L’ORNI a encore frappé ! FIP , Objet Radiophonique Non Identifié est leader de toutes les offres musicales sur Paris intra-muros ! (le 23-11-2023) |
Avec quelques 700 000 auditeurs par jour en FM, FIP gagne toujours plus de terrain, d’année en année, et depuis 15 ans. Elle ne peut être captée que dans 10 agglos en FM soit 28 % du territoire métropolitain, mais sa couverture va augmenter avec le déploiement du DAB+ et devrait donc atteindre d’ici 5 ans 85 %. Le succès de son antenne prémium et de ses webradios est connu, bien au delà de l'Europe.
Son actualité, ce jeudi, se résume en un chiffre : elle est leader des radios musicales sur Paris intra-muros, et fait jeu quasi égal avec d’autres marques du secteur privé sur l’ensemble de l’Ile de France, comme Nostalgie, NRJ ou Skyrock, ou Radio Classique, surtout en part d’audience. Les auditeurs qui se calent sur FIP y restent très longtemps, d’autant qu’ils savent qu’aucun message publicitaire ne viendra imposer de fausse note au programme…
Depuis le 5 janvier 1971 à 17 h, à sa création, FIP pour "France Inter Paris" à l’origine, détonne dans le paysage. Bien avant l’avènement du télétravail, il s'agit d'un nouveau concept, proche de "Travaillez en musique", l'ancienne émission de Paris-Inter. Les auditeurs sont invités à baigner dans un fond sonore fluide et discret fait de musique classique légère, de jazz, de blues et de musique populaire.
Fip est adoptée par les automobilistes qui sont majoritairement encore des hommes en 1971, donc les voix qui accompagnent sont d’emblée exclusivement féminines, et séductrices ! À l’antenne, les animatrices de Fip assument des postures frivoles : "Mais non Madame, il n’est pas avec une jolie brune, il est simplement bloqué boulevard de Sébastopol! " A Télérama en 1979, Monique, l’une des fipettes raconte qu’elle ne ressemble pas du tout à cette "voix bébête", à la "petite fille écervelée" qu’elle s’efforce de mimer de toute la langueur de sa voix ! Sucré mais décent, distant mais chaleureux : voilà le programme ! Les embarras de la circulation seront à l'origine d'un sketch de1973 du duo Guy Bedos-Sophie Daumier "Patience aux Batignolles": Sophie Daumier incarne la speakerine qui exaspère l'automobiliste Guy Bedos bloqué dans un embouteillage aux Batignolles...
Aujourd’hui encore, la programmation est éclectique : musique classique, jazz, blues. Ses web radios thématiques explorent la pop, l’électro, le groove, le rock… https://www.radiofrance.fr/fip
"FIP, sur son antenne prémium, diffuse plus de 2400 titres différents par semaine, c'est considérable", dit Didier Varrod, le directeur musical des antennes de Radio France. "C'est un marqueur décisif qui indique à la filière musicale que la diversité musicale existe". Hervé Riesen, directeur adjoint de FIP, précise : "Elle fait partie des dix radios les plus écoutées, toutes radios confondues à l'heure où toutes les autres radios musicales sont en baisse".
Il y a quelques semaines le directeur actuel de la station Ruddy Aboab, venu de Radio Nova, expliquait au micro d’RFI … "L'ADN même de FIP, radio du service public, c'est de pouvoir s'adresser musicalement à tout le monde. C'est d’essayer de rendre tout le monde un peu plus curieux. C'est aussi de rassurer avec des morceaux connus de toutes et tous, mais c'est essayer de raconter une nouvelle histoire de la musique tous les jours, sans répétition. Et sans répétition, quand on regarde dans les l'histoire de la radio ou l'histoire des radios musicales, c'est un anti-format puisque la radio musicale, de fait, se singularise par la répétition des nouveautés. Des morceaux sur lesquels on va se dire : allez, pendant 2 mois on joue ce morceau, on va le bastonner pour que les auditeurs le reconnaissent, s’y attachent. Et puis le morceau disparaîtra. Nous, c'est tout l'inverse : tous les jours, on repart à zéro. Tous les jours, les programmateurs et programmatrices se doivent d'imaginer, de raconter une nouvelle histoire de la musique."
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 23 novembre 2023.
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Il y a 60 ans aujourd'hui, la naissance de l'info en continu ... L'assassinat du Président Kennedy à Dallas révolutionne les process et induit l'évolution vers le paysage médiatique planétaire. (le 22-11-2023) |
L’histoire dans l’histoire ! L’assassinat du Président Kennedy est considéré comme une page importante de l’évolution des médias. La radio, est à l’époque dans tous les foyers et aussi très écoutée déjà en voiture. Et la presse écrite connait toujours un grand succès, elle est même à son apogée, à tel point que certains titres publient 8 éditions ce jour-là … Comme si le "print" ressent alors la nécessité de produire, avec ses moyens, de l'info en continu. Mais la force de l’image à la télévision, et du " live", dans la mesure techniquement limitée à l'époque, prend le dessus !
Mais pour la vice-présidente du Newseum, le musée des médias à Washington … " La télévision atteint ce week-end là sa majorité". Elle dépasse les journaux comme source principale d'information pour les Américains. Une telle couverture n'a eu ensuite d'équivalent que lors des attentats du 11 Septembre".
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Selon l'ancien journaliste à la station de radio-télévision KRLD/CBS de Dallas, Bob Huffaker, interviewé par l’AFP, cette date marque effectivement fortement l’histoire des médias : "Nous avons compris, dès ce jour, que nous avions plus de responsabilité sur nos épaules que jamais auparavant".
