Après l'historique fiasco en Alaska : Portfolio de dessins de presse - deuxième édition spéciale, au cœur de l'été -. (le 17-08-2025) |
"Représentation graphique d'un événement de l'actualité par un observateur à la fois artiste et journaliste". Voilà la définition d'un dessin de presse. Ces dernières heures, ils envahissent l'espace médiatique, à l'occasion de la rencontre Trump-Poutine en Alaska.
Le poids de ces images vaut souvent bien plus que de longues phrases. Avant la rentrée, (en phase avec les médias d'ici quelques jours), e-crossmedia vous propose ce portfolio de parutions qui, sans doute, feront date.
Thierry Mathieu e-crossmedia le 17 aout 2025
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Michel Meyer, le Kaiser de la TV et de la radio s'en est allé : un grand pro de l'audiovisuel public ! (le 30-07-2025) |
Les régions, l'outremer, France Info, et évidemment surtout l'Allemagne ! Longtemps correspondant d'Antenne 2, de France Inter et de L'Express en Allemagne, en Russie et en Europe de l'Est, Michel Meyer a ensuite été un grand patron de l'audiovisuel public. .
Directeur de l'information de Radio France de 1986 à 1989, il a été l'une des chevilles ouvrières et l'un des penseurs de la création de France Info.
Ce grand patron de presse savait "cheffer", même si son expression passionnée et son management "musclé" ont parfois heurté. C'est bien ce qui ressort de l'interview qu'il avait accordé au regretté Thierry Ardisson qui lui aussi vient de tirer sa révérence : il n'avait jamais sa langue dans sa poche.
De son passage à RFO, les collaborateurs de Guadeloupe se souviennent de la remise à plat de la station qu'il a su réaliser, et en particulier du jour de son départ : rien de moins qu'une haie d'honneur, singulièrement des femmes, lui a été offerte.
Patron ensuite du nouveau réseau France Bleu au début des années 2000, il s'appuyait sur son expérience de terrain puisqu'il avait débuté sa carrière comme journaliste en 66 à Strasbourg comme il le racontait sur Sud Radio à Jacques Plessis ...
Cette émission, "Les clés d'une vie" sera rediffusée ce weekend sur Sud Radio.
Après avoir reçu en séminaire les cadres des stations locales à la maison de la radio à Paris, Michel Meyer confiait à des amis au moment de rejoindre son bureau au 9ème étage ... " Ils m'ont tous salué, ils ont dit qu'ils allaient mettre en oeuvre ce que nous avons convenu. Mais en reprennant leur train ou leur avion maintenant, ils se disent en réalité : " Il est bien sympa Michel, mais on fera ce qu'on pourra ... Je ne me fais pas d'illusion ! "
Travailleur acharné, patron à la main de fer mais en réalité très humain avec ses collaborateurs, Michel Meyer aura marqué l'histoire de l'audiovisuel, pour beaucoup au coeur de l'équipe présidée par Jean-Marie Cavada.
A e-crossmedia ce soir, un ex dirigeant écrit, s'adressant à Michel Meyer : "Tu avais une manière bien à toi de diriger : par l’exemple, par la confiance, et parfois par une ironie désabusée qui disait tout. Tu savais que l’essentiel n’était pas de tout contrôler, mais de garder la direction, d’insuffler du sens, d’incarner une ligne ... "
D'autres retiennent surtout son mode de management brut de décoffrage, ses colères légendaires, et ses "vociféraions" au téléphone : Aujourd'hui dit l'un d'entre eux, "on parlerait de management toxique par la terreur. Mais c’était une autre époque …"
Auteur de quelques 18 livres, dont des romans il a fait paraitre plusieurs essais surtout consacrés à l'Allemagne dont un dictionnaire amoureux :
Son dernier ouvrage dédié à la chute du rideau de fer, il l'a écrit à 4 mains avec François Desnoyers ...
L'argument : "La chute du mur a surpris les Berlinois, les Allemands, le monde entier. Un an plus tard seulement , l’Allemagne était réunifiée. Si une erreur de communication est à la source de ce bouleversement majeur, depuis longtemps déjà le bloc soviétique vacillait. Que s’est-il donc réellement passé cette nuit du 9 novembre 1989 ?"
Michel Meyer et son co-auteur, lui aussi grand dirigeant de l'audiovisuel public, avaient en projet un second ouvrage, qui n'a jamais vu le jour.
