"Il faut admettre que CNews est un média d'opinion. Qu'ils assument d'être une chaîne d'extrême droite !". La pédégère de France Télévisions défend ses rédactions et dénonce la guerre lancée par les médias Bolloré. (le 18-09-2025) |
L’objectivité... Voilà ce qui est réclamé, dit-on, en matière d’info. C’est en réalité une utopie puisque tout à chacun est riche, ou pas, de ses convictions, de sa culture, de son propre vécu, et selon son propre contexte…
A l’époque de l’Intelligence Artificielle qui envahit notre quotidien, il est heureux que chacun d’entre nous ne soit pas un robot, sans âme…
C’est valable aussi pour les pros de l’info puisqu’ils sont des humains, si tant est que leurs options soient clairement affichées ! Qu’ils exercent dans le secteur privé, ou dans le service public : un journaliste, comme leurs dirigeants, se doivent de respecter la déontologie.
C’est toute la problématique de la différence entre un journaliste au sens large duquel chacun attend le récit d’éléments factuels, et un éditorialiste dont la spécialisation est d’afficher un point de vue. Chacun dans nos chanceuses démocraties, est riche d’avoir le libre choix d’un média ou d’un autre, pour se documenter.
Les dirigeantes de l’audiovisuel public dénoncent l’ancrage politique des médias détenus par Vincent Bolloré qui n'est pas clairement assumé, et encore moins revendiqué sur ses antennes. La Présidente de France Télévisions a jeté son pavé dans la mare : "Il faut admettre que CNews est un média d'opinion. Qu'ils assument d'être une chaîne d'extrême droite !"
Depuis ce qu'il est convenu d'appeler l’affaire "Legrand-Cohen" sortie par un média d’extrême droite, les esprits s’échauffent de part et d’autre.
Entendues à la demande de l’Arcom, les responsables des chaînes de service public dénoncent un tollé contre leurs antennes, accusées d’être positionnées à gauche. De l’autre côté de l’échiquier médiatique, les passions aussi se déchainent. En premier lieu sur CNews.
Des éditorialistes ayant travaillé tant pour le privé que pour le public se positionnent également, comme sur RMC.
L'hisoire retiendra que ce 18 septembre ce ne sont pas des reporters de CNews qui ont été molestés mais un JRI, à Lyon, de FTV :
En toile de fond, se discute l’avenir d’un service public de l’audiovisuel alors que les contraintes budgétaires impactent tous les secteurs. Dans leur prise de parole, les dirigeantes de Radio France et de France Télévisions plaident aussi la pérennité des budgets alloués à leurs entreprises. Alors que, sur CNews justement, le Rassemblement National propose à nouveau la privatisation …
"Dans les sociétés capitalistes avancées au sein desquelles le niveau d’affrontement social bien qu’élevé n’ouvre pas de crise révolutionnaire majeure, les batailles politiques sont toujours d’abord des combats symboliques, des guerres de position qui sont d’autant plus âpres que les dites sociétés font face à des crises institutionnelles, idéologiques et de légitimité qui tendent à la permanence ..." écrit Fabien Granjon, professeur en sciences de l’information et de la communication à Paris VIII.
"Dans ces conditions, il devient crucial pour les acteurs politiques de se donner les moyens de leur autonomie représentationnelle et de pouvoir donner à lire, voir et entendre des contenus qui vont dans le sens de ce qu’ils défendent et de leurs intérêts de caste et de classe".
"Il est certain que l’on s’inscrit dans une défiance continue depuis des années vis-à-vis des médias traditionnels, et c’est une dynamique qui s’est accentuée par dates successives avec des polémiques" ajoute Thierry Devars du Celsa…
"Par exemple, les charniers de Timisoara, la responsabilité des médias dans l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour de 2002, ou le traitement médiatique du référendum sur le traité constitutionnel européen de 2005. L’argument sur le manque de visibilité de certaines opinions au sein des médias est actuellement mis en avant pour justifier la nécessité de nouveaux médias" …
Même si elle déchaîne les passions, la bataille engagée entre mass médias traditionnels ces-jours-ci ne serait donc peut-être plus réellement d’actualité ! L’opinion se forgeant dorénavant de plus en plus ailleurs, via les réseaux sociaux qui reposent sur les algorithmes et donc l’entre-soi :
Chacun se prenant pour un éditorialiste, n’invoquant pour le coup aucune forme de déontologie !
Thierry Mathieu e- crossmedia le 19 septembre 2025
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ICI, au charbon ... Radio et TV publiques dans le Nord demandent, via leur journal régional, à pouvoir accélérer leur rapprochement ! (le 17-09-2025) |
Au nord, les mineurs de fond !
C'est l'histoire, racontée par un fleuron de la PQR, "La Voix du Nord", ce mardi. Celle des dirigeants de la radio et de la télévision publique de cette région qui à l'occasion d'une conférence de presse commune en cette rentrée, regrettent que leurs efforts de rapprochement, comme le souhaite l'état qui est leur actionnaire, ne puissent pas progresser.
