Oprah Winfrey, influenceuse avant l'heure. Portrait de la star médiatique made in USA, présente au dernier meeting de Kamala Harris ce 4 novembre. (le 04-11-2024) |
Emotive, incapable de retenir ses larmes devant des tragédies, elle bafouille à l'écran et éclate souvent de rire… Elle ne se dit donc pas "journaliste" et revendique être "animatrice" ! N'empêche ... Son talk-show sur l’actu demeure The phénomène médiatique aux USA. Entre 86 et 2001, elle devient même la femme noire la plus riche au monde. A la tête de son propre programme, Ophra Winfrey demeure toujours considérée comme la célébrité la plus influente des États-Unis. D’où sa présence ce soir pour le dernier meeting de la candidate démocrate !
C’est à l’âge de 19 ans qu’elle débute à la radio et elle devient seulement 2 ans plus tard la première présentatrice noire du pays à la télévision, sur une chaîne locale de Nashville.
En 1984 c’est la consécration et le début d’un succès inédit avec son talk-show matinal, "AM Chicago". Elle jette même les bases du talk-show "à l'américaine" : c’est un débat public, le micro circule librement entre les invités. Pour Deborah Tannen, professeur à l'Université de Georgetown, à Washington … "Oprah s'intéresse aux gens. Elle ne les questionne pas sur les affaires du monde mais sur eux, sur leur intimité. Et si elle y parvient si bien, c'est qu'elle-même n'a pas de secrets à l'antenne. Rien de sa vie qui ne soit devenu sujet de son émission. Son viol à 9 ans, les abus sexuels qui ont suivi dans l'intimité de sa famille lorsqu'elle avait entre 10 et 14 ans, sa dépendance à la cocaïne, plus tard, à 20 ans. Et surtout son poids…"
"Longtemps, elle a pesé plus de 100 kg, en perdant 20 pour les reprendre aussitôt. Le régime drastique qui a suivi a certainement été le plus médiatisé de l'histoire !"
Depuis toujours Oprah affirme son soutien au camp démocrate. Elle est d'ailleurs distinguée par Barack Obama. Il lui remet en 2013 la plus haute distinction civile d'Amérique, la Médaille présidentielle de la liberté.
Oprah se veut depuis toujours maitresse de son destin … Son émission est produite par Harpo Productions, sa propre société qui porte son nom, à l'envers.
Désormais septuagénaire, Oprah crée toujours l’évènement … Il y a seulement 6 semaines elle reçoit à l’antenne la candidate démocrate Kamala Harris pour parler de l'immigration, du coût de la vie ou encore d'avortement.
Mais pendant l’émission Kamala Harris, en roue libre, commet une erreur pour une démocrate, à propos des armes … Elle avoue qu’elle en détient une, et que si un intrus entrait chez elle, il se ferait "tirer dessus".
Femme de gauche, Oprah est bien connue pour sa générosité : Son ONG "Angel Network" lève des centaines de millions de dollars durant son émission en faveur de causes sociales comme les victimes de l'ouragan Katrina, ou les enfants atteints du virus du VIH. Elle construit également un internat pour filles en Afrique du Sud pour 380 étudiantes...
Mais dans le camp d’en face, Elon Musk l’homme le plus riche du monde qui est aussi le soutien numéro 1 de Donald Trump, l’accuse comme d’autres célébrités d’Hollywood, de profiter du star système et de ne pas savoir de quoi ils parlent…
Les écrivains, artistes ou même des marques qui ont bénéficié de son énorme pouvoir de prescription sont légion ... En tous cas, l'impact du soutien d’Oprah à Barack Obama dès 2006, alors qu'il n'était pas encore le candidat démocrate officiel, continue d'être étudié par les chercheurs et politologues...
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 4 novembre 2024.
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Droite radicale aux USA : la radio pour haut-parleur bien avant le web et FoxNews. Et un bonimenteur, ex-DJ, longtemps le plus écouté du pays ! (le 03-11-2024) |
L’identité et les valeurs de l’Amérique éternelle, dont les conservateurs seraient les dépositaires exclusifs… C’est par la radio que ces idées ont d’abord été massivement répandues, par Rush Limbaugh, un ex-DJ devenu pendant 30 ans le chroniqueur politique le plus écouté des Etats Unis ! Né à Cap-Girardeau, une petite ville du Missouri, il débute la radio à 17 ans et anime une émission musicale. En 1984, une station de Sacramento en Californie lui offre sa première tranche dédiée à l’actualité : pas d'invité, seulement son analyse politique conservatrice. Et dès 88, il pilote un programme depuis NewYork sur la puissante WABC. C'est le début de sa réussite personnelle et de sa renommée nationale.
C’est donc bien avant l’émergence du web et des smatphones, ou aussi que la chaîne Fox News serve d’hautparleur à la sphère trumpiste, que les idées de droite radicale déferlent sur les ondes américaines.
Puissant instrument de la contestation conservatrice et média de prédilection des Républicains au cours des années 1990, la radio conservatrice engage alors un bras de fer permanent avec les médias grand public. 650 stations au Etats Unis re diffusent son émission de WABC ! Rush Limbaug y appelle déjà à combattre de façon radicale ce qu’il qualifie au micro de "forces subversives" : les démocrates, les progressistes, les universitaires, l’industrie du divertissement ou les médias d’infos grand public.
