"Le compte n'est pas bon" ! FTV étrillée par les sages : optimisation des moyens déficiente et bureaucratie parisienne. Et quid des chantiers info continue et action régionale ? (le 24-09-2025) |
A gauche : défense du service public quoi qu’il en coûte… A l’extrême droite : boostée par "l'affaire Cohen-Legrand", proposition, populiste : privatisation. Au centre : volonté de rationalisation des moyens, portée par le rapport de la Cour des Comptes et par la ministre de tutelle toujours démissionnaire ce mercredi, en attendant la constitution du gouvernement de Sébastien Lecornu.
Comme l’explique Public Sénat : "La Cour épingle la situation budgétaire préoccupante du groupe et alerte face à la forte dégradation financière qu’a connu l’entreprise, détenue à 100 % par l’Etat, entre 2017 et 2024. Les "Sages" de la rue Cambon évoquent, pêle-mêle, le poids des charges de personnels et de fonctionnement, les investissements nécessaires pour accompagner la révolution numérique et les changements d’usages, mais aussi les atermoiements de l’Etat ces dernières années, qui ont privé l’entreprise publique de la stabilité nécessaire à son bon développement. France Télévisions se trouve désormais dans une situation non soutenable sans réformes structurelles majeures".
Hauts salaires, taux d’ancienneté particulièrement élevé, avantages en nature, pratiques abusives, comme plus d’une cinquantaine de véhicules de fonction pour certains cadres parisiens ...
Au fond aussi, l’optimisation de 2 "chantiers" lancés depuis 10 ans sur l’info continue, et 6 ans sur l’action régionale qui ne progressent pas de manière pragmatique comme le demande l’actionnaire : l’état.
La transition vers le numérique est efficiente, et peut se targuer de réels succès au service des publics, singulièrement des plus jeunes adeptes dorénavant du digital, plus que des offres linéaires.
Sans parler forcément maintenant de Holding ou de BBC à la française ... Pourquoi toucher aux chaînes nationales toujours plébiscitées par le public globalement adulte : comme France 2, et France 5, ou France Inter, solidement installée comme 1ere radio de France, et France Culture, France Musique et Fip qui sont en conquête et servent leurs publics ...
Mais ... Quel avenir pour l’action régionale et l’info continue ?
franceinfo: confortablement installée sur la 3ème marche du podium des audiences en radio mais toujours à la traine en TV ... La tutelle attend depuis 10 ans l'édification d'un média global ...
Quid également du rapprochement du réseau régional de France 3 avec celui des radios locales du réseau France Bleu, désormais dénommées ICI ? Déjà fiancés, ils doivent se marier !
La Cour des comptes livre un état des lieux pragmatique : "Il y a un risque de voir s'éroder inexorablement" l'audience de proximité de l'audiovisuel public. Si "la mise en place en 2024 du site et de la marque commune 'ICI' regroupant les offres de France 3 et de France Bleu est un premier pas", davantage de "synergies" entre les deux réseaux doivent être réalisées afin de les "adapter aux nouveaux usages".
S’agissant de l’info continue, Rachida Dati, qui attend sans doute sa reconduction rue de Valois précise ...
Delphine Ernotte Cunci la pédégère de FTV salue un travail "rigoureux" de la Cour des comptes, et fait savoir qu'elle "souscrit à l'ensemble des recommandations formulées". Elle reconnaît "un contexte de tension inédite sur la situation financière de l'entreprise", qui, selon elle, "résulte d'une inadéquation grandissante" entre la baisse des dotations publiques et le nombre croissant de missions assignées à France Télévisions par l'Etat.
Toutefois ... sur l’info continue ou sur l’action régionale génèreraient-elles vraiment des frais supplémentaires ? Ne serait-ce pas d’abord l’affaire d’une volonté managériale et d’organisation pour regrouper, enfin, les équipes concernées à France Télévisions et Radio France ? Cette révolution des pratiques pourtant objectivée depuis des années ne pourrait-elle pas, enfin, être portée des 2 côtés de la Seine ?
Il ne s'agit que d'unifier les équipes, en confiant à des pros empreints de volontarisme, la construction de ces 2 nouvelles races de médias, impartiaux, et au service des publics qui les financent avec leurs impôts ...
Thierry Mathieu e-crossmedia Le 24 septembre 2025.
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"Comme des petites graines sur leurs terres", les langues régionales cherchent toujours à prospérer. Francis Cabrel leur fait honneur ... Est-ce aussi le cas des médias ? (le 21-09-2025) |
"Une graine qui tombe, qu'un courant d'air emmène loin dans la poussière entre les pierres, qui, pour survivre ne trouve rien ... roule encore ... Et qui soudain se pose contre, et trouve enfin ... un gramme de terre". Voilà le texte en langue française mais qui, au fil de la chanson, est enrichi, en basque, breton, occitan, catalan, créole, corse, alsacien …
"J’ai trouvé que l’idée de cette "petite graine" qui s’arrange malgré les difficultés à en produire de nouvelles pour que l’histoire continue, est une belle image pour parler de ces langues qu’on ne veut pas reconnaître, mais qui refusent de disparaître grâce à tant de belles initiatives" explique Francis Cabrel.
Le défi était de taille … C’est le sujet d’un documentaire diffusé dans le cadre d’une semaine des langues régionales en Nouvelle Aquitaine par France 3. A voir ici, sur la plateforme France.tv :
"Le courant est tellement bien passé entre nous, issus de différentes régions, qu'on avait vraiment à cœur de mettre en avant nos langues régionales donc notre culture" raconte la martiniquaise Valérie Louri qui a été choisie pour les parties en créole.