Ces directeurs, tant du côté de Radio France que de France Télévisions, œuvrent sur leur terrain avec succès comme il y a encore quelques jours à l'occasion de la grande braderie de Lille .
Dans les Hauts de France comme dans bien d'autres territoires, les équipes tant du côté de Radio France que de France Télévisions s'investissent pour le rapprochement de leurs savoir-faire, de leurs offres tant sur l'info que sur les programmes. Ils cherchent à mutualiser dès que possible leurs moyens pour mieux rendre service à leurs publics : au nord, comme au sud, à l'est comme à l'ouest, sans oublier le centre, et la Corse ! Comme le font leurs collègues de l'action régionale outre-mer aux 1ères, gérées par FTV. Les chevilles ouvrières sur leurs terrains épousent l'époque, avec leurs moyens.
Mais leur bataille quotidienne se confronte au sempiternel jacobinisme, décidément omniprésent et paralysant dans bien des structures : il faut l'aval de Paris ! Des demandes d'"autorisation" sont envoyées pour telle ou telle opération aux "décideurs" de l'échelon central. Elles restent parfois sans réponse. Alors, silencieusement et dans leur coin, les stations font ce qu'elles pensent devoir faire : loin des yeux ... Loin du coeur... de décision !
Un séminaire de l'ensemble des cadres régionaux a été organisé à la maison ronde au printemps dernier sans que le mot "télévision" ne soit, serait-ce que prononcé ! Alors que la tutelle attend que les équipes de radio et de télévision en région travaillent à construire leur complémentarité… C'est comme si les top managers continuaient à penser qu'il est urgent d'attendre, au cas où la réforme de l'audiovisuel public tant décriée par les syndicats, qui se pensent cogestionnaires de ces maisons, ait du plomb dans l'aile !
Mais, s'agissant de l'action régionale, l'enjeu est précisément la proximité et la confiance faite aux équipes de terrain pour inventer la nouvelle race de médias, de cross-média, pour épouser l'époque et servir les publics en allant à leur rencontre, partout où ils sont : alier les forces de frappe et les savoir-faire de la radio et de la télévision, avec désormais le digital au centre.
Le contexte est aussi celui des restrictions budgétaires qui conduit à ne pas se recroqueviller sur des process conservateurs, mais plutôt à encourager l'inventivité et la mobilisation des personnels pour construire en intelligence le service public de proximité qu'attend le public, par ailleurs contribuable …
Dati, ou pas Dati … Est-ce la problématique des décideurs centraux, alors qu'est attendue la composition du gouvernement formé par le nouveau premier ministre ? Ou craignent-ils surtout d'avoir à porter et accompagner cette révolution culturelle, au risque de fragiliser leur paix sociale en interne ...
Les équipes en région, d'après les témoignages quoditiens reçus par e-crossmedia, ont compris globalement l'opportunité d'un renversement de table réfléchi, confié à des professionnels de la profession, pour ne pas subir le couperet de budgets grevés par les grands argentiers de Bercy. La problématique est plus pointue du côté de la radio. Les locales sont fragilisées ...
Le réseau des radios a su atteindre les 8 points, mais c'était en 2012. Il ne réalise aujourd'hui que 3,6% en audience cumulée. Qu'en sera-t-il à la prochaine vague publiée par Médiamétrie, alors que les heures de production spécifiques de chaque implantation ont encore été réduites, et donc leur ADN attaqué ?
Les pros de la radio craignent de se faire "manger" par la télé, comme au temps où fr3 c'était aussi la radio. Charge à eux de se montrer force de proposition, de valoriser leur ADN d'instantanéité et d'interactivité, d'accompagnement aussi tout au long de la journée.
Il y a 45 ans, les 3 premières radios locales de RF ont été créées, à Melun, Laval et Lille justement... La Présidente de Radio France Jacqueline Baudrier avait su, alors, faire confiance aux équipes de terrain, pour expérimenter, inventer, créer... Voilà ce dont la nouvelle race de média de service public de proximité a besoin, en construisant un plan d'action, pour accopmpagner les stations dans leur mue. Pour celà ... Saura-t-on construire un pont des 2 côtés de la Seine, au bénéfice des régions, pour enfin vraiment avancer ? Holding, ou pas holding ...
Thierry Mathieu e-crossmédia le 17 septembre 2025.
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L'ardente obligation du local ... Claude Perrier, candidat aux municipales dans son village : des médias à la politique, mais toujours de proximité ! (le 15-09-2025) |
Dirigeant à RFO, puis Radio France d’abord en région jusqu’à la direction du réseau France Bleu… Ensuite, Président de La Provence et après de France Antilles, puis conseiller en com à la mairie de Nice et dernièrement à la Présidence de la région Provence Alpes Côte d’Azur … Venant originellement de l’industrie, il a 2 maîtres mots : proximité et démarche qualité.
Coup de fil à Claude Perrier, candidat aux prochaines municipales dans son village à Anduze proche d'Alès dans le Gard : "J’ai toujours travaillé avec un objectif. Quand on a monté France Bleu, on a défini notre chantier : quelle est la cible, quelle est la stratégie, qu’est-ce qu’on fait, comment on leur parle ? Mon parcours a toujours été, que ce soit à la radio ou dans la PQR, le travail de la proximité."