Son succès exponentiel coïncide avec la première guerre du Golfe. Il soutient, alors, l'effort de guerre US et tourne en ridicule les militants pacifistes.
En réalité, le phénomène "Limbaugh" est en large partie dû alors à une décision fédérale : la déréglementation du secteur des médias … Comme l’explique Sébastien Mort, Maître de conférences en sociétés et cultures des États-Unis à l'Université de Lorraine :
"En 1987, l’administration Reagan révoque la "Fairness Doctrine". Ce texte impose jusqu’alors aux diffuseurs de produire des contenus en rapport avec les préoccupations des communautés au niveau local, et comprend une série de garde-fous contre l’attaque personnelle et l’éditorialisation à outrance. L’abrogation s’assortit également d’un relâchement des règles de propriété qui se traduit par l’accroissement du nombre de stations qu’il est légal de posséder sur un même marché. Par ailleurs, la domination écrasante de la FM fait de l’AM un média résiduel, peu cher à l’achat. La moindre qualité sonore n’affecte pas la diffusion des contenus parlés, à l’inverse des programmes musicaux qui ne peuvent être diffusés qu’en FM".
C’est en réalité déjà la fin de l’âge d’or de l’information hertzienne avec un nombre limité de stations, du rôle écrasant d’ABC, CBS et NBC et de la grande presse, et l’émergence d’une multitude de nouveaux supports qui remettent en cause la domination des médias traditionnels. A cette époque, les catégories d’émissions d’info ou de divertissement deviennent aussi caduques : c’est l’apparition, donc à des fins politiques d'abord, de l’infotainment.
Avec 20 millions d’auditeurs en 2001, il signe le plus gros contrat de l’histoire de la radio : 285 millions de dollars pour neuf ans d’émission. Même s’il avoue à ses auditeurs être devenu complètement sourd ! Il déclare au New York Times : "Je fais partie du paysage de l’Amérique, je m’adresse aux gens directement, sans passer par les médias. Je suis LE média ». Septuagénaire en 2020 il conspue toujours les médias et inonde les ondes de propos racistes et homophobes, mais près de 16 millions d’auditeurs lui restent fidèles.
A son décès, il y a 3 ans, Donald Trump qui lui a décerné l’honneur civil, la plus importante distinction qui puisse être accordée aux Etats-Unis, lui a rendu hommage : "Il m’a soutenu dès le début, c’était un grand gentleman, un gars unique. Il avait une perspicacité extraordinaire. Rush était persuadé que nous avions gagné l’élection présidentielle de 2020, et j’en suis persuadé aussi d’ailleurs. Je crois que nous avons gagné de manière considérable".
Pour l’ancien président républicain George W. Bush … "Même s’il était impétueux, parfois controversé et toujours campé sur ses idées, il exprimait ses opinions en tant que porte-voix pour des millions d’Américains".
L’assaut violent il y a 3 ans contre le Capitole par des supporters de Donald Trump convaincus de se porter au secours de leur pays apparaît pour certains analystes du phénomène "Rush Limbaugh" comme l’aboutissement logique et tragique d’un processus enclenché sur les ondes. Depuis donc des décennies, et à la radio.
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 3 novembre 2024. |
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USA J-2 : Radios, TV, Print, Web ... Quid des sondages usés et abusés dans la nation qui pourtant les a inventés ! (le 02-11-2024) |
Scrutin historique en vue … Mais vision bien trouble fournie par les sondages ! Chaque voix compte dans cette dernière ligne droite, particulièrement celle des femmes et des minorités alors que Donald Trump et Kamala Harris seraient au coude-à-coude tant au niveau fédéral que dans les États clés.
Vu de France, certains organes de presse ont décidé de se passer des sondages à l’occasion des derniers scrutins. Pour eux, ils comportent un risque pour le débat public et peut perturber les électeurs. En cause … Les tentatives d’interprétations des données notamment par les chaînes d'info continue ou sur les réseaux sociaux où ils sont réduits à des chiffres sans contexte, ni explications sur la méthodologie n'apparaissent plus crédibles. .
Comme le souligne Les Echos … "Sans parler des instituts de sondages à l'origine obscure qui existent sur internet ou qui se fondent, avec l'intelligence artificielle, sur l'analyse de commentaires et de popularité pour en tirer des intentions de vote. Une méthode qui n'a pas fait la preuve de sa fiabilité comparée à l'exercice du sondage scientifique tel qu'il se pratique depuis des décennies".
