3 ans de guerre en Ukraine ce lundi 24 février. Le lourd tribu, aussi, des pros de l'info ... (le 22-02-2025) |
"Couvrir la guerre en Ukraine, c'est toujours risquer sa vie !" Pauline Maufrais, chargée de la zone Ukraine pour Reporters Sans Frontières dressait ce vendredi pour la profession le bilan funèbre de trois ans de guerre.
"Le bilan humain s'est alourdi l’an dernier avec la mort de deux nouveaux professionnels. Au total, près de 50 journalistes ont été blessés et treize ont été tués par les forces russes depuis le début du conflit".
Dont les français …
Arman Soldin de l’AFP en mai 2023 :
Et Pierre Zakrzewski, journaliste franco-irlandais de Fox News tué le premier, dès le 14 mars 2022, alors qu'il couvrait lui aussi l'offensive russe.
3 ans après le début de la guerre, s’approcher du front demeure un risque permanent comme en témoigne ce grand-reporter de TF1-LCI :
Le 24 février 2022, personne n’imaginait ce qu’allait devenir ce conflit, comme en témoigne le correspondant du même groupe, à Moscou.
Omara Houamane, grand-reporter à Radio France avait à l'époque livré son témoignage en direct de Kiev à e-crossmedia. A lire, ou relire, ici : https://www.e-crossmedia.com/interview/omar-ouahmane-99
Les médias maintiennent leur présence en Ukraine malgré d’autres conflits comme évidemment au Proche Orient. Ce qui mobilise beaucoup les équipes de reportage et multiplie les nombre de décès de journalistes .
Selon RSF en septembre dernier : "Depuis le début de la guerre, l’armée israélienne a tué plus de 130 journalistes dans l’enclave palestinienne, dont au moins 32 dans l'exercice de leurs fonctions".
Fait de plus en plus marquant, sur tous les théâtres d'opération, le rôle des "nouveaux médias" avec évidement les campagnes de déstabilisation
Et les fake-news, mais pas seulement...
Certains internautes informent réellement leur communauté sur les réseaux sociaux et font des buzz mondiaux. Ils influent sur les opinions publiques, en diffusant des faits pas toujours relayés par les médias mainstream. Comme cette semaine, s'agissant de l'Ukraine :
Des le 1er jour du conflit le 24 février 2022, le Président ukrainien avait choisi les réseaux sociaux pour s’adresser à la planète entière avec cette prise de parole en mode "selfie" en compagnie de membres de son gouvernement …
Depuis le 24 février 2022, selon l'IMI, partenaire ukrainien de Reporters Sans Frontières, 329 médias ukrainiens ont cessé leurs activités et les infrastructures de communication sont directement ciblées par les russes.
Reporters Sans Frontières poursuit son action de soutien via ses "centres de la liberté de la presse" à Kiev et Lviv et avec des bourses d'assistance pour les médias. Les journalistes peuvent ainsi bénéficier d'équipements de protection, de systèmes d'alimentation électrique, de formations à la sécurité physique et de soutien psychologique. Depuis le 24 février 2022, plus de 1900 reporters et 270 médias ont reçu un appui.
Thierry Mathieu e-crossmedia le 22 février 2025
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Cibler son public ... Emmanuel Macron choisit ce jeudi soir les réseaux sociaux, pour échanger en direct avec les internautes sur l'Ukraine, "sans filtre". Quid des médias traditionnels ? (le 21-02-2025) |
Quand au plus haut des Etats, décidément, les dirigeants choisissent les réseaux sociaux, "le 5ème pouvoir" pour aller à la rencontre des publics en s'affranchissant du "4ème", c'est à dire la presse...
"Envoyez-moi vos question sur TikTok, Facebook, YouTube ..." Voilà les médias choisis ce jeudi soir par le Président de la République. 1ère question, après avoir cadré, carte à l'appui, son point de vue sur l'évolution de la situation en Ukraine.
Quelques instants après cette séance 2.0, les annonces présidentielles, c'est à dire le fond du positionnement de la France ont été traitées en brève, par les grand-messes du 20 heures.
La forme a manifestement bousculé l'ordre établi des médias "traditionnels". Les grands canaux mainstream seraient-ils décidément hors-sol pour s'adresser aux publics ?
