" ICI Lorraine TV " (comprenez france3) co-diffusera dès lundi la matinale de " ICI Lorraine Radio " à Nancy. La marque ICI prend son envol et le plurimédia est dorénavant revendiqué. (le 12-12-2025) |
Discrètement, presque furtivement, en tous cas sans chausser de gros sabots lorrains ... Radio France et France Télévisions cheminent vers le global média de proximité, au moins pour son affichage, à Nancy ! Cette radio locale de service public sera en effet ce lundi la 41ème station du réseau à être codiffusée localement par France 3 en matinale.
Comme les gens de radio donnent rendez-vous aux auditeurs sur la FM, le DAB + ou sur ou une appli, le communiqué de presse invite les téléspectateurs à regarder maintenant la matinale radio dédiée à la Meurthe et Moselle et aux Vosges sur "ICI Lorraine TV, ex-France 3" . Si pour beaucoup cette formulation peut paraître anodine, elle est le reflet en réalité d’une indéniable avancée pour satisfaire à l’attente de la tutelle…
Entretiens avec l’animateur matinalier, et tout d'abord Nathalie Broutin, Directrice de ICI Lorraine. "Ce sont nos services de com, centraux, qui manifestement se sont mis d’accord. Nous sur le terrain, nous ne savons pas ce qui va se passer vraiment dans le futur ! En tout cas, on a une capacité d’adaptation énorme depuis ces dernières années ! De la radio comme nous la faisions il y a 20 ans, il ne reste plus grand-chose, à commencer par les matériels que nous utilisons… La radio continue à s’adapter aux usages. Au jour le jour nos équipes évoluent. Ces changements se font presque naturellement comme on est passé dans notre vie du radio-réveil au téléphone portable et donc à la radio numérique : nous nous adaptons aux usages ! Donc après … Ce qui sera politiquement décidé demain, allons-nous vraiment vers une antenne commune, une conférence de rédaction commune, des chroniques communes ? Sincèrement, aujourd’hui, je ne le sais pas ! Mais en tout cas, quelle que soit la décision prise au niveau national pour ce réseau, les équipes sont en capacité de s’adapter et ça ne leur fait pas peur. Malheureusement nous n’avons pas de boule de cristal !"
En toute transparence, au pays de Baccarat et de Daum … Qu'est-ce que ça change pour vous Maxime Veyrier, qui animez la tranche, le fait d’être co-diffusé en télévision dès ce lundi ? "Mis à part que je parle en regardant par moment la caméra, je continue à faire les gestes pour nos réalisateurs quand il s'agit de lancer une interview, un disque, un élément d’habillage d'antenne… Je continue à parler avec la standardiste pendant un disque quand il s’agit d’accueillir un auditeur à l’antenne : ça ne change absolument pas nos habitudes. Il y a juste une petite partie qui nous prend un peu plus de temps, c’est maintenant le maquillage ou l’ajustement de mes oreillettes, à la place du gros casque audio traditionnel qui n’est pas beau à l’image ! Il faut aussi expliquer parfois ce qu’il se passe en studio pour ceux qui nous regardent, mais surtout penser à ceux qui ne font qu’écouter ! Il faut que tout le monde s’y retrouve !"
Nathalie Broutin : "Ce qui est important pour nous, c’est que "ICI", cette marque globale que nous partageons avec France 3 depuis près d’un an progresse, que la promesse du slogan "radio - télé- digital" qui existe pour les 44 locales du réseau soit honorée. Après nous, il ne restera que 3 radios à devoir encore franchir le pas pour la matinale : notre voisine de Metz, puis Nîmes et Clermont-Ferrand."
"Pour que ceux qui choisissent dorénavant de nous regarder à la télévision y trouve une valeur ajoutée : l’image ! Ca, c’est du ressort de France Télévisions et c’est pris en charge par Cécile notre éditrice visuelle qui est également une femme d’antenne. Elle est en lien avec les documentalistes de France 3 et avec l’INA, elle illustre à l’écran nos reportages, nos chroniques. Des images de la région tournées par des drones sont diffusées également pendant que la musique a sa place à l’antenne, des bandeaux défilent en bas de l’écran pour rappeler les faits essentiels de l’actualité, ou pour valoriser des rendez-vous à venir …"
"C’est en tous cas une expérience supplémentaire pour nos collaborateurs qui savent déjà faire beaucoup, beaucoup de choses … De leurs savoir-faire initiaux de pros de la radio, ils se sont mis au numérique et désormais ils vont faire de la télé, même si dans leur rôle personnel ils continueront en réalité à faire d’abord de la radio tout en étant filmés ! Il s’agit en réalité de s’adapter aux usages ! La radio, elle est vivante, elle est moderne, elle sait être réactive, et facilement tisser un lien avec ses fidèles !"
Maxime ... mais qui s’est déjà trouvé aussi face caméra en télévisions pour les 1ères … Cette nouvelle étape révolutionne-t-elle votre métier ? "Qu’il y ait l’image ou pas, je parlerai toujours de la même façon aux gens qui m’écoutent, même si dorénavant en plus certains me regardent ! L’important c’est l’âme qu’on met dans ce qu’on fait, face à un micro, et même s’il y a une caméra. Je suis le présentateur d’ICI matin Lorraine, ce qui inclut le son et dorénavant en plus l’image. Ce n’est que du + !"