Jusqu'à il y a peu, il pratiquait encore son art martial préféré le kung fu et ne manquait pas de courrir 8 kilomètres chaque matin ...
Affaibli depuis quelques années Michel Meyer s'est éteint paisiblement en présence de ses 3 enfants ce mardi à Cholet.
Thierry Mathieu e-crossmedia Le 30 juillet 2025.
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Aux armes, eccetera ! L'été sera chaud et la rentrée encore plus pour les médias ! Dernière publi de cette saison sur e-crossmedia ... (le 12-07-2025) |
Pour e-crossmedia qui demeure, au-delà des publications quotidiennes sur ce site, un organisme de formation pour les pros de la radio, de la TV et du Web, c’est avec énergie, et justement chez NRJ Group, que cette saison 24-25 se termine. Avec une session "interactivité" pour un animateur.
Jeune et talentueux maître des ondes chez lui en Bretagne, digital-natif, il est dévoué à son public. Mais il s’interroge comme tous les pros sur l’évolution des médias et surtout sur le mode de consommation qui commande des révolutions dans la pratique des métiers. De ce point de vue le slogan de sa radio "Première chez les moins de 55 ans" en dit long !
Du bas en haut des organigrammes, la plupart des acteurs disent "oui" avec la tête, mais "non" avec le cœur. La résistance au changement bat son plein. Mais ... aux nécessaires évolutions imposées par le web, les Réseaux Sociaux et surtout les smartphones...
Leur question est : dans cet univers ressenti comme impitoyable, comment continuer à travailler sans renier les fondamentaux, l’ADN de chaque canal ?
Autrement dit : comment la radio ne se ferait-elle pas manger par la télé comme l'ensemble se fait déjà dévorer par internet et ses plateformes... Comment concevoir la fameuse "complémentarité" des médias sensée optimiser le service rendu, capter tous les publics et surtout les digitaux natifs ? Comment en même temps bien sur réduire les coûts en optimisant la production ? Comment proteger la démocratie d'un contrôle de pouvoirs politiques "extrêmes" ou financiers ?
France Télévisions et Radio France, en surchauffe cet été, pourraient bien voir leurs programmes malmenés comme ils le sont depuis quelques jours, du fait de l’examen de la réforme sur l’audiovisuel public.
Mais pour l'heure ... où est le soutien des auditeurs sensés se mobiliser pour "sauver" leurs radios préférées ? Les Réseaux Sociaux regorgent surtout de commentaires dénonçant une corporation nantie, wokiste et gaucho !
Dans le même temps … Pas de 49.3, mais un 44.3 ! La ministre a engagé sa responsabilité vendredi pour passer en force et couper court aux débats au Sénat. RdV désormais pour le retour du texte au Palais Bourbon fin septembre. Mais est-ce que ce sera le dernier épisode du feuilleton ? Les questionnements qui perdurent depuis des années n’en finissent plus d’être redondants !
Nicolas Sarkozy le premier, puis François Hollande ont mis le dossier sur la table. Comme dès 2013 à l’occasion de l’anniversaire de la maison ronde !
Puis Emmanuel Macron est entré en action dès son arrivée à l’Elysée et a défendu son idée y compris en direct sur France 2 avec un axe fort : aller à la rencontre des jeunes qui fuient les médias traditionnels.
Le Tsunami aura-t-il lieu à la rentrée et le public fatigué de ce scénario à tiroir s’y intéressera-t-il encore ? Les économies sont éxigées partout, dans le public évidemment mais également dans le privé, même si les médias en parlent moins ! Demandez par exemple aux salariés d’Europe 2 en région dont une vingtaine d’antennes locales viennent de se taire, ou aux collaborateurs de BFM Paris dont la chaine a été fermée cette année dans la quasi-indifférence générale …
Fin de certains programmes, naissance de nouveaux… A chaque époque, surtout en période de révolution technologique, le corps social doit s’adapter dans tous les domaines. Pourquoi et comment les médias y échapperaient-ils ?
Mais comme en toute chose, encore faudrait-il que les projets clairs, argumentés, et soient portées par les tops managers : "Pour quoi faire ?".
Et surtout : "Comment faire ?" Pourquoi des plans d’action d’accompagnement pour les artisans quotidiens des antennes, en les impliquants, ne sont-ils pas déjà organisés ?
Les débats auraient besoin de fraicheur comme l’air de la montagne en prenant de la hauteur, de clarté comme les eaux de l’océan, de force tranquille comme les prairies des campagnes... Ces congés d’été durant lesquels les passions ne seront pas en vacances nous conduiront-ils à des avancées à la rentrée, dans l’intérêt général ?