Des centaines de milliers de français, voire des millions, parlent des langues régionales écrit la sociologue Rozenn Milin, co-autrice de "Langues régionales : idées fausses et vraies questions" aux éditions Héliopoles.
Le basque est encore parlé par environ 20 % de la population C’est la langue maternelle de plus de 80 % d’entre eux, et 20 % déclarent être plus à l’aise en basque qu’en français...
En Alsace, 46 % des habitants déclarent parler assez bien ou très bien l’alsacien.
En Lorraine, 44 % de la population déclare parler assez bien ou très bien le francique aussi appelé le platt.
Dans le département des Pyrénées-Orientales, le catalan est parlé couramment par 20 % de la population, et plus ou moins bien par 35 %, un chiffre qui monte à plus de 45 % dans les zones montagneuses du département.
Et pourtant ... Les langues régionales sont-elles assez présentes dans les médias, en ces temps de globalisation frénétique propulsée dans nos vies depuis l’avènement du web et surtout du smartphone ?
Radio France, en respectant son cahier des charges, cherche à faire évoluer son offre pour épouser l’époque... Par exemple ... "ICI Breitz Izel" choisit de ne plus diffuser en matinale les rendez-vous d’actualité quotidiens en breton, jusqu’alors programmés à 7 h 30 et 8 h 30… La stratégie vise à toucher encore plus de publics en allant à la rencontre des jeunes qui ne sont plus nombreux à écouter la FM : "Il y a d'avantage de visibilité sur les supports numériques, pour coller à des locuteurs moins âgés qu’il y a quelques années ..." explique le directeur, pourtant bilingue lui même, mais qui explique aussi que des coupes budgétaires drastiques contraignent à faire des choix ...
Une pétition a été lancée sur le web : "8 munut a geleier e brezhoneg en abadenn vintin, met dreist-holl a-raok an eurioù selaoù bras, a-raok an abadenn etre 7e ha 9e." ... sans faire fléchir la direction.
Un cas particulier : "ICI Elsass", Une offre en dialecte, qui cible le public en traitant de l'actualité sur le sillon rhénan. Mais elle n'est plus diffusée que sur internet !
Côté télévision … Face à la menace, plus potentielle que réelle encore, des télévisions locales privées, France 3 a développé une politique de localisation de ses stations régionales, à travers des journaux d'information de proximité. Limités dans le temps à quelques minutes d'émissions quotidiennes, ces décrochages s'ouvrent aux langues régionales. C'est le cas, par exemple en Aquitaine du décrochage réalisé au Pays Basque depuis 1992, baptisé "Euskal Herri".
"Que ce soit par amour de la langue, intérêt culturel, héritage familial, bilinguisme, ou simple curiosité, il y a toujours une excellente raison pour s’intéresser à une langue régionale" … promet de son côté France Télévisions tant dans l’hexagone qu’outre-mer.
Dans l'ile de beauté, "Via Stella"sacralise plusieurs créneaux en langue corse, comme le font les 9 stations ultramarines : la langue est souvent intégrée de façon très naturelle dans les programmes régionaux.
Le succès de France 3 Corse comme de la majorité des 1ères, malgré parfois une forte conccuernce, est peut-être là...
Mais le privé ou l’associatif, n’est pas en reste : par exemple, et pour rester sur l’ile de Beauté, l'équipe originellement constituée d'amateurs de "Télé Paese" : depuis près de 20 ans.
Idem, en radio : Une multitude de stations associatives, souvent nées d’ailleurs illégalement avant même la libération de la bande FM, continuent à militer pour l’usage de leur langue ou de leur dialecte local.
Par exemple en Alsace :
La liste, à consulter ici, est impressionnante ! https://www.annuairedelaradio.fr/radios-communautaires/radios-en-langues-regionales/
Les langues régionales, parmi lesquelles le différentes formes de "créole" sont évidemment aussi beaucoup pratiquées outremer, dans le flux des antennes et sur les réseaux sociaux, comme sur Freedom ou sur la 1ère à la Réunion, ou également sur les 1ère et RCI en Martinique et en Guadeloupe ...
Et puis, outre la presse quotidienne régionale qui conserve, mais très peu en print, des publication en langue locale, il y a dorénavant surtout le web …
Il existe même une offre qui propose de traduire l’ensemble d’un site dans une langue régionale … https://go.lisio.fr/traduisez-votre-site-internet-en-langues-regionales
Nous, e-crossmedia, allons y penser !
ICI : le clip officiel de la chanson produite par Francis Cabrel :
Thierry Marhieu e-crossmedia le 22 septembre 2025.
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Fin de la FM ? Y’a pas l’feu au lac … Pour les suisses : Impossible de décider pour l’heure du passage total au DAB +! (le 20-09-2025) |
La précision suisse désigne une réputation mondiale de qualité, de méticulosité et de savoir-faire technique exceptionnel… Parmi les pays pionniers en Europe sur le passage à la radio numérique, nos voisins retardent la fin de la FM !
Coup de fil à Albino Pedroia, "Le lab radio", Consultant pour France Médias Monde et la Rai. Ancien Dirigeant chez Havas et Canal+ "46% de l’écoute radio en Suisse se fait déjà en DAB +, et presque autant, 41%, en IP c’est-à-dire en streaming en se connectant aux stations par un smartphone, une tablette ou un PC. Il ne reste donc seulement que 13% des auditeurs qui demeurent fidèles à la FM. Et même parmi ces rares usagers, pas forcément des papys qui font de la résistance, la moitié avouent qu’ils délaissent la modulation de fréquence pour migrer vers les modes de réception numériques."