L'Elysée choisit à nouveau en tous cas de cultiver les "nouveaux médias" même si, au coeur des échanges avec les internautes, le Président Macron explique ses interrogations quant aux réseaux sociaux ... Il les avait déjà détaillés d'ailleurs la semaine dernière à Paris à l'occasion du sommet sur l'Intelligence Artificielle en particulier et du web en général . Avec pour exemple l'élection contestée en Roumanie, et la problématique du "free speech", revendiqué par Elon Musk et Donald Trump...
"J'ai encore quelques minutes avec vous, avant d'avoir Zelinsky au téléphone !" Les questions posées sur les pateformes par les internautes défilent sous ses yeux ... Et le Chef de l'Etat conclut son intervention, qui rappelle ses réunions organisées partout en région après la crise des Gilets Jaunes, dans le cadre de ce qu'il avait appelé "Le Grand Débat".
Manifestement, au delà des médias traditionnels, et sans avoir recours au même barnum de réunions décentralisées qui n'avaient pas su toucher leur cible Emmanuel Macron fait le choix de s'adresser au grand public, aussi, via les réseaux sociaux. Comme il l'avait fait durant la crise du covid, en mode "selfie".
Ou en accordant des interviews aux médias du web plébicités par les jeunes comme à Brut ou HugoDecrypt :
En conlusion ce jeudi soir, le chef de l'état donne rendez-vous aux internautes pour de nouvelles scéances de streaming. "Je ferai des conférences de presse, je répondrai aux journalistes, comme je le fais régulièrement, mais je reviendrai comme cela devant vous, sans filtre... "
Thierry Mathieu e-crossmedia, le 21 février 2025. |
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Quand les élus locaux, mais principalement de gauche, s'intéressent aux locales ... 2000 signatures recueillies contre le projet de holding de l'audiovisuel public soumis aux parlementaires d'ici 1 mois et demi. (le 20-02-2025) |
"Nous appelons les parlementaires à rejeter tout projet de fusion ou de holding de l’audiovisuel public !" C’est une tribune lancée par 3 représentants des personnels Soraya Morvan-Smith (SNJ-CGT), Antoine Chuzeville (SNJ) et Delphine Merlaud (Sud) au nom de l’intersyndicale de l’audiovisuel public qui regroupe Radio-France, France TV, France Médias Monde et l’INA.
Envoyé aux collectivités locales de France métropolitaine, ce texte est soutenu aujourd’hui dans le cadre d’une pétition qui lui est associée par près de 2000 élus et est relayé par Télérama mais également divers titres de la Presse Quotidienne Régionale.
"Une holding comporterait inévitablement des risques d’affaiblissement des médias publics, dont la force repose justement dans la pluralité de l’offre et la complémentarité des contenus qu’ils adressent à des publics variés. Si nous souhaitons que ces entreprises puissent continuer à s’adapter aux défis de notre époque, si le respect du pluralisme et de la diversité éditoriale, la création et l’indépendance de l’information sont toujours des enjeux, nous devons leur offrir une vraie stabilité, à la fois financière mais aussi dans leur périmètre et dans leur organisation ».
Les auteurs de ce texte mettent en garde contre ce qu’ils considèrent comme les nombreux risques que comporterait une holding afin de “rationaliser” la gouvernance de l’audiovisuel public.
“Rationaliser, cela signifie, en général, réduire les effectifs, alors que l’audiovisuel public représente 17 000 salariés, et 108 000 emplois indirects. Moins de journalistes sur le terrain, moins d’espaces pour relayer les sujets, les débats qui animent nos communes, nos départements, nos régions. Moins de temps d’antenne pour que les artistes, les élus, et toutes celles et ceux qui font vivre nos communautés puissent s’exprimer et exister".
Pour sa part, la ministre de la Culture annonçait il y a quelques jours encore que le projet de réforme de l’audiovisuel public serait bel et bien mené "à son terme d’ici l’été".
Le projet de holding baptisé "France Médias", doit chapeauter les 4 entreprises d’aujourd’hui qui deviendraient ainsi des 4 filiales, France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’INA sous l’autorité d’un ou d’une présidente. Rachida Dati ambitionne désormais, croit savoir Le Parisien, de l’inscrire à la semaine de travaux parlementaires du 7 avril prochain.