Ce 22 novembre 1963 et les jours qui suivent, la bombe médiatique est planétaire, comme en témoigne cette Une , en France, du journal le plus lu à l'époque. France Soir publie dans les années 60 jusqu'à 5 éditions par jour . Une forme, en mode presse écrite, d'info continue. Déjà ...
Pourtant il y a 60 ans, pas de téléphone portable, encore moins de smartphone et de direct possible pour transmettre facilement de l’image.
C’est une agence, UPI, qui publie la première la nouvelle, seulement 4 minutes après les faits : "Trois coups de feu sont tirés contre le cortège du président Kennedy". Instantanément toutes les rédactions, bien au-delà des Etats Unis se mobilisent.
Les radios interrompent leurs programmes, tout comme les télévisions, coté presse écrite, les rotatives surchauffent dans les imprimeries ! A 12H40, sur la chaîne CBS, un personnage du feuilleton "As the World turns" est en train "d'énormément réfléchir" à un remariage quand l'image est coupée ! On voit alors le logo CBS puis le présentateur vedette, Walter Cronkite à l'écran. Il annonce que le président Kennedy "a été gravement blessé".
A 13H38, toujours en bras de chemise à l’antenne, parce que dans l’’urgence il a oublié de mettre une veste, il annonce la mort du Président. ll enlève ses lunettes et regarde l'horloge.
A Dallas tous les programmes habituels sont annulés, les télévisions, qui sont toutes alors généralistes; se transforment en chaine d’info continue pendant 4 jours. Et fait rarissime aux Etats Unis, aucune publicité n’est diffusée ! Le voyage de retour du cercueil présidentiel, la prestation de serment du nouveau président Lyndon Johnson, l'arrivée du suspect Lee Harvey Oswald au poste de police de Dallas... Tout est couvert, pour la première fois, en direct !
Nielsen, l’institut de sondage considère qu’au moment de l’annonce du décès du Président, 45,4 % des postes télé américains sont allumés, et le jour des funérailles ce sera même 7 télés sur 10 ! Aux USA à l’époque, 52 millions de foyers sont déjà équipés d’un téléviseur.
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 22 novembre 2023
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Au lendemain des sondages radio de cette rentrée, tribune de Claude Hemmer, ex pro des programmes à RTL et Radio France. "J'ai des bleus à l'âme et suis rouge de colère !" Entretien. (le 17-11-2023) |
Aujourd’hui membre du CTR de l’Arcom à Caen et consultant, il est d'abord l’un des pros des programmes marquants de l’histoire d’RTL avec entre autres Nagui, Foucault, Sabatier. Après une mission à Sud Radio, il est directeur à Radio France France Bleu Sud Lorraine et 107.1 à Paris puis à la radio autoroutière 107.7. L’un de ses préceptes : "La radio a fait passer l’humanité de la conversation de café à la parole cosmique… Elle n’a pas le droit de se répéter, mais le devoir de créer chaque jour du nouveau".
Que pense-t-il de l’évolution du marché, singulièrement des généralistes, au lendemain de la publication de la vague de rentrée de Médiamétrie ?
Coup de fil à Claude Hemmer : "Pour résumer ma pensée je vous propose cette formule : "Du Bleu à l’âme … au Rouge de colère…." J'ai un sentiment mélangé de tristesse et de colère à la lecture des chiffres des 2 stations que je connais le mieux, France Bleu et RTL ! Jusqu’à ce matin je m’étais tenu à ce devoir de réserve qui s’impose aux anciens collaborateurs, de quelques sociétés d’ailleurs, tant les habitudes, les besoins et les envies d’écoute évoluent. "Ne fais pas à tes successeurs ce que tu ne supportais pas que les anciens te fassent" ! Encore qu’à mon époque les RS n’existaient pas, et seuls le courrier et téléphone servaient à faire remonter les critiques. Ce qui limitait la portée de propos bien ou malveillants !"
Vous évoquez l’ex Rue Bayard … "Pour tout vous dire ça me désole, et j’ai le même ressenti pour France Bleu, une maison où j’ai vécu 8 ans ! Il y a un malaise grandissant qui entraîne RTL, naguère Radio Toujours Leader, dans une chute d’audience inexorable ! Les raisons ? Elles touchent le savoir-faire, le management, les compétences, la capacité créatrice et le "savoir-respirer l’air du temps". Pour la station du Groupe M6 ces résultats étaient Hélas ! Hélas ! Hélas ! prévisibles... et comme l’auraient écrit mes professeurs jadis sur ma copie : 9.4, c’est cher payé !
J’ai relu avec intérêt l’entretien du Directeur des programmes de RTL publié en septembre par "Le média plus".
Au terme des cette lecture rapide, je me suis revu il y a tout juste 20 ans à la terrasse d’un café des Champs Élysées, avec le même Gauthier me demandant des conseils alors qu’il était jeune assistant dans l’équipe de Philippe Bouvard !
20 ans plus tard, je me demande ce que la station a apporté de nouveau, de créatif, d’innovant ? Combien de concepts d’émission crées depuis "Ca peut vous arriver" avec Julien Courbet », mise à l’antenne par l’équipe alors en place en 2001 ? La réponse est 2 ou 3, comme "l’Heure du Crime", mais "la Curiosité" et "on est fait pour s’entendre" sont disparus des grilles ... De 6 émissions en juin 2020, il n’en reste plus que 3 entre 9h00 et 18h00 !"
