"Diversité des intervenants, des thématiques et des points de vue exprimés ... " L'Arcom renforce le contrôle du pluralisme à la radio et à la TV. Nouvel engagement publié ce jeudi par le gendarme de l'audiovisuel et du numérique. (le 19-07-2024) |
"La délibération du 17 juillet 2024 s’applique à tous les médias audiovisuels, publics comme privés, et vient compléter les dispositifs actuels, tels que ceux qui encadrent le pluralisme politique ou encore l’honnêteté et l’indépendance de l’information et le traitement des questions prêtant à controverse. Elle conduira l’Arcom à apprécier l’existence éventuelle d’un déséquilibre manifeste et durable dans l’expression des courants de pensée et d’opinion en s’appuyant sur un faisceau d’indices : la diversité des intervenants, des thématiques et des points de vue exprimés."
Ce communiqué de presse est publié au lendemain de la série d'auditions organisées par le régulateur pour autoriser des groupes de médias à diffuser sur la TNT. Plusieurs séances ont été marquées par des échanges plutôt tendus entre les conseillers et les équipes candidates, à propos de manquements aux règles sur le pluralisme, constatés ces dernières années. Singulièrement avec les équipes du groupe Canal + à propos des chaînes CNews et C8.
Parmi les programmes incriminés, "Touche Pas à Mon Poste" animé à la télévision par Cyril Hanoun, récemment encore lourdement condamné et à nouveau pointé du doigt par l'Arcom. Pendant 15 jours, il a animé sur Europe 1, la radio généraliste du groupe, une quotidienne dédiée à la campagne des législatives. Il en a d'ailleurs parlé lui même à l'antenne, avec sa consoeur Christine Kelly.
Au delà du ressenti de chacun à l'écoute des programmes de radio ou de télévision, le sujet du pluralisme est devenu le fonds de commerce d'un compte sur X, ex Twitter.
e-crossmedia avait donné la parole à son créateur, dès l'émergence du compte. C'était le 23 mars 2023 : https://www.e-crossmedia.com/interview/medias-citoyens-un-phenomene-sur-twitter-ou-comment-etre-a-l-affut-des-derives-des-journaux-radios-et-teles-173
L'internaute qui anime ce compte entendait alors préserver son anonymat. Ce qui ne l'a pas empêché en quelques mois de constituer une communauté assez importante : 45600 abonnés, très critiques à l'endroit des médias en général et de service public en particulier .
A tel point que la Présidente de Radio France avait choisi lors d'une intervention face à la commission des affaires culturelles de l'Assemblée Nationale le 11 octobre dernier de mettre les choses au point. Sybile Veil expliquait alors aux députés comment ses équipes entendaient respecter la diffusion de tous les courants de pensée.
Toujours est-il que le site Média Citoyens annonce dans ses publications saisir régulièrement l'Arcom à propos de "dérives" constatées sur bon nombre d'antennes souvent publiques, mais également privées.
Florilèges de réations en tous cas sur le web dès hier, sur les réseaux sociaux de l'Arcom après l'affirmation de la volonté de mieux contrôler l'ensemble des programmes ...
Ou ...
Et encore ...
Force est de constater que l'ambition du gendarme de l'audiovisuel et du numérique de jouer son rôle est perçue de manière diverse et variée ! Et que le contrôle s'avère difficle à mettre en oeuvre ... Sauf à ce que les patrons des médias qui pilotent les antennes s'appliquent à respecter le code de la route, et se conduisent de façon responsable... "L’Arcom entend rappeler la primauté de la liberté de communication, dont elle est la garante de par la loi. Il en résulte que les éditeurs sont seuls responsables du choix des thèmes abordés sur les antennes et des intervenants, dans le respect des dispositions législatives, réglementaires et conventionnelles applicables. "
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 19 juillet 2024.
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Crossmedia, Média Global … BFM TV planche à l’Arcom pour sa reconduction. Mais la plus grande nouveauté de la 1ère des chaînes d'info continue ne sera pas sur la TNT. (le 16-07-2024) |
C’est comme une cerise de couleur bleue sur le gâteau qui est proposé à l’instance de régulation ! La direction de la 1ère chaîne d’info continue de France en audience, diffusée depuis déjà 19 ans, et qui vient d'être rachetée par CGA CGM, vient présenter ce mardi ses projets pour 10 nouvelles années, si la reconduction lui est accordée. Mais la grande nouveauté présentée ne sera pas diffusée ... en Télévision Numérique Terrestre !
Cette innovation était prévue pour le mois de juin passé, mais le rachat du groupe a entrainé son retard à l’allumage. Ce sera donc le 25 septembre prochain que la nouvelle offre BFM 2 sera mise en ligne et sera disponible sur les supports numériques comme les téléviseurs ou les boitiers TV connectés, les smartphones ou encore les tablettes. "Ce sera un canal complémentaire à la chaîne TNT particulièrement utile en cas d’évènements spéciaux" précise Hervé Béroud, directeur général délégué. Le direct restera sur BFM TV en TNT, tandis que les informations continueront à être traitées par BFM2. En temps normal, cette chaîne digitale produite par une équipe dédiée traitera également l’information comme l’antenne prémium.
Pendant une heure et demi, face au collège de l’Arcom, l’équipe est menée par Nicolas de Tavernost. Il a quitté M6 pour rejoindre il y a 2 mois les troupes dirigées par Rodolphe Saadé, Le Directeur général de CGE-CGM, la "Compagnie maritime d'affrètement - Compagnie générale maritime" basée à Marseille. Il investit massivement, comme historiquement de nombreux capitaines d’industrie, dans les médias.
Nicolas de Tavernost précise que pour l’ensemble de ses offres, le groupe CMA Médias emploie quelques 900 cartes de presse, sans compter les intermittents : pour La Provence, Corse Matin, La Tribune et la Tribune Dimanche, avec en plus des parts dans l’offre digitale Brut et 10 pour cent du capital d’M6 ... Et donc dorénavant BFM - RMC.