Pour le sociologue Patrick Champagne, co fondateur d’Acrimed et auteur, entre autres, de "Faire l’opinion : le nouveau jeu politique" … "Quels que soient les critiques et les arguments avancés, les responsables politiques comme pour les journalistes ne peuvent plus s'en passer. Les interdire serait à la fois impossible surtout depuis internet qui permet de contourner toutes les interdictions et inutile parce que cette pratique est désormais inscrite dans le fonctionnement ordinaire de la vie politique. A la veille d’un scrutin tout de même, il y a des électeurs qui, dans leur choix final, peuvent prendre en compte les résultats attendus et révélés par les sondages…"
Cette analyse est modérée sur Public Sénat par Frédéric Micheau, le directeur du pôle opinion d’OpinionWay et auteur pour la Fondation Jean Jaurès d’une analyse sur les ressorts de l’évolution des sondages depuis le début de la campagne américaine : "Le vote populaire ne détermine pas à lui seul le résultat final puisque le scrutin aux USA se joue au suffrage indirect par le biais de grands électeurs dans chaque État. Pour avoir une vision plus fiable de l’écart entre les deux candidats, mieux vaut donc se pencher sur la situation particulière dans chaque État, en particulier dans les Etats clés. Mais les écarts entre les deux candidats sont en plein dans la marge d’erreur et la précision des outils de sondages ne permet pas de mesurer des écarts de voix si faible".
D’autant que, comme le souligne Sud Ouest … « Le cœur du problème n’a pas changé depuis l’arrivée fracassante de Donald Trump sur la scène politique américaine : une frange de son électorat refuse de participer aux enquêtes d’opinions. Et pour faire face à cette difficulté, nous n’avons pas trouvé de formule magique, résume Courtney Kennedy, responsable de la méthodologie au très reconnu Pew Research Center. En attendant, pour corriger le tir, chaque sondeur choisit ses méthodes".
L’histoire se répètera-t-elle d’ici quelques jours ? C’est précisément aux Etats Unis que sont nés les enquêtes d’opinion en 1935 alors que le marketing commence à s’imposer … Quelques 3 000 américains répondent pour la première fois à une question posée par un directeur de recherche de l’agence publicitaire Young et Rubicam : "Comment percevez-vous les sujets d'actualité ?"
Pour analyser les réponses, il utilise toutes les découvertes du moment en matière de mathématique, de statistique, de sociologie. Très vite ensuite, il crée l’institut Gallup qui aujourd'hui encore fait autorité. Dès l’année suivante, il teste son nouvel outil à l’occasion de la Présidentielle en construisant un échantillon représentatif de plusieurs millions d’électeurs, et il se mesure à une enquête organisée traditionnellement de manière empirique par la revue "Lirary Digest".
La nouvelle technique s’impose en annonçant la réélection de Roosevelt alors que l’autre méthode, ancienne, prédisait la victoire de son challenger !
L’institut Gallup vient d’inventer les sondages qui vont investir le monde entier, avec une précision jusqu’alors inimaginable ! Mais ça, donc ... C’était avant !
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 2 novembre 2024.
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Décoder les 40 ans de Canal +, dans 3 jours, c'est aussi parler de cryptage, et de piraterie dont nombre de médias sont toujours victimes ! Entretien avec Albino Pédroia, membre de l'équipe fondatrice de Canal. (le 01-11-2024) |
"Ni redevance, ni publicité "… Une quatrième chaîne de télévision va voir le jour promet François Mitterrand seulement un an après son élection. Pour la financer, c'est l'idée d'un péage via un décodeur qui est choisie par le groupe Havas.
"Discret", c’est le nom de code de l’innovation sur laquelle repose, au-delà de l’offre de programme, le concept de la chaîne.
L’un des concepteurs de ce boitier alors révolutionnaire, dans lequel chaque abonné devait entrer un code reçu chaque mois par la poste … Albino Pédroia : "J’étais alors chez Havas et d’énormes moyens étaient alloués au lancement de cette chaîne. Venu de l'univers des radios dites "pirates " avant la libération de la bande FM en 82, j’avais parmi mes amis Sylvain Anichini, un jeune ingénieur très inventif qui collectionnait les installations d’émetteurs clandestins ! Il s’agissait pour la création de la 1ère télé à péage en France d’écrire et de piloter un cahier des charges et de trouver des industriels capables de produire à très grande échelle un décodeur... Nous avons audité des candidats anglais, allemands, français et bien sur américains puisque cette technologie de télé à péage existait déjà là-bas. C’est finalement Radiotechnique, une filiale du néerlandais Philips qui a été choisie."
Mais non sans d’âpres discussions avec eux ? "L’idée était que Canal+ leur achète les décodeurs puis les loue chaque mois aux abonnés. Mais vu le nombre d’équipements à acquérir, la somme était telle que le modèle économique même du projet d'ensemble ne pouvait pas tenir ! Il a donc fallu discuter ferme pendant un bon mois, et réussir à faire baisser le prix. Mais ensuite, ce parc de décodeurs s’est avéré très rentable puisqu’il était payé en réalité tous les mois par les abonnés. Ça a largement contribué à l’énorme succès économique de Canal dans les premières années !"
Dirigeant d’Havas devenu président de Canal+, et ex-directeur de cabinet du président de la République, André Rousselet ouvre donc l'antenne le 4 novembre 1984 à 8 h du matin. En régie, il manipule une manette électronique, et permet à ses 186 000 premiers abonnés "fondateurs" de découvrir Canal +.