Vous vous souvenez précisément de ce que vous disait inlassablement l’un de vos Boss, Philippe Labro … "Il nous répétait à l’envi : "Les gars sortez de vos bureaux et partez respirer l’Air du temps ! Ce n’est pas dans vos bureaux que vous trouverez les idées pour les programmes à venir !" Combien de séances de "Frottage de cervelles" avons-nous organisées pour bâtir des grilles d’antenne (saisonnières*) mélangeant carrefours de l’info, jeux et divertissements, rendez-vous sociétaux ! Il fallait offrir une "palette" d’émissions susceptibles d’attirer le plus grand nombre d’auditeurs ! Autant que je me souvienne dans la matinée de 08h30 à 12h30 / 13h00, nous avions 3 émissions différentes. Puis après le carrefour de l’info de la mi-journée et les auditeurs ont la parole, s’installaient dès 14h00 deux émissions avant les Grosses Têtes dès 16H30 puis 16h00 ! Le soir à partir de 19h30 puis 20h00, à nouveau des émissions différentes dont ZIK WEB ! Comme le disait Jean Gabin : "Pour faire un bon film, il faut trois choses : un, une bonne histoire. Deux, une bonne histoire. Trois, une bonne histoire ! "
C’est votre réflexion adressée aux équipes et à vos anciens confrères … "Voilà ! La recette d’une bonne radio c’est être capable de raconter des histoires, de créer des émotions, de jouer, de rire, d’informer, de cultiver. Comme j’aime à le dire à chaque occasion, la radio n’a pas le droit de se répéter mais le devoir de créer chaque jour ! Il ne s’agit pas là d’affirmer que rien ne doit bouger, que la radio d’hier doit ressembler à celle de 2023, non bien sûr, mais d’attester que l’appauvrissement à ce point d’une grille d’antenne est un aveu d’impuissance créative."
RTL pourtant s’affiche toujours comme 1ère radio de France, en précisant "privée " … "Il ne m’a pas échappé que depuis sa rétrogradation en seconde place du classement, les arguments Part d’Audience (PDA) et DEA Durée d’écoute sont les seuls mis en avant par les dirigeants du groupe M6, en d’autres termes ils préférent avoir (beaucoup) moins d’auditeurs mais que celles et ceux qui écoutent restent très, très longtemps sur la fréquence, la PDA se calculant à partir de ces deux paramètres ! Même si comparaison n’est pas raison, qu’importe le nombre de clients qui entrent dans la "boutique", l’essentiel c’est que les rentrants consomment, consomment pour plaire aux annonceurs (publicité)… pour que l’argent rentre d’abord et avant tout. Ils font passer la quantité très loin devant la qualité. L’auditeur y rentre une fois puis en ressort pour ne plus y revenir. C’est bien là finalement que le bât blesse… !"
En guise de conclusion ? Qu’il me soit permis d’afficher de modestes conseils, fruits de cette réflexion personnelle. Chers amis du RTL de Neuilly sur seine … Remettez votre auditeur au cœur de vos préoccupations car une radio sans auditeur c’est un film sans spectateur, c’est une classe sans élève ... Et quand il n’y a plus d’élèves, comme le chante Gauvain Sers, l’école ferme ! Animer du latin Animare signifie "Donner à quelque chose la vie ou l’apparence de la vie". RAVIVEZ LA flamme RTL et mettez-la entre les mains de passionnés, d’amoureux de la magie des ondes … RTL a perdu cette magie !"
Claude Hemmer signe cette tribune en précisant : " A toutes fins utiles, et pour que ne s'installe aucune amiguîté, je suis un retraité, ferme et définitif ! "
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 17 novembre 2023.
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Toujours moins de fidèles à la radio ... Mais à l'heure du digital, les Mamies tradis, tant généralistes que musicales, sont en résistance ! (le 16-11-2023) |
La radio demeure puissante ! Voilà le premier enseignement de la vague de rentrée publiée par Médiamétrie concernant les audiences. La hiérarchie des offres n’évolue pas, ou très peu, à la marge. En revanche la réalité chiffrée démontre que l’évolution du mode de consommation continue à fragiliser ce média : tout doucement, de sondage en sondage, le nombre des français qui écoutent la radio, diminue.
Avec 12, 5 % en audience cumulée, France Inter confirme sa position de leader, et de très loin ! RTL à l'inverse continue à se fragiliser. La prestigieuse généraliste du groupe M6 se positionne dorénavant à plus de 3 points en dessous de celle du service public. Mais du coup, comme après chaque vague de sondage, elle est la seule dans le paysage à communiquer sur sa durée d'écoute et se considère comme leader . Selon son PDG, plus que le nombre d'auditeurs cumulés , c'est le temps passé par chacun d'entre eux à l'écoute de l'antenne qui compte. Parce qu'en restant longtemps derrière le poste, chaque auditeur entend davantage de messages publicitaires, qui la font vivre ...
Station de service public, france Info portée par une actualité anxiogène poursuit, elle, sa progression : 9 % d'audience cumulée. Elle n'est plus si loin d'RTL observeront certains ...
Force est de constater en tous cas que le public, plutôt adulte et fidèle à ces offres de contenus, ne décroche pas... Cela se vérifie d’ailleurs également avec RMC La station phare du groupe Altice conserve son volume de fidèles à 5,8%.
France Bleu stagne à 4,5% en audience cumulée un résultat d'audience très médiocre compte tenu de ses 44 stations et de ses quelques 1400 collaborateurs, en attendant de changer d’identité. Les présidentes de Radio France et de France Télévisions s'y sont engagées auprès de la tutelle : le réseau travaillera en complémentarité avec celui des 24 stations de France 3. Ensemble, elles doivent inventer, d’ici septembre prochain, la nouvelle "race" de média de proximité nommée, comme l'est déjà l'appli "ICI". Work in progress des 2 cotés de la Seine entre l'avenue du Président Kennedy et l'esplanade Henri de France ?
