermer l’application au bout de 60 minutes d’utilisation chaque jour. Le mode veille est activé entre 22 h et 7 h, ce qui met les notifications en sourdine pendant la nuit et envoie des réponses automatiques aux DM.
L’extension par Meta de ses fonctionnalités de sécurité pour les adolescents intervient alors que certains parlementaires affirment vouloir faire avancer des projets de loi, comme le Kids Online Safety Act (KOSA), qui visent à protéger les enfants des effets néfastes des réseaux sociaux. En 2023, 33 États américains, dont la Californie et New York, ont poursuivi l’entreprise en justice, l’accusant d’avoir trompé le public sur les dangers de ses plateformes.
Thierry Mathieu e-crossmedia le 10 avril 2025. |
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Ukraine, Cuba, Chine : la guerre ondes menée par l'administration US n'est pas la même partout ... Les suites de la reprise en main des radios internationales par D Trump. (le 05-04-2025) |
Les radios sont bien utilisées comme des armes de guerre déployées, ou non, suivant les théâtres d'opération, et le style de conflit engagé !
Cadeau de Trump à Poutine ! Le directeur de Radio Free Europe/Radio Liberty, élément important du soft power des États-Unis révèle que le gouvernement américain vient d’éteindre un satellite qui transmettait son programme en langue russe en Russie … La ligne éditoriale de la station fondée pendant la Guerre froide pour contrer la propagande soviétique, ne colle pas avec la nouvelle administration américaine : Silence radio !
Voilà l'une des conséquences de la crise déclenchée il y a 3 semaines … Des centaines de journalistes et d'autres employés de VOA, la "voix de l'Amérique", Radio Free Asia, Radio Free Europe et d'autres organismes ont reçu un courrier électronique les informant qu'ils seraient interdits d'accès à leurs bureaux, sommés de rendre leurs cartes de presse et leurs téléphones professionnels. Le Président des Etats Unis venait de signer un décret pour couper une large partie du budget de l’organisme qui chapeaute ces stations; l'USAGM.
Mais pour autant ... "Trumpiser" ces ondes destinées à l’international ne s’avère pas si simple pour les autres stations. Des recours ont été déposé contre le décret, mais, surtout, l'organisme visé ne dirigeait vraiment que Voice Of America. Les autres radios sont en effet des sociétés indépendantes sous contrat de gestion.
Pour la diffusion vers Cuba par exemple comme le raconte Radio Magazine … "Radio Marti était une station d'une société privée à but non lucratif : "Radio Broadcasting to Cuba, Inc" (OCB).
Grace à une décision provisoire de justice, malgrè le coup de force de Trump, Radio Marti vient de reprendre ses émissions sur 1180 khz, avec un personnel réduit. au sud de la Floride et à 90 miles de Cuba. Sa remise en service rapide n'a pas soulevé de gros soucis techniques, ce qui n'a pas été le cas pour celui des ondes courtes.
Autre exemple ... Radio Free Asia, qui a bénéficié d'un soutien des démocrates comme des républicains par le passé. Créée en 1996, elle a pour mission de fournir des reportages non censurés dans des pays où les médias ne sont pas libres, notamment la Chine, la Birmanie, la Corée du Nord et le Vietnam. Vue la guerre commerciale engagée , pas question donc de supprimer la bonne parole américaine, via les ondes US à destination du sud est asiatique.
Pour encore mieux contrôler ces armes singulières que sont les radios, Donald Trump vient de nommer l'activiste et écrivain conservateur L. Brent Bozell à la tête de l'Agence des États-Unis pour les médias internationaux (USAGM), qui supervise donc les cinq entités médiatiques internationales financées par le gouvernement américain. "En tant que fondateur et président du Media Research Center pendant 38 ans, peu de gens comprennent mieux que Brent le paysage des médias mondiaux, qu'il s'agisse de la presse écrite, de la télévision ou de l'Internet", écrit le Président sur sa plateforme de médias sociaux Truth Social...
Thierry Mathieu, e-crossmedia le 5 avril 2025 |
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Médias tradis ? Faire évoluer les mentalités pour rester en contact avec les jeunes publics, et adopter leurs codes, ceux du numérique : une étude de l'agence US Deloitte. (le 04-04-2025) |
56 % des membres de la génération Z et 43 % des millennials interrogés déclarent que le contenu des médias sociaux est plus pertinent pour eux que les contenus traditionnels comme les séries TV et les films.
Voilà l’une des données à retenir de la récente étude publiée par l’agence Deloitte, présente dans 150 pays pour observer et analyser les transitions, travail réalisé en octobre dernier auprès de 3 595 consommateurs américains.