Thierry Mathieu e-crossmedia le 12 décembre . |
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"Est-ce rentable le service public ?" Houleuse audition de la Présidente de FTV ce mercredi à l’Assemblée Nationale … Quand le rapporteur adopte une posture si partisane, est-ce rentable une telle commission ? (le 10-12-2025) |
"Ce n’est pas un tribunal !" Voilà l’entrée en matière du Président de la commission d’enquête parlementaire Jérémie Patrier-Leitus député Horizon du Calvados sur la neutralité du financement de l’audiovisuel public, ce mercredi après-midi au Palais Bourbon.
Face aux élus : Delphine Ernotte la Présidente de France Télévisions, avec plusieurs cadres supérieurs du groupe. Malgré les sourires de circonstance de part et d’autre, les nombreux photographes et caméramen venus immortaliser cette séance qui est une première ont pu saisir l’ambiance : la tension d’emblée est palpable.
En avant-scène évidemment la Présidente de FTV tente d'emblée de résumer ses arguments ... Mais elle n’est pas en mesure de terminer son propos liminaire …
Même s’il ne s’agit pas "d’un tribunal". comme l’a affirmé le Président de la commission, le rapporteur Charles Alloncle fidèle d'Eric Ciotti, prend rapidement le lead .
Le député UDR de l’Hérault, donc proche du Rassemblement National qui prévoit s'il parvient au pouvoir de privatiser le service public, ouvre les débats à propos des finances, à la manière d’un procureur général :
Signe des temps et de l’évolution des usages, ce ne sont pas les chaînes traditionnelles qui motivent en priorité les échanges...
... mais s’agissant du jeune public le canal francetv "slash". Quid de la modération des commentaires s’agissant par exemple de la sexualité ou d’un comité de justice pour Adama ? Arrive ensuite toujours dans son réquisitoire le thème du budget et la comparaison avec le secteur privé et les autres entreprises publiques de l’audiovisuel européennes.
Delphine Ernotte en profite pour valoriser la présence des équipes sur tous les terrains, ce que le secteur privé n'est pas en mesure d'assumer économiquement.
Manque de budget pour la chaine d’info continue franceinfo, dérives et erreurs éditoriales qui doivent être mieux contrôlées voire sanctionnées par les instances… Arrive ensuite la question des frais de réception durant la période COVID, dont la presse s'est fait écho ces derniers jours en parlant de "frais de réception", alors que l'essentiel des salariés étaient chez eux.
La Présidente de FTV rappelle les conditions de travail des personnels et la mobilisation de son entreprises singulièrement pour les enfants confinés …
Arrive, toujours avec la posture d’un procureur sensé représenter l’intérêt général le thême du nerf de la guerre : la rémunération de la Présidente et la part variable allouée chaque année en fonction des résultats comme pour tous les dirigeants d’entreprises publiques depuis une décision de François Hollande. Le député ciotiste Charles Alloncle se réfère au rapport de la cour des comptes :
Cette fois c’est Christophe Tardieu le secrétaire général de France Télévisions qui prend la parole …
Voilà pour la première partie de la séance, factuellement à charge, du fait du parti pris clairement exposé par le rapporteur de la commission. Les réelles interrogations concernant l’entreprise, son devenir, son évolution n’ont pas été d’actualité.
Viendra ensuite une salve de questions posées par des députés de tous bords Quitte à aller au clash ...
... qui viendra du député LFI de Paris Aymeric Caron avec 6 questions ...
A la fin de la commission d'enquête d'ici quelques semaines, que peut-il en resortir ???
Thierry Mathieu e-crossmedia le 10 décembre 2025.
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Antenne Premium en FM, streaming, et DAB +… Mais aussi les offres complémentaires pour épouser l’époque et coller aux nouveaux usages : "FIP Cultes" le 15 décembre ! (le 08-12-2025) |
Faire découvrir, ou redécouvrir, des morceaux qui éveillent la curiosité et invitent à se laisser porter … La station de Radio France iconoclaste dans le paysage, et mondialement saluée grâce au web, ouvre un nouveau chapitre avec "Fip Cultes", une webradio consacrée aux trésors qui ont traversé les époques et marqué des générations.
Fip entend sortir de son territoire sans renier ses fondamentaux : tous les styles, tous les répertoires …
Entretien avec Hervé Riesen, Directeur adjoint de FIP.
Le web est-il dorénavant plus important en termes d’audience, que les canaux de diffusion traditionnels ?
"Autant la chaîne premium reste importante, bien sûr, autant les enjeux se situent aussi maintenant sur le streaming. Les objectifs de réécoute d’une émission qui n’est plus en One shot, mais qui a une durée de vie grâce au web sont beaucoup plus forts. Par exemple … Dans un rendez-vous consacré à Oasis, à l’antenne et à réécouter sur le web l’animatrice en 40 secondes aura raconté comment ils ont choisi leur nom, C’était à l’origine un poster affiché dans une des chambres des 2 frères mais c’était le poster d’un autre groupe ! Elle a expliqué cette histoire parce que ça pouvait être confusant !"
"Avec 2h20 d’écoute quotidienne qui est calculée sur l’antenne linéaire, c’est-à-dire la plus haute durée d’écoute du marché, on ne va pas remettre en question l’accompagnement. Mais les podcasts et les web radios nous permettent de recruter pour l’antenne premium. Il ne faut pas changer les fondamentaux du métier ! Parce que par exemple des octogénaires qui découvrent les applis, on ne peut pas leur dire que la station ICI ou franceinfo qu’ils écoutent sur leur téléphone n’est pas la même que celle qu'ils apprécient de manière traditionnelle dans leur salle de bain sur un vieux poste."