"Depuis que j’ai démarré ma carrière avec mon mentor, Jean-Marie Cavada j’ai toujours pensé et travaillé comme cela. Et en dehors du monde des médias, j’ai aussi réfléchi de la même manière. Que ce soit à Nice ou à la région : le local fait partie de mon ADN et donc voilà … Après 35 ans passés dans les médias et ma dernière expérience auprès de Renaud Muselier, je me suis dis : m'engager en politique ?"
Vous avez ouvert, comme directeur du réseau France Bleu il y a 12 ans la dernière radio locale de service public créée par Radio France à Saint-Etienne …
Vous avez connu plusieurs slogans en travaillant en région, puis à Paris pour ce réseau de radios de service public dédié à la proximité. "On est bien ensemble" qui colle difficilement avec l’humeur du pays... Et aussi, auparavant, au moment où France Bleu était en pleine forme ...
"Vu d’ici" qui insistait sur l’ADN de ces stations de proximité … "A l’époque, Christiane Chadal dirigeait le réseau qui venait d'être créé par Michel Meyer et François Desnoyers. On s’intéressait aux gens : quelle est leur problématique, quelles sont leurs difficultés ? Je reste dans la même dynamique aujourd’hui en passant de l’autre côté du micro, en situation d’être interviewé comme potentiel élu local ! J’ai envie d’y aller ! Parce que j’ai envie aussi de rendre ce que m’a rendu le service public, ce que m’a rendu aussi le privé à la Provence ou France Antilles, tout en en continuant à honorer cet ADN de proximité."
"Je sais d’où je viens. Mon père, cévenol, ma mère, une cévenole, un grand père résistant, un autre fusillé pendant la guerre ... Je sais ce qu’est la ruralité, je n’ai jamais oublié. Je reviens donc à mes racines et je veux voir ce que je peux faire … Je pars sans étiquette politique et je souhaite faire évoluer mon village tout en respectant et en écoutant les concitoyens qu’ils soient de droite, ou de gauche, qu’importe !"
Vous terminez ces jours-ci votre mission en Provence Alpes Côte d’Azur auprès du Président Renaud Muselier qui est de droite, mais votre village se trouve dans le Gard, donc en Région Occitanie qui est dirigée par Carole Delga, du Parti socialiste … "Qu’importe. Je ne connais pas encore Madame Delga, mais si je suis élu, nous travaillerons bien et surtout dans l’intérêt général ! L’important est de porter les attentes des administrés du village, de l’agglo, du département au sein de la région."
"L’ambition est de défendre ensemble ce territoire, de le dynamiser, et d’aller plaider des budgets ici en région mais aussi au plan national, voire européen. C’est l’intérêt général du village, quelle que soit la couleur politique des élus. Je suis contre le jacobinisme … Regardez le spectacle donné à l’assemblée nationale avec des députés qui pour beaucoup n’ont plus d’ancrage local puisque le cumul des mandats a été supprimé."
Quand vous présidiez France Antilles vous avez révolutionné les pratiques et modernisé ce pilier de la PQR Outre-mer. Avec un maître-mot dont vous avez d’ailleurs parlé sur les réseaux sociaux pendant le confinement : "S’aider, et ne pas céder" …
"Je crois encore au vivre ensemble ! Et l’exemplarité doit pouvoir revenir au niveau local. C’est en substance ce dont a commencé à parler le nouveau premier ministre et je suis d’accord. A Anduze nous sommes fort du savoir-faire des artisans, des entrepreneurs, de l’histoire des mines, il y a le fameux petit train, une bambouseraie unique en Europe, un tourisme vert et de qualité à promouvoir !"
"Et puis nous avons le fameux vase d’Anduze, un savoir-faire ancestral de la porte des Cévennes, et qui trône même à l’orangerie du Palais de Versailles. La légende raconte que ce vase horticole serait contemporain d’Henri IV et aurait été inventé par un potier d’Anduze qui se serait inspiré de vases italiens de type Médicis. C’est un pot de terre et nous saurons avec lui batailler contre tous les potentiels pots de fer !"
Thierry Mathieu e-crossmedia le 15 septembre 2025.
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BRUT avec BFM, RMC, La Provence, La Tribune ... Ou comment Rodolphe Saadé constitue un puissant groupe de médias en épousant l'époque. (le 14-09-2025) |
CMA Media est dorénavant la deuxième plus grande rédaction de France avec plus de 1 600 journalistes, seul le service public le devance. Voilà la conséquence du rachat de Brut, officiel depuis vendredi, par l’entreprise marseillaise présidée par Rodolphe Saadé.
Stratégie d’influence ? Ego ? Conformisme ? Amour de la presse ? Mélange de tous ces facteurs ? En tous cas, le phocéen, capitaine d’industrie du transport maritime et 17ème fortune de France, épouse la même posture que nombre de grands patrons de l’Hexagone qui aiment bâtir des empires médiatiques à l’instar de Vincent Bolloré, Bernard Arnault, Xavier Niel, ou Martin Bouygues...