Thierry Mathieu e-crossmedia le 21 février 2025. |
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Chauds comme la braise : Hanouna et les fans de TPMP après la confirmation de la fin de C8 dans 9 jours ... (le 19-02-2025) |
"On est déjà en train de travailler sur des alternatives, et même très, très bien avancées, avec plusieurs groupes audiovisuels " promet Cyril Hanouna , en discussion pour de possibles émissions sur la chaîne W9 et la station Fun Radio du groupe M6. Même si une pétition interne des personnels a démontré que son arrivée ne serait pas la bienvenue …
Fin en tous cas du feuilleton : Le Conseil d’Etat a acté aujourd’hui l’arrêt des chaînes C8 et NRJ12 sur la TNT. Le dernier recours possible intenté par la chaîne contre le non-renouvellement de sa fréquence a été rejeté par la plus haute juridiction administrative. Dans 9 jours, NRJ12 et la chaîne C8 n’auront plus l’autorisation d’émettre sur la télévision numérique terrestre. Même si l’équipe de Cyril Hanouna fanfaronne avec son prétendu record d’audience hier soir :
Cyril Hanouna, l’emblématique et trublion animateur de "Touche Pas à Mon Poste" sur la chaîne du groupe Bolloré continue toutefois à engranger des soutiens, par centaines sur les réseaux sociaux :
Mais la controverse est également bien vive, y compris sur le réseau X.
Ce mercredi soir à l'antenne ... C'est le procès des institutions qui est de mise à l'occasion d'une émission spéciale ... Avec en toîle de fond, l'accusation faite aux institutions de vouloir faire taire des médias orientés à droite comme le sont les médias de l'ensemble du groupe détenu par Vincent Bolloré :
Le directeur de la chaîne qui cessera d’émettre sur la TNT se fend de son côté d’une "lettre personnelle" à l'adresse des téléspectateurs diffusée sur les réseaux sociaux :
C’est oublier d’expliquer pourquoi le régulateur de l’audiovisuel a été conduit à prendre sa décision … Elle intervient après de nombreux dérapages et sanctions à l'encontre de TPMP pour des "manquements aux obligations déontologiques". L'émission a été condamnée à trois millions d'euros d'amende en 2017 après un canular homophobe, 3,5 millions d'euros d’amende également après la vive altercation de Cyril Hanouna avec le député de LFI Louis Boyard en 2023. Les non–respects de la loi auront coûté 7,6 millions d'euros d'amende.
Comme l'écrit ce mercredi soir Le Monde en citant le Conseil d'Etat : "L’Arcom n’a pas commis d’illégalité en écartant C8 et NRJ12 au profit des autres candidats sur la base de son appréciation de chacun des dossiers et de la comparaison de leurs mérites respectifs".
En tous cas, Cyril Hanouna dans un long speak donne sa version ce mercredi soir. Pour fermer C8. il affirme qu'un dossier a été monté par le secrétaire général de l'Elysée "parce qu'il veut contrôler l'audiovisuel", sans que le Président de la République ait été mis au courrant. "Je sais que beaucoup d'entre vous critiquent Emmanuel Macron ... Là il n'y est pour rien !" A écouter à 5 minutes 43 de la vidéo :
Thierry Mathieu e-crossmedia le 20 février 2025.
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"Il faut cultiver son jardin !" Pas facile, ICI ... Exemple avec cette production à la veille du salon de l'agriculture ! (le 17-02-2025) |
"Ces portraits sont diffusés sur notre plateforme Francetv et aussi sur notre chaîne Youtube, un canal de diffusion particulièrement utilisé par les agriculteurs. Nous avons voulu aussi proposer aux téléspectateurs de France 3 Bourgogne-Franche-Comté jeudi soir, une émission de forme plus traditionnelle sur l’avenir de la jeunesse agricole".
Voilà comment un programme diffusé après demain, à la veille du salon de l'agriculture est présenté par France 3. Alors que l'appellation "ICI" serait attendue dorénavant, lorsqu’il s’agit de production et surtout aussi de diffusion régionale … En l’occurrence le dossier de presse en ligne sur le web ne choisit pas cette dénomination ! Comme quoi les temps changent peut-être mais doucement, au rythme de la nature. Il faudra bien des saisons pour que le nouveau label de l’audiovisuel public de proximité s’installe, à commencer dans l'esprit des équipes qui produisent les offres de télévision, de radio et de web, sensées pourtant porter le même étendard et constituer une équipe unie dédiée à leur public, en proximité.