"Ces données sont valables aussi en voiture, puisque l'autoradio demeure le média la FM par excellence : 34% des automobilistes français sont toujours fidèles aux stations de flux en les captant via la FM … En Suisse ils ne sont plus que 13%, dont 7 %, exclusivement en FM !".
Voilà pourquoi, il y a un an déjà, une campagne de pub a particulièrement visé les automobilistes …
"Le Conseil fédéral, c’est-à-dire le gouvernement de la Confédération helvétique, avait en effet décidé de ne pas autoriser une prolongation de la diffusion FM… L’arrêt était programmé pour 2026. Mais les plus puissantes stations privées se sont agitées. Et grâce à la mobilisation de la droite et de l’extrême droite au Parlement, tout vient d'être stoppé. La balle passe désormais dans le camp du Sénat qui doit voter à son tour !"
C’est un enjeu devenu politique parce qu’il est d’abord économique ? " Pour les radios le DAB+ est un mode de diffusion bien moins onéreux et plus écologique que la FM qui coute une fortune. Le service public a depuis longtemps donné l’exemple en abandonnant la modulation de fréquence."
En effet, le Conseil d'administration de la SSR a décidé d'arrêter la diffusion de ses radios en FM, depuis le 31 décembre 2024... "Mais aussitôt une chute brutale de l’audience a été enregistrée, sans grande conséquence puisque les offres sont financées par les contribuables… En revanche les effets seraient bien plus lourds pour les radios privées qui ne peuvent pas se permettre de tels accidents industriels : elles ne vivent que de la pub ! Une chute du nombre d’auditeurs se paye immédiatement de manière sonnante et trébuchante. Puisque les spots sont écoutés par moins de paires d’oreilles, les annonceurs baissent leurs budgets !"
A ce jeu-là, ce ne sont pas les petites structures privées qui revendiquent le plus… "Les petites stations voient plutôt au contraire un intérêt à réduire leurs frais de diffusion en optant pour le DAB+, d’autant que leur zone de chalandise est potentiellement plus large et que la qualité du son est meilleure. Les grosses structures en revanche, qui ont de lourds budgets de production, ne peuvent pas se permettre de voir leur audience, et donc leurs sources de financement baisser : impossible d'attendare que tous les auditeurs adoptent le nouveau standard. C’est un classique de l’histoire économique : en général le leader ne court pas après l’innovation. Elle risque dans un premier temps de déstabiliser le marché, il préfère la stabilité qui rassure !
Le service public de son côté peut, relativement, se donner le temps de la transition… "Oui, mais une donnée est importante à observer : les auditeurs qui n’ont plus écouté les programmes du service public du fait de l’arrêt de la FM ne se sont pas rués pour autant sur les radios privées !
Partout où c’est possible, et ça l’est beaucoup du fait de l’exiguïté du territoire de la confédération. Ils se sont reportés sur des radios étrangères, celles captées grâces aux ondes de modulation de fréquence qui franchissent les frontières, c’est-à-dire les stations françaises, allemandes ou italiennes !
En attendant que les politiques se prononcent, dans l’immédiat, le calendrier de l’abandon de la FM est retardé … "Et cela durera sans doute bien plus longtemps que ce qui était prévu. C’est affaire d’équipement pour les auditeurs, en attendant qu’ils soient tous dotés de récepteurs numériques. La Suisse de ce point de vue a beaucoup d’avance sur la France, mais la bascule n’est toujours pas encore tout à fait satisfaisante. C’est sans doute aussi une question générationnelle."
"Les moins de 35 ans écoutent de moins en moins les radios de flux traditionnelles, donc originellement diffusées en FM, pour leur préférer les plateformes avec les podcasts ou leurs propres play-lists : ils sont majoritairement déjà passés à l’IP."
"Restent donc, grossièrement, les 35 ans et + qui eux constituent toujours un vivier d’auditeurs, mais en prenant en considération leur mode de consommation. Même s’ils migrent petit à petit vers la nouvelle technologie, comme en achetant une voiture neuve automatiquement équipée du numérique, cela va prendre du temps, même en Suisse ! Alors vous imaginez en France … "
"Etant donné la méconnaissance, toujours, du grand public sur ce nouveau mode de réception malgré les campagnes de promotion, et surtout du fait du sous équipement des auditeurs : la FM a sans doute encore de beaux jours devant elle en parallèle du DAB + …
Thierry Mathieu e-crossmedia Le 21 septembre 2025
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"Il faut admettre que CNews est un média d'opinion. Qu'ils assument d'être une chaîne d'extrême droite !". La pédégère de France Télévisions défend ses rédactions et dénonce la guerre lancée par les médias Bolloré. (le 18-09-2025) |
L’objectivité... Voilà ce qui est réclamé, dit-on, en matière d’info. C’est en réalité une utopie puisque tout à chacun est riche, ou pas, de ses convictions, de sa culture, de son propre vécu, et selon son propre contexte…
A l’époque de l’Intelligence Artificielle qui envahit notre quotidien, il est heureux que chacun d’entre nous ne soit pas un robot, sans âme…
C’est valable aussi pour les pros de l’info puisqu’ils sont des humains, si tant est que leurs options soient clairement affichées ! Qu’ils exercent dans le secteur privé, ou dans le service public : un journaliste, comme leurs dirigeants, se doivent de respecter la déontologie.
C’est toute la problématique de la différence entre un journaliste au sens large duquel chacun attend le récit d’éléments factuels, et un éditorialiste dont la spécialisation est d’afficher un point de vue. Chacun dans nos chanceuses démocraties, est riche d’avoir le libre choix d’un média ou d’un autre, pour se documenter.