Selon "Challenges" ... La fortune de Rodolphe Saadé est estimée à 7,8 milliards de $, ex æquo avec sa soeur Tanya et son frère Jacques. et se classent 6ème des fortunes de France. L’homme d’affaires a su profiter de la hausse des tarifs du transport maritime liée à la pandémie de Covid-19, ce qui a permis à son groupe d’enregistrer des résultats annuels conséquents avec un chiffre d’affaires de 53,3 milliards en 2024.
Pour autant, comme le remarque "Décideurs Magazine" qui décrypte l’actualité des acteurs du monde des affaires : "Rien ne le prédestinait à endosser le rôle de patron de presse. Franco-Libanais, alors âgé de 47 ans, il prend la tête en 2017 de CMA CGM fondé par son père Jacques. Le groupe est dorénavant numéro trois mondial du transport maritime avec 650 navires et 160 000 collaborateurs dans 183 pays !"
Son investissement dans le monde des médias ne date que d’il y a 3 ans. En septembre 2022, il acquiert La Provence et Corse-Matin pour 81 millions d’euros, puis 3 mois plus tard il investit dans M6 et déjà dans Brut, qu’il vient donc d’acquérir totalement ce vendredi. En juillet 2023, il achète La Tribune, puis lance la version hebdomadaire en "print" pour contrer le JDD détenu par Vincent Bolloré.
Mais son plus grand coup date d'il y a un an et demi ... l’achat d’Altice Média pour 1,55milliard d’euros à Patrick Drahi. Il détient depuis les chaînes BFMTV et la radio RMC.
CMA Média s'apprête par ailleurs à racheter à NRJ Group la chaîne télé Chérie 25 pour en faire sa 3ème offre de la marque "RMC" sur la TNT, destinée au public féminin.
L'intégration de Brut marque la création d'un troisième pilier stratégique au sein de CMA Media, consacré aux réseaux sociaux, aux côtés des pôles presse et audiovisuel. Les cofondateurs du média en ligne, Renaud Le Van Kim et Guillaume Lacroix, continueront d'accompagner la stratégie de Brut en tant que conseillers. Claire Léost, nouvelle directrice générale de CMA Media et transfuge du groupe de magazines Prisma Media, est nommée présidente.
Brut, qui emploie quelque 250 salariés et s'est réorganisé ces dernières années pour faire des économies, est rentable depuis le dernier trimestre 2023. Auprès des annonceurs, il met en avant son impact (temps passé devant une vidéo, nombre de vues, interactions...), en particulier sur les jeunes audiences. Comme en parle l'un des pioniers Rémy Busine à propos du succès sur TikTok :
"Contrairement à Vincent Bolloré qui ne cache pas son projet politique, Rodolphe Saadé se présente comme un simple entrepreneur et n’a pas la réputation d’être un cost-killer." dit encore "Décideurs Magazine" ... "Le communiqué de presse relatif à l’acquisition évoque la volonté de constituer sur le long terme un pôle média de référence dont le projet éditorial porteur de pluralisme, d’indépendance et d’éthique journalistique, serait tourné vers les grands enjeux de transformation économique, sociétale et territoriale".
Un ministre de l’actuel gouvernement démissionnaire confie … "Rodolphe Saadé est d’une incroyable prudence. Il est le meilleur ami d’Emmanuel Macron, le meilleur ami du maire de gauche de Marseille, le meilleur ami de la droite des Bouches-du-Rhône et quiconque sera président de la République sera son, ou sa meilleure amie...”
Présent dans plus de 100 pays, Brut touche chaque mois plus de 500 millions de viewers sur YouTube, TikTok, Instagram, Facebook et Snapchat.
Thierry Mathieu e-crossmedia le 14 septembre 2025.
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"Indépendance de l'audiovisuel public ? " : les Présidentes de RF et FTV vont être entendues par l'Arcom. (le 12-09-2025) |
"Mais que fait l’Arcom ?" vocifèrent souvent les auditeurs et les téléspectateurs, de la même manière qu’ils attendraient une intervention de la police … Et bien, quelques jours après la polémique qui a incriminé 2 éditorialistes du service public, le gendarme de l’audiovisuel affiche sa volonté de mieux le contrôler.
Sybille Veil et Delphine Ernotte, Présidentes de Radio France et de France Télévisions seront même reçues, à huis clos, "afin de recueillir leurs explications et observations". Mais le régulateur souligne que ces entretiens ne sont pas en lien avec l’affaire révélée par les vidéos publiées par le journal d’extrême droite "L’incorrect".
Martin Adjari qui préside désormais l’institution souligne que sa décision de mieux s’attacher à l’indépendance du service public est antérieure …
Comme nous le soulignions dès samedi sur e-crossmedia : Les 2 dirigeantes ont à maintes reprises déclaré être attentives et exigeantes quant à l’indépendance de leurs rédactions. Comme il y a quelques mois Sybille Veil sur sa radio locale, Ici Saint-Etienne Loire.