Dans le communiqué, il n’est pas question de l’appli ICI, commune pourtant depuis quelques 2 ans maintenant à France Télévisions et Radio France, mais du site propre à FTV. Pas d’allusion non plus à l’attendue complémentarité avec les 2 radios de service public concernées par le sujet en Franche-Comté, celles de Belfort et de Besançon…
Voilà pour la forme, mais l’intérêt est plutôt au fond, et remonte à il y a 7 ans, c’est-à-dire au temps où le rapprochement des 2 entreprises de l'audiovisuel public n’avait pas encore été acté par les politiques pour l'action régionale . Et de ce point de vue la proposition éditoriale en mode "Que sont-ils devenus" est intéressante : le suivi de jeunes agriculteurs qui a débuté alors qu’ils étaient encore à l’école et leur situation d’aujourd’hui. La diffusion à la veille du salon Porte de Versailles à Paris, illustre idéalement l’actualité. Leur choix de vie est de pratiquer l’agroécologie.
Comme le raconte la journaliste sur la publication diffusée sur le web, les protagonistes s'adaptent à leur époque avec volontarisme, même si ce n'est pas simple.… "Les jeunes agriculteurs sont restés assez fidèles à eux-mêmes. C’est très intéressant de réécouter ce qu’ils disaient pendant leurs études et de leur demander ce qu’ils en pensent aujourd’hui. On voit que la situation est encore plus complexe que lors de leurs sorties d’études. Certains se sont installés avec leur famille, l’un d’entre eux a repris la ferme de son père comme prévu, une cherche encore la ferme de ses rêves et deux préfèrent attendre pour s’installer. Nous avons suivi des jeunes en Haute-Saône, dans le Territoire de Belfort et dans le Haut-Doubs. Produire du Comté ou être en polyculture élevage, cela n’a rien à voir ".
GO ! Il faut en effet savoir cultiver son jardin, quel que soit son champ d’action. De ce point de vue, d’aucuns trouveraient intéressant de paraphraser l’argumentaire de ce documentaire… "Désormais, les futurs agriculteurs allaient apprendre à produire autrement. Une réforme voulue par le ministre. L’objectif : intégrer l’agroécologie dans les programmes pour favoriser la transition écologique devenue indispensable avec le réchauffement climatique".
Appliqué à l’audiovisuel ce pourrait être : "Désormais les pros de l’audiovisuel allaient apprendre à produire autrement. Une réforme voulue par la ministre. L’objectif : intégrer la complémentarité des médias dans les programmes pour favoriser la transition devenue indispensable avec l’évolution du mode de consommation des médias".
A moins que, à la différence des agriculteurs, les protagonistes de l'audiovisuel public disent oui avec la tête, mais non avec le coeur ...
Thierry Mathieu e-crossmedia le 18 février 2025.
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"A nous d’aller à la rencontre des jeunes !" Après la parution des cahiers de son père sur Auschwitz il y a 1 mois, Roger Fajnzylberg constate que seuls les médias traditionnels, pour adultes, s’y sont intéressés. (le 16-02-2025) |
75% des 18-25 ans s'informent en ligne et plus spécifiquement, 46% des jeunes via les réseaux sociaux. Ils privilégient les vidéos, plutôt que les écrits, les contenus rapides, instantanés : la difficulté est donc de les capter. C’est ce que réalise le fils d’un déporté d’Auschwitz qui vient de faire paraître le témoignage de son père, déporté du premier convoi de Juifs parti de France le 27mars 1942. Ces lignes écrites en polonais en 45 étaient restées, longtemps, dans une boîte à chaussures.
Coup de fil à Roger Fajnzylberg. "J’ai bénéficié d’un bel accueil en général dans de très nombreux supports, car ce récit de mon père est un témoignage inédit".
"Le Point, l’Humanité, Libération, Les Echos, France 2 ou France 3, France Inter, France Culture et j’en passe... J’ai multiplié les interviews pour témoigner de ce qu’il a vécu en tant que membre des Sonderkommando de Birkenau".
Comme vous l’avez raconté sur France Info à Elodie Suigo …
Les médias grand public ont donc été au rendez-vous et ont relayé le caractère unique du témoignage d’Alter, votre père, qui avait témoigné à Cracovie devant la commission d’enquête sur les crimes hitlériens à Auschwitz, et aussi au tribunal de grande instance de Francfort mais dont les écrits étaient restés inexploités … "En effet, mais comment les faire connaître surtout aux plus jeunes, qui de plus en plus d’après les enquêtes d’opinion, disent ne pas avoir connaissance de ces faits historiques... Ce dont témoigne mon père n’a rien d’une fiction ! Voilà ce que je leur dis quand j’ai l’opportunité de leur parler. Je vais d’ailleurs prochainement aller à leur rencontre au sein d’établissements scolaires avec le concours de profs membres de l’APHG -l'Association des Professeurs d'Histoire Géographie- à Dijon, Chartres ou à Montigny en Ile de France. Ce type de conférence reste essentiel mais ne permet d’entrer en contact qu’avec quelques dizaines de jeunes gens. Mon père avait 16 ans quand il était militant communiste, puis 25 quand il s’est engagé en Espagne au sein des Brigades internationales, avant d’être interné comme réfugié dans le sud de la France, puis comme Juif à Drancy avant de partir à Auschwitz en 1942".
