Mylène Farmer : la superstar la plus rare dans les médias... Fan, elle-même, de sa discrétion bien calculée ! (le 28-09-2024) |
Même désenchantée par les médias, la plus discrète des stars françaises fait l'actualité ce samedi, au lendemain du 1er de ses 3 concerts au stade de France. Presse écrite, radios, télévisions, et réseaux sociaux ... Tous les supports relaient la magie de son spectacle …
Pourtant... depuis 35 ans déjà Mylène Farmer a décidé de limiter ses interventions publiques. Lorsqu'en novembre 1991, un de ses fans tue d’un coup de fusil le réceptionniste de sa maison de disque, parce qu’il refuse de lui donner l'adresse de la chanteuse. Le forcené monte même ensuite dans les étages des locaux de Polydor, s'apprête à faire feu de nouveau, mais heureusement son arme s'enraye… Mylène Farmer prend alors beaucoup de distance vis-à-vis de son personnage public, et se fait donc de plus en plus discrète. 4 ans plus tard, elle s’en explique sur le plateau de Jean-Luc Delarue.
Un an plus tard, le discours évolue face à Paul Amar. Il faut dire qu'une certaine presse devient assez critique, que ce soit à propos de ses disques, de ses spectacles, que sur son comportement personnel. Beaucoup lui reprochent surtout une démarche dictée en réalité par une stratégie de markéting …
Même argumentaire en 2013, face à Laurent Delahousse. Mylène Farmer revendique son droit à la discrétion …
Une de ses amies, l’écrivaine Amélie Nothomb explique cette discrétion calculée : "Je pense qu’elle cultive l’inaccessibilité qui la caractérise. Mais je crois aussi qu’une part lui échappe. J’ai pu m’apercevoir que, lorsqu’elle est cordiale, et elle peut assurément l’être, on sent quand même, quelque part, une muraille de glace. Il semblerait qu’elle n’y puisse rien. Attention, loin de moi l’idée de présenter Mylène Farmer comme une victime. Mais cette muraille de glace, sans doute, la rend prisonnière de quelque chose".
Comme le note ce samedi Le Parisien : "Douze ans qu’une artiste francophone n’a pas rempli le Stade de France trois soirs. Le dernier c’était Johnny Hallyday en juin 2012. Qui d’autre que Mylène Farmer pouvait le faire ? En conclusion de sa tournée des stades, lancée à Lille le 3 juin 2023, qui dépasse les 700 000 spectateurs. Ce vendredi soir, étions 80 000 fidèles au poste pour le premier de ses concerts !"
"Plus jamais" … C’est le titre du spectacle à Saint Denis qui conclue la série de concerts donnés déjà dans treize autres stades. "Never more" … Faut-il comprendre que ce serait le dernier ? Voilà la question qui mobilise ses fans et la presse ! est-ce à nouveau un suspens organisé, un mystère entretenu, un nouveau coup de marketing ?
Alors ... Quel média décrochera l’interview de l’artiste pour infirmer ou valider cette rumeur ? Reste dans tous les cas 2 concerts au Stade de France et l’album live, disponible depuis hier, CD et Vynil à promouvoir !
Ce qui est certain, c’est que Mylène Farmer s’implique fortement dans la gestion de ses affaires, faisant de son nom de scène une véritable marque. Femme d'affaires dont les revenus annuels dépasseraient en moyenne les 5 millions d’euros, elle détient depuis 1997 la quasi-totalité des droits sur ses chansons à travers ses propres sociétés, et est également productrice.
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 28 septembre 2024. |
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Les Restos : une histoire de radio ! Nouvelle édition sur le web de "Radio Restos", tout ce weekend. Réécoutons Coluche improviser son idée il y a 39 ans sur Europe 1. (le 26-09-2024) |
C’est l’histoire d’un appel improvisé à l’antenne il y a 39 ans aujourd'hui, sur l’une des radios de France les plus puissantes à l’époque : Europe 1. Au micro rue François 1er, à 2 pas des Champs Elysées, Coluche y anime quotidiennement "Y’en aura pour tout le monde". Ce 26 septembre 1985 il se lance dans une tirade improvisée..