Pour la chaîne prémium BFM TV sur le canal 15 de la TNT, Marc Olivier Fogiel, directeur général depuis 6 ans, souhaite continuer à honorer le pari "de la constance et de la continuité". "Notre charte déontologique sera actualisée, tous les 5 ans. Nous n’avons jamais reçu de mise en demeure à propos d’un manque de pluralisme. Sans parti pris et avec rigueur, nous décryptons, hiérarchisons et contextualisons l’actualité. Nous produisons tous nos formats en interne avec des experts mais aussi de talentueux jeunes journalistes."
"Souvenons-nous de notre confrère Frédéric Leclerc-Imhoff, décédé en reportage en Ukraine."
"Notre ADN est unique … Chez nous la star c’est l’info" ajoute Apolline de Malherbe, en charge de la matinale d'RMC en FM et sur l'une des 2 chaînes RMC sur la TNT, et de l’invité politique de 8 heures 30, co-diffusé par BFM.
La chaîne se veut à la pointe de la modernité, avec son nouveau studio qui va bientôt passer à la réalité augmentée...
"Nous allons ces prochaines années encore multiplier nos déclinaisons numériques sur le site de BFM et les réseaux sociaux, renforcer l’interactivité avec des QR Codes et des "live" sur les RS , et toujours plus lutter contre les fake news" affirme Hervé Béroud. "De nouveaux formats destinés aux jeunes seront développés sous forme de podcasts déclinés en vidéo, tout en continuant à adapter les offres sur la chaîne prémium pour être toujours plus en phase avec le public. Chaque jour, 12 millions de français nous regardent, et ça peut monter jusqu’à 20 millions en cas d’actualité exceptionnelle !"
"Il s’agit de préserver les acquis, de renforcer les équipes, d’investir dans les nouvelles technologies …" ajoute Nicolas de Tavernost en revenant pour finir sur un aspect qui peut pourtant sembler anodin : le numérotage des chaînes ! On sait que l’Arcom est sollicitée pour que les chaînes d’info soient logiquement regroupées. Aujourd’hui BFM TV et CNews occupent les 15ème et 16ème place sur la TNT, alors que LCI et franceinfo : sont reléguées aux 26ème et 27ème rangs, ce qui ne les favorise pas en termes d’exposition.
"Ne touchez pas à l’ordre des chaînes, cela ne ferait que désorienter les téléspectateurs !" implore Nicolas de Tavernos, comme pour souligner l’enjeu industriel avec lequel il ne faut pas plaisanter, il conclue : "BFM TV est rentable … Son chiffre d’affaire a triplé en 10 ans !".
Thierry Mathieu, e-crossmdia, le 16 juillet 2024.
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Crossmedia, média global ... Ouest France présente sa candidature ce mardi à l'Arcom pour une fréquence nationale de TNT gratuite. Proximité à la Une ! (le 15-07-2024) |
Ouest France est l’un des quelques nouveaux postulants pour bénéficier d’une fréquence nationale en TNT gratuite, alors que tous les groupes de médias qui en détienent aujourd'hui planchent à nouveau devant l'Arcom pour les conserver. L'organe régulateur de l’audiovisuel et du numérique procède depuis une semaine aux auditions et devra faire des choix, puisque le nombre de fréquences disponibles est limité. Autant dire que certaines offres actuelles devraient céder la place à de nouveaux acteurs !
Chacun aura pu observer par exemple que les séances consacrées aux dossiers de C8 mardi dernier ou CNews ce lundi ont été plus que tendues. Pour ces 2 chaines propriétés de Vincent Bolloré, les nombreux rappels à l’ordre pour des manquements en termes de pluralisme ou pour diffusion de publicités clandestines ont été au centre des auditions.
L'équipe de Maxime Saada, président du directoire de Canal +, a aussi du s'expliquer sur les heures d'antennes consacrées sur CNews au "commentaire", plutôt qu'à l'info au sens strict. Comme en témoigne cette séquence, les échanges ont parfois été très rudes ...
Coté Ouest France ... Fabrice Bazard, directeur général et François-Xavier Lefranc président du directoire l'affirment : le roi de la PQR et même de l'ensemble du "print" français entend proposer une nouvelle race de média en restant fidèle à son crédo : "De la commune au monde".
Le journal francophone le plus lu propose d’éditer une télévision non pas depuis Paris, mais depuis son siège historique, Rennes. "Nous sommes convaincus qu’il y a une attente des citoyens pour une télévision produite en région. C’est la garantie d’être proches d’eux, d’évoquer leurs préoccupations du quotidien et de les faire participer à la vie démocratique et citoyenne. OFTV, Ouest France TV, sera une télévision nationale généraliste qui rendra compte de la France, telle qu’on la vit".
L’ambition est donc de proposer un éditorial en phase avec l’époque, et réfléchi hors "intra périphérique parisien". Pour se donner les moyens d’être un meilleur reflet de l’actualité vécue en milieu rural et dans les villes moyennes dites de la "France Périphérique ". C’est le même chantier porté par l’action régionale de service public alors qu’il est semble-t-il toujours question, malgré les incertitudes politiques du moment, de la renforcer en accentuant les coopérations entre France Bleu et France 3, avec l’avènement de la marque ICI.
D'ailleurs les audiences au beau fixe des rdv régionaux de la 3 inspirent ce mardi Philippe Martinetti, Directeur délégué des antennes et des programmes en charge de l’offre régionale :
A l’instar de BFM TV, qui vient d’être rachetée par CGA CGM, déjà riche de quelques 10 télévisions locales, le contexte actuel semble inciter les divers acteurs du marché à investir dans la proximité.
Que les offres soient produites localement, ou donc s’agissant du dossier de Ouest France TV conçue pour une couverture nationale, la tendance localière semble avoir le vent en poupe.
