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Jusqu'au 24 février, une semaine d'interviews exclusives, sur e-crossmedia.com :
"L'Ukraine, un an après ...".
5ème volet de cette série d’entretiens. Comment cette crise est-elle traitée par des médias de proximité ?
2 exemples avec les rédacteurs en chef de France Bleu Besançon - lien en bas de page -
et de France Antilles.
Coup de fil à Cyril Boutier, Directeur Guadeloupe, Martinique, et Guyane.
"Nos 3 journaux de proximité,
les quotidiens France Antilles Guadeloupe et Martinique, comme l’hebdo que nous venons de relancer dans sa version papier en Guyane, placent rarement à la Une des évènements nationaux ou internationaux.
Cela n’arrive qu’une ou deux fois par an …
Mais du fait du déclenchement de l’attaque décidé par Vladmir Poutine, l’édition du 25 février dernier a évidemment fait exception !
Nous titrons sur "Les frappes russes en Ukraine".
Malgré la distance de plus de 8000 kilomètres entre vos territoires et le théâtre des opérations,
vous avez perçu la dimension de l’événement ?
On s’est dit, même si à chaud ce n’était pas évident, que cette actualité d’envergure historique s’imposait au monde entier.
Cette guerre qui éclatait en Europe allait changer les donnes, sur le plan européen, voire international.
Remonter cette info à la Une nous est donc apparu incontournable :
les répercutions allaient évidemment nous toucher, et nous ne nous sommes pas trompés.
Du point de vue économique en effet, cela n’a pas tardé …
La "vie chère" est depuis longtemps le thème le plus important pour nous dans la Caraïbe et les conséquences qu’aurait le conflit sur le quotidien des gens est apparu comme une évidence.
La flambée des prix sur les matières premières et sur les carburants a amplifié pour nous les conséquences, de manière encore plus sensible qu’en métropole !
Nos départements produisent relativement peu de denrées alimentaires, l’essentiel est "importé".
Nous sommes donc tributaires du prix du fret.
Nous avons alors décliné ces angles de façon très concernante pour les antillais et les guyanais.
En Afrique les populations considèrent, globalement, que ce conflit n’est pas leur guerre, qu’il concerne les européens.
Les Français de la Caraïbe ont-ils eu le même ressenti ?
Pas forcément du fait des origines ancestrales de nos populations, mais incontestablement en considérant l’éloignement géographique.
Les gens comme partout sur la planète font montre d’une empathie naturelle à la vue des exactions, des crimes commis, des souffrances infligées aux populations d’Ukraine.
Mais en réalité, la population se sent peut-être moins concernée, puisque nous sommes loin des tragiques théâtres d’opération….
Une menace d’attaque sur notre seul antillais est si peu probable !
Demeure l’idée que les soldats de l’OTAN, donc de l’armée française, pourraient un jour y être engagés,
et nombre de jeunes ultra-marins servent au sein des bataillons tricolores …
Voilà ce qui, en effet serait de nature à mobiliser encore plus les esprits, et c’est bien naturel !
Nos populations l’ont d’ailleurs vécu à l’occasion d’autres conflits comme au Mali, en Afghanistan ou dans les Balkans.
Quand elles ont des proches au sein des armées françaises, les familles perçoivent ces crises dans leur chair, la proximité affective prend le dessus …
Cela implique, pour nous médias locaux une autre manière d’aborder l’actualité et d’envisager différemment sa couverture.
C’est toute l’alchimie difficile à doser, avoir à allier les 2 notions de proximité :
le géographique et l’affectif …
Exactement, pour les 2 éditions quotidiennes de France Antilles comme l’hebdo de France Guyane, c’est la même problématique que pour la presse quotidienne régionale en métropole.
Notre ligne éditoriale est basée sur la proximité avec nos lecteurs, ce qu’ils vivent, ce qu’ils ressentent, au jour le jour :
c’est notre ADN.
Que l’actualité soit joyeuse, festive ou dramatique, il s’agit d’être en phase avec nos publics, de leur rendre service, de les éclairer.
C’est toute la noblesse du métier de localier !"
Autre exemple de média de proximité :
France Bleu Besançon, entretien avec Marie-Coralie Fournier, Rédactrice en chef, ici :
Demain : ITW de Darius Rochebin, LCI.
Thierry Mathieu,
Président d’e-crossmedia,
le 20 février 2023.
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