Sorry its not set :(

"Traiter toute l'actualité, y compris la crise ukrainienne avec notre sensibilité régionale, c'est la valeur ajoutée d'un média de proximité !"

Marie-Coralie Fournier,

Rédactrice en chef de France Bleu Besançon.

Sorry its not set :(

 

Jusqu'au 24 février, une semaine d'interviews exclusives, sur e-crossmedia.com :

"L'Ukraine, un an après ...".

5ème volet de cette série d’entretiens.

Comment cette crise est-elle traitée par des médias de proximité ?

2 exemples avec les rédacteurs en chef de France Antilles - lien en bas de page -

et France Bleu Besançon.

 

Coup de fil à Marie-Coralie Fournier,

Rédactrice en chef.

"Le 24 février dernier, je suis atterrée comme tout à chacun par les évènements, mais très vite le naturel de journaliste revient au galop et mon métier reprend le dessus …

Alors que les attaques de l’armée russe en Ukraine écrasent complètement tous les autres faits d’actualité, comment s’en emparer en tant que radio locale ?

Mon premier réflexe est d’identifier des ukrainiens et des russes installés dans notre région, ou des gens qui ont des proches là-bas, voire trouver des francomtois qui y vivent :

il s’agit de leur donner la parole.

 

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Très rapidement, des rassemblements de soutien sont organisés par des associations ou des élus.

Nos micros sont présents pour recueillir leur émotion, comme à Besançon par exemple sur l’esplanade des droits de l’homme.

A l’antenne, nos journaux sont aussi alimentés par les reportages réalisés par les envoyés spéciaux dépêchés sur place pour l’ensemble du groupe Radio France.

Cela permet, en compléments de nos éléments de proximité, de décrypter la situation sur le terrain de guerre et de proposer à nos auditeurs une réelle vue d’ensemble.

C’est une forte valeur ajoutée par rapport aux chaînes nationales :

tout en délivrant l’ensemble des infos, nous mettons en avant notre propre sensibilité régionale.

 

Et puis, votre antenne s’ouvre aux auditeurs avec des émissions d’interactivité pour recueillir l’émotion du public ?

En effet, je me souviens par exemple de l’émotion d’une personne russe très affectée …

Sans rentrer sur un questionnement du type "les russes sont des méchants, les ukrainiens sont des gentils", elle avait tout simplement peur des conséquences que cette crise pourrait avoir dans sa propre vie,

alors qu’elle ne soutenait pas du tout l’engagement du gouvernement de Vladimir Poutine.

A l’antenne comme dans la rue, la mobilisation n’est pourtant pas comparable, en nombre, à celle que nous avions connu après des évènements comme l’attentat contre Charlie Hebdo.

Le public s’en empare en fait quand les actions de solidarité commencent à se multiplier.

Nous décidons donc d’accompagner ces initiatives prises, par exemple, pour expédier des vêtements ou des denrées !

Très vite aussi se pose la question de l’accueil des réfugiés …

 

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Vous accompagnez des convois ?

La première idée vient d’un boulanger de Besançon Stéphane Ravacley, une figure locale, qui monte une opération pour acheminer de l’aide d’urgence.

L’un des pigistes de notre rédaction, Dylan Jaffrelot, vient alors me proposer de faire le voyage avec eux.

Pour une équipe réduite en région ce n’est pas si évident à monter, à budgétiser, mais très vite, nous adhérons à son idée.

Il commence tout d’abord à raconter la mobilisation impressionnante içi même :

ces entrepôts qui dégorgent d’habits et de matériels de première nécessité, un peu partout de Gray à Montbéliard, de Vesoul à Pontarlier …

 

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Puis dès le 6 mars, il monte à bord de l’un des 25 camions qui prennent la route pour la Pologne, jusqu'à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne.

Arrivé sur place,après la distribution des marchandises,

des réfugiés en quête d’un refuge chez nous en Franche Comté sont pris en charge, et font le voyage retour avec le convoi jusqu’ici.

 

https://www.francebleu.fr/infos/international/ukraine-daria-ramenera-a-besancon-trois-amies-refugiees-a-la-frontiere-polonaise-1646767845

 

Pendant toute cette période votre antenne est rythmée par cette actualité qui se déroule pourtant hors de vos frontières régionales …

Oui, mais elle n’est pas moins concernante pour autant !

Ce n’est pas parce que notre mission en tant que média local est de couvrir l’actualité de notre territoire, qu’il ne faut pas s’autoriser à en sortir !

D’ailleurs, personne ne se pose la question quand il s’agit d’accompagner une équipe sportive à l’occasion de compétitions internationales !

Même à des milliers de kilomètres, ces éléments d’information sont aussi des témoignages de proximité :

pour le coup, elle n’est pas géographique mais éminemment affective.

En respectant notre ADN, elle a sa place à la radio comme sur notre site internet où, en complément de l’antenne, nous publions des photos, des vidéos  …

 

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Et nous avons d’ailleurs remis cela il y a quelques jours.

Des élans de solidarité se sont montés dès l’annonce du dramatique tremblement de terre à la frontière de la Syrie et de la Turquie.

Nous suivons l’action d’une famille de Besançon qui a à son tour, a initié une opération d’entre aide.

Gazy Baba, commerçant du quartier populaire de Planoise à Besançon, est parti avec 6 bénévoles pour livrer des denrées en passant par l’Italie, puis en embarquant sur un bateau en Grèce pour rallier ensuite la frontière turque.

Nous sommes avec eux, de la même manière que nous l’avons été pour l’Ukraine !".

 

Autre exemple de média de proximité :

France Antilles, entretien avec Cyril Boutier, Directeur éditorial : ici : https://www.e-crossmedia.com/interview/comment-les-medias-de-regionaux-traitent-ils-la-guerre-en-ukraine-temoignage-de-2-redacteurs-en-chef-ici-cyril-boutier-france-antilles-167

Demain sur e-crossmedia.com : ITW de Darius Rochebin, LCI.

 

 

Thierry Mathieu,

Président d’e-crossmedia,

le 20 février 2023.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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