"Médias (?) sociaux" et Réels médias… Avant même la diffusion ce mardi sur France 5, le doc "Homo en politique" a déchaîné la haine sur les RS ! (le 25-10-2025) |
Récemment encore les paroles haineuses se libéraient dans l’intimité plus ou moins éthylique du café du commerce… Aujourd’hui, et souvent sous couvert d’anonymat, la déferlante d’injures a libre cours sur les Réseaux Sociaux qui favorisent l’entre-soi du fait de leurs algorithmes.
Illustration ce week-end, avec la déferlante nauséabonde à l’endroit de l’ex-premier ministre. La parole de Gabriel Attal, est manifestement instrumentalisée en amont de la diffusion du documentaire "Homo en politique" ce mardi sur France 5.
Alors qu’il n’est que l’un des témoins de cette enquête qui permet à des personnalités de toutes tendances politiques de faire part de leur vécu. Il se retrouve la cible d’une cabale politicienne, voire populiste, sur le web. Et pas seulement de la part d’internautes anonymes !
Cette éditorialiste émérite à la voix toujours tonitruante sur Sud Radio et proche du Parti Socialiste, enfonce le clou sur son compte X. Et elle n’est pas la seule.... C’est ignorer que si l’ex premier ministre, est mis en avant sur cet aspect de sa personnalité, c’est qu’il est l’un des protagonistes du documentaire déjà disponible sur la plateforme de France Télévisions, avant la diffusion en linéaire. C'est ne pas avoir l'honnêteté de replacer cette déclaration dans son contexte, manifestement donc avec une arrière pensée politicienne.
Souvent accusée de wokisme, la télévision publique ne choisit pourtant et simplement en l’occurrence, que de traiter d’un sujet sociétal, susceptible de concerner nombre de citoyens et leurs familles. Quels que soient leurs engagements politiques, à l’instar de Jean-Philippe Tanguy, figure du Rassemblant National très exposé ces jours-ci sur tous les médias qui est lui aussi ouvertement homosexuel. Il a d’ailleurs eu bien des difficultés, comme il l’explique dans le documentaire, à passer outre les thèses portées par le parti présidé à l'époque par Jean-Marie Le Pen :
Le documentaire est réalisé par Jean-Baptiste Marteau, salué ces jours-ci pour ses performances au 20 heures de France 2 en remplacement de Léa Salamé.
Ce professionnel remarqué par ailleurs pour son travail sur la chaîne d’info continue franceinfo, est aussi connu pour son engagement auprès de la communauté LGBT+.
Au-delà des 2 personnalités déjà citées, nombre d’autres ont choisi de témoigner face à sa caméra. A commencer par l’ex-maire de Paris …
Question : les internautes ont-ils visionné sur le web le documentaire disponible avant sa diffusion à la TV ? Savent-ils de quoi ils parlent ou se laissent-ils aller à une irrésistible logorrhée, ce besoin de s'exprimer sur ce qu’ils considèrent être des "médias" ? Quitte à savoir de quoi on parle, autant se documenter auprès de canaux d’information dignes de ce nom …
Diffusion sur France 5 ce mardi soir à 21 heures, ou disponible ici :
Thierry Mathieu e-crossmedia le 25 octobre 2025.
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"Etre créateur de contenus, plutôt que travailler au sein d'une rédaction" : voilà ce que souhaiteraient les étudiants en journalisme, suivant une étude de "Stratégies". (le 24-10-2025) |
"62 % des étudiants en école de journalisme aspirent à devenir créateurs de contenus !" selon une enquête publiée par le magazine Stratégies. Leur rêve ne serait plus d’intégrer une rédaction. Les pros de l’info de la génération z souhaiteraient désormais incarner, créer, viraliser. Le journaliste de 2025 ne devrait plus seulement rapporter les faits, mais fabriquer du « conversationnel ».
Voilà sans doute l’une des conséquences de la révolution du mode de consommation des médias. Les réseaux sociaux dépassent déjà la télé comme source d’info aux USA, et les influenceurs deviennent les nouveaux journalistes pour la Gen Z. Les jeunes qui ambitionnent de devenir des pros de l’info n’échappent pas à ce contexte global y compris en Europe, même si le vieux continent a toujours quelques années de retard sur les tendances étasuniennes !