Quant à l’indépendance éditoriale, puisque nombre de chaînes sont détenues par des capitaines d’industrie susceptibles d’influer sur le traitement de l’information. Ouest France sort sa carte qui apparaît "maîtresse", un atout unique dans le paysage :
L’offre de la TNT pourrait décidément évoluer ! Après Le Figaro qui détient une fréquence TNT déjà en Ile de France ...
Et si la proximité regagnait enfin ses lettres de noblesse, vu les engagements des différents acteurs du marché, déjà présents, ou futurs ?
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 15 juillet 2024.
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Europe 1 fêtera ses 70 ans l'an prochain... Mais quelle Europe 1 ? La généraliste pluraliste emblématique, ou la station devenue média d'opinion. Un communiqué de la station sème le trouble ce 14 juillet. (le 14-07-2024) |
"Le jour de gloire est arrivé" … C’est ce que semble clamer Europe 1 ce 14 juillet dans un communiqué publié au nom de l’ensemble des personnels ! "Nous nous réjouissons des très bons résultats et de fêter ensemble les 70 ans d’Europe 1 !"
La station célèbre son relatif succès d’audience sur l’année écoulée, alors qu’en réalité sa "remontada", comme en parlent ses fans, a été considérablement limitée ces 3 derniers mois. De quoi surprendre nombre d’observateurs ... La droitisation affirmée de la ligne éditoriale aurait pu laisser penser que la rédaction cherchait à épouser l’époque et surfait sur la forte poussée du Rassemblement National avec l'ambition de faire exploser ses compteurs. Logiquement, de nouveaux auditeurs auraient dû rejoindre cette offre. Au final cela n’a pas été massivement le cas.
La station a pourtant tout mis en œuvre pour cela en vue des législatives. Au delà des tranches info, l’émission de fin d’après midi portée d'ordinaire par Sophie Davant a été remplacée par une tribune politique animée par le trublion animateur de C8, la chaîne de TV sœur, Cyril Hanouna. Le manque de pluralisme de cette tranche de 2 heures a d’ailleurs motivé une nouvelle fois les foudres du gendarme de l’audiovisuel… Ce dont s’est plaint ouvertement à l’antenne le meneur de jeu !
Il est troublant de relever qu’Europe 1, dans le communiqué qui s’apparente à une lettre ouverte en ce jour de fête nationale, adopte un positionnement qui confine à une forme de déni, pour ne pas dire une provocation, à l’endroit de l’instance de régulation de l’audiovisuel et du numérique : "Cette réussite … est le fruit d’une ligne éditoriale ouverte. Les temps de parole politique, comme l’ensemble de nos obligations sont scrupuleusement respectés conformément à la loi et aux recommandations de l’Arcom".
Ce que ne dit pas ce communiqué, c’est que plusieurs salariés d'Europe 1, tout de même, dénoncent l’influence de plus en plus grande de la vision du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, propriétaire de la station, sur le traitement de l’info.
Thibaut Bruttin, le nouveau Directeur Général de Reporters Sans Frontières suite au décès de Christophe Deloire, demande d’ailleurs à l’Arcom d’agir : "Avec 60 anciens et actuels journalistes d’Europe 1, RSF appelle l’Arcom et les autorités publiques à agir avec fermeté dans le contrôle de l’honnêteté, du pluralisme et de l’indépendance de l’information, conditions d’un débat public sain. La décision du Conseil d’État du 13 février 2024, qui enjoint au régulateur de réviser son analyse de la mise en œuvre des principes de pluralisme et d’indépendance de l’information, doit être appliquée dans les plus brefs délais. La période extraordinairement complexe qui s’ouvre exige que l’information soit traitée avec nuance".
Toujours-est il que la station annonce donc sa fierté de célébrer l’an prochain la création de la station en 55. C’est sans doute un peu vite réécrire l'histoire, et faire l'impasse sur la révolution intervenue à la station depuis juillet 2020, quand le groupe Vivendi, détenu par Vincent Bolloré, est devenu le premier actionnaire du groupe Lagardère, propriétaire jusqu’alors d’Europe 1.
En avril 2021, Europe 1 ouvre une "rupture conventionnelle collective" et l’essentiel des signature historiques décident de partir, comme ... Julie la voix emblématique de la station, Patrick Cohen, Laurent Cabrol, Nicolas Canteloup, Bertrand Chameroy, Wendy Bouchard, Julian Bugier qui hérite du 13 heures de France2, ou encore Matthieu Belliard, Anne Roumanoff, Pascale Clark, Sophie Larmoyer… mais aussi nombre de reporters !
C’est alors que le virage à droite s’affirme, et que de nouvelles voix débarquent, la plupart venant de groupe Canal +. Dimitri Pavlenko, Laurence Ferrari, Sonia Mabrouk, Romain Desarbres … Cette grille 2021-2022 en rupture sur le plan éditorial avec ce qu’avait toujours été Europe 1 plonge encore plus l’audience dans les abysses. Elle commence donc, mais encore assez modestement, à se relever.
Quand la station voit le jour en 55, ce sont déjà des capitaines d’industrie qui en sont les investisseurs.
Charles Michelson et Louis Merlin ont pour ambition de détrôner la populaire Radio Luxembourg (devenue RTL) et la docile Radiodiffusion-télévision française. Ils inventent notamment des émissions pour les jeunes comme "Salut les copains", utilisent les premiers magnétophones portables "Nagra" pour raconter l’actualité sur le terrain ou en donnant la parole à l’auditeur. … Mais la station démontre dès l'origine son ambition d’être pluraliste !
Pépite d'archives, grâce au site "mieuhen", sur YouTube:
Même si, quand elle devient durant des années propriété de l’état via la Sofirad avant de redevenir privée, les changements de direction sont souvent en phase avec les alternances politiques.