"Si, des fois, il y a des marques qui m'entendent, s'il y a des gens qui sont intéressés pour sponsoriser une cantine gratuite qu'on pourrait commencer à faire à Paris et puis qu'on étalerait après dans les grandes villes de France, nous on est prêts à aider une entreprise comme ça, qui ferait un resto qui aurait comme ambition au départ de faire 2.000 ou 3.000 repas par jour gratuitement".
Rien n'est pourtant vraiment prévu ce jour là, comme le rappelle quelques mois avant son décès Philippe Gildas, directeur de l’antenne à l’époque, et grand ami de Coluche.
"Coluche ne partait pas avec l'idée exacte des Restos, il faut rendre justice à ceux qui l'ont eu, mais que l'on ne connaît pas : ce sont les gens, les auditeurs d'Europe 1 de l'époque, qui n'arrêtaient pas de dire qu'il fallait faire quelque chose. Au même moment, il y avait une énorme campagne pour l’Ethiopie. On avait des appels en permanence, y compris sur Europe 1, pour dire qu’il y avait des problèmes alimentaires également en France. Dans cette affaire, Coluche s'est révélé comme une grande personne, d'une grande générosité et d'une charité incroyable, qui faisait que de toute façon il n'écoutait même pas les critiques. Sa force, c’est qu’il était d’un entêtement incroyable".
La Chanson des Restos, est écrite en 3 jours par Jean-Jacques Goldmann pour épauler Coluche qui lui a passé un coup de fil. Il cherche un premier financement et un slogan pour lancer et promouvoir l’association qui se crée. Avec les moyens du bord, certaines interventions sont même simplement enregistrées par Laurent Cabrol au Nagra, une pléiade de stars participent : Yves Montand, Nathalie Baye, Michel Drucker, Michel Platini, et Catherine Deneuve.
Une seconde version studio de cette chanson, dite "symphonique", est enregistrée en 2001, avec toujours la voix de Coluche qui prononce les premières paroles et Garou qui interprète le texte . Interviennent ensuite … Zinédine Zidane, Thierry Lhermitte, Charlotte Gainsgourg, David Douillet, MC Solaar, et Aimé Jacquet. Avec de nombreux autres artistes qui participent aux chœurs et apparaissent dans le clip.
Dès les premiers jours il y a 39 ans en tous cas, Goldmann s’engage, mobilise les artistes et défend la cause, comme lors de cette émission animée par Josiane Balasko durant laquelle il s’écharpe avec Romain Goupil .
39 ans après la création, les artistes et une quarantaine de pros de la radio se mobilisent à nouveau c omme chaque année pour un weekend, sur une antenne éphémère à ne pas manquer sur le web.
Pour cette édition 2024, Radio Restos met toute son énergie au service des tout petits. Les fonds collectés permettront de financer des kits bébés pour les 0-3 ans.
La Radio des Restos, dès ce vendredi soir, à ne pas manquer, ici : https://radio.restosducoeur.org/en-direct/
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 26 septembre 2024.
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"Média" indépendant, ou publication sur le web qui tombe sous le coup de la loi ? L'interview diffamatoire hier mardi d'un attaché parlementaire pose bien des questions. (le 26-09-2024) |
"Emmanuel Macron est un nervi, une ordure, une saloperie, un criminel, une crapule"... Voilà ce que déclare Ritchy Thibault, attaché parlementaire d’une députée LFI, à l’occasion de la sortie de son livre. Un entretien diffusé hier sur les réseaux sociaux, par un "média" sur le web, qui se dit "indépendant" ... En découle un tsunami de partages sur le web !
Au-delà des propos répréhensibles proférés à l’endroit du Président de la République, comme ce serait le cas pour tout à chacun, la question de la responsabilité de l’éditeur et du diffuseur de ce type de contenu est une nouvelle fois posée … En quoi ces publications peuvent-elles se revendiquer du statut de "Média" ? Comment la profession, les pros de l'info, pensent-ils dorénavant exister en parallèle de ces immondices en ligne ?
La vidéo demeure disponible sur le web. e-crossmedia se refuse, évidemment, à la relayer.
Voici, pourtant, la promesse du diffuseur, à la Une de son site Internet : "C'est ensemble que nous pourrons créer le monde de demain, en commençant par un journalisme libre, juste et indépendant".