"Nous, on est loin d'avoir tué notre cœur de métier, notre ADN, puisque le gros de l’audience se fait de 9h30 à 18h30. On a toujours des courbes inversées par rapport aux autres radios, surtout les généralistes. On a les 2 bosses du chameau ! Il y a un petit relâchement à la pause déjeuner mais en matinée et l’après-midi c’est très fort."
Vous restez un phénomène assez unique avec ce produit dans le paysage ? "Complètement unique, dans la manière de le faire, de le penser, de le fabriquer. Complètement unique ! Dans toutes les réunions de l’UER, selon les collègues avec lesquels je travaille, donc à l’échelle européenne, tous me disent … On vous écoute autant depuis la Norvège que de l’Angleterre ! Tous me disent que c’est la radio qu’ils rêveraient de faire ! Mais ils ne le peuvent plus compte tenu de la réalité du marché et de la concurrence des plateformes numériques … Notre offre s’est construite en 55 ans. La marque a eu le temps de s’installer, d’avoir son identité… Elle est complètement unique !"
Mais vous lancez donc FIP Cultes une nouvelle web radio... De Blur à Bowie, Yael Naïm à Sade, du thème du Mépris à Purple Rain, d’Aretha Franklin à Amy Winehouse, de Dj Mehdi à Missy Elliot, de Bashung à New Order, de Lennon à Jagger, d’Higelin à Fontaine, du Velvet à l’Hotel California, de Solaar à Rock The Casbah...
Votre marque ne continuerait pas à prospérer aujourd’hui sans que l’antenne prémium soit accompagnée, sinon boostée, par la complémentarité des web radios ? "C’est le paradoxe de l’époque ! Il y a 20 ans, on nous donnait pour mort parce que le streaming arrivait et on est 2 fois plus fort aujourd’hui que dans les années 2000 !"
Comme le précise Radio France : "Fip Cultes est la douzième radio du bouquet de radios Fip dont le succès est aujourd’hui éclatant : 4 webradios de Fip font partie du Top 10 ". https://www.radiofrance.fr/fip
Thierry Mathieu e-crossmedia le 9 décembre 2025
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Faire mieux, avec moins : budgets drastiques, commission d’enquête parlementaire mouvementée sur fond d’enjeux politiques… L’Audiovisuel Public dans la tourmente ! (le 06-12-2025) |
Delphine Ernotte pour FTV ce mercredi, Sibyle Veil pour RF la semaine suivante … L’actualité des radios et TV publiques se joue au Palais Bourbon pour qu’elles ne soient pas guillotinées, avec toujours une hypothétique loi destinée à les sauver mais en les révolutionnant !
Holding ou pas ? Le projet de loi doit toujours être voté en 2ème lecture à l’Assemblée nationale, si toutefois le budget global de la nation réussi à être voté et que des trajectoires budgétaires en découlent …
Mais le calendrier permettra-t-il à la ministre qui porte le texte de le défendre une dernière fois ? La trêve des confiseurs approche, comme les élections municipales. Elles contraindront sans doute bientôt Rachida Dati à quitter la rue de Valois pour livrer sa bataille pour la mairie de Paris. Ce compte à rebours lui permettra-t-il de mener à bien le projet présenté il y a 6 mois en conseil des ministres ?
Quoi qu’il en soit, la vie des entreprises publiques nécessite un examen de leurs perspectives budgétaires et des discussions avec leur tutelle. Il s'agit de leurs contrats pluriannuels, dits "d’Objectifs et de Moyens". Il semble entendu que l’audiovisuel public devra participer aux efforts, comme tous les secteurs, à hauteur de 70 millions d’économie : 65 en moins pour France Télévisions, 4 pour Radio France et 1 pour l’INA. Exprimés en pourcentage ces sommes peuvent sembler modestes, mais chacun des gestionnaires plaidera sa cause pour limiter la casse.
Alors qu’un rapport de la cour des comptes parle déjà de France Télévisions comme d’une entreprise "en péril", vu le déficit annoncé pour cette année : 40 millions ! Sachant qu’il faudra compter avec les 65 de dotation en moins du côté de l’état, l’addition sera corsée !
Le Figaro résumait le rapport de la Cour des comptes le jour de sa parution fin septembre dernier :
La pédégère Delphine Ernotte devance l’appel en projetant une économie de 150 millions d’euros en 2026, et prévient, tant ses troupes que l’ensemble de la presse : "Il n’y aura pas de tabou" pour tenter de recouvrer l’équilibre : encore des baisses d’effectifs, des séries et des films non produits, de grandes retransmissions sportives remises en question ... Tout en priorisant tout de même toujours 3 secteurs : "l’offre d’information, celles pour la jeunesse, et la capacité à investir dans les nouvelles technologies, et en particulier l’Intelligence Artificielle."
"Faire mieux avec moins " ... Voilà donc l’équation du moment ! Malgré le contexte budgétaire contraint, il s’agit toujours de renforcer l’audiovisuel public par ailleurs remis en cause par une large part de la classe politique, garantir son indépendance et son impartialité éditoriale, et toujours mieux épouser l’époque en s’adaptant aux nouveaux usages.
Loi ou pas loi, holding ou pas holding, l’une des pistes les plus avancées demeure le rapprochement des équipes, non pas de toutes les entreprises mais certaines de Radio France et de France Télévisions.