Et Delphine Ernotte au soir de sa reconduction par l’Arcom à la tête de France Télévisions sur le plateau de Quotidien sur TMC. Elle y comparait la situation actuelle avec celle qu’elle a connu il y a 10 ans, à sa première nomination.
Si Radio France a suspendu Thomas Legrand qui n’a pas présenté son émission hebdomadaire dimanche, et décidé depuis de ne plus la produire durant toute cette saison, France Télévisions n’a pas pris position publiquement quant au cas de Patrick Cohen. Tête d’affiche de la matinale de France Inter, il est pourtant en effet chaque soir sur le plateau de "C à vous" sur France 5.
"Rien ne permet (...) d'affirmer, au vu de cette séquence, que Patrick Cohen ait d'autres objectifs que l'exercice de son métier", conclut de son coté le comité d'éthique de France Télévisions.
Il y "constate" que, sur les images diffusées, Patrick Cohen ne "réagit pas" et "garde le silence, sans davantage éclairer cette séquence, au demeurant tronquée et montée, et qu'il serait indispensable et utile de découvrir dans sa totalité". Dans son avis, il juge toutefois "crucial que l'audiovisuel public, et, en son sein, France Télévisions soient particulièrement attentifs au pluralisme des opinions, notamment dans ses magazines d'information, au respect des règles fondamentales de déontologie et à la nécessaire impartialité des professionnels qui interviennent sur ses antennes".
Les esprits se sont enflammés sur les réseaux sociaux ...
Et sur certaines antennes. Et même sur France Inter avec cette chronique de l'humoriste François Morel :
Autre tonalité évidemment sur Europe 1 et CNews, médias du groupe Bolloré, en ouvrant parfois le placard aux archives. Comme sur le plateau de Pascal Praud :
D’autres chaînes ont plutôt tenté de faire œuvre de pédagogie en expliquant la spécificité de la mission d’Editorialiste au sein d’une rédaction. Comme Caroline Fourest avec David Pujadas sur LCI.
Historiquement ... La fonction d’éditorialiste a émergé dans les rédactions au 19ème siècle quand chaque journal défendait une ligne politique, voire idéologique, très marquée et affichée. Progressivement, à mesure que la presse s’est professionnalisée et que l’information s’est différenciée de la propagande, c’est devenu un exercice de style réservé à des journalistes reconnus pour leur expertise, leur hauteur de vue et leur capacité d’analyse. Pour cela, ils vont évidemment chercher leurs infos au sein des partis politiques, et sont donc en grande proximité avec les élus. Mais sans pour autant, en principe, sombrer dans une forme de connivence …
Thierry Mathieu e-crossmedia Le 12 septembre 2025.
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Legrand – Cohen (suite)… Après la vidéo pirate d’un journal d’extrême droite sensée démontrer une connivence des journalistes avec le PS, l’affaire tourne à la politique fiction. Sur fond, aussi, d’opposition à la réforme de l'audiovisuel public portée par Dati. (le 07-09-2025) |
Au lendemain de la diffusion de ces images volées où Thomas Legrand et Patrick Cohen de France Inter semblent assurer, face à 2 élus socialistes, tout faire pour nuire à la candidature de Rachida Dati à Paris, les commentaires font rage.
Même si Thomas Legrand, sous le coup d'une mesure "conservatoire" prise par la direction ne présentera pas ce dimanche son émission politique hebdomadaire, les 2 journalistes "incriminés" sont soutenus en interne …
Sur les réseaux sociaux en revanche les internautes dénoncent un audiovisuel prétendument noyauté par la gauche …
Beaucoup réclament même à nouveau carrément la privatisation, comme le demande le Rassemblement National qui lance même une pétition :
Même si dans le contexte global les 4 milliards d’euros que coûte annuellement le service public de l’audiovisuel peuvent sembler ne pas peser très lourd, l’affaire Legrand-Cohen et la bataille d’opinion qu’elle a ravivé, réactualise la problématique du projet de réforme.
En toile de fond, il y a bien l’enjeu de la candidature à la mairie de Paris de Rachida Dati. Emmanuel Grégoire le député investi par le PS pour les prochaines municipales en parlait récemment à la télévision :
Le texte porté par Rachida Dati demeure au centre de son désaccord avec nombre d’éditorialistes du service public. Et c’est sur une radio privée, Sud Radio, que la ministre a reprécisé ses objectifs, juste avant les vacances.
Décriée et combattue à gauche, soutenue au centre, questionnée à droite, et considérée comme insuffisante à l’extrême droite … La loi portée par la ministre est pourtant, en principe, toujours d’actualité en fonction de ce qu’il adviendra après le vote de confiance initié par le premier ministre, demain.
Qui héritera du nouveau CDD à Matignon ? Qu’adviendra-t-il de ce feuilleton redondant de la réforme qui alimente les antennes depuis des saisons ? Et si le scénario pouvait évoluer sans grand chambardement et création de holding ? Et si des solutions pour actualiser les offres comme tout le monde prétend le vouloir pour répondre aux nouvelles attentes des publics en tenant compte du contexte budgétaire pouvaient être trouvées ?