Rapidement après le lancement, un sérieux réajustement de l’offre éditoriale est tout de même décidé … "En effet durant le premier été qui a suivi, en 85, le nombre d’abonnés a fait un bon extraordinaire. Et les patrons de la chaîne sont rentrés en urgence au siège depuis leurs plages de la Côte d’Azur pour tenter de comprendre pourquoi … En fait, des études qualitatives ont montré que l’explication était simple : les gens qui n’avaient pas encore souscrit d’abonnement, mais qui n’avaient pas pour autant les moyens de partir en vacances, se sont offerts ce petit luxe en quelque sorte, pour se faire plaisir durant leurs congés ! Du coup le concept initial plutôt élitiste a évolué rapidement vers des programmes beaucoup plus grand public !"
Mais l’envers de la médaille, c’est qu’il a fallu dans le même temps lutter contre la fraude … "Les matchs de foot, les films de cinéma visibles seulement trois mois après leur sortie en salle et aussi le fameux porno du 1 er samedi du mois étaient séduisants, mais incitaient aussi au piratage ! Aucune loi n’existait alors pour protéger la chaîne contre les contrefaçons, et les plans et astuces pour bricoler soi-même son décodeur étaient même publiés dans la presse !"
Des légendes urbaines se propagent aussi, comme l’utilisation de passoire qu’on agite devant les yeux pendant que le signal est crypté, comme le montre ce sujet d’Antenne 2 archivé par l’INA …
"L’évolution du décodeur, pour lutter contre le piratage devient alors une priorité de tous les instants ! Dès 1985, Canal+ se plaint publiquement de ce fléau qui freine son succès commercial. La chaine engage une lutte féroce contre le piratage, multiplie les plaintes et obtient même une loi "anti-piratage" inédite en Europe. Ce texte vise à consolider ses droits et à appliquer des sanctions judiciaires très significatives pour les contrer".
Des personnalités devenues célèbres racontent même, comme ça a été le cas dans une émission animée par Guy Lagache sur LCP, avoir piraté les décodeurs de Canal, Comme le milliardaire capitaine d’industrie Xavier Niel ! Pour lui, c'était alors grisant de réussir à hacker, comme un "défi intellectuel". Il n'avait pas vu à l’époque ce qu’il y avait d’illégal, hormis l’aspect marché noir … "Le piratage reste aujourd’hui un enjeu essentiel pour nombre de médias, même si à l’heure digitale les moyens sont différents.
Comme en témoigne en effet cet article du Parisien publié en octobre 2023 ...
"Par exemple, le cas de la chaine DAZN sur le football, fait en effet les titres des journaux depuis plusieurs mois. Le piratage reste bel et bien d’actualité !"
Brice Daumin, directeur général de DAZN France a donné son point de vue récemment, sur franceinfo :
Même si comparaison n'est pas toujours raison, s'agissant des offres actuelles ... Lors de son lancement, il y a donc quarante ans, l'abonnement à Canal + était de 720 francs , soit environ 110€, pour un abonnement minimum de six mois, soit 18€ par mois.
Initialement disponible jusqu’au 27 octobre, la promotion de 10 et 20€ sur les abonnements de DAZN joue les prolongations jusqu’à fin 2024 : près de 20 euros par mois pour la retransmission de 8 des 9 matchs du championnat de Ligue 1 chaque semaine.
Reste, au-delà de la technologie, l’inventivité dont ont su faire preuve durant de longues années les équipes de Canal +. Pour lesquelles, la vie a tourné rond, au delà du ballon …
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 1 novembre 2024.
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Plus qu'un second canal de diffusion ... BFM 2, après un mois d'existence, démontre sa raison d'être et sa propension à renouveler la TV. (le 31-10-2024) |
Valence et ses dramatiques inondations, la Présidentielle américaine, les sempiternels soubressauts de politique intérieure l'Ukraine et le Proche-Orient ... Difficile sur un seul canal de diffusion de hiérarchiser et couvrir toute l'actualité.
A l'épreuve des faits, tout en montant en puissance chaque jour, et seulement un mois après son lancement, BFM2 apparaît d'ores et déjà pertinente. Quand un fait d’actualité domine et mobilise l’antenne de la chaîne prémium sur la TNT, elle propose en parallèle le suivi des autres sujets en cours. Le nouveau canal digital visible depuis un mois sur les écrans numériques via l'appli BFMTV, ou sur les boxs et les télés connectées sort déjà de sa période de rodage. BFM 2 n'a été lancée, assez discrètement, que le 25 septembre dernier …
Ce mercredi soir par exemple, BFM sur le canal 15 de la TNT consacre tout son programme à l’état des lieux et aux témoignages à la suite de la catastrophe qui frappe l’Espagne. BFM 2, elle, dans le même temps propose des directs aux Etats Unis avec les nombreuses équipes présentes sur le terrain à l’approche du scrutin. Même rigueur et professionnalisme de la part des correspondants, mais une tonalité plus simple. Les journalistes en plateau adoptent une posture moins "léchée", le ton est celui de la conversation, naturel. Les reporters tutoient même le jeune présentateur qui est en plateau à Paris, en sweatshirt face à un simple micro de radio. Ils dialoguent, comme ce serait le cas à l'occasion d'une visio privée entre amis.