Au centre des réflexions : le digital, et 2 autres secteurs destinés à se révolutionner en "Global Média":
L’actualité continue, avec l'édification d'un "Grand" franceinfo: expérimenté depuis bientôt 10 ans ... Il s'agit de rassembler les personnels de FTV et RF travaillant actuellement pour cette offre de part et d’autre de la Seine avec encore très peu d’interaction à l’antenne, alors que l’offre numérique commune a su monter en puissance et rencontre un indéniable succès.
Le projet prévoit ... "A terme, la possibilité d’un rapprochement géographique des équipes facilité par le fait qu’elles dépendraient de la même structure. Cette démarche optimiserait la coordination éditoriale au quotidien, le développement et la polyvalence des journalistes et la mise en commun de moyens".
Une vidéo, il y a quelques années déjà exposait la promesse, toujours en devenir, sur les réseaux sociaux :
Copié-collé pour la proximité, qui bénéficie également depuis plus d’un an de la marque commune ICI. L'idée : rassembler les personnels du réseau des 24 stations de France 3 et les personnels des 44 ex France Bleu. Le projet entend "répondre à l’ambition de créer un média global de proximité et d’asseoir le label ICI. Cela afin de développer la polyvalence des équipes locales, favoriser le partage des moyens techniques des deux réseaux, par un mode de gouvernance unifié."
Partout dans l’hexagone, les équipes se rapprochent déjà et travaillent ponctuellement en proximité pour des évènements marquants. Bientôt aussi les 44 matinales des radios seront co-diffusées localement par France 3, ce sera le tour de l’équipe de Nancy dans quelques jours.
Mais pas d’organisation encore pour faire qu’au quotidien leur union fasse la force, malgré de belles volontés. Comme l’expliquait à France 3 l’équipe de la radio de Pau lors du passage à la marque ICI.
Chaude fin d'année pour l'audiovisuel public; pour qu'il ne soit pas déconfit d'ici la trêve des ... confiseurs. La séquence s'apparente à un saut dans l'inconnu !
Alors que FTV vient de faire la démonstration de ses talents avec le Téléthon, la Tribune Dimanche publie une enquête exclusive aujourd'hui : 69 % des français ont une bonne image du service public veulent le réformer mais pas le privatiser :
Thierry Mathieu e-crossmedia le 7 décembre 2025.
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Affrontements publics en commission sur l'audiovisuel, sur fond d'économies et d'idéologies : enjeux sonnants et trébuchants, aussi pour la démocratie ! (le 30-11-2025) |
"Avec le budget de l'audiovisuel public vous pouvez sauver, en un an, 6000 églises en danger, construire 20 000 places de prison, un réacteur nucléaire ou payer 100 000 profs !" Voilà l’évaluation répétée sur bien des plateaux par le député Charles Alloncle proche d’Eric Zemmour, et rapporteur de la commission d'enquête sur l'audiovisuel public.
Dès l’ouverture des débats la semaine passée, cette instance créée à la demande du député Eric Ciotti a fait dans la presse l’objet d’un soupçon... Ne s’agirait-il pas d’un procès à charge contre l’audiovisuel public : son budget annuel de 4 milliards d’euros, ses pratiques qui alimentent la polémique surtout face aux médias du groupe Bolloré avec en premier lieu la question du pluralisme ?
Parmi les observateurs, Pablo Pillaud-Vivien écrit dans la revue "Regards.fr" : "Pour l’extrême droite, il ne s’agit pas ici de réformer mais bien de délégitimer, de marteler que France Télévisions et Radio France seraient des bastions idéologiques, des repaires de "bobos", des officines de gauche financées par l’impôt. L’objectif est limpide : préparer l’opinion à leur démantèlement ou à leur mise sous tutelle par des intérêts privés amis. Bollorisation ou disparition, voilà l’horizon défendu par Éric Ciotti et Marine Le Pen".
Ce que confirme au micro de France Inter le député RN Philippe Ballard. Alors que le dernier sondage Odoxa publié mardi dernier donne Jordan Bardella vainqueur de l'élection présidentielle 2027, qu'importe son adversaire; l'ex journaliste élu sur la deuxième circonscription de l'Oise détaille le projet de son parti.
L’ex PDG d’Arte Jérôme Clément donne son point de vue, lui, sur le site "le journal.info" :
"Faire tomber Radio France, supposée être un repaire de gauchistes et affaiblir France Télévision est l’objectif à peine déguisé de l’extrême-droite. Un projet de loi sur l’audiovisuel doit d’abord soutenir le service public, garantir son indépendance éditoriale et financière ainsi que le respect des règles déontologiques sous le contrôle de l’Arcom, qui devra établir une régulation numérique solide et rigoureuse."
Le Président de l’Arcom, Martin Adjari a justement été la premier auditionné mardi dernier au Palais Bourbon :
Sont attendues désormais devant la commission, 2 des dirigeantes des entreprises de l'audiovisuel public : Sibyle Veil de Radio France le 17 décembre prochain et Delphine Ernotte de FTV dès le 10. Venant de chez Orange, cette dernière avait dès son arrivée à la tête du groupe il y a 10 ans défendu la nécessité d’un financement pérenne et suffisant pour honorer son cahier des charges.
Comme au micro de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1 où elle levait le voile sur la création de la version TV de franceinfo :
Le gouvernement prévoit une coupe supplémentaire de 50 millions d'euros dans les crédits programmés en 2025 pour l'audiovisuel public, dont 35 millions rien que pour France Télévisions.