Les dirigeantes de l’audiovisuel public dénoncent l’ancrage politique des médias détenus par Vincent Bolloré qui n'est pas clairement assumé, et encore moins revendiqué sur ses antennes. La Présidente de France Télévisions a jeté son pavé dans la mare : "Il faut admettre que CNews est un média d'opinion. Qu'ils assument d'être une chaîne d'extrême droite !"
Depuis ce qu'il est convenu d'appeler l’affaire "Legrand-Cohen" sortie par un média d’extrême droite, les esprits s’échauffent de part et d’autre.
Entendues à la demande de l’Arcom, les responsables des chaînes de service public dénoncent un tollé contre leurs antennes, accusées d’être positionnées à gauche. De l’autre côté de l’échiquier médiatique, les passions aussi se déchainent. En premier lieu sur CNews.
Des éditorialistes ayant travaillé tant pour le privé que pour le public se positionnent également, comme sur RMC.
L'hisoire retiendra que ce 18 septembre ce ne sont pas des reporters de CNews qui ont été molestés mais un JRI, à Lyon, de FTV :
En toile de fond, se discute l’avenir d’un service public de l’audiovisuel alors que les contraintes budgétaires impactent tous les secteurs. Dans leur prise de parole, les dirigeantes de Radio France et de France Télévisions plaident aussi la pérennité des budgets alloués à leurs entreprises. Alors que, sur CNews justement, le Rassemblement National propose à nouveau la privatisation …
"Dans les sociétés capitalistes avancées au sein desquelles le niveau d’affrontement social bien qu’élevé n’ouvre pas de crise révolutionnaire majeure, les batailles politiques sont toujours d’abord des combats symboliques, des guerres de position qui sont d’autant plus âpres que les dites sociétés font face à des crises institutionnelles, idéologiques et de légitimité qui tendent à la permanence ..." écrit Fabien Granjon, professeur en sciences de l’information et de la communication à Paris VIII.
"Dans ces conditions, il devient crucial pour les acteurs politiques de se donner les moyens de leur autonomie représentationnelle et de pouvoir donner à lire, voir et entendre des contenus qui vont dans le sens de ce qu’ils défendent et de leurs intérêts de caste et de classe".
"Il est certain que l’on s’inscrit dans une défiance continue depuis des années vis-à-vis des médias traditionnels, et c’est une dynamique qui s’est accentuée par dates successives avec des polémiques" ajoute Thierry Devars du Celsa…
"Par exemple, les charniers de Timisoara, la responsabilité des médias dans l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour de 2002, ou le traitement médiatique du référendum sur le traité constitutionnel européen de 2005. L’argument sur le manque de visibilité de certaines opinions au sein des médias est actuellement mis en avant pour justifier la nécessité de nouveaux médias" …
Même si elle déchaîne les passions, la bataille engagée entre mass médias traditionnels ces-jours-ci ne serait donc peut-être plus réellement d’actualité ! L’opinion se forgeant dorénavant de plus en plus ailleurs, via les réseaux sociaux qui reposent sur les algorithmes et donc l’entre-soi :
Chacun se prenant pour un éditorialiste, n’invoquant pour le coup aucune forme de déontologie !
Thierry Mathieu e- crossmedia le 19 septembre 2025
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ICI, au charbon ... Radio et TV publiques dans le Nord demandent, via leur journal régional, à pouvoir accélérer leur rapprochement ! (le 17-09-2025) |
Au nord, les mineurs de fond !
C'est l'histoire, racontée par un fleuron de la PQR, "La Voix du Nord", ce mardi. Celle des dirigeants de la radio et de la télévision publique de cette région qui à l'occasion d'une conférence de presse commune en cette rentrée, regrettent que leurs efforts de rapprochement, comme le souhaite l'état qui est leur actionnaire, ne puissent pas progresser.
Ces directeurs, tant du côté de Radio France que de France Télévisions, œuvrent sur leur terrain avec succès comme il y a encore quelques jours à l'occasion de la grande braderie de Lille .
Dans les Hauts de France comme dans bien d'autres territoires, les équipes tant du côté de Radio France que de France Télévisions s'investissent pour le rapprochement de leurs savoir-faire, de leurs offres tant sur l'info que sur les programmes. Ils cherchent à mutualiser dès que possible leurs moyens pour mieux rendre service à leurs publics : au nord, comme au sud, à l'est comme à l'ouest, sans oublier le centre, et la Corse ! Comme le font leurs collègues de l'action régionale outre-mer aux 1ères, gérées par FTV. Les chevilles ouvrières sur leurs terrains épousent l'époque, avec leurs moyens.
Mais leur bataille quotidienne se confronte au sempiternel jacobinisme, décidément omniprésent et paralysant dans bien des structures : il faut l'aval de Paris ! Des demandes d'"autorisation" sont envoyées pour telle ou telle opération aux "décideurs" de l'échelon central. Elles restent parfois sans réponse. Alors, silencieusement et dans leur coin, les stations font ce qu'elles pensent devoir faire : loin des yeux ... Loin du coeur... de décision !
Un séminaire de l'ensemble des cadres régionaux a été organisé à la maison ronde au printemps dernier sans que le mot "télévision" ne soit, serait-ce que prononcé ! Alors que la tutelle attend que les équipes de radio et de télévision en région travaillent à construire leur complémentarité… C'est comme si les top managers continuaient à penser qu'il est urgent d'attendre, au cas où la réforme de l'audiovisuel public tant décriée par les syndicats, qui se pensent cogestionnaires de ces maisons, ait du plomb dans l'aile !