Europe 1 enregistre un sursaut à 3,8%, attribué par nombre d'observateurs à l'arrivée de Pacsal Praud, transfuge d'RTL.
Les musicales, à l’auditoire souvent plus jeune, font montre d'une belle résistance, même si globalement le volume de paires d’oreilles fond comme neige au soleil comme pour l'ensemble du marché, de vague de sondage en vague de sondage. Toujours est-il qu’NRJ Group tire sa part du lion, ou plutôt donc de la panthère, dans la jungle de la FM. NRJ, la marque prémium, demeure très solide au pied du podium, mais sans évolution significative.
Sa petite, ou grande sœur, Nostalgie en revanche n’en finit pas de conquérir de nouvelles parts de marché ! Désormais bien installée dans le palmarès des leaders avec son prestigieux statut de 5 ème radio de France, elle s’impose comme l’offre adulte de divertissement et d'accompagnement musical. Elle démontre surtout qu'elle sait toujours conquérir de nouveaux auditeurs ! Les stars de sa cible enrichissent d’ailleurs le programme, à l’image de Julien Clerc depuis la rentrée chaque jeudi soir.
Autre marque "adulte" d’NRJ Group à progresser, un peu, "Chérie FM." A souligner également la performance de la 4ème antenne du groupe, "Rire et chansons" qui gagne près d’un demi-point. Signe des temps, besoin de divertissement, d’évasion ?
Chez les musicales, à saluer encore et toujours le format Skyrock, solide sur sa cible. De vague en vague la station s’impose sur son segment, et même progresse ! Fun radio du groupe M6 se porte bien également, tout comme l'offre plus "adulte", RTL2, qui reste stable.
En revanche du côté du groupe Lagardère, soupe à la grimace pour les 2 stations musicales : tassement pour RFM et faux-vrai décollage pour la nouvelle Europe 2 … Chapeau à la com au passage pour l’interprétation ad libitum des chiffres ! Les créas s’arrangent pour afficher une progression, après la période Virgin. Pourtant l'évolution reste fort modeste, même si le graphisme fait le taf ...
Du côté des offres culturelles ... Remarquable évolution de France Culture qui assied son positionnement, maintenant à 3,3 % d’audience ! Pas d’évolution notable en revanche sur les 2 offres de musique de répertoire en FM .
France Musique et Radio Classique se partagent ce marché à part quasi égale, avec chacune leur identité et leurs armées mélomanes de fidèles.
Thierry Matieu, e-crossmedia, le 16 novembre 2023.
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France Bleu : "caillou dans la chaussure des dirigeants de l'audiovisuel public" dit le Parisien qui dévoile en avant première les résultats de Médiamétrie pour cette rentrée. Pourquoi ne pas plutôt penser "ICI", diamant en devenir ? (le 15-11-2023) |
Vu de "ICI" : le sondage de rentrée de l’audience des radios... Le Parisien, qui a des oreilles décidément bien ciselées a maintenant pour habitude de diffuser les chiffres la veille au soir, avant la publication de Médiamétrie ce jeudi à 8 heures. Le quotidien qualifie le résultat du réseau local de service public de "caillou dans la chaussure des dirigeants de l’audiovisuel public", et souligne de sa plume acérée : "L’antenne des régions enregistre la pire rentrée de son histoire, avec seulement 2,5 millions de curieux. Un résultat très faible, avec 300 000 d’entre eux égarés par rapport à la vague de septembre-octobre 2022. Bleu a vu fuir 1,5 million de personnes en seulement cinq ans…".
De manière plus documentée, nombre d’orfèvres des ondes pourraient, eux, modéliser la réflexion de manière plus exacte, pour ne pas dire faire montre de prospective… Force est de constater qu’un "caillou" peut devenir un diamant ! Le dictionnaire est limpide en la matière : "Pour qu’un caillou recouvre ses facettes si précieuses, il s’agit de le façonner, qu’il ait une forme adaptée, qu'il puisse être scié ou taillé en éliminant au passage les défauts !" Ce doit être en tous cas l’œuvre d’artisans, pour ne pas dire d’artistes du métier qui regardent en face la réalité de l’ouvrage à travailler, sont en quête de transparence, et pensent à façonner leur ouvrage pour être en phase avec leur époque, et briller !
A propos du bijou de l’action régionale de la radio de service public, conçu il y a maintenant 43 ans, et qui scintille toujours par son unique savoir faire en cas de coup dur, comme ces jours-ci avec les dramatiques intempéries dans les Hauts de France, en Bretagne ou en Normandie, il s’agit de ne plus s’aveugler en regardant dans le rétroviseur. Le public qui demeure fidèle aux offres généralistes, mais qui se raréfie de vague en vague comme peau de chagrin comme pour l’ensemble du marché de la radio, évolue vers un mode de consommation bien plus transversal. Internet et les réseaux sociaux sont toujours plus au cœur des usages, et prennent le pas sur les médias traditionnels. C’est sur leur smartphone que les sinistrés des crues sont prévenus dorénavant, par les collectivités ou par les boucles d’amis Facebook et communautés WhatsApp, avant de l’entendre à la radio ou de l’apprendre par la télévision. La valeur ajoutée des médias traditionnels doit être repensée pour se faire entendre et se faire voir !