Pablo Pillaud-Vivien : "L’argent public doit financer une information rigoureuse, exigeante, éclairante. France Télévisions et Radio France ont besoin de moyens qu’on ne cesse de leur retirer depuis des années, les contraignant à tailler dans tous les effectifs dont ceux des rédactions. Aujourd’hui, le champ médiatique est saturé par ceux qui font l’inverse : transformer chaque fait divers, sans enquête ni intelligence. (…) Mais attention : France Télévisions et Radio France ne peuvent être le miroir inversé de cette déferlante. Être "contre" CNews ne fait pas un projet éditorial. Comme être "contre" le RN ne fait pas un projet politique. »
L’une des 4 secrétaires de la commission la députée écologiste Sophie Taillé-Polian abonde dans ce sens, sur le plateau de LCP :
Guillaume Roquette, directeur du Figaro Magazine, pense en large partie le contraire … Il compare le secteur public et les radios et télévisions privées.
En parallèle de la commission d’enquête, l’examen et le vote en seconde lecture du projet de loi porté par la ministre de la Culture doit toujours être inscrit au calendrier parlementaire. Si tant est que des trajectoires soient adoptées par le vote du budget !
Jérôme Clément, ex-président d’Arte : "Débattre de la création d’une holding n’a pas de sens si ce n’est pas pour renforcer la liberté et la création. À l’avenir il y aura de moins en moins de spectateurs ou d’auditeurs en "linéaire". Les intéressés basculeront vers une écoute sur des plateformes numériques nécessitant un pouvoir central fort pour organiser, répartir les programmes d’une autre façon en mélangeant les supports : privilégier les thèmes et programmes et moins les antennes, le mode de consommation ayant changé."
"Dans cette optique, la création d’une holding, ou d’un regroupement, est une orientation envisageable qui permettra de réorganiser les entreprises. (…) La compétition s’annonce d’autant plus rude que, dans le même temps, les moyens diminuent. De ce point de vue, une loi est nécessaire."
Restent les interrogations, pour ne pas dire la défiance d’une partie des personnels concernés. Rachida Dati avait pourtant tenté de les rassurer, fin juin dernier. Avant que le texte soit retoqué par l’Assemblée nationale et repêché ensuite par le Sénat :
Thierry Mathieu e-crossmedia le 30 novembre 2025.
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Info continue : 20 ans de BFM TV ce jeudi. Radio France imaginerait un "Mon petit France Info". Le plan de bataille des médias "tradis" pour sauver l'audience des jeunes publics. (le 26-11-2025) |
BFM TV célèbre ses 20 ans, avec une semaine d’avance sur le calendrier et une soirée spéciale ce jeudi :
Soutenue par sa soeur jumelle, la radio généraliste du groupe CGM Média , RMC .
BFM : 18 h, le 28 novembre 2005 sur la TNT, le câble, le satellite et le web. Le tout premier journal est présenté dans un décor virtuel par Ruth Elkrief . A ses côtés en plateau, Dominique Baudis qui préside le gendarme de l’audiovisuel public de l’époque, le CSA, et Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture.
La chaîne qui s’est rapidement imposée comme leader sur le marché a été rachetée il y a peu par l’empire Saadé, et a pour l'heure perdu de sa superbe. Nombre de ses collaborateurs historiques sont partis, et les audiences sont à la peine. Même si BFM TV affiche sa suprématie sur le numérique.
La chaîne est en but à la concurrence de CNews qui, épousant l’époque, se revendique "chaine d’opinion" en ciblant les téléspectateurs empreints de dégagisme.
L’info continue … C’est une story à la française qui, en s’inspirant des Etats Unis, a d’abord été conquise par la radio de service public.
1986 : c’est la création de France Info, portée par le Président de Radio France Rolland Faure. Il y a 9 ans, pour son 30 ème anniversaire, au moment de changer d'habillage du fait de ses fillançailles avec la chaîne du même nom qui naissait sur la TNT, la station rappelait à l’antenne et sur le web les conditions de sa création.
A cette époque, le service public prend les devants, alors que depuis longtemps le privé, et surtout Europe 1, rêve d’occuper ce créneau. Mais faute de modèle économique viable, la rue François 1er, comme les autres acteurs privés du marché s’engagent plutôt vers les radios musicales, qui coûtent bien moins à cher à produire !
Radio France s’appuie pour créer sa station d’info continue sur les forces vives des autres chaînes du groupe qui la nourrissent en reportages, avec en premier lieu le réseau des radios locales, les correspondants de France Inter en région, et les Envoyés Spéciaux Permanents à l’étranger. Une force de frappe dont ne bénéficient pas les stations privées. L’antenne de France Info, à nourrir 18 heures sur 24, est gloutonne !
L’info continue en radio demeure aujourd’hui l’espace préempté par le service public, malgré les déclinaisons des télévisions privées qui ont fait leur apparition par la suite et ont investi le terrain. LCI a tenté l’aventure de déclinaison de ses programmes en radio, avant de lâcher l’affaire.
BFM qui célèbre ses 20 ans, investit le terrain sur le DAB +, en streaming, et tente également à moindre frais de conquérir le public. La grande radio du groupe, RMC, agit de manière complémentaire, mais conserve son ADN de généraliste.
Le groupe Bolloré avec sa chaîne de TV CNews en tête de proue joue, un peu, la complémentarité avec sa radio Europe1. Elle met dorénavant l’accent sur l’info, le talk, et l’interactivité. Le programme ne propose que très peu d’émissions de divertissement. Pourtant, à la manière d’une offre d’info continue, elle ne le revendique pas.