Il faut avoir en mémoire le dernier rapport annuel de Reuters … Les Réseaux sociaux sont désormais la première source d’information pour les adultes aux États-Unis. 54 % des personnes interrogées accèdent désormais à l’info via les réseaux et les plateformes vidéo, contre 50 % pour la télévision et 48 % pour les sites ou applis de médias tradis. Facebook et Youtube sont toujours en tête mais X, Intagram et TikTok gagnent du terrain.
Du coup … Selon cette étude, les jeunes qui sont d’abord internautes avant d’être auditeurs ou téléspectateurs font plus confiance aux créateurs de contenu qu’aux journalistes. "Ce sont leurs contenus qu’ils écoutent, et qu’ils regardent plutôt que ceux des pros des radios et télévisions. Ce sont leurs réactions qu’ils attendent, et leurs analyses qu’ils partagent."
Tibo InShape, le plus regardé en France avec ses presque 27 millions d’abonnés pour ses cours de sport en vidéo mais aussi ses "réflexions" sur l'actu.
Il fait ces jours-ci le tour des médias traditionnels pour la promo de son livre.
Il gagne beaucoup d'argent, avec ses publications, et d'autres activités, comme il le revendique sur BFM TV :
Le vidéaste est considéré par plusieurs internautes comme un "facho" après avoir tenu des propos pour justifier le drapeau Français qu'il arbore dans sa salle de sport. "Quand je mets en avant le drapeau français, ce n’est pas pour servir l’intérêt de l’extrême-droite", assure-t-il. c "C'est pour servir l'intérêt des Français, mettre en avant les Français et la fierté d'appartenir à ce pays-là".
Comme le souligne le site "affect.fr" : "L'opinion publique se façonne de plus en plus sur YouTube, dans les stories Insta, ou sur TikTok, entre deux trends "
En France suivant l’étude 2025 de Reuters :
Selon Stratégies … "Les algorithmes valorisent l’engagement, et ce qui engage, c’est le clash, la peur, la colère. Ce qui pousse certains créateurs à produire des contenus clivants, polémiques ou parfois même trompeurs, tout simplement parce que ça performe. Avec ce nouveau rôle donné aux créateurs, la personnalité prime sur l’exactitude. L’information devient subjective, biaisée, mais alignée avec les convictions de l’audience. C’est là que le biais de confirmation prend toute sa place : chacun consomme des contenus qui valident déjà ce qu’il pense."
Selon Stratégies, le créateur de contenu dont la nouvelle génération raffole fait donc aussi l’admiration des apprentis journalistes … "Selon une étude menée par Angie, agence indépendante de conseil en communication et marketing, et l’institut Ifop. Ces derniers n’oublient pas pour autant les figures emblématiques du PAF - à l’instar de Jean-Pierre Pernaut - qui demeurent des sources d’inspiration. Ainsi, Hugo Décrypte cité par 8 % des professionnels et 7 % des étudiants, rivalise avec l’ancien présentateur du JT de 13 heures de TF1 (11 % vs 5 %) !
Selon Reuters … Les Français affichent le plus faible niveau de formation avec seulement 11 % d'entre eux déclarant avoir reçu une formation sur l'utilisation de l'information. "Le succès impressionnant des supports explicatifs et des formats comme les vidéos YouTube d'HugoDécrypte reflète le fort désir, notamment des jeunes publics, d'être informés, mais de manière plus accessible. Un cinquième (22 %) des moins de 35 ans interrogés dans le cadre de l'étude ont vu la jeune star des nouveaux médias commenter ou discuter de l'actualité, au cours de la semaine précédente !"
Thierry Mathieu e-crossmedia le 24 octobre 2025.
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"Rectifier le plus vite possible !" Après les erreurs aux JT de 13 et 20 heures il y a 10 jours, France Télévisions se réorganise et publie sa charte de bonne conduite. (le 23-10-2025) |
"Aucune charte ne prévoit tous les cas de figure, et son respect dépend du sérieux de son application dans une activité, le journalisme, éminemment humaine, donc faillible." Voici l’humble constat de France Télévisions qui entend faire connaître au grand public les règles de ses rédactions en matière de rectificatifs …
"Non, Dominique Bernard n'avait pas montré à ses élèves les caricatures du prophète Mahomet. Les présentateurs des JT de 13H et 20H et leurs équipes ont commis une erreur en affirmant l'inverse le 13 octobre 2025."
"La rédaction renouvelle ses excuses au public, aux collègues et à la famille de Dominique Bernard, professeur de lettres assassiné à Arras le 13 octobre 2022. Cette erreur aurait dû être rectifiée très vite. Elle ne l'a été que tardivement."