Le journaliste Olivier Samain, qui est délégué SNJ quand il quitte la station confie au journal La Croix ... "Avant Europe 1, les journalistes ne parlaient pas, leurs articles étaient lus par des speakers. Cette radio a inventé la spontanéité, la réactivité. Elle a parlé comme aucune autre de la guerre en Algérie et de Mai 68. J’ai moi-même intégré la station en 82, alors qu'elle était en tête des audiences avec RTL."
"Mais depuis le rachat, j’ai vécu la dégringolade ! "
Quitter une station du fait d'un changement de ligne éditoriale, même si ce n'est pas pour des raisons politiques, ce n'est pas nouveau ! Comme en témoigne Stéphane Paoli qui décide de tourner sa page de 20 ans rue François1 er, en 1994. A 3 minutes de cette vidéo ...
Comment alors, se demandent nombre d’observateurs, imaginer que l’actuelle équipe puisse se revendiquer de l’histoire de la station, et entende fêter une marque qui affiche aujourd’hui à l’antenne une telle évolution de son ADN ?
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 14 juillet 2024.
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LCI , LA chaîne info … Seule, avec France 24, en direct après l’attentat contre Trump... BFM TV ne rouvre son antenne qu'avec 2 h de retard, CNews ignore cette actu ! (le 14-07-2024) |
En fin de soirée ce 13 juillet 2024, à l'heure où s'éteignent les feux d'artifice, les chaînes de télé tirent le rideau à minuit.
Comme chaque jour, la plupart des chaînes passe aux rediffs. Sur BFM TV, un député LFI spécule sur le devenir d’Huguette Bello, sur CNews, Nième passage du sujet sur le meurtre de la petite Ceylia en Seine Maritime, franceinfo : sur le canal 27 bénéficie du raccrochage comme chaque nuit sur France 24. La chaîne publique de France Média Monde dédiée "H 24" à l’international relate l'attentat mais brièvement. De demi heure en demi heure, le sujet à l'onde de choc planétaire fait la Une, mais ce n’est pas une édition spéciale.
Mention spéciale donc à LCI qui est de très loin la première à se montrer réactive et qui rouvre son antenne. Dès que l'attentat se produit à minuit et quart heure française, la chaîne du groupe TF1 choisit de mobiliser consultants et correspondants aux Etats Unis.
Darius Rochebin et Gallagher Fenwick mettent en perspective le très grave évènement qui vient de se produire durant le meeting en Pennsylvanie.
Il est presque 2 heures du matin, LCI reste seule à honorer sa promesse d'info continue, ses concurrentes sont toujours hors-jeu. Les témoignages se succèdent pour tenter d’analyser cet épisode qui pèsera lourd, pour la campagne présidentielle aux Etats Unis. Ambassadeurs, spécialiste de la sécutité des personnalités, envoyés spéciaux défilent à l'antenne. A la seconde même de la publication sur X, la réaction de Barack et Michèle Obama est livrée en direct.
L’onde de choc, mondiale, est palpable. Les infos, aussi précisément que possible, sont données. Le tireur, un snipper, qui aurait été abattu, se tenait vraisemblablement sur le toit d’un immeuble à quelques encablures du podium où s’exprimait l’ancien président-candidat. Un spectateur aurait été tué.
Quid de Joe Biden qui était à la messe chez lui dans le Delaware pendant les faits ? Chacun attend sa réaction … Enfin tombe un communiqué de la maison blanche : "Je suis heureux que Donald Trump aille bien… Il ne doit pas y avoir de place pour la violence. Nous devons rester unis ! ".
Cette page d’histoire est racontée simplement, professionnellement, sans passion, ni fioriture à l’antenne. "Nous nous souviendrons longtemps de cette nuit du 14 juillet 2024" "Ce sera somme l'attentat manqué contre de Gaulle au Petit Clamart, ou bien sur l'assassinat du Président Kennedy" disent les journalistes en plateau.
2 heures 14 : Joe Biden s'exprime en direct : "Je vais essayer de parler à Donald très vite , je crois qu'il va bien. Je reviens vers vous dès que possible dès que j'aurai plus d'informations".
BFM TV vient seulement de rouvrir son antenne, juste à temps pour retransmettre l'intervention de Joe Biden.
CNews ignore toujours l'évènement et poursuit ses rediffs des programmes d'hier samedi. France 24 relayée par franceinfo : ne prend pas la mesure de cette actualité hors norme. Elle ne bouleverse pas sa grille habituelle et enfile les uns après les autres les sujets divers et variés ... C'est bien sur LCI que l'actu explose.
Même une nuit de 14 juillet, l'actu ne s'arrête jamais, et en ces temps de perte d'influence des médias traditionnels les télespectateurs désormais internautes ont sans doute su dégainer leur arme pour s'informer : le web et singulièrement les réseaux sociaux. La nature a horreur du vide !
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 14 juillet 2024.
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Réunion de la politique et des médias ... Par alliance, la réunionnaise Huguette Bello dont le nom pourrait être proposé pour Matignon, est une communicante qualifiée ! (le 13-07-2024) |
Figure incontournable du paysage politique réunionnais mais assez méconnue dans l'hexagone, Huguette Bello est en réelle proximité avec le monde de l’audiovisuel de part son mari, une figure du paysage médiatique local. Comme le montre cette vidéo réalisée il y a 3 ans par le site "Ki-fo" au moment où elle conquiert la Présidence de la Région, elle maîtrise la communication et le "Face Caméra" ! Elle y parle de la Nouvelle Route du Littoral, 12, 5 kms au dessus de l'océan, parmi les plus chères du monde, alors à finaliser.
Elle évoque aussi les dirigeants politiques locaux, et surtout sa personnalité.
Née au sud de l’île à la Ravine des cabris, Huguette Bélot est la fille d’un modeste planteur de canne. Elle aurait souhaité être avocate, mais, contrainte d’abandonner ses études, elle est d’abord enseignante avant de s’imposer en politique en se consacrant au droit des femmes.