Mais, s'agissant de l'action régionale, l'enjeu est précisément la proximité et la confiance faite aux équipes de terrain pour inventer la nouvelle race de médias, de cross-média, pour épouser l'époque et servir les publics en allant à leur rencontre, partout où ils sont : alier les forces de frappe et les savoir-faire de la radio et de la télévision, avec désormais le digital au centre.
Le contexte est aussi celui des restrictions budgétaires qui conduit à ne pas se recroqueviller sur des process conservateurs, mais plutôt à encourager l'inventivité et la mobilisation des personnels pour construire en intelligence le service public de proximité qu'attend le public, par ailleurs contribuable …
Dati, ou pas Dati … Est-ce la problématique des décideurs centraux, alors qu'est attendue la composition du gouvernement formé par le nouveau premier ministre ? Ou craignent-ils surtout d'avoir à porter et accompagner cette révolution culturelle, au risque de fragiliser leur paix sociale en interne ...
Les équipes en région, d'après les témoignages quoditiens reçus par e-crossmedia, ont compris globalement l'opportunité d'un renversement de table réfléchi, confié à des professionnels de la profession, pour ne pas subir le couperet de budgets grevés par les grands argentiers de Bercy. La problématique est plus pointue du côté de la radio. Les locales sont fragilisées ...
Le réseau des radios a su atteindre les 8 points, mais c'était en 2012. Il ne réalise aujourd'hui que 3,6% en audience cumulée. Qu'en sera-t-il à la prochaine vague publiée par Médiamétrie, alors que les heures de production spécifiques de chaque implantation ont encore été réduites, et donc leur ADN attaqué ?
Les pros de la radio craignent de se faire "manger" par la télé, comme au temps où fr3 c'était aussi la radio. Charge à eux de se montrer force de proposition, de valoriser leur ADN d'instantanéité et d'interactivité, d'accompagnement aussi tout au long de la journée.
Il y a 45 ans, les 3 premières radios locales de RF ont été créées, à Melun, Laval et Lille justement... La Présidente de Radio France Jacqueline Baudrier avait su, alors, faire confiance aux équipes de terrain, pour expérimenter, inventer, créer... Voilà ce dont la nouvelle race de média de service public de proximité a besoin, en construisant un plan d'action, pour accopmpagner les stations dans leur mue. Pour celà ... Saura-t-on construire un pont des 2 côtés de la Seine, au bénéfice des régions, pour enfin vraiment avancer ? Holding, ou pas holding ...
Thierry Mathieu e-crossmédia le 17 septembre 2025.
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L'ardente obligation du local ... Claude Perrier, candidat aux municipales dans son village : des médias à la politique, mais toujours de proximité ! (le 15-09-2025) |
Dirigeant à RFO, puis Radio France d’abord en région jusqu’à la direction du réseau France Bleu… Ensuite, Président de La Provence et après de France Antilles, puis conseiller en com à la mairie de Nice et dernièrement à la Présidence de la région Provence Alpes Côte d’Azur … Venant originellement de l’industrie, il a 2 maîtres mots : proximité et démarche qualité.
Coup de fil à Claude Perrier, candidat aux prochaines municipales dans son village à Anduze proche d'Alès dans le Gard : "J’ai toujours travaillé avec un objectif. Quand on a monté France Bleu, on a défini notre chantier : quelle est la cible, quelle est la stratégie, qu’est-ce qu’on fait, comment on leur parle ? Mon parcours a toujours été, que ce soit à la radio ou dans la PQR, le travail de la proximité."
"Depuis que j’ai démarré ma carrière avec mon mentor, Jean-Marie Cavada j’ai toujours pensé et travaillé comme cela. Et en dehors du monde des médias, j’ai aussi réfléchi de la même manière. Que ce soit à Nice ou à la région : le local fait partie de mon ADN et donc voilà … Après 35 ans passés dans les médias et ma dernière expérience auprès de Renaud Muselier, je me suis dis : m'engager en politique ?"
Vous avez ouvert, comme directeur du réseau France Bleu il y a 12 ans la dernière radio locale de service public créée par Radio France à Saint-Etienne …
Vous avez connu plusieurs slogans en travaillant en région, puis à Paris pour ce réseau de radios de service public dédié à la proximité. "On est bien ensemble" qui colle difficilement avec l’humeur du pays... Et aussi, auparavant, au moment où France Bleu était en pleine forme ...
"Vu d’ici" qui insistait sur l’ADN de ces stations de proximité … "A l’époque, Christiane Chadal dirigeait le réseau qui venait d'être créé par Michel Meyer et François Desnoyers. On s’intéressait aux gens : quelle est leur problématique, quelles sont leurs difficultés ? Je reste dans la même dynamique aujourd’hui en passant de l’autre côté du micro, en situation d’être interviewé comme potentiel élu local ! J’ai envie d’y aller ! Parce que j’ai envie aussi de rendre ce que m’a rendu le service public, ce que m’a rendu aussi le privé à la Provence ou France Antilles, tout en en continuant à honorer cet ADN de proximité."
"Je sais d’où je viens. Mon père, cévenol, ma mère, une cévenole, un grand père résistant, un autre fusillé pendant la guerre ... Je sais ce qu’est la ruralité, je n’ai jamais oublié. Je reviens donc à mes racines et je veux voir ce que je peux faire … Je pars sans étiquette politique et je souhaite faire évoluer mon village tout en respectant et en écoutant les concitoyens qu’ils soient de droite, ou de gauche, qu’importe !"