Il y a 2 jours, aux Etats Unis également, une large partie d'un concert en soutien à Kamala Harris est retransmis sur BFM 2, ce qu’aucune chaine premium en termes de timing n’aurait pu se permettre dans le cadre traditionnel d'une émission d'info . A réécouter içi :
Les moyens pour réaliser cette offre apparaissent minimalistes, du coup la présentation de l’info est désacralisée dans la forme, même si dans le fond le professionnalisme est incontestable. Le rendu est comparable aux chaînes de la plateforme Twitch.
L’idée d’un canal complémentaire n’est pas nouvelle tant en radio qu’en télévision, mais celà n'a surtout existé jusqu'alors que de manière événementielle. France Télévisions l’a démontré par exemple avec le succès de sa chaîne digitale durant Paris 2024, comme la station RMC également, en parallèle de la FM, sur de fortes actualités sportives.
Cette fois l'offre BFM 2 est quotidienne. De plus, au -delà d’être complémentaire à la chaîne prémium, BFM 2 insuffle une tonalité novatrice. Elle adopte les codes qu’apprécie le jeune public. L’antenne renvoie à l’esthétique de nombre de médias d’info qui s’adressent à cette cible, ou même à certains influenceurs. Le recours, salvateur, de temps à autres à la diffusion d’images sans commentaire, à l’image de ce qu’a proposé Euronews il y a bien longtemps, est également une valeur ajoutée.
Proposer une alternative et complémentaire au produit d’info continu traditionnel de la TNT, et surtout s’adapter aux nouvelles générations qui fuient les produits traditionnels … BFM 2 sort déjà de sa période de rodage. Les espaces publicitaires, vides d’annonceurs pour l’heure et qui sont meublés par un décompte de 60 secondes, seront sans doute garnis d’ici peu ! Quand les équipes de CMA CGM décideront aussi de valoriser cette nouvelle offre pour y attirer le public, pour l’instant en effet, rares sont les allusions sur l’antenne prémium de BFM sur la TNT pour inciter les téléspectateurs à aller la regarder. Cela ne devrait plus tarder ! Y jeter un coup d’œil c’est déjà l’adopter, et quelque peu changer son approche de la TV …
Pour regarder BFM 2 : https://www.bfmtv.com/en-direct/bfm2/
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 31 octobre 2024. |
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Enjeu planétaire mais importance aussi du local pour aller à la rencontre, avec l'info et la pub, des électeurs ... L'élection américaine J-6. (le 30-10-2024) |
1,2 milliard de dollars aura sans doute été dépensé pour la campagne de la Présidentielle aux Etats Unis selon le cabinet MediaRadar CMAG, et même 12 milliards au total pour l'ensemble des mandats qui sont en jeu comme pour les sièges au Congrès ! C’est 4 fois plus qu’en 2016 quand Barack Obama a été élu à la maison blanche.
Qu'ils soient politiques ou non, les annonceurs doivent relever le défi d'atteindre leur public sur l'ensemble des médias. Une meilleure compréhension de la manière dont les publics consomment les contenus d'information peut les aider à naviguer avec succès dans ce paysage fragmenté. En outre, faire preuve de créativité dans le mixage des médias peut contribuer à accroître la portée de l'information auprès des publics clés.
Et selon l’institut Nielsen, bien que le web et les réseaux sociaux soient dorénavant privilégiés, l'ajout de la radio au mix marketing offrirait toujours de précieuses opportunités d'augmentation de la portée des campagnes.
Nielsen a récemment mené une étude sur la campagne de mi-mandat en 2022 en Pennsylvanie : le républicain Mehmet Oz face au démocrate John Fetterman. En allouant un cinquième du budget publicitaire à la radio AM/FM, la campagne de Fetterman a pu augmenter son audience de 12 % sans augmenter ses dépenses. Avec l'audience hyper locale de la radio, l'adaptation des messages au niveau de la ville ont permis aux annonceurs d’atteindre des groupes démographiques clés, et son élection !
Reporters Sans Frontières vient d’analyser les conditions d'information des citoyens de quatre "Swing States", les États "clés", si observés à la loupe en ces derniers jours de la campagne … Ils pourraient faire pencher la balance en faveur de Donald Trump ou de Kamala Harris. L’ONG constate qu’aucun de ces États n’est un "modèle de liberté de la presse". Pire, les journalistes et les experts des médias d’Arizona, de Floride, du Nevada et de Pennsylvanie se disent "très préoccupés" par la situation économique désastreuse des médias, le manque de réactivité des responsables gouvernementaux et l’hostilité croissante de la part des leaders politiques locaux.
L’Arizona a enregistré le pire score politique des quatre États analysés … En cause, l’hostilité anti-médias de la part des responsables politiques locaux. En Floride plus de 300 000 citoyens ne disposent pas de source d’information locale. De plus, il n’existe pas de loi de protection des journalistes contre l’obligation de divulguer des informations confidentielles, y compris l’identité de leurs sources ou des notes recueillies lors de leurs enquêtes.