Pour actualiser les missions de service public, singulièrement s’agissant de proximité, l’heure ne peut échapper à une remise à plat, qui est d’ailleurs dit-on, d’actualité. En tous cas, dans les déclarations d'intention... Lors d'une visite à Rennes, les dirigeantes de Radio France et de France Télévisions ont nommé la nouvelle offre et affiché un échéancier. France Bleu et France 3 doivent allier leurs forces de frappe et leurs talents sous la marque ICI, dès septembre prochain. Alors au-delà du chiffre publié ce jeudi qui peut apparaître désolant, pour des générations de collaborateurs qui ont contribué à construire la radio locale de service public de proximité ces dernières décennies, c’est sans doute une vision d’avenir qui tient compte de cette réorganisation qui s'avère dorénavant urgemment nécessaire.
Après la création de l'appli, comment optimiser la création des antennes ICI, cette nouvelle "race" de média local ? Au delà d'opérations exceptionnelles durant lesquelles les 44 radios et les 24 télés démontrent déjà savoir-faire et enthousiasme à travailler ensemble, comment faire pour que les équipes des deux entreprises construisent, au quotidien, leur complémentarité ? Pour cela, comment accompagner les équipes de terrain à commencer par les managers, de façon qu'ils adaptent leurs process pour travailler de concert ? Par quel plan d’action porter cette ambition commune aux 2 entreprises et voulue par la tutelle, dont le but essentiel est l’adaptation de l’offre éditoriale au service des publics avec l’optimisation des moyens ? Elles sont bien là les facettes du diamant qu’est l’action régionale de service public à travailler !
Au-delà du triste chiffre d’audience communiqué ce jeudi par Médiamétrie pour le réseau France Bleu ... Quels moyens sont-ils d'ores et déjà déployés pour les mois à venir, c’est à dire d’ici septembre prochain, par les 2 entreprises, ensemble ? Pour que renaisse le joyau de service public de l’audiovisuel de proximité ? Pour qu’ICI sache allier les savoir-faire de la radio et de la télévision, autour du numérique …
Thierry Mathieu , e-crossmedia , le 15 novembre 2023.
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Diffusées dans le flux de l’antenne d’Europe 1 dans les années 70, Les "Histoires extraordinaires" de Pierre Bellemare connaissent une seconde jeunesse en podcast : le patrimoine revalorisé en fonction du nouveau mode de consommation des médias ! (le 15-11-2023) |
Des crimes en tout genre, crapuleux, familiaux, inexpliqués, des personnages effrayants, bizarres ou fous … Voilà l’univers que partage à la radio Pierre Bellemare en particulier sur Europe 1. Véritable pionnier de la radio et de la télévision, c’est lui qui importe des Etats Unis pour le petit écran l’usage du prompteur, il ira jusqu’à installer les émissions de Télé-Achat … Mais surtout à la radio, il impose en France les récits des faits divers dont il se délecte à la lecture des journaux. Raconter … C’est une passion qui lui vient des histoires que lui racontait son père, quand il était enfant, avant de dormir : "Je vivais dans l’ombre de Victor Hugo, Jules Verne et Henri Barbusse ".
Sur les ondes il tient en haleine le public au fil des années avec plusieurs émissions : "De mémoire d’homme", "Les Dossiers d’Interpol" et donc les fameuses "Histoires extraordinaires »", aujourd’hui proposées par Europe 1 en podcast, avec un son remasterisé et un habillage modernisé.
Coup de fil à Sylvaine Denis, Responsable Patrimoine sonore et Documentation Europe 1 : "C'est évidemment parce qu'on a constaté que ce que faisait Christophe Hondelatte à l’antenne aujourd’hui avait un succès dingue, surtout chez les jeunes qui sont friands des récits et des podcasts et du récit en général que nous est venue cette idée de mettre en ligne les bandes sonores historiques de Pierre Bellemare… On a dans nos archives un nombre incroyable de ses enregistrements ! Alors, nous les avons remastérisé au gout du jour, grâce au travail d'orfèvre d'un ingénieur du son Julien Tharaud qui est par ailleurs musicien. Il a même en quelques sortes recomposé le générique original."
Christophe Hondelatte considère le web aussi important que la FM de nos jours. Plus de huit millions d'auditeurs ! C'est l'audience mensuelle de son podcast "Hondelate raconte". C'est un tel succès qu'il l’a même transposé depuis 6 mois à la télévision. " En effet ... Personne ne peut parler pour Pierre Bellemare ! Mais sans doute aurait-il été du même avis, puisqu’il a toujours eu une longueur d’avance … J’en ai parlé au téléphone avec son épouse Roselyne qui est ravie de ces reparutions sous forme de podcasts. Elle est persuadée qu’il aurait tout à fait été d’accord avec ces reparutions sur le web !"
Il y a 10 ans, au journal les Echos, Pierre Bellemare résume sa pensée, et son parcours … Notre première émission consacrée aux faits divers avec Jacques Antoine, sur Radio Luxembourg, qui n'était pas encore RTL, remonte à 1954 ! "Histoires vraies » était diffusée le dimanche soir à 20 h 30, une heure de grande écoute car la télévision, à l'époque, balbutiait encore. L'émission avait immédiatement connu le triomphe. Idem, des années plus tard, avec nos "Histoires extraordinaires" sur Europe 1. L'émission a duré quatorze ans et nous avons relaté 4.200 cas. Ce succès de radio, me semble-t-il, a donné des idées aux gens de télévision.
A chaque période ses modes et ses procédures criminelles. Un exemple : les assassinats en série de joggeuses n'auraient pas pu se produire il y a cinquante ans, tout simplement parce que les femmes, à l'époque, ne faisaient pas de jogging !