Son mari, Rolland Malet, est l’un des professionnels de l’audiovisuel public les plus reconnus sur l’ile intense.
Réunionnais, il est étudiant au début des années 60 à Toulouse puis au CFJ. Il passe par l’Est Républicain à Longwy, puis à l’AFP. Il écrit dans le journal La Vie Ouvrière de la CGT, au quotidien Les Echos puis revient sur son ile en intégrant RFO. Journaliste aux studios du Barachois à Saint Denis, il dirige ensuite le "bureau artistique", responsable des programmes de la production d’RFO Réunion, devenue Réunion La 1ère, jusqu’en février 2000.
Ici, son reportage lors de la venue du Pape à la Réunion.
Jamais, dit-on ce samedi matin à La Réunion, il n’a été soupçonné de porter à l'antenne les idées de son épouse, bien qu’il ait été sa "plume" dans le privé...
Tout d’abord membre du PC réunionnais et fondatrice de la formation politique locale de gauche "Pour la Réunion", Huguette Bello est députée de 97 à 2002, puis maire de Saint Paul, et préside le conseil régional depuis 3 ans. Il y a 10 mois, elle accueillait Gabriel Attal, alors encore ministre de l’Éducation nationale.
Pour la dernière élection européenne, elle était candidate non éligible en dernière position de la liste de LFI, menée par Manon Aubry.
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Parmi manqué : c’est à la Réunion que vient d’être élu le seul député RN à représenter un territoire ultramarin.
"Attaquer Huguette Bello sur les questions LGBTQIA+ est une polémique inutile ! " note ce samedi un internaute, membre du NFP. Elle n'a pas voté la loi dite du "Mariage pour tous" le 17 mai 2013 , parce qu'elle était absente de l'hémicycle. Mais elle a marié à peine un mois plus tard un couple homosexuel à sa mairie de Saint Paul, une première alors d'ailleurs pour les territoires ultramarins, et signé une tribune contre l’homophobie.
Si le nom d’Huguette Bello est proposé par le NFP, bien que le Président ait annoncé qu’il ne retiendrait pas pour Matignon de personnalité issue de La France Insoumise, elle serait la 3ème personnalité politique en lien avec La Réunion à pouvoir accéder à Matignon.
Le premier a été Michel Debré avec Charles de Gaulle originaire de métropole, mais qui a terminé sa carrière sur l’ile en tant que député, puis Raymond Barre né, lui, à Saint Denis.
Huguette Bello se voit plongée dans le lagon souvent vaseux de la politique héxagonale, bien moins limpide que les eaux de son cher Océan Indien, pourtant peuplées de requins. Elle sait pour autant que les différents courants d'eau troubles peuvent conduire à des drames, et que les prédateurs aiment y naviguer.
Elue de Saint Paul et donc de la station balnéaire de Boucan Canot, elle sait ce dont les sharks sans pitié pour imposer leur loi dans leur territoire, sont capables ... Saurait-elle, comme elle l'a fait sur sa plage, protéger la République en y installant de salutaires filets de sécurité ?
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 13 juillet 2024.
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Fatigue informationnelle, musique qui adoucit les mœurs, programmes toujours plus écoutés en décalé ... Dernière vague de sondage Médiamétrie de la saison pour la radio. (le 10-07-2024) |
Si pour certaines disciplines l’art du sondage montre que ce n’est définitivement toujours pas une science exacte et qu’il ne fait pas la pluie et le beau temps … Pour chiffrer le nombre d’auditeurs et donc présider à la valeur d’un média, en termes de notoriété mais surtout d’économie pour déterminer le prix de la pub, Médiamétrie fait toujours foi !
Il y a 2 ans lors de la campagne présidentielle, la généraliste Europe 1, aux mains du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, avait déjà fortement droitisé sa ligne éditoriale. Nombre de stratèges avaient considéré que la poussée du Rassemblement National dans les urnes aurait dû lui profiter. Mais en fait, les citoyens partisans de cette formation politique ne s’étaient pas rué en masse vers ses programmes.
Pour cette dernière vague de la saison 2024, rebelotte avec l’élection européenne et les législatives anticipées. La station a fait grand bruit entre les 2 tours en reformatant ses fins d'après midi avec le tonitruant Cyril Hanouna, quitte à s'attirer une nouvelle fois les foudres de l'ARCOM, pour manque de pluralisme .
Si la station semble conserver sa tendance à la hausse après une sombre période dans les abysses en termes d’audience, elle n’augmente pas durant ces derniers mois, beaucoup consacrés à la politique, son volume en audience cumulée. Mais elle passe donc en un an tout de même de 3,5 à 4,2%. D'aucuns diront que la dernière période chaude ces dernières semaines avec l'animateur de "Touche Pas à Mon Poste" sur la chaîne soeur sur la TNT, "C8" n'a pas réellement pesé dans le score. Peut-être était-ce trop tardif pour influer sur le chiffre ?
Globalement, les chiffres publiés ce mercredi 10 juillet par Médiamétrie attestent d’un phénomène qui touche l’ensemble des généralistes : la fatigue informationnelle.
France Inter demeure de très loin leader du marché mais laisse de côté 100 000 auditeurs depuis juin dernier en passant de 12,5 en audience cumulée à 12,2.
RTL reste 2ème mais poursuit elle aussi son affaiblissement, pour ne pas dire sa descente aux enfers : ce sont presque 2 points perdus en un an. Elle ne totalise plus maintenant que 9% d'audience cumulée ! La station tente d'afficher une forme d'optimisme ce mercredi matin en communiquant sur le fait qu'elle est 1ère radio privée, et sur l'audience des émisisons une par une, comme la matinale menée par le duo Bégot-Calvi .
France Info, à 8,2 % malgré l’actualité, n’explose pas pour autant ses compteurs, et enregistre même une baisse continue depuis juin 2023.