Demeure donc le service public, toujours, qui de ce point de vue assume ses engagements avec France Info radio, 3ème station de France. Sans avoir encore honoré sa promesse de rapprochement avec sa jumelle éponyme en tv crée il y a 10 ans.
Mais … Arrive donc la surprise de la Cheffe, alias Sibyle Veil la Présidente de Radio France ! Elle démontre que, comme depuis toujours, le service public entend continuer à inventer. Il a la capacité, lui, de s’en donner les moyens. Nonobstant des choix d’affectations budgétaires qui peuvent chagriner certains au sein de son groupe.
Ce mardi soir à la Maison de la radio et de la musique, avenue du Président Kennedy à Paris, la pédégère aurait en effet évoqué sa volonté de mettre en place l’an prochain une nouvelle offre : "Mon petit France Info", une déclinaison "news" de la "généraliste" "Mon petit France Inter " qui cible les 6-12 ans. Cette nouvelle offre à destination du très jeune public est diffusée depuis quelques semaines en streaming et en DAB +.
https://www.radiofrance.fr/podcasts/enfants
Sibyle Veil entend dans doute répondre en celà aux attentes du plus haut niveau de l’état, et de la tutelle, qui insistent sur l’enjeu de conserver le lien avec les plus jeunes publics, partis en masse sur le web et les réseaux sociaux.
CQFD … Le service public sait sur certains chantiers faire montre de volontarisme.
Sibyle Veil, cheffe d'orchetre de la radio de service public joue en soliste sa partition de "femme de radio", affiche sa bonne volonté de patronne de son entreprise de radio, démontre sa faculté d'être novatrice comme Pédégère de son entreprise de radio . Tout en continuant à ne pas "pousser" les chantiers de l'info continue et de l'action régionale et les rapprochements avec FTV.
Thierry Mathieu e-crossmedia Le 26 novembre 2025.
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CNews… Chaîne de "désinfo" continue ? Une bombe annoncée jeudi soir sur France 2, dans la guerre Bolloré / Service public ! (le 25-11-2025) |
Données compilées et décryptées par Reporters Sans Frontières, interviews d’anciens collaborateurs ou d’invités … Cette enquête entend analyser la ligne éditoriale de CNews qui revendique être dans le PAF une chaîne d’opinion : islam et insécurité pour fonds de commerce, la chaîne est régulièrement dénoncée pour manipuler des faits.
L’avocat Gilles-William Goldnadel couramment situé à droite, l’ancien secrétaire d’État socialiste André Vallini ou le député Karl Olive proche du Président de la république témoignent de leurs fréquents passages sur le plateau et résument leurs expériences en 3 mots : débat, décibels… et dérapages !
Nouvelle leader de la TNT sur sa thématique, CNews comme le souligne le gendarme de l’audiovisuel est aussi la championne des clashs et des polémiques. Du coup, elle est la plus condamnée pour "manque de rigueur et d’honnêteté".
Depuis plusieurs mois dit-on, CNews prépare un documentaire assassin à l’encontre de France télévisions, sans que la date de diffusion soit divulguée. Alors que , du côté de France télévisions, cela fait 2 ans déjà que l’équipe du magazine fourbit ses armes : Le "Complément d'enquête" consacré à la chaîne de Bolloré sera donc diffusé ce jeudi, après déjà 3 numéros sur la galaxie média Lagardère, l’empire Patrick Drahi et BFMTV, ou encore le portrait de Stephane Courbit qui préside Endémol.
Tristan Waleckx, le présentateur du documentaire a déjà levé le voile il y a 5 jours sur le contenu de l'émission dans la matinale de Radio Nova :
Bien avant la diffusion les réactions nourrissent déjà d’âpres échanges sur les réseaux sociaux mais aussi sur les médias concernés eux-mêmes. Pascal Praud il y a plusieurs mois déjà disait s’attendre à ce que diffuserait France 2...
A l’inverse, même le rappeur Booba, distribué par une Major dont est propriétaire Vincent Bolloré dénonce les dérives de CNews !
Mais … Comme le note Le Parisien : "Ce numéro sera diffusé au moment où s’ouvre à l’Assemblée nationale, une commission d’enquête voulue par Éric Ciotti sur la neutralité, le fonctionnement et le financement de l’audiovisuel public. Et France Télévisions a annoncé la semaine dernière qu’il portait plainte comme Radio France, contre CNews, Europe 1 et le JDD pour dénigrement."
"Un mardi, ils nous attaquent pour dénigrement et le mardi suivant ils diffusent une émission à charge ! Ils sont bizarres, ironise-t-on dans les couloirs de ce même groupe Bolloré, où on parie que Delphine Ernotte va mettre son veto à cette diffusion".
A l'heure où nous publions cet article la diffusion de Complément d'enquête est toujours annoncée pour ce jeudi à 23 heures sur France 2 et sur la plateforme france.tv .
Thierry Mathieu e-crossmedia le 25 novemblre 2025.
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Quelle époque ! Salamé-Ockrent-Bloch-Lavillardière : le débat sur l'audiovisuel public et le groupe Bolloré implose à l'écran ! (le 23-11-2025) |
"Ces gens sont la négation de nos métiers. Pour moi, il suffirait de publier chaque semaine toutes les erreurs qu’ils diffusent." Christine Ockrent a, à nouveau, crevé l’écran ce samedi soir ! Elle qui a été la première femme à présenter un 20 heures en France, était l'une des invitées de Léa Salamé, la nouvelle locataire de la grand-messe sur France 2.