En décortiquant les faits divers, on s'aperçoit qu'ils sont toujours liés aux pratiques et aux moyens techniques de leur temps. Personnellement, je continue de penser que la radio est le média idéal pour le fait divers, car l'auditeur peut imaginer tout à sa guise.
Premier récit mis en ligne par Europe 1 : "Le mystère de la disparition de la belle Madeleine".Cela fait quatre ans que personne n’a vu la très belle Madeleine, dans la commune de Lusignan en Nouvelle-Aquitaine. Cette jeune femme d’une trentaine d’années est la fille aînée d’un homme étrange qui vit seul avec ses trois enfants dans une grosse bâtisse grise qu’on appelle "le château de Lusignan" et où personne n’est jamais entré. Très vite, les soupçons sont nombreux autour du père de famille : "aurait-il séquestré sa fille ? "
Les podcasts de Pierre Bellemare à écouter içi : https://www.europe1.fr/emissions/les-recits-extraordinaires-de-pierre-bellemare
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 16 novembre 2023 |
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Trop cher le service public de l'audiovisuel ? Un référendum en vue en Suisse ! (le 13-11-2023) |
Certains l'adulent, d'autres appellent carrément à sa privatisation... Les détracteurs des services de l’audiovisuel public jugent que dans des paysages audiovisuels où l'offre de programmes est aujourd’hui surabondante, cette taxe est dépassée et sans fondement. La France l’a supprimée, avec les impôts locaux, en transférant le financement au budget global de l’état.
En Grande Bretagne, des coupes drastiques ont été décidées et conduisent à une réorganisation très importante à la BBC : une baisse conséquente des effectifs et une actualisation des offres sont conduites dans le but de rationaliser les moyens.
Voici donc que se pose la question aussi en Suisse où des voix se sont élevées et ont obtenu l’organisation d’un référendum. Le niveau de vie comparé à la France y est plus élevé : avant de disparaitre la redevance coûtait içi annuellement 138 euros par foyer en métropole, et 88 outremers, elle atteint aujourd’hui encore plus de 330 euros en Suisse.
"200 francs, ça suffit !" Voilà le slogan d’un parti de droite qui mène une campagne passionnée, avec des publicités, des débats… Pour contrer cette proposition, le gouvernement entend maintenir une garantie de budget plus décente pour la SSR, la Société Suisse de Radiodiffusion.. Son projet est de fixer la contribution à 300 : Trente francs de moins que l'actuelle taxe …
Pour ceux qui remettent en cause le service public, le compte n’y est évidemment pas… Mais pour le Conseil fédéral, réduire la quote-part de la redevance attribuée à la SSR de 1,25 milliard de francs aujourd'hui à environ 650 millions, aurait de vastes conséquences sur l'offre journalistique et l’ancrage régional de la SSR, qui est organisée de manière fédéraliste.
Pour comprendre il faut avoir en tête que les 5 radios les plus écoutées dans le pays sont toutes produites par le service public. Elles parlent évidemment à leurs auditeurs, en collant à leurs identités diverses. Pour un peu moins de 9 millions d’habitants, 70 % s’expriment en allemand, 20 % en français, et les autres en italien. Coutumes folkloriques, dialectes savoureux, styles de vie différents… Les spécificités culturelles et linguistiques font de la Suisse un pays unique. La SSR s'appuie sur la grande diversité des besoins de la population avec l'offre exhaustive de la RSI, RTR, la RTS et SRF, que ce soit dans l'information, la culture, l'éducation, le sport ou le divertissement.
En termes de sondage, logiquement compte tenu de la population, ce sont 2 stations alémaniques qui raflent les plus fortes audiences SFR et SFR 3. Arrive ensuite une offre musicale -Radio Swiss Pop -qui est diffusée en DAB+ sur l’ensemble de la confédération. La 1ère ,la grande généraliste de la Radio Suisse Romande, se classe en 4ème position, devant une offre produite également en langue allemande SRF Musikwelle. Il existe bien évidement de nombreuses stations privées mais elles n’occupent qu’un bon tiers du marché, et les radios étrangères seulement quelques 4 %. Avec un service public aussi puissant, on comprend l’enjeu du débat politique qui mobilise les esprits pour le maintien, ou non, des moyens qui lui sont aujourd’hui encore alloués.
Pour certains observateurs, la question est surtout politique. D’une part les partis populistes considèrent, comme ailleurs en Europe ou aux Etats Unis, que le service public sert et représente l’élite de la population. La santé économique de la Suisse étant plutôt sereine, pourquoi ne pas permettre à des acteurs privés d’y investir, disent-ils, et leur faciliter la possibilité de financer des médias, destinés aux 3 identités linguistiques du pays. Ils permettraient de diffuser des points de vue plus tranchés, en phase avec les populations. Et surtout çà ne coûterait rien à l’état !
Le gouvernement souligne de son côté que l’actuel système repose sur une forme de mutualisme qui permet à tous les concitoyens, quelle que soit leur région et donc leur langue, de bénéficier de la même qualité de service. Dans ce but, une répartition des budgets est mise en œuvre pour que les alémaniques qui sont les plus nombreux partagent la manne avec les romands et les suisses italiens. Fait assez récent aussi, 3 programmes exclusivement diffusés en DAB+ s’adressent à l’ensemble du pays. Ils sont dédiés à la musique pop, elle signe même dorénavant la 3 -ème audience nationale, au jazz et au classique. Ces 3 stations sont une forme nouvelle de trait d’union entre les différentes entités de la nation helvétique.