Et l'éditeur de préciser ... "Créé en décembre 2018 pour suivre le mouvement des Gilets Jaunes, le média indépendant Civicio s'est rendu sur le terrain à travers la France pour suivre ces actes de mobilisation pendant près d'un an. En parallèle, Civicio a accompagné de nombreuses luttes sociales pour donner la parole aux citoyens brimés par les médias traditionnels. Convaincu que le peuple doit se faire entendre pour faire changer les choses, Civicio souhaite diffuser une information au visage humain."
"Information au visage humain " ... ? "Journalisme" ... ? "Média", digne de ce nom ... ?
L’incitation à la haine, la calomnie, les propos diffamatoires ou injurieux sont interdits sur Internet, comme dans la vie ! Nuire à l’honneur ou à la réputation d’une personne peut être punie de cinq ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. Toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé peuvent être puni d’un an d’emprisonnement et d’une amande pouvant aller jusqu’à 45000 euros.
La responsabilité des plateformes ou des réseaux sociaux, qui laissent diffuser ce type de publications, est également engagée. Depuis août 2021, ils ont des obligations de moyens et de transparence en matière de lutte contre la haine en ligne, et s'exposent à des sanctions de l'Arcom.
Quant aux internautes … Il n’existe pas de régime spécifique, le régime général de responsabilité leur est donc applicable. Un internaute peut voir sa responsabilité engagée pour toutes ses actions causant un dommage à autrui ou déterminant une infraction pénale. Tout usager du web doit prendre garde à ses engagements sur la toîle. Lorsqu’il s’inscrit sur un réseau social par exemple, il s’engage à respecter les conditions d’utilisation de celui-ci.
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 26 septembre 2024.
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"J'voudrais bien, mais j'peux point". Rachida Dati, reconduite à la Culture met un point d'orgue à la fusion de FTV et RF : la priorité c'est la sanctuarisation du budget de l'audiovisuel public. (le 25-09-2024) |
"Ce n'est plus une priorité. Il y aura des consultations pour envisager la suite ... "
Voilà le communiqué sybillin comprenez "dont le sens est obscur, mystérieux, symbolique comme celui des oracles", publié par la rue de Valois ce mardi soir, et diffusé par l'Agence France Presse : la ministre reconduite à la Culture communique sur ses priorités.
Pour beaucoup, la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron avait en effet enterré le projet porté par la ministre. C’était sans même imaginer la crise politique qui allait s’ouvrir et surtout sa reconduction rue de Valois. Mais donc aussi, in fine, le retour à une forme de "pragmatisme", compte tenu de la fragilité politique ambiante. Porter ce projet à nouveau serait sans doute synonyme, pour le gouvernement, de tensions dans les entreprises concernées : les temps ne s'y prêtent manifestement pas !
Sans aller donc jusqu'à la fusion, reléguée manifestement aux calendes grècques ... Les 2 opérations boostées depuis quelques mois de rapprochement de la télé et de la radio sur l'info continue et sur l'action régionale seront-elles mises en sommeil pour autant ? Elles osent des expérimentations qui, pas à pas, tendent à construire l'actualisation des services publics de l'audiovisuel, pour faire que leur union fasse, à terme, encore plus leur force, en épousant l'époque et les nouveaux modes de consommation des médias !
La ministre au printemps dernier assurait qu’il fallait faire la réforme au plus vite, avant la fin du mandat de la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, en 2025. Comme le 22 mai, au Sénat :
Pour beaucoup, c’était alors aussi pour elle un moyen d’avoir "un bilan" à la culture avant de briguer la mairie de Paris en 2026. Ambition à la baisse ? En attendant , déjà les temps changent ...
Donc : réécriture de la partition avec plusieurs bémols à la clé et un point d'orgue ... " J'voudrais bien, mais j'peux point ... "
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 25 septembre 2024.
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BFM 2 : une chaîne d'info continue en plus, dès ce mercredi. Souvent décriées, les offres d'actu gagnent pourtant toujours plus de terrain. (le 24-09-2024) |
"Structurellement ... disait Marc Olivier Fogiel alors qu’il portait l’an dernier ce nouveau projet, "les gens consomment moins la télévision en linéaire, et davantage à la demande. Mais ils se retrouvent devant le téléviseur pour les événements en direct que sont le sport et l’information." Et, comme les réseaux sociaux abreuvent les téléspectateurs de tweets et de posts à longueur de journée, ils s’en remettent toujours plus aux chaînes d’info pour répondre à leur "besoin d’une référence éditoriale, certifiée".