En attendant … Bel été à tous et rendez-vous le 28 aout !
Thierry Mathieu e-crossmedia le 14 juillet 2025. |
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Sondage : ICI, et globalement toute la radio, est en Bern ... (le 08-07-2025) |
Un demi-million d’auditeurs perdus, en un an : voilà la donnée essentielle de la dernière vague concernant l’audience de la radio cette saison publiée ce mardi matin par Médiamétrie. Jamais ce média n’a été aussi peu écouté...
Parmi les résultats, l’un des plus glaçants est celui des radios locales de Radio France à seulement 3,8% en audience cumulée. La barre symbolique du 4% est franchie ... Autant dire que jamais ce réseau n’a compté aussi peu de fidèles : désormais seulement 2,1millions, pour 44 stations dénommées "ICI" depuis janvier et désormais fiancées avec France 3. Cette naissance de marque au forceps voulue par la tutelle fait souffrir une part des équipes et les organisations syndicales. Elles s’opposent comme pour toutes les chaînes de Radio France mais aussi à France Télévisions à la réforme qui entend les unir au sein d’une holding.
Une précision toutefois … Ce n’est pas le changement de nom récent qui pénalise les stations locales au sondage. Médiamétrie comptabilise toujours au bénéfice du réseau les sondés qui déclarent écouter "France Bleu". Pour nombre d’observateurs ce sont bel et bien les choix stratégiques, motivés dit-on par une volonté d’ores et déjà d’économies avant même un réel rapprochement avec la télévision régionale, qui sont la cause de la spirale infernale.
Beaucoup retiendront aussi que c’est au lendemain de l’annonce de l’arrivée sur les 44 antennes de Stephane Bern chaque matin à la rentrée prochaine que tombe ce mauvais chiffre d’audience historique.
"L'animateur accompagnera les auditeurs tous les jours avec une nouvelle chronique quotidienne joyeusement érudite, à mi-chemin entre le cours d’histoire et la bande dessinée audio" dit le communiqué publié fièrement par la direction nationale du réseau .
Pour beaucoup, c’est en réalité un symbole ! Toutes les stations n'ont-elles pas et depuis toujours à l'antenne, des historiens locaux ? Au-delà de sa notoriété, de son professionnalisme, et de son empathie avec le public ciblé, l’arrivée de Stéphane Bern apparaît comme un cas d'école du renoncement à l'ADN d'ICI : la proximité. L’animateur racontera à la même heure la même histoire aux auditeurs qu’ils soient à Bastia ou à Lille, à Nantes ou Besançon en passant par la Lorraine avec ses gros sabots...
Alors évidemment ... La proximité affective avec la cible y sera, à n’en pas douter, compte tenu de l’affection qu’ont les auditeurs pour ce grand professionnel docteur es-patrimoine. Mais quid de la proximité géographique qui est la raison même d’exister de ces radios de service public crées il y a maintenant 45 ans ?
Le 19 mai dernier Dany Boon souhaite bel anniversaire à ICI Nord :
Promesse de la direction nationale de ICI radio encore … "Stéphane Bern embarquera les auditeurs dans une véritable machine à remonter le temps…". En regardant dans le rétroviseur justement, nombre d’ex-collaborateurs qui ne sont pour autant pas passéistes ont en mémoire le meilleur score réalisé par les radios locales. L’horloge tourne, c’était il y a 12 ans :
Une donnée est certaine … Ce n’est pas le rapprochement avec la TV qui est en cause. Le projet n’en est, au quotidien, qu’au balbutiement malgré la co-diffusion de l’ensemble des matinales radio, bientôt, par la 3 en région. Le global média souhaité est loin d’être abouti, contrairement à d’autres offres du même type tant outremer aux 1ères dans le public, que du coté du privé ou à l’étranger comme en Belgique, en Suisse ou au Canada. Ce n’est encore, quasiment, qu’une captation vidéo du studio radio. Ce 6h30-9h demeure peu convaincant. Produit par Radio France, il n'illustre pas encore de complémentarité éditoriale avec les équipes des télévisions régionales. La valeur ajoutée de l'image ne saute pas aux yeux. Même si celà progresse ...
Mais les audiences sont si modestes que des 2 côtés de la Seine elles ne sont pas communiquées ! Question, d'ailleurs ... à la rentrée , sera-t-elle enregistrée en vidéo ? Celà aurait du sens puisque "ICI Matin" est aussi sensé conquérir le public en télévision !