En tous cas les antennes seront sans doute perturbées, quoi qu’il en coûte mercredi prochain. Et ça, ce n’est pas de la politique fiction …
A lire ou relire notre 1er article sur le sujet, publié hier samedi :
Thierry Mathieu e-crossmedia le 7 septembre 2025.
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2 journalistes du service public accusés de connivence avec le PS dans une vidéo pirate publiée par un journal d’extrême droite : Buzz en mode défiance contre la presse ! (le 06-09-2025) |
La captation volée de cette scène d’ordre privé date du 7 juillet. Publiée par un "organe de presse", proche ouvertement de Marion Maréchal-Le Pen. Patrick Cohen et Thomas Legrand, 2 figures de France Inter discutent dans une brasserie, avec deux élus socialistes : Luc Broussy, président du conseil national du PS, et l’eurodéputé socialiste Pierre Jouvet. Ils parlent de la gauche, de la droite, des écologistes, du centre, du rassemblement national : ils échangent de façon privée sur l’échiquier politique ces temps-ci en situation d'échec...
Concernant les prochaines municipales, une phrase laisse entendre que sur leur antenne, ils nuisent à la candidature de Rachida Dati à Paris.
C’est cet échange qui fait le buzz depuis ce vendredi soir sur Internet et a déjà eu plusieurs conséquences : d’abord la réaction de la ministre de la Culture sur le réseau X qui a exigé des sanctions.
Qui a été suivi d’une décision pour l’heure à titre "conservatoire" du côté de Radio France :
Thomas Legrand, journaliste et éditorialiste politique qui anime et produit l'émission "En quête de politique" sur France Inter et écrit un Billet quotidien dans Libération ne sera pas à l’antenne ce dimanche.
De son côté, Thomas Legrand a récusé, auprès de l’Agence France-Presse, l’intention qui lui est prêtée. "Mon travail est de combattre les mensonges de Mme Dati et son attitude face à la presse. Je ne la combats pas politiquement ».
A plusieurs reprises la Présidente de Radio France a déjà insisté sur l’indépendance nécessaire des rédactions pour conserver la confiance des publics. Comme il y a quelques mois sur sa radio locale de Saint Etienne, désormais nommée "ICI Saint-Etienne Loire". Mais elle insistait alors surtout sur les ingérences étrangères.
Même exigence affichée du coté de France Télévisions sans qu’on sache pour l’heure si une décision sera prise de la même façon à l’encontre de Patrick Cohen, puisqu’il officie en semaine sur le plateau de "C’est à vous" sur France 5.
La Présidente Delphine Ernotte insistait elle aussi au soir de son renouvellement à la tête de France Télévisions sur la nécessité d’indépendance face à l’évolution des offres. C’était sur le plateau de Quotidien sur TMC.
"L’incorrect ", la publication qui met en ligne les images volées sur le web et parle de cet épisode comme une révélation exclusive est clairement positionné à la droite de la droite, et le revendique d’ailleurs dans ses colonnes.
La pratique dite de la caméra cachée est souvent reprochée aux journalistes ... Même si elle permet pour certains de documenter des révélations, et conduit à des succès d'audience avérés ! C'est d’ailleurs le cas au sein même du service public de "Cash Investigations" dirigée par Elise Lucet …
Au-delà de la presse, entre soi-disant amis aussi, la pratique des images volées peut avoir de lourdes conséquences. Il y a 6 ans le Président de l’Assemblée nationale avait dégusté et avait fini par démissionner après la publication d’images et une enquête de Médiapart : Pincé sur le vif, ces Homards … l’avaient tué !
Reste qu'en principe, en droit français, publier une vidéo volée constitue un délit : Code Pénal article 226-1 : "Est puni d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui : En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel. En fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de celle-ci, l'image d'une personne se trouvant dans un lieu privé. En captant, enregistrant ou transmettant, par quelque moyen que ce soit, la localisation en temps réel ou en différé d'une personne sans le consentement de celle-ci."
Thierry Mathieu e-crossmedia le 6 septembre 2025.
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Evènement considérable, hors médias traditionnels, pendant 4 jours ... "Zevent" : Opération caritative de streamers au profit des aidants et des soignants. (le 04-09-2025) |
C'est un grand évènement médiatique, mais sur le web : comment la jeune génération s'émancipe des canaux traditionnels ...
Zevent est porté par un média puissant : la plateforme Twitch. Des streamers s'y réunissent pour lever des fonds au profit d'organisations humanitaires. Les dons vont directement à la Fondation de France qui redistribue les fonds aux associations sélectionnées.
Celà se déroule au Zénith Sud de Montpellier mais l’immense majorité des participants n'y sont pas physiquement présents : ils sont en ligne et connectés via la plateforme Twitch.
Tous ces créateurs diffusent un flux vidéo sur le site de streaming en se relayant. Leurs contenus sont surtout des jeux vidéo, mais ils initient également des discussions ou des événements physiques des concours, des quiz ou des karaokés...