Le groupe public détaille sa charte qui vise à prendre en compte ces erreurs le plus rapidement possible. Un texte interne qui s’ajoute aux grands principes valables pour toute la profession : "La charte d'éthique professionnelle du journaliste, qui s'impose à tout journaliste, et que la rédaction de France Télévisions place en tête de ses textes de référence, est très claire dans son article 5 : "Le journaliste dispose d’un droit de suite, qui est aussi un devoir, sur les informations qu’il diffuse et fait en sorte de rectifier rapidement toute information diffusée qui se révélerait inexacte".
France Télévisions rend donc publique son texte qui détaille ses règles, il est consultable sur internet sur le site de franceinfo :
Pour résumer : une idée simple, frappée au coin du bon sens ... Rectifier le plus vite possible ! A propos de l’épisode récent, beaucoup se sont interrogés pour comprendre pourquoi le présentateur du 13 heures n’a pas corrigé son erreur avant la fin de son journal. Incompréhenssible surtout ... par la présentatrice du 20 heures ! Des excuses n'ont été présentées que le lendemain.
"Il faut rectifier dès que possible, sur tous les canaux à notre disposition, numériques ou linéaires. Evidemment, une édition doit pouvoir rectifier l'erreur de la précédente."
"Les éditions rechignaient jusqu'alors à s'excuser pour l'erreur commise par une autre équipe. Ce temps est révolu", reconnaît une ancienne rédactrice en chef. La rédaction a appris avec le temps que le public comprend l'erreur, humaine par définition. Il prend en revanche très mal l'absence de rectification, d'explications, voire d'excuses".
À la suite des dysfonctionnements il y a 10 jours, France Télévisions a fait évoluer son organigramme. La Présidente Delphine Ernotte a également lancé une enquête interne confiée à Philippe Martinetti. Le directeur adjoint des antennes et programmes au terme de cette mission, doit proposer des mesures visant à mieux garantir la qualité de l’information délivrée à l’antenne ... Conduire les travaux préparatoires à la réorganisation, en lien étroit avec l’ensemble des entités qui composent la direction de l’information et la direction des antennes et des programmes ... Concevoir un plan d’accélération pour la transformation numérique de l’information ... Proposer des axes de renforcement des procédures permettant de garantir la qualité de l’information délivrée au public.
Thierry Mathieu e-crossmedia le 23 octobre 2025.
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"La diagonale des fous" à la Réunion, retransmise par le service public depuis hier soir, démontre que la trajectoire du multi média à construire en métropole n’est pas une folie ! (le 17-10-2025) |
CQFD ! Quand dans l’hexagone l’audiovisuel public et ses managers s’écharpent sur la construction de cross média, l’outremer démontre en direct son expertise !
Au même titre que dans le privé, les chaînes de CMA média ont su à leur manière construire les cross médias, efficients en termes d'audience, et donc aussi sur le plan économique : optimisation, rationalisation des moyens …
Osons le dire … Il est "convenu" dans l'intra-périph parisien de ne pas considérer les "1ères" de francetélévisions … Leurs équipes seraient toujours en réalité perçues en métropole comme des collaborateurs qui ne bossent pas à l'ombre de leurs palmiers ! Les chaînes ultramarines ne seraient toujours pas, en réalité, professionellement respectées ! Force est pourtant de constater, et ces dernières heures en "live" le démontrent, que l’une d’entre-elles offre une forme d'exemplarité dans les process qu'elle a su cadrer, et maîtriser ...
Non pas récemment du fait du parachutage à la direction régionale, d'une autochtone ayant brillé à Paris ! Mais grâce à la réflexion et au travail quotidien des équipes locales qui ont su capitaliser depuis près de 15 ans leurs expériences. En affrontant les cyclones qui frappent chaque année le territoire, Réunion La 1ère a su se doter de process efficients en matière de cross média et évoluer pour les mettre en oeuvre quotidiennement.
La maîtrise de cette expertise en termes d'organisation explose à fortiori à l'occasion des rdv évènementiels comme sous nos yeux jusqu'à ce soir avec "La Diagonale des fous".
Vu de l'hexagone ... Si tant est qu'un cadre de FTV ou RF puissent s'y intéresser, cette expertise a pourtant valeur d'exemplarité !