La génération Z, c’est-à-dire les jeunes gens nés entre la fin des années 1990 et le début des années 2010 est en tête : ils passent 54 % de temps de plus soit environ 50 minutes par jour que le consommateur moyen par jour sur les plateformes sociales et à regarder du contenu généré par les utilisateurs, et 26 % de temps de moins soit environ 44 minutes de moins par jour que la personne moyenne à regarder la télévision et des films.
Les consommateurs de médias s'éloignent de la télévision payante au profit des services de streaming vidéo, des plateformes de vidéo sociale et des jeux vidéo. Si la télévision dominait autrefois le temps consacré au divertissement vidéo, on constate aujourd'hui que le public américain, et en particulier les jeunes générations, s'intéressent de manière plus équilibrée aux sociétés de SVOD, aux plateformes de vidéo sociale, aux jeux vidéo et même aux divertissements "audio", comme la musique et les podcasts.
Les consommateurs interrogés déclarent suivre souvent des stars de télé-réalité ou des athlètes sur les réseaux sociaux après les avoir vus dans une émission ou jouer à un jeu vidéo. C’est le cas d’environ 40 % de la génération Z et des millennials. De la même manière que les créateurs amplifient leur notoriété à la télévision et au cinéma, les célébrités plus traditionnelles s'imposent comme des marques et attirent de nombreux abonnés sur les réseaux sociaux.
La définition et la valeur de la "célébrité" évoluent… Les jeunes générations passent davantage de temps sur les réseaux sociaux à interagir avec des créateurs de contenu indépendants qui peuvent leur sembler plus familiers et authentiques, et moins avec des célébrités traditionnelles qui peuvent paraître distantes, conventionnelles et inauthentiques.
Conclusion de l’étude … Le défi le plus profond pour les professionnels producteurs de médias réside peut-être dans les mentalités. Les studios et les plateformes de streaming traditionnels semblent toujours organisés autour des mêmes concepts et modèles économiques de télévision et de cinéma qui ont façonné le divertissement pendant des décennies. Mais les coûts et les risques ont réduit le cinéma à des franchises très coûteuses et sûres, et si les studios demandaient aux enfants et aux adolescents ce qu'ils pensent de l'avenir de la télévision, ils répondraient peut-être : "Qu'est-ce que la télévision ?"
Thierry mathieu e-crossmedia le 4 avril 2025.
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Evolution, ou révolution ? Appel à la grève lundi et mardi dans l’audiovisuel public contre le projet de l’état. Partout dans le monde ce type de réforme a, d’abord, été mal accepté par les pros … (le 29-03-2025) |
"C’est un carnage que prépare le projet de holding de l’audiovisuel public, un projet quasiment dystopique" disent les syndicats à la veille de ces appels à la grève.
La réforme est plus complexe encore en France que partout où elle a déjà été mise en œuvre, comme par exemple au Canada, en Suisse, ou encore en Belgique. Les rapprochements des pros de la radio, de la télévision et du web pour constituer un global média s’y sont opérés au sein d’entreprises uniques.
Pour autant, tous les dirigeants admettent que l'évolution est toujours complexe à piloter et implique de longues et ardues négociations avec les partenaires sociaux, et des plans d'accompagnement et de formation de longue haleine ...
En France, il s’agit de réunir des équipes salariées par 2 entités indépendantes depuis 50 ans Radio France et France Télévisions, avec, donc, des grilles salariales, des contrats de travail des cultures d’entreprise et même des positionnements éditoriaux différents .
Une holding appelée "France Médias" doit voir le jour le1er janvier prochain pour chapeauter FTV, Radio France et l’INA. Ce sont surtout 2 expérimentations déjà engagées sur l’information continue avec franceinfo -radio et TV- et l’action régionale avec ICI -France bleu et France 3- qui sont concernées selon le document communiqué par le ministère aux députés avant l’examen du texte à l’assemblée les 10 et 11 avril prochains.
Selon les syndicats … "Les vrais attendus de ce projet ne sont pas le renforcement de l’audiovisuel public, comme a pu le claironner la ministre pour vendre sa salade, mais bien de faire des économies, dans des proportions bien plus massives que celles qu’on a connues jusqu’ici".
Il est question de mutualisation des fonctions supports (ressources humaines, fonctions administratives, financières, gestion immobilière) recentralisées au sein de la holding, ce qui permettrait de générer d’importants "gains d’efficience".