"Le fait qu’un nombre significatif d’adultes et encore plus de jeunes gens, ne puissent pas identifier des faits de base, tels que les 6 millions de Juifs qui ont péri, est profondément inquiétant" dit au Figaro récemment Gideon Taylor, le Président de l’ONG Conférence on Jewish Material Claims Against Germany… "Voilà pourquoi des articles ou des émissions, comme les grandes rencontres à l'instar de celle à laquelle j’ai participé le 26 janvier dernier au Théâtre de la ville à Paris devant un millier de personnes demeurent essentiels. Mais encore faut-il se donner les moyens d’aller à la rencontre de tous les publics, et pas seulement les adultes ! J’ai le sentiment que finalement, les générations cohabitent comme cela depuis toujours, mais que la fragmentation des médias en fonction des publics fait qu’il faudrait s’adapter à ces différentes cibles : raconter de manière adaptée à chacun pour que ce dont témoigne mon père parvienne bien au plus grand nombre".
C’est ce qui fait le succès de médias tels que Brut, Loopsider et Konbini. Les jeunes plébiscitent ces pros des nouveaux médias comme aussi Hugo Décrypte ou Samuel Etienne. Ils proposent un traitement de l’actualité plus interactif, dans des formats courts et accessibles…
"Je sais que ma maison d’édition prévoit d’ailleurs 2 déclinaisons de parution dans des formats à priori plus adaptés au jeune public, même s’il est trop tôt pour en parler. N’empêche que ce dont témoigne ce livre paru il y a exactement un mois, le 17 janvier, est susceptible de concerner d’ores et déjà les plus jeunes. Si les médias qui savent les toucher trouvent les mots et les formes adaptés pour leur parler …"
Thierry Mathieu e-crossmedia le 17 février 2025.
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La voix de Marseille, Avi Assouly s’est éteinte... La Provence, le monde du foot et la profession lui rendent hommage. Entretiens avec Elizabeth Durin et Claude Perrier. (le 15-02-2025) |
"Tout le monde avait l'habitude de rire avec lui, mais ce vendredi, c'est bien un sentiment de tristesse infinie qui a envahi la grande famille olympienne, la communauté juive, dont il était une figure emblématique, le monde du journalisme et l'ensemble des composantes de la ville de Marseille, puisqu'il était connu par tous." écrit la Provence.
"Il connaissait tout le monde, et en effet, tout le monde le connaissait ! C’est d’ailleurs comme ça que je l’ai recruté à Radio France". dit Elizabeth Durin qui début des années 90 était directrice-rédactrice en chef de Radio France Marseille.
"C’était avant la création de la station qui couvrira ensuite toute la Provence. Notre mission se limitait à la cité phocéenne et la radio ultra leader était RMC. Je cherchais un reporter commentateur pour couvrir l’OM. J’ai donc contacté Avi qui intervenait sur des antennes locales comme Fun Radio ou NRJ. Mais il n’était pas encore vraiment journaliste …"
Fils de pieds-noirs, né près d'Oran et arrivé à Marseille en 1962, Avi a en effet touché à tout. Greffier à Besançon, où s'était installée sa famille, il jouait lui-même au sein de l’équipe de foot de la ville en D2. Il a ensuite vendu des jeans, été gardien de kibboutz pendant la guerre du Kippour et même commercial pour la compagnie aérienne El Al à New York, Paris et Marseille. "C’est avec nous qu’il a appris à écrire et est devenu le grand pro que chacun salue aujourd’hui" poursuit Elizabeth Durin. "Très vite il s’est imposé au stade Vélodrome et sur les ondes. A tel point que nous diffusions des rencontres sans en avoir les droits, ce qui n’a jamais posé aucun problème ! Boli, Papin, Tapie venaient dans nos studios sur la Canebière, car ils lui faisaient confiance et s’étaient attachés à lui. Tout le monde aimait Avi …"
C’est l’époque de gloire de L’OM, rachetée en 86 par Bernard Tapie qui recrute Hidalgo et Papin, Förster, Domergue, Stambouli, Cubaynes, Brisson, F. Passi, Laurey, Sliskovic et Giresse. 30000 spectateurs sont présents au Vélodrome pour chaque match ce qui constitue un record d’affluence.