Reste à souligner tout de même qu’un média, composante d’ICI, démontre paradoxalement l’appétit du public pour l’actualité régionale : le Numérique.
La déclinaison "web" de l’offre radiophonique, sait aller à la rencontre du public. Et comme une démonstration par l'absurde, il y a une raison essentielle ... Elle honore, elle, sa promesse en ne traitant que de proximité, ce qui n’est plus le cas des antennes qui voient leurs programmes spécifiques grignotés par les productions nationales, comme celle que proposera Stéphane Bern. Ses heures de production locales réduites à peau de chagrin.
Le Numérique, est bel et bien au centre du projet de global média, sensé épouser l’époque et répondre aux nouveaux modes de consommation. Mais, diront certains, ne parlons pas de choses qui fâchent …
Le projet porté par Rachida Dati, rejeté la semaine dernière par l’Assemblée nationale sera sans doute adoubé au Sénat après demain jeudi, avant d’être à nouveau soumis fin septembre au Palais Bourbon : Et les opposants parient sur un nouvel échec...
Mais puisque c’est le média radio qui est aujourd’hui d’actualité, est-il vraiment toujours "urgent d’attendre" ? Comment ne pas comprendre que si les auditeurs se détournent de leurs stations locales, c’est qu’elles ne sont plus en capacité d’honorer leur promesse de média de proximité du fait des choix stratégiques imposés par la direction du réseau ? Et de ce point de vue là, le projet de global média, de complémentarité avec la TV n'y est pour rien ! La proximité est même sa raison d'être !
Sinon … France Inter, RTL et France Info demeurent sur le podium. Suivent NRJ et Nostalgie, Skyrock et RMC. Ensuite, Europe1 continue à reprendre des couleurs. Peu de grand bouleversements à souligner sur cette vague de sondage Médiamétrie, sinon les radios musicales destinées au jeune public qui pour la plupart sont en difficulté : leur cible, décidément, délaisse ce média au profit des plateformes. Une prochaine publication traitera de l’ensemble du marché radio d’ici peu, sur e-crossmedia.
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 8 juillet 2025.
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"Le statu quo n'est pas une option". Après avoir été rejetée hier, la réforme de l'audiovisuel public reviendra dès la rentrée. Et d'ici là ? (le 01-07-2025) |
"Le texte va revenir au Sénat au plus vite, la réforme doit être adoptée, le statu quo n’est pas une option !"
Bulldozer, char d’assaut … Rachida Dati ne manque pas de surnoms pour caractériser le volontarisme dont elle sait faire preuve ! Au ministère de la justice elle avait su passer en force sur plusieurs projets même si elle avait dû s’incliner face à la détermination des magistrats. En sera-t-il de même avec la réforme de l’audiovisuel public ? Rendez-vous désormais au Sénat dès lundi prochain, puisque le texte y sera présenté à nouveau et sans surprise à nouveau adopté, avant de revenir au Palais Bourbon le 13 septembre. La ministre saura-t-elle alors trouver une majorité, ou le Rassemblement national qui au bas mot ce lundi aurait au moins du s’abstenir, se joindra-t-il à nouveau à la gauche ?
En tous cas, le revers politique essuyé par la ministre est indéniable. Les salariés en grève depuis plusieurs jours ont su mobiliser assez de députés pour que d’emblée le texte soit rejeté, avant même toute discussion. "Droite dans ses bottes", Rachida Dati qui a besoin d’une victoire sur la gauche et du soutien des macronistes pour légitimer sa candidature à la mairie de Paris l’an prochain fera tout pour sortir victorieuse de cette bataille !
Pour elle, une option : sans renier l’ensemble du projet, mettre l'accent sur les rapprochements qui ont en principe déjà en réalité débutés. Elle l’a d’ailleurs assez clairement laissé entendre la semaine dernière au micro de Jean-Jacques Bourdin :
Priorité à l’information continue et à l’action régionale et à l'info continue :
Dès la création de la version TV de franceinfo: en 2016 l’idée de la pédégère de France Télévisions était de construire avec la radio du même nom déjà très puissante à Radio France un global média : offre digitale commune, et antennes en synergie … Force est de constater que 9 ans plus tard quelques émissions sont co-diffusées mais sans réel rapprochement pour autant au plan éditorial entre les équipes de la radio et celles de la TV.