Le directeur de la station Jean-Philippe Baille a déjà annoncé conduire une évolution du format, pour tenter de contrer la "fatigue informationnelle ambiante".
RMC quant à elle, pourtant en synergie avec ses 2 chaînes TNT et la puissante BFMTV, enregistre aussi une baisse, mais dans une moindre mesure, avec un demi point perdu en un an.
Le réseau France Bleu, lui, se montre stable à 4,5%, comme en juin 2023 … Sans pour autant renouer avec son succès historique qui l'avait positionné à 8%.
Le réseau des radios locales de Radio France se voit tout de même décerner depuis hier par Télérama, qui semble "découvrir" le travail des 44 stations à l'occasion de la campagne des législatives, la médaille d’or des médias français, tout comme, ou plutôt avec, France 3.
L’incertitude politique qui perdure, 3 jours après la sortie des urnes du nouvel hémicycle du Palais Bourbon, ne permet pas d’affirmer que le rapprochement de ces médias de service publics en région, boosté depuis l’arrivée de Rachida Dati au ministère de la culture en février, conservera le même élan.
France Télévisions en charge de l'action régionale , comme Radio France pour renforcer les liens entre France Info radio et TV, semble pourtant toujours engagée en faveur de cette évolution. Quelques jours avant le 2ème tour de la législative, la pédégère de FTV l’a réaffirmé à ses cadres lors d’une réunion des tops managers dite "des 200".
A noter aussi à propos des médias de proximité, le groupement des 130 radios privées des "Indés Radios" qui réalise une belle progression : ee 12,8 à 13,4% en un an.
Globalement ... L’époque profite plutôt aux musicales, comme pour valider l’adage : "La musique adoucit les mœurs" !
Le groupe NRJ affiche de séduisants "summer body ": ses 4 offres progressent ! NRJ, la prémium reste stable à 7,7 % et demeure 4ème radio de France. Mais surtout, sa soeur Nostalgie s'avère toujours plus en conquête, avec désormais 6,4 en AC !
Chérie FM progresse elle aussi, comme d'ailleurs Rire et chansons.
Seule la nouvelle Europe 2 ne voit décidément pas la vie en rose et enregistre l’un de ses scores les plus bas : changement de direction et de positionnement stratégique, avec une programmation musicale désormais moins branchée mais qui se veut plus populaire. Changement de matinalier ...
Changement aussi d’identité visuelle depuis hier, à la veille de la publication du sondage, comme pour afficher, vu le piètre résultat, une volonté de renaissance …
Les internautes auditeurs n’ont pas manqué de railler l’abandon de la couleur rouge du chiffre 2 sur le logo : "Laissez le rose à FIP et à Radio France" !
Fip justement se montre toujours ultra performante avec son format unique dans le paysage, malgré son réseau modeste de 10 émetteurs, mais avec sa forte audience en streaming, et l'attractivité de ses web radios thématiques.
Autre offre unique ... France Culture signe un score historique : un demi point gagné en un an. La chaîne pèse désormais 3,5 % d'audience en AC !
France Musique elle aussi signe sa meilleure saison.
A 1,9 %, elle devance désormais sa rivale privée Radio Classique à 1,6.
L’une des leçons de cette vague réside sans doute aussi dans un constat : les stations à fort contenu éditorial continuent à perdre du terrain en FM. L’écoute du média "radio" se décale toujours plus vers l’écoute "en décalé" via les podcasts. Le flux n’est décidément plus tendance. D'ailleurs, de vague de sondage, en vague de sondage, le volume global d’auditeurs continue à diminuer 2,5 points perdus en un an ...
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 10 juillet 2024.
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C8 : leader en audience sur la TNT conservera t elle son autorisation d’émettre ? L’audition de ses dirigeants à l’ARCOM ce mardi matin a été un chemin de croix ! (le 09-07-2024) |
L'Arcom débute une série d'auditions auprès des 24 candidats aux 15 fréquences de TNT nationales remises en jeu. Au lendemain des élections législatives, l'Arcom promet de prendre ses décisions en toute indépendance.
Après l'équipe de Gulli hier lundi, c’était le staff de C8 qui devait plancher pendant une heure et demie ce matin face aux conseillers du "gendarme de l’audiovisuel et du numérique" et présenter son projet pour les années à venir, autant dire prendre de bonnes résolutions.
Pour nombre d’observateurs, cette chaîne comme sa sœur CNews, propriété du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, y déversent un discours de haine, et des lignes éditoriales ultra partisanes. Ce qui leur a valu de très nombreuses condamnations : Sur les 8 dernieres années, 7 millions 610 001 euros de sanctions …
Question de l’Arcom dans la voix du conseiller Benoit Loutrel : pourquoi cela changerait-il à l’avenir ? Et réponse de Maxime Saada, nommé directeur général adjoint du Groupe Canal+, dont fait partie C8.
L’équipe de C8 s’engage dorénavant à diffuser l’émission de Cyril Hanouna en différé et non plus en direct ... Pour que les cadres puissent la visionner avant son passage à l’antenne et pouvoir couper les passages litigieux, "éviter tout débordement" et ainsi potentiellement "faire disparaître une séquence".
Comme le note un observateur à propos de Cyril Hanouna ... "Voilà un animateur qui a craché sur le time-delay de sa rivale "Quotidien" sur TMC pendant des années. À la rentrée, il devra s’y plier, avec un différé entre l’enregistrement et la diffusion de 30 à 45 mn !"
Le directeur général explique la procédure que ses équipes viennent de tester sur l’émission de Cyril Hanouna, quelques jours seulement avant cette audition à l’enjeu pourtant colossal pour son entreprise.
Franck Appietto, le directeur de la chaîne surenchérit en défendant Cyril Hanouna et en saluant son professionnalisme, ce qui ne convainc visiblement pas le Président de l’ARCOM, Rock-Olivier Maistre !