Des moyens considérables sont déployés : de petites caméras portables types "go pro" diffusent en direct via la 4G, des drones permettent même de prendre de la hauteur par endroits et de souffrir avec les coureurs sur les chemins escarpés des sentiers de Mafate ! Ils retransmettent les images des coureurs dans les cirques : une prouesse technique, une émotion et un esthétique bluffant !
Une web tv évènementielle propose aussi en ligne la diffusion du programme ce qui permet à des internautes du monde entier de suivre l’événement et même d’intervenir à l’antenne comme ce vendredi matin un Belge !
Pour ces pros de l’audiovisuel public de l’Océan Indien, l'exercice est quotidien et les process sont impeccablement cadrés : la multidiffusion est "transparente" pour les auditeurs en FM mais il y a évidemment une sacrée valeur ajoutée à l'image !
Leur contribution qu'affectent d'ignorer les décideurs "intra-périph parisien" des 2 côtés de la Seine mérite d’être valorisée, pour les chantiers à porter dans l’hexagone. tant sur l'info continue que sur l'action régionale.
Les équipes ultramarines démontrent qu’elles savent brillamment produire chez elles des offres de service public en mode multimédia.
Alors bien sur ... francetélévisions. Ce qui simplifie le quotidien en termes de management, alors que sur les dossiers de rapprochement entre franceinfo tv et radio, et les radios et télévisions régionales de l’ex France Bleu et de France 3 les statuts des personnels demeurent pour l'heure éloignés …
Voilà posée la problématique de fond : tant qu’une gouvernance commune n’est pas actée ! Le projet de loi sur la réforme de l’audiovisuel public, dans l’intérêt général et prenant en compte les contraintes budgétaires, est en attente. Y aura-t-il une place pour ce texte dans le calendrier parlementaire ?
Mais ... ou pas holding … Pourquoi ne pas s'adjoindre l’expertise des pros de l’audiovisuel public ultramarin pour contribuer à la réflexion et construire les chantiers attendus par la tutelle, autant dire l’actionnaire, dans l'hexagone ?
Thierry Mathieu e-crossmedia le 17 octobre 2025.
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La presse ... Ennemie du Pentagone, rebaptisé, "ministère de la guerre" par l'administration Trump. (le 15-10-2025) |
"Les journalistes accrédités ne peuvent pas solliciter ni publier certaines informations sans autorisation explicite du ministère de la Défense".
La guerre entre la presse et le régime de Donald Trump est ouverte !
Un grand nombre de médias américains et internationaux, dont le New York Times, et même la très trumpiste Fox News, ou encore Associated Press comme l’agence française de référence l'AFP, refusent de signer un document du Pentagone qui entend établir des mesures restrictives pour la presse, au risque d'y perdre leur accréditation.
Pour l'Association des journalistes du Pentagone : "Ces nouvelles dispositions "musèlent les employés du Pentagone et menacent de représailles les journalistes qui vont à la recherche d'informations qui n'ont pas été approuvées en amont pour être publiées". "Les nouvelles restrictions proposées dans ce document vont à l'encontre des fondements du travail de journaliste et sapent les droits prévus au premier amendement de la Constitution des Etats-Unis", qui consacre la liberté de la presse", précise l'AFP.
"Elles placent des entraves non nécessaires au travail des journalistes et créent la confusion entre les responsabilités des employés du Pentagone et celles des journalistes qui en couvrent l'actualité".
Pour Daphné Benoît, cheffe du pôle international à l’Agence France Presse : "Cette quasi-unanimité est un bon signal envoyé au Pentagone pour réaffirmer les principes intangibles de liberté de pratique de notre métier. Ce bras de fer s’ajoute à une longue série de restrictions et d’entraves à la liberté d’informer, un droit sacré aux États-Unis qui est en train de reculer".
Dans un communiqué commun publié sur les réseaux sociaux, les chaînes américaines ABC, CBS, CNN, NBC et Fox News expliquent ... se joindre à pratiquement tous les autres médias en refusant d'accepter les nouvelles exigences du Pentagone, qui restreindraient la capacité des journalistes à continuer à informer la nation et le monde sur des questions importantes de sécurité nationale". Ces nouvelles mesures s'inscrivent dans une offensive plus large, menée depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, restreignant l'accès des journalistes au Pentagone qui est le premier employeur du pays avec un budget annuel de plusieurs centaines de milliards de dollars.