D’où l’idée de doubler son offre avec la création de BFM 2, une nouvelle chaîne digitale pour suivre des événements en direct en plus de ceux déjà proposés sur la chaine prémium sur la TNT et déja largement suivie aussi en streaming sur les smartphones.. Politique, international, culture, sciences, sport… BFM2 proposera dès ce mercredi aussi une sélection de vidéos de la rédaction digitale de BFMTV.com ainsi que des podcasts filmés.
En réalité, les deux chaînes se veulent complémentaires : quand BFMTV se consacre à un événement en direct, BFM2 propose simultanément d’en suivre un différent. L’ambition est donc claire : deux canaux pour suivre encore plus d’événements et toutes les actualités.
Une toute nouvelle équipe dédiée a été créée pour réaliser BFM2. Au-delà de ces nouvelles personnalités, les reporters et les éditorialistes de BFMTV y interviendront aussi pour commenter des événements depuis la rédaction ou directement sur le terrain.
Pointées du doigt comme modèles de la "mal-information", les chaînes TV d’info continue concentrent pourtant nombre de critiques : information spectacle, remplissage, prééminence du commentaire sur le reportage ou l’analyse de fond… Pour beaucoup, l’info en continu apparaît comme le miroir grossissant des travers du système médiatique.
Pour le sociologue et journaliste au Monde Diplomatique Pierre Rimbert ces offres apparaissent comme le miroir grossissant des travers du système médiatique : "Écrans divisés, bavardages d’experts et joutes d’invités politiques, simulacres de débat, directs sans contexte, faits divers crapoteux érigés au rang de déflagrations cosmiques, injonctions à réagir à chaud, saucissonnages des petites phrases postées sur les réseaux sociaux et reprises en bandeau des commentaires qu’elles suscitent …"
Pascal Boniface fondateur du think tank l’IRIS, regrette quant à lui que les chaines soient friandes de débats fleuves ... "car ils sont peu coûteux, nettement moins qu’un reportage, et encore moins qu’un documentaire. La polémique devient l’objectif de l’offre, les positions extrêmes sont privilégiées parce qu’elles accrochent plus le téléspectateur. L’explication et la pédagogie sont considérées dès lors comme ternes et ennuyeuses, de nature à faire chuter l’audimat. Les propos excessifs sont eux source de tensions qui captent l’audience et font le buzz, les diatribes, effets de manches et joutes sont plus facilement repris sur les réseaux sociaux, et renforcent la notoriété de la chaine. On assiste ainsi à des surenchères, se couper la parole devient une impérieuse nécessité pour se faire remarquer, adopter un langage guerrier une ardente obligation pour capter l’attention. ».
Pour autant, le succès des chaînes d’info, boostées depuis le début de la crise sanitaire, ne s’est pas démenti. Comme le montre ce graphique publié en juillet dernier par le site Statista …
La popularité de CNews n'a cessé de croître ces dernières années. La chaîne s’est hissée à la seconde place devant LCI en 2020 ; sa part d'audience s'établissait alors à 1,4 %, mais elle a atteint 3,5 % en juin dernier. BFMTV, jusqu'alors la chaîne d'info en continu la plus populaire en France, a vu sa part d'audience se maintenir autour de 3 % ces dernières années : elle était de 3,4 % en juin. LCI et franceinfo ont également vu leurs audiences augmenter légèrement mais de manière constante depuis 2017. Elles représentaient 2 % et 1 % des audiences en juin, respectivement.
La nouvelle offre "BFM2" propriété du groupe CMA CGM est donc disponible dès ce mercredi: sur le site & l’appli BFMTV, les box (sur SFR canal 92, sur Free canal 161 et prochainement sur Bouygues canal 243) et les télévisions connectées (Samsung TV+, Molotov et TCL).
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 24 septembre 2024.
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Action régionale, service public : Quid d'ICI en ces temps de disette budgétaire ... On reblochonne et on se détend ? (le 22-09-2024) |
Michel Barnier à Matignon, comme dorénavant Antoine Armand aux finances ... Savoyard, et Haut-Savoyard, fidèles à la fontaine des Quatre Sans Cul de Chambéry, sauront-ils avec Rachida Dati réformer l’audiovisuel public sans faire les 400 coups ?