Vous terminez ces jours-ci votre mission en Provence Alpes Côte d’Azur auprès du Président Renaud Muselier qui est de droite, mais votre village se trouve dans le Gard, donc en Région Occitanie qui est dirigée par Carole Delga, du Parti socialiste … "Qu’importe. Je ne connais pas encore Madame Delga, mais si je suis élu, nous travaillerons bien et surtout dans l’intérêt général ! L’important est de porter les attentes des administrés du village, de l’agglo, du département au sein de la région."
"L’ambition est de défendre ensemble ce territoire, de le dynamiser, et d’aller plaider des budgets ici en région mais aussi au plan national, voire européen. C’est l’intérêt général du village, quelle que soit la couleur politique des élus. Je suis contre le jacobinisme … Regardez le spectacle donné à l’assemblée nationale avec des députés qui pour beaucoup n’ont plus d’ancrage local puisque le cumul des mandats a été supprimé."
Quand vous présidiez France Antilles vous avez révolutionné les pratiques et modernisé ce pilier de la PQR Outre-mer. Avec un maître-mot dont vous avez d’ailleurs parlé sur les réseaux sociaux pendant le confinement : "S’aider, et ne pas céder" …
"Je crois encore au vivre ensemble ! Et l’exemplarité doit pouvoir revenir au niveau local. C’est en substance ce dont a commencé à parler le nouveau premier ministre et je suis d’accord. A Anduze nous sommes fort du savoir-faire des artisans, des entrepreneurs, de l’histoire des mines, il y a le fameux petit train, une bambouseraie unique en Europe, un tourisme vert et de qualité à promouvoir !"
"Et puis nous avons le fameux vase d’Anduze, un savoir-faire ancestral de la porte des Cévennes, et qui trône même à l’orangerie du Palais de Versailles. La légende raconte que ce vase horticole serait contemporain d’Henri IV et aurait été inventé par un potier d’Anduze qui se serait inspiré de vases italiens de type Médicis. C’est un pot de terre et nous saurons avec lui batailler contre tous les potentiels pots de fer !"
Thierry Mathieu e-crossmedia le 15 septembre 2025.
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BRUT avec BFM, RMC, La Provence, La Tribune ... Ou comment Rodolphe Saadé constitue un puissant groupe de médias en épousant l'époque. (le 14-09-2025) |
CMA Media est dorénavant la deuxième plus grande rédaction de France avec plus de 1 600 journalistes, seul le service public le devance. Voilà la conséquence du rachat de Brut, officiel depuis vendredi, par l’entreprise marseillaise présidée par Rodolphe Saadé.
Stratégie d’influence ? Ego ? Conformisme ? Amour de la presse ? Mélange de tous ces facteurs ? En tous cas, le phocéen, capitaine d’industrie du transport maritime et 17ème fortune de France, épouse la même posture que nombre de grands patrons de l’Hexagone qui aiment bâtir des empires médiatiques à l’instar de Vincent Bolloré, Bernard Arnault, Xavier Niel, ou Martin Bouygues...
Selon "Challenges" ... La fortune de Rodolphe Saadé est estimée à 7,8 milliards de $, ex æquo avec sa soeur Tanya et son frère Jacques. et se classent 6ème des fortunes de France. L’homme d’affaires a su profiter de la hausse des tarifs du transport maritime liée à la pandémie de Covid-19, ce qui a permis à son groupe d’enregistrer des résultats annuels conséquents avec un chiffre d’affaires de 53,3 milliards en 2024.
Pour autant, comme le remarque "Décideurs Magazine" qui décrypte l’actualité des acteurs du monde des affaires : "Rien ne le prédestinait à endosser le rôle de patron de presse. Franco-Libanais, alors âgé de 47 ans, il prend la tête en 2017 de CMA CGM fondé par son père Jacques. Le groupe est dorénavant numéro trois mondial du transport maritime avec 650 navires et 160 000 collaborateurs dans 183 pays !"
Son investissement dans le monde des médias ne date que d’il y a 3 ans. En septembre 2022, il acquiert La Provence et Corse-Matin pour 81 millions d’euros, puis 3 mois plus tard il investit dans M6 et déjà dans Brut, qu’il vient donc d’acquérir totalement ce vendredi. En juillet 2023, il achète La Tribune, puis lance la version hebdomadaire en "print" pour contrer le JDD détenu par Vincent Bolloré.
Mais son plus grand coup date d'il y a un an et demi ... l’achat d’Altice Média pour 1,55milliard d’euros à Patrick Drahi. Il détient depuis les chaînes BFMTV et la radio RMC.
CMA Média s'apprête par ailleurs à racheter à NRJ Group la chaîne télé Chérie 25 pour en faire sa 3ème offre de la marque "RMC" sur la TNT, destinée au public féminin.
L'intégration de Brut marque la création d'un troisième pilier stratégique au sein de CMA Media, consacré aux réseaux sociaux, aux côtés des pôles presse et audiovisuel. Les cofondateurs du média en ligne, Renaud Le Van Kim et Guillaume Lacroix, continueront d'accompagner la stratégie de Brut en tant que conseillers. Claire Léost, nouvelle directrice générale de CMA Media et transfuge du groupe de magazines Prisma Media, est nommée présidente.
Brut, qui emploie quelque 250 salariés et s'est réorganisé ces dernières années pour faire des économies, est rentable depuis le dernier trimestre 2023. Auprès des annonceurs, il met en avant son impact (temps passé devant une vidéo, nombre de vues, interactions...), en particulier sur les jeunes audiences. Comme en parle l'un des pioniers Rémy Busine à propos du succès sur TikTok :
"Contrairement à Vincent Bolloré qui ne cache pas son projet politique, Rodolphe Saadé se présente comme un simple entrepreneur et n’a pas la réputation d’être un cost-killer." dit encore "Décideurs Magazine" ... "Le communiqué de presse relatif à l’acquisition évoque la volonté de constituer sur le long terme un pôle média de référence dont le projet éditorial porteur de pluralisme, d’indépendance et d’éthique journalistique, serait tourné vers les grands enjeux de transformation économique, sociétale et territoriale".