Sans que cela figure dans son dossier déposé à l’ARCOM le directoire de C8 s’engage donc oralement face au collège des conseillers à contrôler plus efficacement la maîtrise de son antenne.
Au-delà de cette chaîne, 5 autres offres du groupe Canal +sont concernées par le renouvellement de leurs fréquences TNT : C8, CNews, CStar, Canal + Cinéma, Canal + Sport et Planète +.
Tous les groupes de médias qui détiennent jusqu'alors des fréquences pour leurs chaînes demandent leur renouvellement. Parmi les nouveaux candidats ... CMI France, entreprise du Tchèque Daniel Kretinsky , créancier de Libération, le journal l’Express, la web tv de gauche "Le Média" ou encore le quotidien Ouest-France.
Les autorisations des chaînes C8, W9, TMC, TFX, NRJ12, LCI et Paris Première se terminent le 28 février 2025, celle de Canal+ le 5 juin 2025 et celles des chaînes BFM TV, CNEWS, CSTAR, Gulli, Canal+ Sport, Canal+ Cinéma, Planète+, le 31août 2025.
Quant à Cyril Hanouna ... Il avait annoncé à l'antenne que si la gauche l'emportait aux législatives, il quitterait la France ...
Mais il a rétropédalé, dès dimanche soir, sur ses réseaux sociaux !
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 9 juillet 2024.
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Clarification ? Et maintenant, quid pour l’audiovisuel … Et singulièrement l'action régionale vu la carte à l'issue des législatives qui met en exergue la France dite "périphérique " ! (le 08-07-2024) |
Ca bloque, avec les 3 blocs ? Tout en se posant, tous, la même question les radios ce lundi matin se placent sur la même longueur d’onde que leurs auditeurs … Editorialement, la très droitière Europe 1 place le désarroi des électeurs du Rassemblement National à la Une, quand France Inter qui se veut elle pluraliste accueille un ponte du RN à 7 heures 45 en mode "grand perdant" . Si les lecteurs que nous sommes adhèrent depuis toujours à l’idée qu’un titre Print ou sa déclinaison web ait un positionnement politique, les auditeurs ou téléspectateurs n’ont pas le même logiciel : une radio ou une Tv se doit d’être plutôt neutre dans ses choix et ses traitements de l’info.
Une exception revendiquée, ou plutôt 2, voire 3 dans le paysage : CNews, Europe1 et le JDD . Ces médias du groupe Bolloré ont visiblement le vent en poupe, comme semblait l’avoir le Rassemblement National. Depuis le début de juin, CNews reste en tête des parts d'audience, à 3,6 %, suivie par BFM-TV, à 3,5 %. Avec LCI et Franceinfo, les chaînes en continu bénéficient d'un fort intérêt face à l'incertitude entourant l'actualité politique française.
Côté radio, cette dynamique se vérifiera-t-elle pour Europe 1 qui a débuté depuis 2 vagues d’audience successives une tendance au redressement ? Réponse dans 3 jours avec la publication Médiamétrie des chiffres de la fin de cette saison radiophonique.
Après la "peur" de la création de la holding voulue par Emmanuel Macron, la crainte de voir l’arrivée de Jordan Bardella à Matignon était synonyme pour nombre de professionnels de privatisation de l’audiovisuel public, sauf Arte, les chaînes d’info continue, celles dédiées à l’international et les 2 réseaux de proximité. Qu’en sera-t-il désormais ? Pour le Nouveau Front Populaire arrivé en tête de cette législative anticipée, les candidats ont dit souhaiter un audiovisuel plus indépendant La coalition des gauches prend le contrepied de ses adversaires en promettant d'assurer “la pérennité” de l'audiovisuel public, notamment grâce à l'instauration "d'un financement durable, socialement juste et garantissant son indépendance".
Quid des projets dynamisés à marche forcée depuis l’arrivée en février de la ministre de la Culture Rachida Dati ? Le projet de loi de rassemblement des entreprises publiques subira sans doute un classement vertical, mais les 2 procédures de rapprochement concernant France Info – radio et TV – et de France Bleu et France 3 qui ne nécessitent pas au fond forcément de grande restructuration seront-ils toujours d’actualité ?
Concernant l’action régionale … Une grande réunion interne des dirigeants de France Télévisions, il y a quelques jours, dite "des 200" semble avoir donné le "la" pour que les équipes des radios et télévisions publiques en région continuent leur montée en puissance pour mettre leurs antennes au diapason.
La Présidente Delphine Ernotte Cunci a réaffirmé à cette occasion à ses troupes sa volonté de voir se poursuivre le chantier. En sera-t-il de même du côté de Radio France pour les équipes des 44 stations France Bleu, puisqu’un couple ne se conçoit qu’à 2 !
Force est de constater en tous cas, compte tenu du résultat des élections, que l’attente de médias dédiés à la vie des régions n’a sans doute jamais été plus prégnante !
Comme l’écrit « Le Point » ce matin : "La fracture électorale de notre pays est d'abord une fracture culturelle et sociale. Lors de ce second tour des législatives, c'est la France macronienne – elle existe encore – et la France de gauche, soit deux France des métropoles, qui se sont unies contre le Rassemblement national. À la lecture des résultats, il n'y a plus aucun doute possible sur l'étendue du séparatisme socioculturel qui touche notre pays. La géographie antagonique française n'oppose plus les régions catholiques aux régions déchristianisées, comme ce fut longtemps le cas, mais les grandes villes aux campagnes et aux zones périurbaines."
"Il y a 15 ans, Chirstophe Guilly et Jérôme Fourquet en ont analysé les premières tendances. Dans son dernier livre, "Faites mieux !" Jean-Luc Mélenchon théorise cette nouvelle configuration géographique. « L'être humain de ce temps est l'“Homo urbanus”, postule-t-il. Ce monde urbain fait surgir un acteur social et politique et des formes d'action nouvelles : le peuple et ses révolutions citoyennes. » Pour le leader des Insoumis, le seul terrain des transformations politiques, sociales et écologiques est la ville. Quel mépris pour les agriculteurs, parmi tant d'autres ! Il faut lire, sous sa plume, un éloge des métropoles gentrifiées (habitat privé) et des périphéries aux populations immigrées (habitat social).