"Quid de l'audiovisuel public et des médias "Bolloré ?" Voilà le sujet débattu avec Laurence Bloch, l’ancienne directrice de France Inter et Bernard de Lavillardière d’M6 ...
Pascal Praud l'un des porte-étendards de la ligne éditoriale défendue par les médias du groupe Bolloré, le JDD, Europe 1 et CNews n’a pas manqué de réagir sur son compte X avant sans doute d’en faire le thème de son édito en début d’émission ce lundi !
Invitée pour son livre récemment publié chez Stock Laurence Bloch est apparue fidèle à ses convictions.
Comme l’écrit son éditeur : "De la famille auvergnate maternelle au judaïsme paternel longtemps tu, de la stagiaire à France Culture fraîchement diplômée de l’Institut d'études politiques débarquant dans un monde d’hommes volontiers machistes, à la jeune femme déterminée qui incarnera la promesse d’un audiovisuel public exigeant et accessible à tous. elle a changé l’image de cette institution à la fois secrète et jalousée, a fait entrer de nouveaux talents, humoristes, chroniqueurs, producteurs, a affronté son lot de rivalités."
Elle a donc à nouveau plaidé sur le plateau de Léa Salamé pour le pluralisme pratiqué selon elle par les journalistes et les animateurs de France Inter qu’elle dirigeait encore il y a peu … "Si la gauche avait autant d’électeurs que d’auditeurs de France Inter, on serait contents."
3ème intervenant, le grand reporter d'M6 Bernard de Lavillardière. Représentant en quelques sortes le secteur privé il nuance fortement les propos de ses 2 consoeurs... Au point de soutenir les médias du groupe Bolloré :
Ces derniers jours les plaintes récemment déposées par France Télévisions et Radio France à l’encontre des médias Bolloré pour "dénigrement" déchaînent les passions. A l’image des propos tenus par la députée Sarah Knaffo proche d’Eric Zemmour ce dimanche midi sur RTL et Public Sénat :
Le climat se pimente également sur les antennes concernées …
Tollé quasi général sur les réseaux sociaux après cette chronique "humoristique" récente sur France Inter… Et ouverture du placard aux archives qui permet sans doute de distancier les raisonnements ! Comme cette pépite de 1982 : la fameuse plaidoirie de Luis Rego "une journée d'un fasciste ordinaire", quand le Tribunal des Flagrants Délires accueillait le président du Front National Jean-Marie Le Pen … sur France Inter.
Ce lundi, alors que CNews lance une nouvelle offre digitale en parallèle de la chaîne prémium, Pascal Praud ne manquera sans doute pas d’écrire un nouvel épisode de ce feuilleton … Comme il y 2 mois ?
Thierry Mathieu e-crossmedia le 23 novembre 2025.
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Europe 1 ouvre une nouvelle offre pour être vue, et non plus seulement entendue. Même s’il ne s’agit que d'une assez pauvre "radio filmée", la station a toujours rêvé de s’adjoindre l’image : page d’histoire… (le 22-11-2025) |
Le groupe Bolloré annonce pour sa radio généraliste une forte évolution dès ce lundi, sans doute pour répondre aux nouvelles attentes du public pour lequel l’image est désormais prépondérante...
Sur le bouquet de Canal et certaines boxs, mais aussi en streaming, la radio ne sera plus seulement du son, mais aussi de l’image. Il ne s’agirait en réalité que d’un flux "radio visuel", autant dire la simple captation par des caméras de ce qu’il se passe en studio durant l’émission.
En mode "caméra espion" cette nouvelle offre devrait permettre, sans valeur ajoutée éditoriale par l’image, d’avoir l’œil et non plus seulement l’oreille sur la fabrication du programme. Comme France Inter et RTL permettent déjà de "visualiser " ce qu’il se passe dans leurs studios durant les matinales, ou Sud Radio qui propose elle des sessions entières sur sa chaîne You Tube …
Après-guerre, avant donc la création d’Europe numéro 1 il y a 70 ans, le financier à l’origine du projet Charles Michelson souhaite créer une télévision en Sarre, et une radio. L’autorisation d’ouverture d’une TV lui est refusée, en revanche l’émetteur radio en grandes ondes lui est confié. Ce qui lui permet d’ouvrir son poste dit "périphérique " qui révolutionne rapidement les ondes. Comme l'avaient raconté le journaliste Jacques Ourevitch et Pierre Bellemare à la chaine "Pub Radio Retro" sur Youtube.
Il faudra attendre en réalité 1984 pour que les studios mythiques de la rue François 1er s’équipent de caméras et de régies vidéo, et pour que certaines émissions soient co-diffusées par la nouvelle venue du PAF : Canal+. Comme le raconte le dirigeant d’alors Philippe Gildas.
Pour contrer la montée en puissance des nouvelles radios musicales, il crée le TOP 50. D’abord pensé pour la radio, il a l’idée de mieux le valoriser encore en déclinant le programme dans une version TV :
Le club de la presse permettra aussi d’assister aux joutes politiques dominicales autant en radio qu’en télévision. Le web n’existe pas encore...
Pour certains ces innovations ont déjà contribué à renverser la table à l’époque. Elles sont en réalité vite devenues des émissions de télévision, dont le son était diffusé avec le confort de la FM. Aujourd’hui encore certains programmes comme ceux diffusés par France Télévisions dans les 9 stations ultra marines, ou celle de la matinale d'RTL2 co-diffusée par W9 et celle de Julien Courbet chaque matin sur RTL oscillent entre les ADN du son pour la radio, et de l’image pour la télévision.