Un ministre de l’actuel gouvernement démissionnaire confie … "Rodolphe Saadé est d’une incroyable prudence. Il est le meilleur ami d’Emmanuel Macron, le meilleur ami du maire de gauche de Marseille, le meilleur ami de la droite des Bouches-du-Rhône et quiconque sera président de la République sera son, ou sa meilleure amie...”
Présent dans plus de 100 pays, Brut touche chaque mois plus de 500 millions de viewers sur YouTube, TikTok, Instagram, Facebook et Snapchat.
Thierry Mathieu e-crossmedia le 14 septembre 2025.
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"Indépendance de l'audiovisuel public ? " : les Présidentes de RF et FTV vont être entendues par l'Arcom. (le 12-09-2025) |
"Mais que fait l’Arcom ?" vocifèrent souvent les auditeurs et les téléspectateurs, de la même manière qu’ils attendraient une intervention de la police … Et bien, quelques jours après la polémique qui a incriminé 2 éditorialistes du service public, le gendarme de l’audiovisuel affiche sa volonté de mieux le contrôler.
Sybille Veil et Delphine Ernotte, Présidentes de Radio France et de France Télévisions seront même reçues, à huis clos, "afin de recueillir leurs explications et observations". Mais le régulateur souligne que ces entretiens ne sont pas en lien avec l’affaire révélée par les vidéos publiées par le journal d’extrême droite "L’incorrect".
Martin Adjari qui préside désormais l’institution souligne que sa décision de mieux s’attacher à l’indépendance du service public est antérieure …
Comme nous le soulignions dès samedi sur e-crossmedia : Les 2 dirigeantes ont à maintes reprises déclaré être attentives et exigeantes quant à l’indépendance de leurs rédactions. Comme il y a quelques mois Sybille Veil sur sa radio locale, Ici Saint-Etienne Loire.
Et Delphine Ernotte au soir de sa reconduction par l’Arcom à la tête de France Télévisions sur le plateau de Quotidien sur TMC. Elle y comparait la situation actuelle avec celle qu’elle a connu il y a 10 ans, à sa première nomination.
Si Radio France a suspendu Thomas Legrand qui n’a pas présenté son émission hebdomadaire dimanche, et décidé depuis de ne plus la produire durant toute cette saison, France Télévisions n’a pas pris position publiquement quant au cas de Patrick Cohen. Tête d’affiche de la matinale de France Inter, il est pourtant en effet chaque soir sur le plateau de "C à vous" sur France 5.
"Rien ne permet (...) d'affirmer, au vu de cette séquence, que Patrick Cohen ait d'autres objectifs que l'exercice de son métier", conclut de son coté le comité d'éthique de France Télévisions.
Il y "constate" que, sur les images diffusées, Patrick Cohen ne "réagit pas" et "garde le silence, sans davantage éclairer cette séquence, au demeurant tronquée et montée, et qu'il serait indispensable et utile de découvrir dans sa totalité". Dans son avis, il juge toutefois "crucial que l'audiovisuel public, et, en son sein, France Télévisions soient particulièrement attentifs au pluralisme des opinions, notamment dans ses magazines d'information, au respect des règles fondamentales de déontologie et à la nécessaire impartialité des professionnels qui interviennent sur ses antennes".
Les esprits se sont enflammés sur les réseaux sociaux ...
Et sur certaines antennes. Et même sur France Inter avec cette chronique de l'humoriste François Morel :
Autre tonalité évidemment sur Europe 1 et CNews, médias du groupe Bolloré, en ouvrant parfois le placard aux archives. Comme sur le plateau de Pascal Praud :
D’autres chaînes ont plutôt tenté de faire œuvre de pédagogie en expliquant la spécificité de la mission d’Editorialiste au sein d’une rédaction. Comme Caroline Fourest avec David Pujadas sur LCI.
Historiquement ... La fonction d’éditorialiste a émergé dans les rédactions au 19ème siècle quand chaque journal défendait une ligne politique, voire idéologique, très marquée et affichée. Progressivement, à mesure que la presse s’est professionnalisée et que l’information s’est différenciée de la propagande, c’est devenu un exercice de style réservé à des journalistes reconnus pour leur expertise, leur hauteur de vue et leur capacité d’analyse. Pour cela, ils vont évidemment chercher leurs infos au sein des partis politiques, et sont donc en grande proximité avec les élus. Mais sans pour autant, en principe, sombrer dans une forme de connivence …
Thierry Mathieu e-crossmedia Le 12 septembre 2025.
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Legrand – Cohen (suite)… Après la vidéo pirate d’un journal d’extrême droite sensée démontrer une connivence des journalistes avec le PS, l’affaire tourne à la politique fiction. Sur fond, aussi, d’opposition à la réforme de l'audiovisuel public portée par Dati. (le 07-09-2025) |
Au lendemain de la diffusion de ces images volées où Thomas Legrand et Patrick Cohen de France Inter semblent assurer, face à 2 élus socialistes, tout faire pour nuire à la candidature de Rachida Dati à Paris, les commentaires font rage.