Ces derniers mois, le ministère de la Défense rebaptisé récemment "ministère de la Guerre" par l'administration Trump a délogé des bureaux qui leur étaient dédiés au Pentagone 8 médias, dont le New York Times, le Washington Post et CNN. Les conférences de presse y sont désormais devenues rares : 5 seulement depuis le début de l'année, contre au moins deux par semaine en moyenne sous la présidence démocrate de Joe Biden.
Le président américain dit avoir parlé de ce dossier avec le secrétaire à la Défense...
Thierry Mathieu e-crossmedia le 15 octobre 2025. |
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L'audience de CNews, révélatrice de l'évolution de l'opinion ? Elle explose tous ses compteurs ! (le 10-10-2025) |
Très souvent décriées, mais toujours plus regardées ! Les télés d’info continue explosent leurs compteurs en ces temps d’incertitude politique. Ce mercredi par exemple, les 4 chaînes rassemblent, en additionnant leurs audiences, quasiment 15 pour cent des téléspectateurs !
CNews est largement leader avec 5,7 %, BFMTV 4,4 %, LCI 3,1 et franceinfo 1,6 %. Au sein du groupe Bolloré, la chaîne "d’opinion" comme elle le revendique semble surfer sur le raz de marée contestataire, qui comme le constatent les instituts de sondage semble enfler de jour en jour.
Il y a 2 ans, et les chiffres ont manifestement évolué vu la progression de son audience, le téléspectateur "type" de CNews ... avait voté deux fois plus pour Éric Zemmour que le reste du pays (14 % contre 7,1 % dans les urnes). Il s’était aussi tourné davantage vers Marine Le Pen (26 % contre 23,3 % pour l’ensemble des Français). Emmanuel Macron, lui, n’avait toutefois pas été à l’époque un repoussoir avec 26 % des bulletins en sa faveur (27,5 % au niveau national). Les électeurs de gauche étaient déjà largement sous représentés (16 %, contre 22 % au niveau national). Mais Jean-Luc Mélenchon restait le troisième homme de la vie politique pour les fidèles de la chaîne.
La chaîne du service public "franceinfo" peine toujours à décoller, même si quelques chiffres sont plutôt encourageants ces derniers temps. Les challengers de CNews demeurent BFMTV repositionnée depuis qu’elle a été rachetée par le groupe CMA Média et LCI qui s’était largement focalisée sur l’international et modifie le tir ces derniers jours.
La chaîne du groupe de Vincent Bolloré n’a en réalité laissé aucune chance à ses rivales. Elle s’impose dans quasiment toutes les tranches horaires, notamment grâce à ses émissions phares comme celle animée par l'ex membre du CSA Christine Kelly, et son positionnement qualifié par beaucoup "d’idéologique" marqué.
Selon Alexandre Joux, de l’institut méditerranéen des sciences de l'information et de la communication à l’Université d’Aix-Marseille … "Fox News a lancé aux États-Unis le débat que la polémique CNews/audiovisuel public incarne actuellement en France. Les médias qui se disent impartiaux seraient en fait de gauche ; les idées de la droite conservatrice seraient sous-représentées dans les médias et un rééquilibrage nécessaire. Reste que la France, contrairement aux États-Unis, a encore un principe d'impartialité".
Comme il l’écrit sur le site "Slate", créé par Jean Marie Colombani avec Jacques Attali … "Une fois un sujet sélectionné, son traitement doit respecter des exigences toutes journalistiques, en se forçant à entendre aussi les lectures de la réalité portées par ceux avec qui l'on n'est pas spontanément d'accord, en donnant finalement la priorité à une exigence de présentation des faits et de leur contexte qui soit la plus complète possible et la plus rationnelle possible? C'est globalement ce que recouvre l'idéal d'objectivité journalistique ".
"Quand, à l'inverse, les opinions l'emportent, quand les faits sont cadrés à outrance sans prendre en considération la complexité des situations auxquelles ils renvoient, alors il ne s'agit plus de journalisme. Ces distinctions permettent de poser le débat non pas au niveau des opinions - "chaîne d'extrême droite", "audiovisuel public de gauche" -, mais des exigences journalistiques. Aux citoyens de s'en saisir ensuite pour organiser autrement leur consommation de programmes dits d'information".
Manifestement, en observant l’évolution des audiences, les citoyens savent le faire !