Pour encourager les dons, les streamers définissent chacun des défis c'est-à-dire une liste d'objectifs de dons. Pour chaque palier dépassé, ils s'engagent à réaliser une action spécifique, généralement sollicitée par leur audience ou amusante à regarder. A la fin, elles sont toutes compilées pour constituer une image :
A la différence des médias traditionnels, Twitch, lancée en 2011 et désormais filiale d’Amazon, voit depuis son influence croitre d’année en année. Le succès repose sur des évènements comme celui-là, mais aussi grâce aux jeux vidéo ou aux chaînes multiples créées d’ailleurs parfois par des journalistes comme Samuel Etienne, auxquelles s’abonnent les internautes-streamers.
Champion des audiences côté streamers français : Squeezie à l’occasion du GP Explorer 2, le 9 septembre 2023 avec 1,34 million de viewers !
L’an dernier Zevent avait réuni 36 streamers présents physiquement, et une centaine en ligne. Au total quelques 540 000 personnes avaient participé à l’évènement.
Coup d’envoi donc ce jeudi soir avec le concert à Montpellier, et évidemment surtout en ligne ! https://www.twitch.tv/zevent?lang=fr
Thierry Mathieu e-crossmedia le 4 septembre 2025.
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Choses vues ... 1er septembre, jour des "premières", ou pas ! Retour sur la rentrée TV. (le 02-09-2025) |
Avant d’évoquer les 3 "nouveautés" proposées sur les antennes TV hier 1er septembre , notons qu'un anniversaire est passé inaperçu... Il y a pile 10 ans Radio France et France Télévisions s’engageaient à créer un média global, avec la version TV de franceinfo :
Qu’en est-il 10 ans plus tard, les 2 entreprises travaillent-elles vraiment ensemble ? Si le rapprochement sur le digital connait un succès certain et que la radio se porte très bien en étant solidement installée sur la 3ème marche du podium, la marque, prestigieuse pourtant, peine toujours à trouver son public sur le petit écran !
Même ces derniers temps, malgré la meilleure exposition dont elle bénéficie sur le canal 16 de la TNT, au sein du "bloc info" constitué depuis la nouvelle numérotation décidée par l’Arcom. "Work in progress" dit-on … Compte tenu du contexte politique, l’avenir proche nous dira si ce dossier, enfin, saura évoluer dans le sens de l’intérêt général, et honorer sa promesse de "nouveauté" !
Ce lundi a marqué le retour à l’antenne du trublion Cyril Hanouna. Non plus sur C8 qui a disparu, mais au sein du groupe M6, sur W9. Mise en scène plus mégalo, tu meurs !
L'histoire se répètera-t-elle ? Il y a pile un an, alors que l'Arcom multipliait les plaintes à son encontre, il publiait cette vidéo, annonçant la fin de C8, et sa posture personelle à l'endroit des institutions et du "marché" ...
Pour avoir jeté un œil sur le programme hier, cela ressemble à un copié -collé : même concept, même décor, même ADN en réalité. Alors ... A quand le prochain épisode polémique ?
En tous cas, selon TV Magazine ... "Tout beau tout n9uf" n’a pas marqué de grande différence avec son ancêtre, "TPMP»" Découpé en cinq parties, l'émission a d’abord réuni 814.000 personnes à 18h25, soit 6,8 % de part d’audience. Une heure plus tard, à 19h25, 1,03 million de Français étaient présents, puis 1,11 million à 19h47 jusqu'à 1,3 million à 20h17, et même enfin 1,52 million à 21h01 soit 7,8% de part d’audience, jusqu’à la fin de l’émission... "
"Sobre, pro, écriture courte et claire, hiérarchie ad-hoc" disent les uns. "Trop à gauche comme tout le service public, RAS LE BOL de la voir sur tous les plateaux" contredisent les autres … L’autre évènement de ce 1er septembre a évidemment été le 1er 20 heures de Léa Salamé sur France 2.
Ecrire un journal … Depuis le 1er JT en France en 1949, ce sont toujours les mêmes problématiques qui se posent pour les pros, et les mêmes interrogations pour le public en quête d'objectivité, ce qui relève de l’utopie.
C’est surtout de précision sur le factuel dont il est question. Le pionnier Pierre Sabbagh, présentateur du premier journal télé posait bien déjà à l’époque la problématique.
Nombre d’internautes ont commenté dans la soirée ce 1er JT. Parmi les remarques, le fait que la présentatrice vive avec un député européen, tête de file du PS. Cela rappelle évidemment le cas d’Anne Sinclair qui avait choisi de quitter la présentation de 7/7 en 97 quand son mari Dominique Strauss-Kahn avait été nommé dans le gouvernement Jospin. Elle en a reparlé il y a 6 ans sur le plateau de France 5, à l'occasion de la diffusion d'un "Rembob' INA" qui lui était consacré sur LCP.
Coté audience, malgré l’effet de curiosité, le journal de France 2 ce 1er septembre 2025 a réuni 4 millions de téléspectateurs selon Médiamétrie, soit 21,1% de part de marché. Derrière celui de tf1 suivi par 5,45 millions de fidèles donc 28,7% du public.