La campagne commence donc à faire du bruit, et débouchera d’ici quelques mois sur un référendum. Si le gouvernement ne parvient pas à calmer les esprits avec sa proposition de 30 francs en moins par foyer, la majorité des suisses pourrait s’exprimer pour la baisse de la contribution à 200. Pour garantir le maintien des services rendus par la SSR au public, le gouvernement devrait alors compléter en piochant dans ses caisses, sur les recettes de l’impôt global…
En attendant, comme le note un professionnel suisse ... "La situation dans laquelle la SSR se trouve pour rendre compte de cette initiative populaire est délicate. Par définition, elle ne peut pas prendre partie. Elle a évidemment l'obligation d'inviter dans ses émissions et débats les partisans de cette initiative populaire, et naturellement aussi les opposants. Tout le personnel de la SSR est invité fermement à ne pas prendre position, ni à l'antenne, ni sur les réseaux sociaux. Au final, la SSR ne peut convaincre le peuple de son utilité qu'à travers ses programmes au quotidien. En prouvant qu'elle est bel et bien un service PUBLIC au service du PUBLIC. Un service public respectueux de la loi et de la pluralité des opinions."
Ce débat passionné à propos de l’audiovisuel public intervient alors que la radio célèbre ces temps-ci en Suisse ses 100 ans. C’est en effet en 1923 que la Confédération autorisa les premières émissions radiophoniques régulières avec les émetteurs de radiocommunications aéronautiques. Plusieurs radiodiffuseurs virent alors le jour. Lausanne émit officiellement à partir de 1923, Zurich en 1924, Berne et Genève en 1925 et Bâle en 1926.
La première radio a pris son envol grâce à la nouvelle liaison aérienne entre Paris et Lausanne. Pour assurer la sécurité de l'avion, il fallait un émetteur "sans fil" qui permette de passer des communications de service. De là est née l'intuition de quelques passionnés. Puisqu’il n'y avait qu'un vol par semaine, pourquoi ne pas cette antenne le reste du temps pour passer de la musique ou même la voix humaine ? Des hymnes, une déclaration, et même un concert en direct avec un petit orchestre et une cantatrice étaient au conducteur de la première émission. Aurait-on confié ce jour-là, au moins l’atterrissage de l’avion, au secteur privé ?
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 14 novembre 2023, Avec Albino Pedroia, directeur associé du Lab Radio, consultant pour France Médias Monde et la Rai Radio. Il est aussi ancien Dirigeant chez Havas et Canal+.
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Un texte fondamental pour les journalistes du monde entier, adopté à Paris ce vendredi : une Charte pour protéger l’intégrité de l’information à l’ère de l’IA. (le 12-11-2023) |
"Déterminer un ensemble de principes éthiques fondamentaux pour protéger l’intégrité de l’information à l’ère de l’Intelligence Artificielle, alors que ces technologies sont en passe de transformer l’industrie des médias" … Voilà l’ambition de cette initiative française portée par l’organisation non gouvernementale Reporters Sans Frontières. C’est ce vendredi à Paris qu’a été présentée cette charte conçue par une commission présidée par Maria Ressa, lauréate du prix Nobel de la paix 2021. 32 personnalités issues de 20 pays différents, spécialistes du journalisme ou de l’IA ont planché pendant 5 mois pour rédiger ce texte qui entend être un socle de réflexion pour les journalistes du monde entier. Parmi ces personnalités, notons 2 français : Eric Scherer, le président du comité Actualités à l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), directeur du News MediaLab et des affaires internationales à France Télévisions et Bruno Patino, le président de la chaîne franco-allemande Arte.
Pour Christophe Deloire, le secrétaire général de RSF … "Les technologies fondées sur l’intelligence artificielle ouvrent des perspectives inédites mais posent également des défis sans précédent pour le journalisme. À l’heure où les deepfakes pourraient amplifier la désinformation et rompre la confiance du public à l’égard de tout contenu audiovisuel, et que les modèles de langage promettent d’augmenter la productivité au détriment de l’intégrité de l’information, les médias affirment par cette charte qu’ils ne laisseront pas les technologies les détourner de leur mission d’intérêt général. Elle promeut une approche où le discernement humain et la déontologie des journalistes sont les piliers de la fonction sociale de tiers de confiance du journalisme."
Selon Maria Ressa, journaliste et Prix Nobel de la paix … "Les preuves factuelles, la distinction claire entre les contenus authentiques et synthétiques, l’indépendance éditoriale et la responsabilité humaine seront les premiers gages pour le droit à l’information à l’ère de l’IA. Plus que jamais, le journalisme nécessite un socle éthique solide et largement reconnu." Elle l'explique içi ...
Pour résumer les enjeux fondamentaux inscrits dans cette charte : L’éthique doit gouverner les choix technologiques au sein des médias, le jugement humain doit rester central dans les décisions éditoriales. Les médias doivent aider la société à discerner avec confiance les contenus authentiques et synthétiques, prendre part à la gouvernance mondiale de l’IA, et défendre la viabilité du journalisme lorsqu’ils négocient avec les entreprises technologiques."
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 12 novembre 2023.
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L’appel de l’Abbé Pierre … Ou la petite histoire d’un "ratage" historique : Paris Inter a ni plus ni moins "offert" le témoignage sonore à la concurrence : Radio Luxembourg ! (le 07-11-2023) |
Ses fragilités, ses souffrances, sa vie intime sont inconnues du grand public. Révolté par la misère et les injustices, souvent critiqué, parfois trahi, il marque l’Histoire sous le nom qu’il s’est choisi : l’Abbé Pierre. Henri Grouès a en réalité mille vies, et mène mille combats que raconte le film qui sort en salle ce mercredi.