Idem avec les 44 locales de l'ex France Bleu et les 24 télévisions régionales de France 3… Toutes les matinales radios seront d’ici peu toutes captées en image et retransmises en direct à la TV, et suivant l’implication des équipes sur les terrains, les opérations communes et émissions spéciales se multiplient. Mais là aussi, sans réelle conjonction des forces ni réflexion commune quotidienne sur les contenus. Nombre de pro de la 3 considèrent toujours que le 6h30 / 9 heures produit par les équipes de Radio France ne les concernent pas et que leur chaîne n’est que diffuseur d’une offre qui leur reste étrangère.
franceinfo: ICI ... Ces chantiers n’avancent qu’à petit pas car il ne s’est agit jusqu’alors en réalité que de donner quelques gages à la tutelle qui exige la construction de 2 réels "global média".
Pour nombre d’observateurs, les grands dirigeant(e)s de part et d’autre de la Seine ont en quelque sorte dit oui avec la tête mais non avec le cœur, redoutant dans chaque maison le courroux des organisations syndicales qui demeurent en large partie opposées à l’avènement de ces nouvelles offres. Les cultures d’entreprises, les fondamentaux éditoriaux, les grilles salariales sont aujourd’hui encore bien différentes à RF et FTV. En obtenant il y a quelques semaines sa reconduction à la Présidence de France Télévisions, Delphine Ernotte s’est pourtant engagée face à l’Arcom à faire avancer le dossier …
Sur les différents terrains, des oppositions persistent comme le montre la mobilisation des personnels en grève depuis quelques jours : Les organisations syndicales craignent entre autres des réductions massifs d'effectifs et un risque au plan éditorial :
Mais il se trouve aussi une belle part des équipes enthousiasmées par le rapprochement des 4 médias désormais sous la même marque ICI : TV, radio, Internet et réseaux sociaux. Assez logiquement, ce sont parfois les plus jeunes des collaborateurs, digitaux natifs, qui envisagent naturellement les nouvelles pratiques pour coller à l’évolution des modes de consommation ; plus que leurs collègues engagés depuis longtemps dans la carrière, attachés à leurs fonctions, et logiquement conservateurs.
En dehors des enjeux politiques, la véritable révolution induite par la réforme portée par Rachida Dati ne peut vaincre la résistance aux changements, que si les projets sont réellement et fortement pilotés et portés de manière commune par les dirigeants des 2 entreprises auprès des équipes… Et pour cela il n’est sans goute guère besoin d’une holding !
Depuis toujours, les pros de la radio et ceux de la TV savent travailler ensemble, il faut maintenant que ces coopérations se systématisent au quotidien ! Par exemple, que les rédacteurs en chef pour le moins s’appellent pour coordonner leurs choix éditoriaux, construisent la complémentarité du travail de leurs équipes, apprennent à valoriser les offres de l’autre sur chaque antenne.
Ne pas manquer non plus toute occasion, toute opportunité comme les crises climatiques par exemple pour jouer l’union qui peut faire la force de l’ensemble. Tout en respectant l'ADN de chaque canal : penser COMPLEMENTARITE ! Tous les professionnels savent déjà cela ! Mais cela doit être accompagné de manière volontariste en s’appuyant sur un plan d’action.
Pour cela il faut surtout, avant tout, que les dirigeants concernés aient réellement envie de "jouer le jeu". Ou alors ... comme celui d’hier, continueront-ils à considérer au nom de l’achat de la paix sociale, qu’il est toujours urgent d’attendre ?
Thierry Mathieu e-crossmedia le 1er juillet 2025. |
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Victoire des salariés en grève, échec de la ministre ? Projet de réforme de l'audiovisuel public "rejeté" d'emblée ce lundi à l'assemblée nationale ! (le 30-06-2025) |
Est-ce une nouvelle fois reculer pour mieux sauter, ou ce nouvel épisode du feuilleton fragilise-t-il durablement le projet du gouvernement ? Le projet de réforme a en tous cas été « rejeté » d’emblée ce lundi après-midi par l’Assemblée nationale ! Alors qu’il avait été adopté par le Sénat, le texte doit maintenant y retourner avant de revenir au Palais Bourbon ...