En 92, Avi est l’une des victimes de la tragédie du stade Furiani à Bastia. Ce soir-là, sa vie est sauvée grâce à l’avion privé de Bernard Tapie qui permet son évacuation aux urgences de Marseille.
La Provence écrit : "Mais après plusieurs jours de coma, il avait fini par se relever, malgré quelques séquelles, qui ne l'ont jamais empêché de conserver sa joie de vivre et d'être apprécié par toutes celles et ceux qui le côtoyaient. Il était comme ça, Avi. Dès qu'il entrait dans une pièce ou dans un stade, on l'entendait. Il ne se privait jamais pour donner son avis, rebaptisait tous ses amis "petit frère".
"Marseille est marquée par 3 noms : Gaudin, Tapie, et Assouly !" surenchérit Claude Perrier qui a dirigé des années plus tard France Bleu Provence, puis a présidé le quotidien La Provence. "En 2009, je l’avais accompagné pour qu’il quitte Radio France dignement. J’ai dit au PDG de Radio France de l’époque Jean-Luc Hess, qui me demandait pourquoi faciliter sa sortie de l’entreprise : "Parce qu’il le mérite !" Devenu électron libre au sein de la rédaction comme le sont bien des reporters sportifs, il avait porté tout de même la station à ses plus grandes heures, comme la victoire de l’OM en coupe des Champions à Munich face au Milan AC en 93".
"Par la suite je l’ai retrouvé au quotidien La Provence où Bernard Tapie l’avait accueilli. Ces deux-là avaient un respect mutuel, et de l’admiration l’un pour l’autre".
Avi Assouly aura collaboré avec de nombreux médias tels que M6, LCM, OM TV, Le Soir en Belgique, Le Sun en Angleterre et même l’agence Reuters. "On l’aimait pour tout ce qu’il était, y compris pour ses bourdes à l’antenne !" dit Claude Perrier. "Le 28 septembre 2006, il annonce précipitamment la qualification de l’OM lors du match contre le FK Mlada Bleslav alors qu’en réalité l'équipe tchèque s'impose finalement 4 à 2 et se qualifie…"
En janvier 2010, Avi Assouly est élu au Conseil régional au sein du groupe "Socialiste, Radical et Républicain" et est nommé délégué aux grands événements sportifs. Aux législatives de 2012, il est candidat suppléant de Marie-Arlette Carlotti sur la 5me circonscription des Bouches du Rhône. Elle intègre le gouvernement et lui s’en va donc siéger comme député, membre de la commission des affaires étrangères.
"Il était un exemple de bienveillance et d’humanisme" conclu Claude Perrier… "Avi c’était l’artisan sur les ondes ou en presse écrite d’une forme de chaine de l’union. Un texte d’Enrico Macias me vient à l’esprit où il chante "On s’aime tous". Plus que la voix légendaire de Marseille, il était un ami !"
Avi Assouly était Chevalier de l’ordre national du Mérite depuis le 14 mai 1997 et avait reçu 2 ans plus tard la médaille d’or de la jeunesse et des sports.
Thierry Mathieu e-crossmedia le 15 février 2025.
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PQR, radios et télés locales … En ces temps de globalisation, les médias de proximité ont pourtant de plus en plus la cote, comme le montre l'étude annuelle de Kantar "Media Rating". (le 13-02-2025) |
Le pouvoir d’achat, la santé et les problématiques liées à la sécurité et la justice : voilà les thèmes auxquels s’intéressent le plus les Français devant l’environnement, les retraites, la protection sociale ou encore les questions d’immigration. Les problématiques internationales comme les conflits ou l'Europe arrivent loin derrière. Comme quoi les Français vivent l’actualité au prisme de leur vie quotidienne et cela profite aux médias de proximité !
Kantar publie cette étude réalisée après avoir interrogé plus de 3000 personnes représentatives de la population française du 18 au 23 janvier. Selon l’institut, c’est à la presse régionale que les Français donnent prioritairement leur confiance en matière d’information, devant les TV nationales, en recul.