Sa notoriété explose évidemment le jour de son appel à la radio, le 1er février 54. Pour les médias, c’est aussi un épisode assez méconnu … La veille de son intervention sur les ondes, Georges Verpraet son complice journaliste qui écrit pour La Croix , le Figaro ou la Voix du Nord est persuadé que ce n’est pas par la presse écrite qu’il faut passer, mais par la radio. Il écrit le texte, et contacte le rédacteur en chef du Journal de Paris-Inter, le France Inter de l’époque, pour qu’il accueille l’abbé Pierre au micro à l‘antenne… Refus ! "On ne modifie pas un programme radio à la dernière minute, il y a des règles administratives à respecter !" Mais il s’engage tout de même à lire, lui-même, le texte à l’antenne.
Dommage pour le service public, l’abbé et son complice se tournent dès le lendemain vers le privé : Radio Luxembourg ! Eux, ils connaissent l’abbé Pierre ! Deux ans auparavant il avait été l’heureux gagnant du jeu "quitte ou double ? ". Il avait gagné 246.000 francs pour aider son nouveau mouvement, du nom d’EMMAÜS.
A la mi-journée le 1er février, depuis Courbevoie au volant de sa Renault 4, l’abbé Pierre fonce avec Verpraet en grillant tous les feux rouges vers les studios de Radio Luxembourg pour y arriver avant la fin du journal. Ils se garent en trombe devant un panneau "stationnement interdit", au pied des studios. Quelques instants plus tard, l’abbé pierre se retrouve debout, face au micro et lance son appel …
"Il n'était pas dupe, avec son côté provocateur, il a su manier les médias de façon extraordinaire". raconte au journal Le Monde René Poujol, le directeur de la rédaction du Pèlerin. "Cet homme très fragile pouvait parler d'une voix de stentor en face d'une caméra ou d'un micro et s'effondrer quelques minutes après".
Prêtre, résistant, député … Son aura, sa capacité à se connecter profondément avec les autres et à créer une présence charismatique qui attire les autres vers vous, dépasse largement les frontières françaises. Le voici, en 1980 par exemple , à la télévision sur le plateau de Radio Canada.
L’abbé Pierre fascine les médias comme aussi les dessinateurs de presse … Il est pour eux une source d’inspiration. Les traits marquants de son apparence, qu'ils caricaturent, montrent leur admiration, font passer des messages, permettent de formuler des critiques de la société et des politiques et de se faire l’écho, à leur manière, des messages et des combats de l’abbé Pierre.
A la télévision, au fil des années … Les Guignols l’invitent régulièrement sur le plateau de PPD, comme évidemment, le 22 janvier 2007, le jour de son décès. Le voilà à l’antenne avec Dieu …
Si les voix du Seigneur sont impénétrables, la sienne a su séduire la sphère médiatique : une large partie de sa vie de combats.
Thierry Mathieu , e-crossmedia, le 7 novembre 2023.
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Audiences exceptionnelles, pour des shows démesurés : la télé sait avoir un grand cœur comme ce vendredi avec les 30 ans de Taratata, ou en mars dernier avec les Enfoirés ! (le 05-11-2023) |
3,4 millions de téléspectateurs ! C’est un résultat qui fera date dans l’histoire de Taratata, et permet à France 2 d’être largement leader ce vendredi soir. Mais cela reste très loin de la soirée des "Enfoirés" diffusée le 3 mars par TF1 avec une audience de plus de 10 millions de personnes.
Mais au-delà des audiences de ces spectacles diffusés par les chaînes, ces programmes sont produits au bénéfice d’œuvres caritatives. La lutte contre le cancer pour Taratata, les Restos pour les Enfoirés, comme il y a sur France Télévisions le Téléthon, ou les diverses initiatives des chaînes en faveur d'Ensemble pour le sida.
Ce type d'émissions qui mobilisent des moyens considérables, en font des productions hors-normes, exceptionnelles.
Pour les 30 ans de Taratata … 84 artistes pour 3h30 de musique … Un plateau de 1000 mètres carrés 96 tonnes de matériel, dont au plafond 800 projecteurs, 1,5 kms de structures, et 18 caméras. 950 personnes pour réaliser le show et sa captation !
40 000 personnes ont assisté au spectacle lors de l’enregistrement à la Défense.
En mars dernier, pour l’œuvre de Coluche … 47 artistes étaient sur la scène à Lyon. Les 600 techniciens, les administratifs, comme les artistes avaient pris le train alors que 45 camions transportaient les 72 tonnes de matériel jusqu’à Halle Tony Garnier. Une scène de 900 m2, 750 lumières, 800 costumes et autant de flight cases...
42 000 spectateurs ont assisté aux spectacles qui ont permis la captation et la réalisation du programme diffusé . La billeterie des concerts, puis la vente de CD et de DVD représentent 10 % du budget des Restos. L'an prochain, pour les 35 ans, les 7 dates des shows programmés en janvier à Bordeaux affichent déjà complet !
Pour les 30 ans de Taratata, l’intégralité des recettes des billets achetés par le public qui a assisté à l’enregistrement à la Défense va à la lutte contre le cancer. 1,2 million d'euros ont déjà été récoltés, 4 laboratoires pendant trois ans vont pouvoir poursuivre leurs études et recherches. Les dons restent possibles par téléphone.
Pour revoir les 30 ans de Taratata
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 5 novembre 2023.
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