Au-delà du résultat national ce dimanche soir, chacun a pu attendre le résultat de sa circonscription grâce aux mobilisations des équipes de service public en région.
France 3 et France Bleu ont assumé leur mission de service public, même si le rapprochement des 2 réseaux n’a pas donné lieu à des antennes véritablement communes.
Et maintenant … Si l’essentiel des syndicats de France Télévisions et Radio France ont appelé durant la campagne à voter pour le Nouveau Front Populaire, l’intérêt pour les auditeurs-téléspectateurs-internautes de voir progresser en région la force de frappe de leurs offres sera-t-il toujours d’actualité ? Bien plus qu’une injonction politique, c’est le volontarisme des professionnels concernés et des directions de leurs entreprises qui est invoqué, au service du public !
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 8 juillet 2024.
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Projet de privatisation de FTV et RF : "Une marge de manœuvre budgétaire de 3 milliards d’euros" dit le RN. Mais … Comment, et à quel prix ? (le 06-07-2024) |
"Nous craignions déjà la fusion, mais s’ils souhaitent privatiser, cela prend une autre ampleur”. Voilà le cri du cœur de Pierre Mouchel, secrétaire général CNRT CGT chez France Télévisions !
mais priver la nation d’un outil pluraliste n’aurait aucun sens”, insiste Renaud Dalmar, délégué syndical CFDT de Radio France.
Comme le souligne Médiapart, la privatisation annoncée par le Rassemblement National, s’il accédait au pouvoir, serait une course d’obstacles vertigineuse. "Priver la France de la majorité des chaînes de télévision et des radios financées par l’État (le RN a indiqué vouloir conserver France 24, RFI et les réseaux locaux de France 3 et de France Bleu), qui occupent une place centrale dans le paysage audiovisuel, serait une première en Europe – et un risque majeur pour le pluralisme et la démocratie de notre pays. Et cela ne pourrait pas se faire en un claquement de doigts."
Dès le lendemain de l’annonce de la dissolution en tous cas, l’un des piliers du RN Sébastien Chenu réaffirme pourtant sur BFM et RMC l’intention de son parti, s’il devait accéder au pouvoir...
Dès le 11 juin, compte tenu du résultat du Rassemblement National, la bourse montre que le marché s’inquiète. Les groupes audiovisuels privés TF1 et M6 souffrent. La Une abandonne 6,3% en début d'après-midi et M6 recule de 2,8%.
Comme l’explique un analyste à BFM Business … "Une telle privatisation, sur le papier, obligerait à remplacer des fonds publics par des fonds privés et donc financer le fonctionnement des médias publics par des recettes publicitaires. "Cela ne me semble pas très réaliste, car le budget de France Télévision se situe autour de 2,6 milliards d'euros alors que le marché de la publicité TV en France dans son ensemble est évalué à 3 milliards d'euros. Si ce projet était mené à bien, il serait naturellement très négatif pour les acteurs privés. Le marché français ne serait pas capable d’absorber une telle hausse de la concurrence. Toutefois, il nous semble très difficile à entreprendre et la situation du marché pourrait rendre impossible une telle privatisation totale !"
Selon le groupe financier Oddo BHF, leader européen du courtage. "In fine, la demande pourrait ainsi s'avérer faible au point de décourager une privatisation totale. D’autres options seraient possibles telles qu'une privatisation limitée à France 2 ou France 5 ou encore un statu quo mais accompagné d'une restructuration importante pour France Télévisions et Radio France. "En première approche, un mix de ces deux scénarios nous semble la perspective la plus crédible en cas de victoire du RN".
Selon Pierre Esplugas, professeur de droit public à l'Université de Toulouse-Capitole, interrogé par le site "Ecran Total". “La loi de 1986 dispose expressément que le service public de la radio et télévision public est bien un service public. Même si ça n'était pas le cas, nous pouvons penser que les cahiers des charges de ces sociétés ont des obligations de diffuser des programmes variés et sans rapport avec l'audience et le coût. France Télévisions, Radio France ont bien des responsabilités d'une société de service public.”
Selon cet expert, ces deux sociétés tombent sous le coup de l'alinéa 9 du Préambule de la Constitution de 1946 et ne pourraient pas être privatisées ! A moins que le législateur ôte au préalable la qualité de service public "national" à ces deux sociétés. "Ce qui s'était passé pour la privatisation de France Télécom et de GDF par exemple”. En revanche, une privatisation des branches régionales de France 3 et des antennes de France Bleu pourraient être plus facilement envisagées si le législateur, dans une pré-réforme, scinde Radio France et France Télévisions en plusieurs sociétés."
Malgré les difficultés annoncées, l’idée de privatiser le service public de l’audiovisuel reste bien, en tous cas, dans les intentions du Rassemblement National, comme Marine Le Pen elle-même le redit, ce mardi matin 2 juillet, au micro de la matinale de France Inter. "Nous pensons que, dans une grande démocratie, l'État ne peut pas avoir la mainmise sur une partie des médias" :
L’historien des médias Alexis Lévrier estime que si le RN venait à s’emparer du pouvoir, le parti procéderait plutôt à une purge au sein de l’audiovisuel plutôt qu’à une privatisation totale. "À mon avis, cette menace de privatisation est un instrument de guerre psychologique. Peut-être que le parti privatisera quelques médias publics, mais je crois que le RN veut plutôt faire table rase et inciter des journalistes à se taire."
Et les financiers d’Oddo BHF de conclure, provisoirement … "Ce projet est relativement peu clair pour le moment, et une victoire du RN est loin d'être garantie".
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 6 juillet 2024.
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