Le secteur privé avance, lui depuis des années, sur les co-diffusions et les mariages éditoriaux entre radios et télévisions. En matière d’info comme entre BFM et RMC, ou entre Europe1 et CNews par exemple. Ou également côté programmes, comme chez RMC avec ses chaînes sur la TNT ou au sein du groupe M6 avec la matinale de RTL 2 avec W9 ou Julien Courbet et son émission sur RTL et M6
Globalement, les organisations syndicales du service public rejettent l’idée pour diverses raisons : "Economies, dérégulation sociale, polyvalence, dégradation brutale des conditions de travail, fin de la pluralité éditoriale, tels sont les ingrédients du breuvage de Madame Dati, goûté par Delphine Ernotte, actuelle PDG de France Télévisions, qui rêve de ce fauteuil de supra-cheffe".
Cette création de holding souhaitée par le gouvernement, si elle est adoptée au parlement, devra en effet être au cœur des réflexions de l’ARCOM. L'organe régulateur "indépendant" doit désigner prochainement la reconduction de l’actuelle pédégère ou la nomination d’une autre personnalité à la Présidence de France Télévisions. Et les définitions de ce poste sont donc appelées à évoluer, pour le moins, si France Média est créée le 1 janvier 2026...
En attendant, Rachida Dati a confié début mars à Laurence Bloch, ex-directrice des antennes de Radio France, une "mission d’accompagnement". Nombre de ses anciens salariés, pourtant fiers du succès de France Inter qu'elle a piloté, ne seront plus ce lundi soir sur la même longueur d'onde. Ils doivent se réunir à l'invitation de la CGT pour une "soirée festive", à la Bourse du Travail à Paris
Thierry Mathieu e-crossmedia actualisé le 30 mars 2025. |
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Quand la forme se sert du fond ... "france.tv" pilote ce mercredi soir une émission inédite co-diffusée par France 2 et franceinfo: , relayée par 50 pays, avec en gest star Volodymyr Zelensky. (le 26-03-2025) |
Evènement dans l’évènement … Les téléspectateurs de "France 2" auront été surpris de voir leur chaîne basculer, après le 20 heures, sur la chaîne d’info continue du groupe FTV, "franceinfo:" Une première qui peut présager d’une nouvelle ère au sein du groupe de télévision publique pour légitimer et accorder enfin ses lettres de noblesses à ce canal dédié à l'info continue, toujours en difficulté en termes d’audience …
Dès 21 heures pile, l’émission est co-diffusée en France sur 3 canaux : "France 2", "franceinfo" et la plateforme "france.tv".
En haut à droite ce mercredi soir, pas de logo "France 2" avec le point rouge, ni celui de "franceinfo :" La marque affichée et exportée en direct dans 49 autres pays est "France.tv". Comme pour préfigurer la réforme annoncée hier par la Présidente de FTV : avec la nouvelle numérotation des chaînes dès le 6 juin, France 2, France 3 en dehors des programmes régionaux désormais estampillés "ICI", France 4 et France 5 ne seront plus identifiées en haut à droite par leur numéro, mais seront toutes labellisées "France.tv". La chaine d'info continue conservera elle sa marque "franceinfo:" mais en 16ème possition sur la TNT.
Ce mercredi soir, au-delà des journalistes français, anglais, allemand et ukrainien en plateau avec en fond la Tour Eiffel, d’autres pros de l’info interviennent comme depuis la Finlande. D’ailleurs en haut de l’écran en incrustation apparaît de temps à autre une marque jusqu’alors jamais affichée : "Eurovision News" !
Présidente de l’UER depuis le 1er janvier 2021, Delphine Ernotte Cunci qui dirige France Télévisions a été réélue le 1er janvier dernier pour un troisième mandat d’une durée de deux ans, Elle est aussi en passe sans doute de candidater pour un 3ème mandat également à la tête de FTV face à l’Arcom. En tous cas, comme elle le dit .... Sa reconduction à la présidence de l’UER, la plus grande association de médias publics au monde, intervient dans un contexte où l’audiovisuel public européen fait face à des défis sans précédents : la transformation radicale des usages et du secteur audiovisuel, les défis majeurs de la désinformation sur la qualité du débat public, jusqu’à la montée des populismes en Europe et des interférences politiques sur les médias publics.
Au terme de 48 minutes d'interview, les télévisions étrangères décrochent. Les téléspectateurs de "France 2" retrouvent en haut à droite leur logo mais l'émission de "débrief" est toujours réalisée depuis le plateau de "franceinfo :" jusqu'à 22 heures 27.
Ensuite, la 2 diffuse un documentaire sur Zelensky et "franceinfo:" continue son débrief ... Complémentarité !
Au-delà du fond, et des enjeux politiques et stratégiques, l’investissement de France Télévisions dans la forme sur cette interview du Président ukrainien diffusée partout en Europe et même au-delà est en soi un évènement. Quand la France, et ses dirigeant(e)s, entend démontrer son leadership aussi au plan médiatique …
Thierry Mathieu e-crossmedia le 26 mars 2025.
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