Le débat a en tous cas été houleux cet après-midi , même si au final, la séance n’a pas duré bien longtemps. La ministre a pourtant d’entrée cherché à défendre une nouvelle fois sa réforme. Rachida Dati :
Virginie Duby Muller, de la droite républicaine a tenté de soutenir la ministre en regrettant la posture des bancs de gauche …
Contre, d’autres parlementaires y sont allés de leurs critiques comme la socialiste Fatiha Keloua Hachi :
Ou Sohie Tayet du groupe écologiste qui a déposé la motion de rejet. Elle reprend d'ailleurs une bonne partie des arguments avancés par les grévistes. Aujourd'hui affirme-t-elle 67 % des journalistes de Radio France sont en grève.
Avant le vote de la motion déposée par les écologistes, Jérémie Patrier-Leitus, le rapporteur de la loi a regretté la procédure d’obstruction engagée sur l'ensemble des bancs de gauche.
Puis le vote est intervenu …
La motion de rejet déposée par les écologistes a donc été votée à 94 voix pour et 38 contre, pour un total de 132 votants. A noter que, contre toute attente, le Rassemblement national a joint ses voix à celles de la gauche.
Thierry Mathieu e-crossmedia le 30 juin 2025. |
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Chaud bouillant pour les "prévisionnistes" : la réforme de l'audiovisuel public portée par Rachida Dati sera-t-elle adoptée ces lundi et mardi à l'Assemblée ? (le 29-06-2025) |
Passera, passera pas ? Le serpent de mer de la réforme de l’audiovisuel public se mord la queue et tourne au conflit entre la ministre de tutelle et les salariés de Radio France, France Télévisions, l’INA et même certaines de leurs directions !
Comme la météo, l’ambiance est à la surchauffe ... Les prochaines 48 heures sont catégorisées en mode alerte rouge, si ce n’est cyclonique du côté de l’Assemblée Nationale.
Le texte qui prévoit la création de la holding, à laquelle le pouvoir pense depuis 5 ans est enfin, disent ses partisans, examiné par les parlementaires. Les "pour" sont en majorité du centre, de la droite et sans doute de l’extrême droite. Pour les "contre", hors de question de laisser démanteler ce joyau français pour des raisons budgétaires ou bassement politiques. C'est ce que disent la gauche dite "de gouvernement", l’extrême gauche et aussi nombre d’écologistes.
Comme pour la majorité des dossiers du fait du manque de majorité issue de la dissolution, le vote en première lecture du texte prévu à l’issue de son examen ce lundi et mardi, est pour le moins incertain. C’est bien là-dessus que tablent les opposants. Parmi lesquels l’ancienne ministre de la Culture Roselyne Bachelot :
La bataille est bel et bien politique, puisque c’est en effet le parlement qui va avoir à trancher.
Les syndicats ont d’ailleurs incité ce week-end les auditeurs et téléspectateurs à écrire à leurs députés pour les inciter à s’opposer à la réforme. Avec ce modèle de lettres : Madame / Monsieur le/la Députée, Je m’appelle… et habite à…, commune de votre circonscription. Je vous écris aujourd’hui pour attirer votre attention sur le projet de loi qui sera soumis à votre vote ce lundi 30 juin, Je suis un auditeur / une auditrice régulière de la radio de service public, très attaché.e à sa qualité, son éclectisme, la richesse de son offre. Je suis inquiet.e pour la pérennité de ses programmes et l’indépendance de ses salariés. France Télévisions verra ses programmes perturbés du fait de la grève déclenchée par tous les syndicats, comme le sont largement ceux de Radio France depuis jeudi.
Avec cette manifestation et cette séquence au pied de la maison de la radio et de la musique. "Rachida, on ne veut pas de ton foutu projet de loi / Qui nique le service public" ! Quand 2 figures de Radio France, Charline Vanhoenacker et Frédéric Fromet, ré-écrivent le Lacrimosa du Requiem de Mozart contre la réforme de l’audiovisuel public…
Le bras de fer entre les "pour" et les "contre" fait rage d’ores et déjà sur les réseaux sociaux. Par milliers, des internautes demandent au contraire carrément la privatisation accusant les chaines de radio et de télévision publique d’être orientées à gauche, wokistes, et bien trop couteuses en ces temps de disette budgétaire.
Coté syndical le bras de fer avec la ministre est d’une rare violence. Les représentants des personnels l’accusant de ne porter ce projet qu’à des fins personnelles. Si elle réussissait, elle serait légitimée pour conquérir la mairie de Paris l’année prochaine, elle est d’ailleurs largement en tête des sondages …
Les arguments de Rachida Dati sont battus en brèche ... Nottement à propos du numérique.