Le bilan de l’ancien président Donald Trump en matière de liberté de la presse est établi. Selon Reporters Sans Frontière … "Il a constamment raillé les journalistes et les organes de presse, qualifiant les médias de "véritable menace pour la démocratie" et "l’ennemi du peuple". Un deuxième mandat pourrait offrir à Trump l’occasion de frapper un nouveau ton. Malheureusement, sa rhétorique à l'égard des médias durant la campagne de 2024 ne s'est pas améliorée. Quant à Kamala Harris, elle ne s’est pas exprimée à propos de la liberté de la presse, son bilan se situe donc en grande partie dans celui de l'administration Biden. Il en a souvent parlé lui, mais n'a pas toujours agi …"
Kamala Harris a récemment affirmé tout de même sur le réseau social X son engagement à obtenir la libération d'Austin Tice, qui travaillait pour le McClatchy News, le Washington Post, l’Associated Press, et l’Agence France Presse. Il demeure "présumé détenu" en Syrie à la suite de son enlèvement il y a 12 ans.
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 30 octobre 2024.
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Agriculteurs : la re-mobilisation ultra connectée ... Au delà des médias tradis focalisés sur d'autres dossiers, la colère paysanne résonne déjà fort sur les RS ! (le 28-10-2024) |
Pas de tracteur ni de fourche, mais une manette ou une souris pour récolter le maximum de céréales en 10 minutes chrono… Huit équipes de farmer gaymers composées d'élèves de lycées agricoles venus de toute la France viennent de s’affronter pour le premier concours national du "Farmor Simulat" en Haute-Vienne …
Les parties sont retransmises sur écran géant, diffusées évidemment en streaming, et commentées par les Youtubeurs Marlonn et MisterWallon : 280 000 abonnés chacun, des stars auprès de leur communauté.
Jeu, fête, compétition en mode connecté … Au-delà du loisir et de la fierté pour leurs métiers, les agriculteurs sont à nouveau comme l’an dernier à la même époque, à la manœuvre et mobilisés. Désormais, comme pour tout à chacun, l’organisation de leurs mouvements passe par les réseaux sociaux. Bien que les actions restent pour l’heure modérées, la colère est palpable et les revendications nombreuses. Des personnalités inondent la toile de leurs messages …
Comme l’écrit "JA Mag", la publi des jeunes agriculteurs sur internet : "De nouvelles actions associées aux panneaux d’entrée et de sortie des villes se sont déroulées dans plusieurs départements français. Recouverts de rubalise, échangés ou carrément enlevés, une nouvelle étape semble avoir été franchie."
Si l’an passé, les auteurs étaient restés longtemps anonymes, depuis quelques jours, il n’y a plus de mystère. "Ce sont les jeunes agriculteurs qui ont recouvert les panneaux ! Comme l’année dernière, ils manifestent et nous les soutenons", peut-on lire sur le Facebook d’un journal local. "Le panneau Nogent est bien arrivé à Orgères", plaisantent les Jeunes Agriculteurs d’Eure-et-Loir sur les réseaux sociaux.
Elle est loin l’époque de "Radio Tracteur", le surnom donné à l’une des 3 premières radios locales de Radio France crée en Mayenne en juin 1980 ! Nombre de ses auditeurs l’écoutaient évidemment depuis leurs champs ou leurs exploitations … Désormais équipées de GPS et de 4 G les machines agricoles se cultivent et récoltent les infos via TikTok, Instagram, YouTube, ou X ! Comme le relevait Ouest France l’an dernier … "En l’espace de quelques jours seulement jusqu’à 3 millions de vues, pour une seule vidéo, ont ainsi été enregistrées sur les plateformes, sous le hashtag "agriculteurs".
L’heure est aux "agri-influenceurs" qui, à la faveur de la crise et avec leurs vidéos, mobilisent de nouvelles troupes. Depuis des années, ils partagent quotidiennement en ligne leur vie en milieu rural, leurs savoir-faire … Comme "Youtubeurre" , de son vrai nom Etienne Fourmont, éleveur de vache dans la Sarthe : 180 000 abonnés dont 120 000 sur Youtube, 34 000 sur Twitter et 24 000 sur Instagram.
Mais en période de crise, comme pour toute communauté, le web devient au-delà des médias traditionnels, un outil d’information, de mobilisation, et de rassemblement …
La colère gronde et se propage autant qu’elle se partage via les réseaux sociaux, tant entre internautes qu’au travers les publications des organisations syndicales.
Selon Zeynep Tüfekçi, professeure reconnue pour ses travaux sur l'impact des réseaux sociaux … "Ce processus de socialisation politique en ligne peut rapidement aboutir à une action décidée et mise en œuvre par des individus connectés sans aucune forme d’organisation ou de coordination préalable. Cette facilitation de l’agrégation par les outils numériques d’une multitude d’individus sur la base de demandes ou de colères partagées explique l’irruption soudaine des mouvements rassemblant des dizaines, voir des centaines de milliers de personnes en un temps record."
S’appuyant sur l’exemple du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis dans les années 1960 elle souligne que … "Dans l’ère pré-Internet, les mouvements sociaux mettaient des années pour aboutir à de telles manifestations, qui constituaient en quelque sorte leur point d’orgue et non pas leur point de départ…"
Au-delà des initiatives individuelles de nombre d’internautes et autres "agri-influenceurs" la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs appellent à une nouvelle mobilisation dès la mi-novembre. En cause notamment, un possible accord commercial entre la Commission européenne et le Mercosur lors du prochain sommet du G20.