A la manière de leurs pratiques sur les réseaux sociaux dont les algorithmes favorisent l’entre-soi, les consommateurs d’info choisissent leurs chaînes de télévision et de radio, en fonction de leur ligne éditoriale assumée ou non, comme ils ont toujours su choisir leur journal de presse écrite.
En cela les mesures d’audiences des médias contribuent à évaluer, l’évolution de l’opinion. Comme l'affirme à la Une l'hebdo du groupe Bolloré, cela n’a peut-être jamais été aussi évident qu’en cette période troublée ...
Thierry Mathieu e-crossmedia le 10 octobre 2025.
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Lecornu 2 viable ? Ou cap sur la dissolution, destination RN ? Avec à l'horizon : privatisation de l’audiovisuel public. (le 08-10-2025) |
Le bout du tunnel de la réforme que portait la ministre de la Culture démissionnaire, sera-t-il clairement bien plus sombre pour France Télévisions et Radio France ?
Si le gouvernement Lecornu 2 ne tient pas, toutes les enquêtes d’opinion le prédisent, le Rassemblement National est en passe d’obtenir une majorité, même relative, aux législatives qui seraient organisées ces prochaines semaines.
Marine Le Pen le dit : son projet c’est la privatisation :
Ce qui ne manque pas de déchaîner les passions sur les réseaux sociaux !
Sibyle Veil, la Présidente de Radio France défend elle son entreprise, son indépendance, la qualité de ses programmes, et ses résultats tant en termes d’audience que financiers. Elle était reçue au Sénat, après l’affaire "Legrand-Cohen".
Elle affirme que ses équipes développent un nouveau baromètre pour "mesurer le pluralisme", en s'appuyant sur l'Intelligence Artificielle.
Delphine Ernotte Cunci, qui préside France Télévisions, déclare aux mêmes sénateurs : "Il n'est pas l'heure de désarmer l'audiovisuel public. J'ai la conviction qu'il est aujourd'hui un bouclier pour la démocratie".
N’empêche qu'en particulier sur CNews et Europe 1, les leaders du Rassemblement National n'en démordent pas et ne manquent pas d’arguments pour porter leur projet de privatisation. Comme le député de l’Oise, en charge des médias Philippe Ballard.
Philippe Ballard est l'un des rares journalistes à avoir basculé dans le camp lepeniste . Après une longue carrière à Sud Radio, France Info, RTL et surtout LCI où il a exercé 29 ans, il a été élu député du RN en 2022. Il est vice-président de la commission des Affaires culturelles et de l'Éducation à l'Assemblée. Au-delà de l’éditorial, les questions économiques motivent aussi selon lui le projet du RN. Il le compare ici, à celui que portait Rachida Dati.
Les passions se déchaînent sur le web …
... comme sur certains médias, même privés. Avec par exemple ce soutien d’une jeune entrepreneuse qui défend France Télévisions et Radio France sur RMC :
Cédic Vial, sénateur de Savoie qui a été rapporteur du projet porté par la ministre sortante tente de prendre de la hauteur, sur ses réseaux sociaux.
N’empêche que pour le RN la coupe est pleine. En cas de dissolution si à la sortie des urnes le parti sort vainqueur, le process de privatisation ferait bien parti des réformes à engager. L’affaire "Legrand-Cohen", lancée par un média d’extrême droite, a laissé des traces indélébiles. La polémique sur le manque d’impartialité n’a fait que déverser de l’eau au moulin des troupes de Marine Le Pen. Comme le dit Sébastien Chenu...
Marine Le Pen siffle la fin de la partie.
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"C'est à la fin de la foire que l'on compte les bouses" affirme le dicton populaire. C'est depuis un commice agricole à Cournon-d'Auvergne que ce mercredi elle affirmait : "Je censure tout !" Y compris donc bientôt … l’audiovisuel public !
Thierry Mathieu e-crossmedia le 9 octobre 2025. |
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14 heures de gouvernement Lecornu ... Et la Ministre de la Culture, comme l'ensemble du GVT, à nouveau démissionnaire. Et maintenant ? (le 06-10-2025) |
A nos lecteurs qui, en nombre, réagissent sur les réseaux sociaux après notre publication d'hier soir : l'ambition était de mettre en perspective la reconduction de la Ministre de la Culture.
A l'heure de sa publication, le papier était d'actu, compte tenu de l'annonce du gouvernement. Un traitement équilibré, factuel, comme nous nous y efforçons toujours, en observant quotidiennement la vie du monde des médias.