Même si Thomas Legrand, sous le coup d'une mesure "conservatoire" prise par la direction ne présentera pas ce dimanche son émission politique hebdomadaire, les 2 journalistes "incriminés" sont soutenus en interne …
Sur les réseaux sociaux en revanche les internautes dénoncent un audiovisuel prétendument noyauté par la gauche …
Beaucoup réclament même à nouveau carrément la privatisation, comme le demande le Rassemblement National qui lance même une pétition :
Même si dans le contexte global les 4 milliards d’euros que coûte annuellement le service public de l’audiovisuel peuvent sembler ne pas peser très lourd, l’affaire Legrand-Cohen et la bataille d’opinion qu’elle a ravivé, réactualise la problématique du projet de réforme.
En toile de fond, il y a bien l’enjeu de la candidature à la mairie de Paris de Rachida Dati. Emmanuel Grégoire le député investi par le PS pour les prochaines municipales en parlait récemment à la télévision :
Le texte porté par Rachida Dati demeure au centre de son désaccord avec nombre d’éditorialistes du service public. Et c’est sur une radio privée, Sud Radio, que la ministre a reprécisé ses objectifs, juste avant les vacances.
Décriée et combattue à gauche, soutenue au centre, questionnée à droite, et considérée comme insuffisante à l’extrême droite … La loi portée par la ministre est pourtant, en principe, toujours d’actualité en fonction de ce qu’il adviendra après le vote de confiance initié par le premier ministre, demain.
Qui héritera du nouveau CDD à Matignon ? Qu’adviendra-t-il de ce feuilleton redondant de la réforme qui alimente les antennes depuis des saisons ? Et si le scénario pouvait évoluer sans grand chambardement et création de holding ? Et si des solutions pour actualiser les offres comme tout le monde prétend le vouloir pour répondre aux nouvelles attentes des publics en tenant compte du contexte budgétaire pouvaient être trouvées ?
En tous cas les antennes seront sans doute perturbées, quoi qu’il en coûte mercredi prochain. Et ça, ce n’est pas de la politique fiction …
A lire ou relire notre 1er article sur le sujet, publié hier samedi :
Thierry Mathieu e-crossmedia le 7 septembre 2025.
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2 journalistes du service public accusés de connivence avec le PS dans une vidéo pirate publiée par un journal d’extrême droite : Buzz en mode défiance contre la presse ! (le 06-09-2025) |
La captation volée de cette scène d’ordre privé date du 7 juillet. Publiée par un "organe de presse", proche ouvertement de Marion Maréchal-Le Pen. Patrick Cohen et Thomas Legrand, 2 figures de France Inter discutent dans une brasserie, avec deux élus socialistes : Luc Broussy, président du conseil national du PS, et l’eurodéputé socialiste Pierre Jouvet. Ils parlent de la gauche, de la droite, des écologistes, du centre, du rassemblement national : ils échangent de façon privée sur l’échiquier politique ces temps-ci en situation d'échec...
Concernant les prochaines municipales, une phrase laisse entendre que sur leur antenne, ils nuisent à la candidature de Rachida Dati à Paris.
C’est cet échange qui fait le buzz depuis ce vendredi soir sur Internet et a déjà eu plusieurs conséquences : d’abord la réaction de la ministre de la Culture sur le réseau X qui a exigé des sanctions.
Qui a été suivi d’une décision pour l’heure à titre "conservatoire" du côté de Radio France :
Thomas Legrand, journaliste et éditorialiste politique qui anime et produit l'émission "En quête de politique" sur France Inter et écrit un Billet quotidien dans Libération ne sera pas à l’antenne ce dimanche.
De son côté, Thomas Legrand a récusé, auprès de l’Agence France-Presse, l’intention qui lui est prêtée. "Mon travail est de combattre les mensonges de Mme Dati et son attitude face à la presse. Je ne la combats pas politiquement ».
A plusieurs reprises la Présidente de Radio France a déjà insisté sur l’indépendance nécessaire des rédactions pour conserver la confiance des publics. Comme il y a quelques mois sur sa radio locale de Saint Etienne, désormais nommée "ICI Saint-Etienne Loire". Mais elle insistait alors surtout sur les ingérences étrangères.
Même exigence affichée du coté de France Télévisions sans qu’on sache pour l’heure si une décision sera prise de la même façon à l’encontre de Patrick Cohen, puisqu’il officie en semaine sur le plateau de "C’est à vous" sur France 5.
La Présidente Delphine Ernotte insistait elle aussi au soir de son renouvellement à la tête de France Télévisions sur la nécessité d’indépendance face à l’évolution des offres. C’était sur le plateau de Quotidien sur TMC.
"L’incorrect ", la publication qui met en ligne les images volées sur le web et parle de cet épisode comme une révélation exclusive est clairement positionné à la droite de la droite, et le revendique d’ailleurs dans ses colonnes.
La pratique dite de la caméra cachée est souvent reprochée aux journalistes ... Même si elle permet pour certains de documenter des révélations, et conduit à des succès d'audience avérés ! C'est d’ailleurs le cas au sein même du service public de "Cash Investigations" dirigée par Elise Lucet …
Au-delà de la presse, entre soi-disant amis aussi, la pratique des images volées peut avoir de lourdes conséquences. Il y a 6 ans le Président de l’Assemblée nationale avait dégusté et avait fini par démissionner après la publication d’images et une enquête de Médiapart : Pincé sur le vif, ces Homards … l’avaient tué !
Reste qu'en principe, en droit français, publier une vidéo volée constitue un délit : Code Pénal article 226-1 : "Est puni d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende le fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui : En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel. En fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de celle-ci, l'image d'une personne se trouvant dans un lieu privé. En captant, enregistrant ou transmettant, par quelque moyen que ce soit, la localisation en temps réel ou en différé d'une personne sans le consentement de celle-ci."
Thierry Mathieu e-crossmedia le 6 septembre 2025.
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