Plus étonnant : le public jeune, lui aussi, reste très attaché aux titres de Presse Quotidienne Régionale. "Parmi les sources d’information prioritaires des 18-34 ans, le Print progresse chaque année (hors 2020, année du confinement) pour atteindre un record de 41% en 2024. Si, dans les usages, les médias numériques restent les plus fréquentés par les jeunes générations, le statut du média print en matière d’information est de plus en plus prégnant. Il n’en va pas de même pour la télévision dont le score est à son plus bas en 2024, avec 30% des 18-34 qui en font leur source d’information prioritaire."
A la question : "avec quel média avez-vous une relation forte ?" … "La presse régionale conforte, cette année encore, sa relation de proximité privilégiée avec les Français avec un résultat en progression de +5 pts en un an. Sur la 2è marche du podium, les TV nationales (+2pts ) et les réseaux sociaux, en 3ème position qui sont stables …"
"Le poids des réseaux sociaux se confirme dans le temps et est sans doute à relier aux divers mouvements de contestation qui émaillent la scène politique et sociale depuis quelques années et dont ils sont devenus les vecteurs d’expression privilégiés."
Et la pub ? "Précurseurs des ad blockers, les 18- 34 ans semblent moins dérangés par la publicité sur les sites d’information qu’il y a 7 ans. Avec une progression de 12 pts, le pourcentage de jeunes qui ne sont pas dérangés par la publicité en ligne augmente de façon très significative. Le pourcentage sur les réseaux sociaux est significativement inférieur."
Thierry Mathieu, e-crossmedia Le 13 février 2025.
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"Maîtriser. Et pour cela agir, vite !" ... Jean-Marie Cavada fait "son" bilan du Sommet de Paris sur l'IA, sur e-crossmedia. (le 12-02-2025) |
"Nous avons besoin de régimes réglementaires internationaux qui favorisent la création de technologies d'IA au lieu de l'étouffer" dit le nouveau vice-président des Etats Unis.
A l’inverse ... "Nous avons besoin de continuer à faire avancer une gouvernance internationale de l'IA !" répondent le premier ministre indien co-organisateur du Sommet, et Emmanuel Macron : vidéo à l'appui, comme une démonstration par l'absurde ...
Coup de fil au journaliste, Président d'iDFRights, ex grand-dirigeant de médias et député européen Jean Marie Cavada : "Nous sommes sur la bonne voie, si tant est que ce qui a été annoncé est réalisé !"
"Trop souvent, j'entends dire que l'Europe est en retard dans la course, tandis que les États-Unis et la Chine ont déjà pris de l'avance. Je ne suis pas d'accord. Car la course à l'IA est loin d'être terminée" ... dit la Présidente de la commission Européenne Ursula von der Leyen qui annonce vouloir mobiliser 200 millions d’euros … "L’Europe qui détient des talents, des ingénieurs, des écoles parmi les meilleures au monde en la matière n’a pas su créer des entreprises de taille mondiale. Il est en effet temps d’agir. Le rapport Draghi préconise tout ce qu’il y a à faire. Il s’agit de le prendre en compte et d’agir !"
Au total ce sont 109 milliards d’euros qui sont annoncés au sommet de Paris … "Et dans le même temps le géant Amazon à lui tout seul promet 100 milliards d’euros d’investissement ! Nous avons du retard. Donc, au plus tôt le rapport Draghi s’appliquera, au mieux l’Europe sortira son épingle du jeu. Le conseil européen, et le Parlement, doivent maintenant agir !"
Au Sénat il y a quelques jours devant la commission des affaires européennes vous souligniez que c’était plus les GAFA et l’hégémonie américaine qui posaient problème plutôt que l’IA … "Depuis cette intervention au Palais du Luxembourg, le sommet de Paris a montré que notre pays est le théâtre d’une sorte de fermentation. La France et l’Europe sont des lieux où peuvent s’installer des leaders en matière d’intelligence artificielle. Mais gare à ne pas rester à l’état de promesses … Il faut concentrer nos investissements à commencer par les entreprises. Mais l’autre moitié du chemin, c’est également la valorisation des contenus. L’IA va piocher dans ces trésors qu’ils soient artistiques ou journalistiques. Les machines ne se nourrissent que de ce qu’on leur fournit , la propriété intellectuelle est un enjeu essentiel !"