L'hymne des auvergnats du groupe "Wazoo" qui fait le buzz sur YouTube "Pas de pays sans paysans" pourrait bien rythmer les cortèges ...
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 28 octobre 2024.
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Semaine de tous les dangers aux USA avant l'élection ? X raisons de s’inquiéter pour la presse en tous cas. (le 27-10-2024) |
"X est l'avenir, c'est le journalisme citoyen. Par le peuple, pour le peuple ! Les médias traditionnels sont contrôlés par une poignée de rédacteurs en chef, mais sur X vous avez l'occasion d'entendre de véritables experts". Dixit : Elon Musk ce dimanche ...
Le patron de Tesla et Space X, l’homme le plus riche du monde et emblématique soutient de Donald Trump, confirme ce que constate Le Monde : "Dans une société puissamment polarisée, on préfère écouter des avis conformes aux siens, par cercles de connivence identitaire, idéologique, politique, religieuse, etc. La présence de Kamala Harris, sur l’antenne de Fox News le 16 octobre, ressemble à une transgression exceptionnelle".
"L’ Amérique a basculé dans une ère de fragmentation, où règnent en maître des podcasts très puissants, menés par des animateurs fiers de ne pas être journalistes. Ce sont les nouvelles voix mainstream".
Et pourtant, comme l’écrit le Washington Post : "30 573 ... C'est le nombre de mensonges ou d'approximations de Donald Trump au cours de son mandat. L'ancien président des Etats-Unis a fait de fausses déclarations sur à peu près tout, surtout lorsqu'il s'agissait d'exagérer la portée de ses réalisations en tant que chef de l'Etat en citant des chiffres sur l'emploi, le Covid ou l'économie qui ne sont basés sur aucune étude".
Mais qui ont fait le buzz sur les réseaux sociaux, comme encore ce 27 octobre !
Malgré celà, certains médias traditionnels ont quelque peu décidé de s’auto-censurer à propos de sa campagne. C’est le choix du "Sane-Washing", comprenez : "Laver plus blanc !". Le but est, pour ne pas participer à la montée des tensions, de "faire paraître l'extrémisme moins extrême".
Comme le note Radio Canada : "Ce concept décrit le processus qui mène les journalistes à couvrir les déclarations parfois incendiaires ou incohérentes du candidat républicain, en écrivant un article ou un reportage, pour arriver à synthétiser ce qu'il a voulu dire, livrer des informations utiles, et non des digressions décousues. Sauf que cela finit par ressembler à une tentative, délibérée ou non, de minimiser la radicalité ou l'incohérence de ses propos pour les rendre plus acceptables pour le grand public".
"Le niveau de méfiance à l’égard des médias américains est sans précédent" note Reporters Sans Frontières. La désinformation qui touche la société américaine a créé une atmosphère où les citoyens ne savent plus à qui se fier. Le harcèlement en ligne, en particulier à l’encontre des femmes et des minorités, est également un problème sérieux et peut avoir un impact sur leur qualité de vie et leur sécurité".
Un journal américain sur 3, encore en activité en 2005, a d’ores et déjà disparu. Des vagues massives de licenciements ont balayé les médias aux Etats Unis en 2023 et se sont poursuivies en 2024, affectant à la fois les rédactions locales et les grands médias tels que le Washington Post, le LA Times, le Wall Street Journal, Sports Illustrated, NBC News, Vice Media et Vox. Plus de 3 000 emplois ont été perdus dans l'industrie de l'information en 2023, soit le taux le plus élevé depuis 2020.
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 27 octobre 2024.
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Indépendance des médias et poids des actionnaires : nouvelle proposition de loi en France et démonstration en "live" avec l’élection US ! (le 26-10-2024) |
Bon cas d’école outre-atlantique pour les législateurs français qui, il y a seulement une semaine, ont déposé au Sénat une proposition de loi pour renforcer l'indépendance des médias et à mieux protéger les journalistes !
"La campagne a révélé la perte d'influence des grands noms de la presse, auprès des électeurs comme des candidats eux-mêmes. Leur attention se porte de plus en plus sur d'autres supports tels que les podcasts ou TikTok". Voilà le point de vue d’une spécialiste des médias aux Etats Unis. Jane Hall, professeure en communication de l'American University, précise tout de même à Courrier International : "Même si les journaux influents continuent tout de même à peser". L’emblématique New York Times, le Boston Globe, Rolling Stone ou encore le Philadelphia Inquirer ont affiché leur soutien à Kamala Harris.
Le tabloïd New York Post et le Washington Times, propriétés du milliardaire Rupert Murdoch ont plébiscité Donald Trump.
Depuis plus d’un siècle, la presse américaine s’engage durant les élections, et les choix sont commandés par des "comités d’éditorialistes" proches des propriétaires des journaux et non pas par les rédactions. Mais cette tradition a depuis quelques années du plomb dans l’aile. La polarisation politique, la crise économique dont souffrent les médias traditionnels face à la concurrence du digital et surtout des réseaux sociaux en sont pour une large part l’explication : pas question, quoi qu’il arrive, de se couper d’une part du lectorat !