Les organisations syndicales contestent au fond l’intérêt d’une nouvelle organisation pour optimiser les offres en mode "média global" : la perspective de voir les effectifs être drastiquement réduis suscite l’inquiétude des équipes, tout en craignant aussi une baisse de l’indépendance des rédactions et une concentration du contrôle de l’éditorial puisque l’entité serait placée sous l’autorité d’une même personne.
Pour la réforme en revanche, certaines personnalités et pas des moindres se voient réduites au silence… Comme le révèle Le Nouvel Obs, Mathieu Gallet l’ancien PDG de Radio France a carrément vu le 25 mai son invitation annulée à « Zoom Zoom Zen », animée par Matthieu Noël sur Inter !
Rachida Dati, elle, reste droite dans ses bottes, comme au micro de Sud Radio, en s'appuyant sur le rapport que lui a remis l'ex patronne de France Inter :
e-crossmedia Thierry Mathieu, le 29 juin 2025.
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Tutelle et pros de l'audiovisuel public : dialogue de sourds ! Projet adoubé à l'Assemblée mais grève illimitée dès le 26 juin à RF et le 30 à FTV. (le 19-06-2025) |
C'est un "montage bureaucratique et politique" qui "menace gravement l’indépendance de Radio France, sa mission de service public et l’existence même de certaines antennes" écrivent 6 syndicats à la radio ...
"Un bricolage au service d'une seule chose : l'ambition personnelle d'une ministre" ajoutent leurs 4 collègues de FTV ...
Incompréhensions, non-dits, postures évidemment politiques ! C'est un criant dialogue de sourds entre les salariés des entreprises concernés et leurs directions : RF, FTV et l'INA alors que le projet de réforme sera examiné dans 10 jours au Palais Bourbon.
Il faut dire qu'alors que la ministre de la culture ambitionne de conquérir la mairie de Paris, elle galope sur ce cheval de bataille : restructurer l'audiovisuel public. Si elle réussissait ce pari, elle serait légitime dit-on pour conquérir la capitale.
Attaquée pour des affaires de présumés enrichissements personnels, par Médiapart, Rachida Dati fait feu de tous bois et attaquant un journaliste. en direct sur France 5, et ne démord pas de la nécessité de sa réforme.
Enjeu politique mis à part ... pourquoi tant d'incompréhensions de la part des professionnels concernés ?
Le projet de holding regarde l'ensemble de l'audiovisuel public mais en premier lieu l'info continue. franceinfo: TV et radio, depuis 8 ans sont sensées travailler ensemble. Pourtant chaque télespectateur et/ou auditeur est loin de pouvoir le constater ! Les rédacteurs en chefs de part et d'autre de la Seine s'appellent-ils seulement pour échanger sur leurs choix ou mettre en commun leurs moyens d'action ?
Autre dossier mis en avant pour la réforme : l'action régionale ... De manière moins infinitémisale, nombre d'équipes en région se sont emparées du chantier et ont démontré leur volonté d'avancer, de faire coopérer les équipes de radio ex-france Bleu, et France 3. Une quarantaine de matinales radio sont d'ores et déjà co-diffusées par la TV dans les régions de l'hexagone, mais les salariés de la 3 feignent globalement de l'ignorer ! Pour eux, leur chaîne n'est que diffuseur d'une offre qui ne les regarde pas.
D'aucuns souligneront le traditionnel mépris des gens de télévision, vis à vis de leurs confrères de la radio .... Qui eux, craignent de se faire manger par la TV !
Eau et gaz à tous les étages ... c'est sans doute le résultat d'un manque de clareté sur le projet depuis tant d'années au sein des entreprises. La priorité a été d'acheter la paix sociale, en espérant que le projet de la tutelle n'aboutirait pas !
Illustration avec cette AG tenue à la maison de Radio France à l'initiative de la CGT. Attaquée chez elle, la pédégère Sibyle Veil ne défendrait plus la radio proprement dite ...
Avec évidemment une grève prévue pour les 30 juin et 1er juillet prochains au moment où sera votée la loi en première lecture ...
Et si, depuis tant d'années les décideurs de chaque maison pourtant financées par la tutelle avaient été pro-actifs avec leurs équipes ? Comme le disait au moment où les radios locales de Radio France ont su se sauver en épousant l'époque :
Et si de la même façon, les directions actuelles disaient : "Il n'y a pas de cadavre sous les placards".
Et si les professionels de la profession s'emparaient du dossier pour que l'union fasse la force, et donc se donnent les moyens de créer les nouvelles races de médias attendues par les publics ?