Alors que sous nos yeux et dans nos oreilles se déroule une crise politique inédite, historique, force est de constater que la problématique demeure la même, voire apparaît plus tendue...
Avec la démission du gouvernement formé par Sébastien Lecornu, qui n'aura duré que 14 heures, se dessine une probable dissolution !
D'après un sondage, Toluna Harris Interactive pour Challenges. qui date d'il y a moins d'un mois : le parti de Jordan Bardella et ses alliés UDR, le mouvement d’Éric Ciotti, remporteraient 33 % des suffrages, un score similaire au premier tour de 2024. Une alliance PS/PCF/Écologistes – sans LFI – obtiendrait 19 %, l le camp présidentiel (Renaissance, MoDem, Horizons) 15 %, La France insoumise et Les Républicains chacun 10 %.
Réécoutons Marine LePen, il y a quelques mois, sur France Inter :
L'audiovisuel public risque donc, pour le coup, d'être carrément privatisé ! Les entreprises qui refusaient une révolution somme toute plutôt douce, qui reposait essentiellement sur une réorganisation, et l'optimisation des moyens pourraient bien subir un sort bien plus radical.
Il faut réécouter ce que proposait Rachida Dati :
Wait end see !
Thierry Mathieu e-crossmedia le 6 octobre 2025.
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Rachida Dati reconduite... Quid désormais de la réforme de l'audiovisuel public et du projet de holding ? (le 05-10-2025) |
Réformer ? Pour épouser l'époque, rationnaliser, optimiser quitte à perturber les salariés attachés aux valeurs traditionnelles du service public... Réorganiser, penser différemment, prendre en compte aussi les contraintes budgétaires en participant à la réduction de la dette, comme tous les corps financés par l'argent public ?
Rachida Dati est confirmée rue de Valois. Et maintenant ? Considèrera-t-elle que des avancées, en attendant une grande restructuration, sont réalisables ?
En même temps ... Insistera-t-elle pour que la réforme qu’elle porte soit inscrite le plus rapidement possible au calendrier de l’Assemblée Nationale ? C’est en effet désormais au Palais Bourbon que l’avenir de ce texte renvoyé maintes fois aux calendes grecques doit être tranché.
Le 11 juillet dernier, au Sénat, face à une gauche opposée au texte et déterminée à ralentir l’examen en deuxième lecture, la Ministre de la Culture avait choisi la méthode forte pour pousser la chambre au vote avant la trêve estivale.
Le "vote bloqué" avait déjà été utilisé au Sénat en mars 2023, pour la réforme des retraites, accélérant de fait les débats, mais provoquant le courroux de l'opposition.
"Vous faites la critique de la répétition de nos arguments. Nous faisons de la pédagogie. Puisque le débat n’a pas eu lieu à l’Assemblée nationale, c’est à nous, sénateurs, qu’il revient d’expliquer aux Français quel est l’enjeu de cette réforme", avait regretté la socialiste Laurence Rossignol, opposée au texte.
Le sénateur Laurent Lafon, dont la proposition de loi porte le nom, avait ensuite reconnu que "personne ne peut se satisfaire de la façon dont ce texte a été voté. La raison a obligé le gouvernement à pratiquer de la sorte. Nous avions tous compris la stratégie de l'opposition d'éviter un vote pour le reporter en septembre".
L’idée d’un rapprochement entre les acteurs de l’audiovisuel public figurait déjà dans le programme d’Emmanuel Macron en 2017… Mais le contexte a radicalement changé : fragmentation des audiences, bascule massive vers le numérique, concurrence frontale des plateformes internationales, et surtout désaffection des jeunes publics…
"Aujourd’hui, 62 % des Français s’informent sur les réseaux sociaux", soulignait en juin Rachida Dati, pointant un décrochage inquiétant. Pour elle, loin d’une simple opération administrative, la réforme vise "à assurer la survie et la pertinence d’un service public de l’information".
Priorités pour la ministre, comme elle l'avait dit au micro de Jean-Jacques Bourdin en juin dernier, en s'appuyant sur le rapport produit par l'ex-patronne de France Inter :
Le dossier de l’information continue et du rapprochement des équipes de radio et de télévision de "franceinfo:" qui stagnent depuis des années est donc pour elle prioritaire. Comme l’est celui de l’action régionale pour que les radios locales et télés de proximité du service public optimisent leurs moyens en adoptant une organisation et une stratégie de média global.