D’où l’émoi de nombre de journalistes comme de citoyens de voir 2 grands journaux du pays de ne pas soutenir, pour la première fois, l’un ou l’autre des candidats : le Washington Post, détenu par le patron d’Amazone Jeff Bezos ou le Los Angeles Times qui appartient au milliardaire Patrick Soon-Shiong.
Vu de France, cette actualité aux Etats Unis mobilise certaines personnalités, comme Edwy Plenel, ex directeur de la rédaction du Monde et co-fondateur de Médiapart :
En France justement … Selon la sénatrice socialiste Sylvie Robert, auteure de la proposition de loi déposée la semaine dernière, le 17 octobre, la question de l’indépendance des médias occupe l’espace public depuis plusieurs années. Les controverses qui ont entouré certains mouvements capitalistiques récents, comme les rachats d’I-Télé en 2016 ou du Journal du dimanche en 2023, ont mis en lumière la question cruciale de la confiance dans l’information délivrée. La presse écrite en France depuis le 19e siècle se distingue comme aux Etats Unis par son caractère de presse d’opinion. Mais les plateformes numériques et les réseaux sociaux assèchent leurs ressources économiques. De plus les chaînes d’information sur le modèle américain où l’actualité est analysée par des commentateurs, parfois au détriment de la recherche et de la vérification des faits dégradent la qualité générale de l’info délivrée au public.
Selon la sénatrice : "L'information n'a jamais été disponible si rapidement et jamais elle n'a paru aussi peu fiable et elle-même sujette à controverses et débats". "La proposition de loi qui doit maintenant être examinée par l’Assemblée nationale prévoit : renforcement de la protection des sources des journalistes, meilleure visibilité pour les comités d'éthique et les chartes déontologiques, équilibre des négociations sur les droits voisins…"
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 26 octobre 2024.
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Budget de l'audiovisuel public "sanctuarisé" par le Sénat ... En attendant l'adoption définitive par l'Assemblée, la Holding est à nouveau, et plus que jamais, d'actualité ! (le 25-10-2024) |
Même si elles sont financées en large partie par des dotations de l’état, les entreprises de l’audiovisuel public ne doivent pas être considérées comme des "médias d’Etat" … Pour les sénateurs ... C’est pour préserver l'indépendance de ces organismes vis à vis du pouvoir que les sommes que lieur sont allouées ne doivent pas provenir du budget global de la nation. Le texte adopté vise donc à modifier la loi pour que des impositions de toutes natures puissent leur être directement affectées, comme une fraction du produit de la TVA, ce qui est le cas depuis la suppression de la redevance. Le sénateur LR de Savoie, Cédric Vial.
Voilà donc acté par la haute assemblée le principe du nouveau mode de financement de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (RFI et France 24) et l’Institut National de l’Audiovisuel. Le montant serait défini lors des débats budgétaires chaque année à l’automne. De plus, alors qu’une spécificité était envisagée pour Arte, les sénateurs optent pour un alignement de la chaîne franco-allemande sur le même modèle de financement. L’une des sénatrice co-signataire, la centriste Catherine MORIN-DESAILLY …
Tout en soutenant le texte, la gauche émet des réserves. L’écologiste Thomas Dossus le considère "injuste" sur le plan fiscal.
Il faut encore, maintenant, que le texte soit validé par l’Assemblée nationale en dernière lecture. En attendant, du côté des actuels dirigeants des entreprises, les réactions sont plutôt favorables. A l’instar de Marie-Christine Saragosse, la présidente de France Médias Monde : "Le fait d’avoir une recette affectée qui ne soit pas le budget de l’État, c’est un signe objectif d’indépendance indiscutable. C’est important d’avoir le soutien des élus". Sybile Veil, la Présidente de Radio France publie également sa satisfaction sur ses réseaux sociaux …
Reste tout de même en suspens la question de la "gouvernance" de l’audiovisuel public, puisque le projet d’une fusion porté jusqu’ici par Rachida Dati, a été mis sur pause par la dissolution de l'Assemblée nationale. Le projet initial de "fusion" avait mobilisé nombre de salariés et aussi certains dirigeants au printemps …
Qu'à cela ne tienne !La ministre entend toujours "avancer sur ces discussions", sans donner de calendrier plus précis. Même s'il n'est désormais plus question de "fusion" mais de "holding". Comme le précise le sénateur UDI Laurent Lafon, très engagé également sur ce dossier. "Reculer encore et encore sur la réforme sur la gouvernance ferait prendre un risque à notre audiovisuel public face aux plateformes qui menacent son modèle".
L’union qui doit faire la force du secteur public de l’audiovisuel demeure bel et bien d’actualité, comme continue à l'affirmer la ministre de la Culture … "Il faut bien sûr se battre sur le financement, mais face à la concurrence croissante, notre audiovisuel public doit aussi se réorganiser s’il ne veut pas s’affaiblir et demain disparaître".
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 25 octobre 2024.
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