Tous les acteurs, comme Europe 1 donc, tentent de s’adapter à l’époque et de capter les auditeurs, téléspectateurs devenus d’abord internautes, en diffusant sur tous les supports. Mais la complémentarité en sanctuarisant l’ADN de chaque média n’est pas si simple à construire entre les pros de l’image et du son. Le service public n'avance qu'à petits pas, malgré la ferme volonté de la tutelle, sur les chantiers de ICI en région et de franceinfo :
Fort de leurs chiffres d’audiences, Vincent Bolloré et ses équipes, continuent donc à tisser leurs toiles de médias "d’opinion" tous azimuts. La meilleure défense contre l’adversité de ses opposants comme l’audiovisuel public, étant l’attaque …
Au-delà d’Europe 1, le groupe Canal+ offre aussi en effet dès ce lundi une nouvelle chaîne d’info "CNews Prime", une chaîne d’info continue digitale, dédiée exclusivement au direct, comme l’est depuis un an BFM2. Mêmes causes même effets ... Les programmes prémiums voient souvent leurs grilles malmenées. Les émissions sont régulièrement interrompues pour laisser place à la diffusion d’images en direct …
Comme chez CM Média, ce nouveau canal "CNews Prime" ne proposera donc pas de débat, de plateau ni de commentaire. Ce seront par exemple les sessions intégrales de l’Assemblée nationale et les questions au gouvernement, les conférences de presse officielles, de l’Élysée ou des institutions internationales qui seront proposées en live, comme des meetings politiques, ou des sommets internationaux. La nouvelle chaîne "Cnews Prime" sera disponible sur divers boxs et la plateforme de Canal + évidemment entre autre aussi sur le canal 226 de la TV d'orange dès ce lundi.
N'est-il pas amusant au regard de l'histoire que la radio n'ait "besoin de rien" mais ait "envie de toi", c'est à dire la TV ? Le premier "tube" du patrimonial TOP 50 de la première émission radio / TV codiffusée ?
Thierry Mathieu e-crossmedia le 23 novembre 2025.
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INTELLIGENCE ARTIFICIELLE : Pro, Perso, Radio, Robot … et possiblement "complot". (le 21-11-2025) |
A Londres désormais, les auditeurs de "Hits Radio", l'équivalent d'NRJ en France, font "la route ensemble" en écoutant leur radio musicale préférée qui leur annonce les "Trafic Jam". Mais ce ne sont plus des pros de leur radio qui les informent. C’est une intelligence artificielle, avec une voix qui "sonne" bien humaine à l’antenne, et qui délivre les infos …
On est loin de l’écriture des papiers d’actu dont la documentation est offerte par l’IA. Là … C’est du "live". L’Intelligence Artificielle observe à la seconde près l’état de la circulation. Cette station de radio ne fait plus appel à l’un de ses journalistes ou de ses animateurs pour diffuser l’info en temps réel : la mission est confiée à un robot !
L’omniprésence de l’IA dans la révolution des métiers est quotidienne. Toujours plus de pros dans tous les domaines font appel à cette technologie révolutionnaire qui offre un gain indéniable en termes de productivité… Les jeunes générations surtout grandissent avec et se l’approprient au quotidien, tant pour leurs usages personnels que dans leur consommation des sources d’information.
Les gains en termes de production pour les acteurs du marché explosent. Mais ... Quid alors de l’humain ? Les règles du jeu pour garantir au travers ces robots des infos validées et sauvegardées de toute forme d’influence, sont-elles pour autant maitrisées ? Nombre d’entreprises de médias se dotent de "pare feux" et de chartes déontologiques pour tenter d'optimiser les contenus. Mais quid de la jungle "open bar" offerte à chacun en libre marché sur le web ?
La question a été mise sur la place publique par Luc Ferry, philosophe et ex-ministre de l’Éducation nationale, dans une tribune en presse écrite et sur Radio Classique en début de semaine. Quid de ces offres d’IA qui prolifèrent sur le web ? Par qui sont-elles proposées en ligne souvent gratuitement ? Les déviances quant aux infos qu’elles délivrent, peuvent être évidemment perfectibles …
D’une IA à l’autre disponible sur le web, les réponses aux questions qui leur sont posées peuvent varier ! Toutes "plongent" dans les archives du web, mais en fonction de leur positionnement politique voire idéologique, les données retransmises favorisent tel ou tel point de vue...
L'IA comme les réseaux sociaux : 2 préoccupations jusqu'au sommet de l'état :
Contre "le far-west ", comme le dit le Président de la république à la Voix du Nord, contre le "free speech", l'imperative necessité d'un retour au factuel, indiscutable, s'impose ...
Le débat fait rage, aussi, entre les médias traditionnels français. Avec la plainte des Présidentes de Radio France et de France Télévisions à l'encontre des médias Bolloré pour "dénigrement". Delphine Ernotte plaidait pour l'indépendance de ses chaînes lors de son audition à l'Arcom avant sa reconduction à la tête du groupe.
Aujourd'hui, en face, les médias Bolloré portent l'estocade :
Et s'il n'était question que de la même problématique ? Si pour chacun, en choisissant "son IA" comme ses médias en général, il n'était question que de sensibilisation aux enjeux, aux risques de complotismes et au final ... De libre arbitre. Si tant est qu'il soit "éclairé" ?
Thierry Mathieu e-crossmedia le 21 nomvembre 2025.
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