De son côté le service public peut se targuer de savoir épouser l’époque d'ores et déjà, avec de remarquables performances sur le digital… Elles sont bien meilleures que sur certaines des antennes traditionnelles, comme c’est le cas des radios locales. A tel point que la direction du réseau ICI, côté Radio France, entend bien retrouver de la fierté avec ses équipes en communiquant en interne sur ce sujet …
Delphine Ernotte-Cunci qui préside France Télévisions apparaît aujourd’hui moins en phase avec la ministre sur la mise en place de la réforme.
Alors que face à l'Arcom elle avait plaidé pour, quand elle a été reconduite pour son 3me mandat en mai dernier.
Côté Radio France, Sybile Veil dans un entretien accordé aujourd’hui à la Tribune du Dimanche s’oppose une nouvelle fois à la réforme : "Si elle était adoptée dans le climat politique actuel, ce serait pour de mauvaises raisons. Nous rentrons dans une période de très fortes tensions. L’audiovisuel public doit représenter un socle de stabilité et d’apaisement dans notre démocratie. Par ailleurs, cette réforme est coûteuse, l’audiovisuel public n’en a aujourd’hui pas les moyens".
Toujours est-il que si elle devait être adoptée par l'Assemblée nationale, la création de la holding pourrait être effective au 1er janvier 2026. Auparavant, l'Arcom aurait procédé à la nomination du président-directeur général de cette nouvelle structure nommée "France Médias".
Ce calendrier, tel qu'il était prévu, pourra-t-il toutefois être tenu ?
Thierry Mathieu e-crossmedia le 5 octobre 2025.
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Antoni Lallican, un photo-journaliste français de 37 ans, est mort ce vendredi sur le front en Ukraine. (le 04-10-2025) |
Il circulait à bord d'une voiture, près de la zone de front, portait un gilet par-balles siglé "PRESS", quand il a été victime d'une attaque de drone. Son passager a été blessé, lui est décédé. Ce pro de l'info est tombé hier en exerçant son métier : informer…
Membre du studio Hans Lucas, une agence photo internationale et une plateforme collaborative pour les photographes indépendants, Antoni Lallican travaillait pour de nombreux titres … Au travers cette structure française qui reprend le nom qu’utilisait Jean-Luc Godard comme critique, il avait l'ambition de porter un regard passionné et critique sur l'image et le monde.
Sur le web, son site personnel démontre cette exigence et la diversité de ses choix éditoriaux comme artistiques : https://www.antonilallican.com/
Son travail a été publié dans les médias français comme Le Monde, Le Figaro, Libération, Mediapart, Society, Paris Match, Les Echos Week End, La Vie... Et à l'international par Der Spiegel, Zeit, FAZ, NZZ, Focus Magazin, Die Welt, Stern, TAZ, Le Temps, Der Standard, La Presse, entre autres.
Antoni Lallican avait découvert son intérêt pour le reportage à l'âge de 30 ans, en étant témoin d'affrontements entre séparatistes et forces de sécurité indiennes lors d'un voyage au Cachemire. L'année suivante, il avait commencé à perfectionner son art en France, en suivant le mouvement des Gilets jaunes, des ronds-points de l'Oise aux manifestations parisiennes.
Il avait ensuite couvert les grands mouvements sociaux à Hong Kong et en Inde, et s'était intéressé à la précarité du logement, documentant le quotidien des habitants de lieux comme la cité du Chêne Pointu à Clichy-sous-Bois et des foyers ouvriers d'Île-de-France, avant de repartir travailler à Haîti ou en Arménie.
Comme en témoigne son compte sur X, il s'était rendu en reportage en Ukraine dès le début du conflit. Un mois après l’invasion russe, il copubliait cet article dans le trimestriel Focus Magazine : "La résistance s'organise dans la capitale alors que les combats font rage en banlieue, comme à Irpin où les civils sont évacués sous les bombardements".
Depuis, il documentait les conséquences de la guerre et avait lancé un travail de longue haleine aux côtés des habitants du bassin minier du Donbass, dans le sud-est de l'Ukraine.
Le Président de la République lui a rendu hommage :
Le gouvernement ukrainien ouvre une enquête ...
Antoni Lalican est le 4me journaliste français tué en Ukraine depuis le début du conflit, après Frédéric Leclerc-Imhoff, Arman Soldin et Pierre Zakrewski.
Thierry Mathieu e-crossmedia le 4 octobre 2027.
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