3ème évènement du jour, l’ouverture à 18 heures de la nouvelle chaîne NOVO 19 :
A 18 heures, la curiosité a opéré en terme d'audience :
Même si nombre de téléspectateurs ont observé quelques difficultés techniques au moment du lancement. Mais ... Malgré quelques séquences balbutiantes bien compréhensibles pour une première, les choix éditoriaux du 1er rendez-vous d’info diffusé semblent tenir la promesse du groupe Ouest-France, créateur de la chaine : la recherche d'une nouvelle forme de proximité, même pour une chaîne nationale fabriquée non pas depuis Paris, mais en région.
A lire ou relire notre article publié hier
Thierry Mathieu e-crossmedia le 2 septembre 2025. |
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NOVO 19, nouvelle TV nationale dès ce soir sur la TNT : anti-jacobine et made in Bretagne... Une réponse aux attentes des publics en termes de proximité ? (le 01-09-2025) |
Est-ce l’histoire mondialement appréciée du village armoricain qui résiste qui s’écrit à partir de ce lundi soir, 18 heures, sur le canal 19 de la TNT ?
L’ADN revendiqué par les créateurs de cette nouvelle offre pensée depuis l'Armorique, est la "proximité". Le groupe Ouest-France, le plus puissant sur le marché de la Presse Quotidienne Régionale en France promet que dans le fond, elle cherchera à se différencier.
Ses équipes sont, pour une large part, localisées bien loin de l’intra-périph parisien : "C’est une exception dans l’audiovisuel français. NOVO19 est la seule chaîne nationale pensée ailleurs qu’à Paris. Ses dirigeants sont basés à Rennes (Ille-et-Vilaine). Afin de rester connecté au quotidien d’une majorité de Français. Sans pour autant abandonner la capitale, cœur névralgique des décisions touchant les citoyens.
Deux studios ont d’ailleurs été aménagés … "L’un à Paris pour le talk-show quotidien, l’autre à Rennes pour le journal télévisé."
Pour la directrice générale Guénaëlle Troly qui a notamment travaillé pour RMC Découvertes : "C’est une première qui affirme notre volonté de relier le local au national, sans les opposer."
L’ambition de cette nouvelle rédaction dans le PAF : "Parler de l’actualité mondiale, nationale et locale, en mettant en avant des initiatives positives et en proposant des solutions issues des territoires. Des invités et des experts venus de toute la France seront en duplex pour décrypter un sujet. Ce JT s’inspirera des codes des réseaux sociaux pour proposer des sujets incarnés avec un ton différent. Il sera aussi rediffusé sur le numérique."
Pour les observateurs du PAF, cette ligne éditoriale rappelle furieusement une promesse, et une ligne éditoriale, qui a participé largement au succès il y a quelques années des radios locales de Radio France. Le slogan "Vu d’ici" affiché du 25 août 2008 à 2014 n’était pas qu’une formule de pubard ! L’un des pionniers du réseau avaient coutume de dire : "Je regarde le monde, depuis ma fenêtre, au Pays Basque". Sous-entendu avec ma sensibilité et ma culture régionale... Un lillois n’a pas le même regard sur le monde qu’un bastiais : c’est une Lapalissade !
C’est aussi une posture en mode "Le bon sens près de chez vous" qui a été oubliée, ou à dessein bannie, pour résoudre l’équation des contraintes budgétaires. C’est d'actualité ces jours-ci à Radio France avec la mobilisation des personnels des 44 stations en région qui voient leur production spécifique locale réduite à peau de chagrin au profit de contenus fabriqués au niveau central.
Faire de la "locale", ça coûte cher ! M6 avait investi le terrain puis s’en est allé. Aujourd’hui le groupe CMA médias avec ses locales de BFM conserve cette ambition, même si la réalité économique l’emporte à terme : la locale d’Ile de France a été fermée. Les radios et télés locales privées bataillent pour continuer à exister dans le paysage, au moment où les annonceurs privilégient de plus en plus le digital.
Alors ... Cette nouvelle offre de télévision qui se veut "de proximité" mais nationale, même fabriquée depuis Rennes, avec un positionnement anti-jacobiniste réussira-t-elle à trouver sa place, à séduire un public à la perception du monde très globalisée du fait du web et des réseaux sociaux ? Le "Vu de province" trouvera-t-il une clientèle suffisante pour subvenir à ses besoins ?
Le cas d’ICI, la nouvelle marque du service public dédiée à la proximité, est intéressant à observer : le succès sur le numérique, produit en parallèle et en complémentarité des antennes de tv et de radio traditionnelles, démontre que les publics, aux perceptions bien différentes d’un territoire à l’autre, adhèrent à la proximité.
Encore faut-il que les moyens y soient pour produire les contenus, digitaux et linéaires, et savoir épouser l’époque en répondant aux attentes des terrains. Hors périph parisien !
Thierry Mathieu e-crossmedia 1 er septembre 2025. |
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