Le président Macron dimanche soir sur France 2 a cherché de ce point de vue à rassurer le grand public … Selon lui, l’IA doit être considérée comme un assistant qui redonne ses lettres de noblesse à l’intelligence humaine :
"Cette formulation me va bien ! Il faut développer l’IA, mais que l’homme en conserve sa maîtrise, et pour cela il faut réguler … En l’occurrence, le sommet ne répond pas à ces questions essentielles. Les monopoles qui détiennent l’IA et son développement, c’est-à-dire l’hégémonie américaine, sont le problème à gérer".
Que de chemin parcouru en 2 ans ! Ce n’est, en réalité, qu’en 2023 que le grand public a pris connaissance de l’existence de l’IA, comme le montre l’INA :
"Cela va très vite en effet et l’évènement qui vient de se dérouler à Paris n’est en réalité que le deuxième au niveau mondial consacré à cette révolution. Il a le mérite, au-delà de l’information délivrée au très grand public sur les enjeux, de souligner la nécessité d’investir massivement pour atteindre en Europe la taille critique. Il est vrai que finalement l’open AI n’est apparue pour la plupart des gens que lorsqu’elle a été présentée le 22 novembre 2022."
Ce sommet aura participé à faire avancer les consciences ? "Je ne peux que le redire ... Nous sommes sur la bonne voie si on parvient à faire ce qui a été annoncé !"
Thierry Mathieu e-crossmedia le 12 février 2025.
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L'Alliance pour les faits ... Quand les grands acteurs de l'info s'unissent pour vivre avec l'IA ... (le 11-02-2025) |
"Quels outils IA peuvent être les plus utiles dans les salles de rédaction ? Quelles questions soulèvent leurs usages ? Comment détecter les outils permettant d’agir pour le meilleur (une information plus fiable, une identification de faits facilitée, …) et, à l’inverse, identifier ceux dont l’usage peut participer à la grande confusion des faits ? Les rédactions du monde entier sont confrontées à ces enjeux …"
Dans le cadre du Sommet pour l'Action sur l'Intelligence Artificielle à Paris, Radio France rejoint l’"Alliance pour les faits", aux côtés de FTV, France Médias Monde, l’INA , TV5Monde … e-crossmedia il y a quelques semaines faisait déjà état de ce type d'initiative.
Pour Radio France … Cette Alliance repose sur deux actions principales : et de journalistes spécialisés dans l'investigation numérique. recensant les outils IA visant à soutenir l'intégrité de l’information.
Pour un journaliste ... "L’IA peut être à la fois un sujet de société en vogue qu’il traite fréquemment dans ses article, un ensemble d’outils et de processus qui peuvent trouver leur place dans les salles de rédaction sur toute la chaîne de traitement de l’information, un puissant accélérateur de désinformation qui facilite la production de fausses nouvelles et de deep-fakes indétectables, un potentiel concurrent qui capte la valeur de son travail pour son apprentissage et l’attention du lecteur dans ses réponses prêtes à l’emploi. L’ambivalence à l’égard de l’IA guette toute la profession. Entre perspectives dystopiques et utopiques, toxiques ou vertueux, où l’IA nous emmène-t-elle ? Ou peut-être, où l’emmenons-nous ? La plupart des journalistes savent qu’ils doivent s’intéresser de près à ces technologies, élaborer des lignes directrices pour encadrer leurs usages, expérimenter avec prudence pour dégager des opportunités et des risques".
En facilitant comme jamais auparavant la création de fausses nouvelles, l’impact de ces IA se porte sur un autre domaine essentiel de l’activité journalistique : la vérification de l’information. "Il y a d’abord la vérification que chaque journaliste est tenu de faire pour les propres contenus qu’il traite et produit. Et il y a les vérifications que certains journalistes spécialisés, les « fact-checkers » font, * sur les informations diffusées par des tiers, pour l’ensemble du public et notre santé démocratique. À la vitesse de diffusion de la désinformation doit répondre une vitesse de détection en quasi temps réel."
Les outils doivent être évalués pour des besoins spécifiques au secteur del’information. "Quels sont les cas d’usage les plus pertinents ? Quels sont les meilleurs Quels sont les risques et les effets délétères constatés, ou les opportunités manifestes ? Les réponses à ces questions restent très évolutives. De même, sur les enjeux plus transverses (cadre d’usage, acculturation, organisation, stratégi, la mutualisation continue des bonnes pratiques et des axes de
Thierry Mathieu e-crossmedia, le 11 février 2025.
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