Et si l'intérêt général et les deniers public prévalaient et étaient mis en avant par les directions, leurs salariés et leurs représentations syndicales, tous rémunérés par le public ... Au service des publics !
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Israël-Iran-USA : guerre d'avions annoncée ? Les réflexions de Michel Polacco, patron de presse, qui vient d'être primé par ses pairs en tant que journaliste spécialiste de l'aéronautique. (le 18-06-2025) |
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EDITO : Autruches … Salariés et top managers de l'audiovisuel public. ICI : le bec enfoui dans le sable mouvant ... politique ! (le 17-06-2025) |
"Une épicerie au coin de la rue n’y survivrait pas " me disait un directeur de station locale à Radio France…
Force est de constater, alors qu’est annoncé le vote de la création de la holding pour le rapprochement de l’ex France Bleu et de France 3 durant la session parlementaire supplémentaire jusqu’à mi-juillet, que ce sont les non-dits qui surnagent, la tête déjà sous l'eau..
Les artisans des antennes, côté Radio comme côté TV, feignent d’oublier qu’ils sont salariés par des entreprises publiques, donc dépendants des budgets alloués par Bercy. Et que des arbitrages budgétaires, en ces temps de disette, frappent l’ensemble des services rendus aux publics. Pour beaucoup, malgré cela, il n’est pourtant question en réalité que de conservatisme : ne pas toucher à l’existant !
Il y a un demi-siècle, c'est vrai, au moment des 30 glorieuses où l’état n’était pas en but à de sérieuses difficultés financières, il avait été décidé que radio et télévision devaient chacune jouer dans leur couloir. Cela a permis, en effet, le succès de l’audiovisuel public français, salué internationalement singulièrement sur l'action régionale avec la création des radios locales de Radio France : réelle proximité, affective et géographique, avec les publics ciblés.
Mais quid aujourd’hui de l’évolution du mode de consommation où le web et l'image prédominent ... De l’affaiblissement des médias radio et télévision de flux, vérifié sondage après sondage ? Quid des attentes des publics dont le récepteur de média principal est désormais le smartphone ?
L’époque n’est-elle pas, conservatisme-corporatisme mis à part, à re évaluer le mode de diffusion et à investir le crossmedia pour se donner les moyens de capter les publics ? L'idée d’alier les professionnalismes des pros du web, des techniciens, des journalistes, des animateurs partout en région pour créer une nouvelle race de média en phase avec les attentes des publics est-elle hors-sol ? La motivation première, et noble de ces métiers, n’est-elle plus de coller à l’air du temps surtout quand leur raison d’être leur ADN, reste de servir les publics, tous ceux qui le financent ?
Alors bien sur … Quand une grande dirigeante de Radio France désormais à la retraite, mais toujours auréolée de ses succès d’audiences, soutient la réforme en marche, elle est conspuée alors qu'elle rend son rapport commandé par Rachida Dati… Pour continuer à exister dans le paf elle aurait écrit ce que la ministre voulait lire ! Et si les femmes et les hommes de l’art, tant côté radio que côté télévision s’interrogeaient non seulement sur leur présent, mais surtout sur leur devenir ?
Et si les top managers, il faudrait l’écrire aussi au féminin, de part et d’autre de la Seine, qui savaient depuis tant d’années que ce projet était sur les rails, arrêtaient de se regarder en chien(nes) de faillance au nom d’ambitions personnelles ! Et si, réellement, elles travaillaient à l’édification de ce nouveau média, de cette "nouvelle race de média" plutôt que d’anguiller chacune dans leur chapelle pour acheter leurs paix sociales ?
Ce projet voulu par la tutelle, donc l’état et tous les citoyens qui le financent, doit enfin se construire, et être maîtrisé dans l’intérêt général par des professionnels de la profession, et non pas seulement par les experts grand-argentiers de Bercy. Dans chaque maison des expertises existent : le plan Bleu côté RF, les 1ères côté FTV...
Vu d’ICI, en faisant confiance aux savoir-faire de tous les professionnels non pas seulement à Paris mais surtout en région, l’adhésion des publics sera au rendez-vous. Si tout à chacun accepte et ambitionne d’épouser l’époque et de continuer à servir les publics ! Et que bien sur, la radio ne se fasse pas "manger" par la télévision ! De toutes façons, aujourd'hui, ce sont le web et les RS qui sont les patrons !
Thierry Mathieu e-crossmedia le 17 juin 2025 |
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