Comme le souligne le magazine Capital … "Michel Barnier plaide pour une administration plus efficace avec pour objectif d’éliminer les doublons administratifs et de maîtriser la dette. Il met l’accent sur la nécessité d’une gestion rigoureuse des finances publiques. Il prône une réduction du nombre de fonctionnaires et une modernisation des services publics afin de diminuer le coût de l'Etat tout en améliorant son efficacité. La réduction des dépenses publiques est au cœur de sa stratégie pour rétablir l'équilibre budgétaire".
Souvent considérée comme la variable d’ajustement budgétaire, l’action régionale du service public de l’audiovisuel fera-t-elle les frais de la réforme déjà envisagée et portée par la ministre de la Culture qui conserve donc son portefeuille rue de Valois ? C’est l’une des questions qui agite à nouveau France Télévisions et Radio France dont le rapprochement en holding, puis la fusion, sont prévus dans le projet de loi, mis en suspend par la dissolution de l’Assemblée nationale.
S'agissant de l'action régionale ... Fiers de leurs pays de Savoie, Michel Barnier et Antoine Armand revendiquent leur attachement aux services publics de proximité. Avant même la finalisation de son gouvernement, le 1er ministre est d’ailleurs revenu sur ses terres il y a quelques jours pour saluer la mission des maisons France Services, créées sur tout le territoire pour faciliter l’accompagnement des citoyens, singulièrement pour les démarches administratives : un maillage du territoire conçu pour optimiser et rentabiliser l’action des services de l’état.
L’idée de constituer, sur ce même modèle de guichet unique, un pôle réunissant les 44 radios locales de France Bleu et les 24 stations régionales de France 3 connaîtra-t-il rapidement, un nouveau coup d’accélérateur ?
Les 80 000 auditeurs quotidiens de la station locale de leur territoire dont ils connaissent bien les micros, France Bleu Pays de Savoie, constatent l’évolution déjà en marche. Comme sur leurs écrans des émissions régionales de France 3, le label ICI identifie désormais les programmes. Cette marque unique, appelée à monter en puissance, préfigure le rapprochement au sein d’une seule entité : radio, télévision et web unis pour renforcer l’offre publique de proximité, à l’instar, depuis des années, des 9 stations du pôle Outremer La 1ère.
Nombre d’équipes ont manifestement acté cette évolution, pour ne pas dire "révolution", même si certains pros de la FM revendiquent leur droit à l’image, et que le rythme et les coûts de production de la télévision s’avèrent délicats à marier avec l’instantanéité et la sobriété budgétaire de la radio.
Depuis son arrivée au gouvernement en janvier dernier, Rachida Dati, aujourd’hui reconduite à la Culture, a fait de ce dossier l’un de ses fers de lance. De nombreux rapprochements portés dans chaque région, ainsi que certaines impulsions déjà données par les têtes de réseaux toujours distinctes, se multiplient. Mais au-delà des matinales de France Bleu déjà co-diffusées par France 3, la prochaine sera ouverte à Châteauroux dans quelques jours, la difficulté est de réussir au quotidien ce qui est déjà réalisé occasionnellement …
"Tôt ou tard pour vraiment avancer, la question de la gouvernance et du pilotage global du projet par une seule autorité sera incontournable". Voilà ce que déclarent, off, nombre de dirigeants !
En tous cas, au-delà des enjeux financiers qui priment … L’intérêt général, le service à rendre au public en épousant l’air du temps et les nouveaux modes de consommation des médias, et donc l’ambition éditoriale doivent prévaloir. C’est le souhait des professionnels : que la qualité des antennes linéaires et numértiques soit au cœur de la réflexion, et que l’évolution ne soit pas pauvrement opérée qu’en vertu d’objectifs budgétaires.
Comme le dit une proverbe savoyard ... I fâ prindre lo tin kmin a vin, lou-z-omo kmin i son, l'ardzin pè cin k'a vâ.
"Il faut prendre le temps comme il vient, les hommes comme ils sont et l'argent pour ce qu'il vaut."
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 22 septembre 2024.
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Dati-Dite-Date ! "Dati", tjrs rue de Valois … La messe est-elle "Dite", faut-il prendre "Date" quant à la fusion de FTV et RF ? (le 20-09-2024) |
Pour beaucoup, la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron avait enterré le projet porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati, devenue ensuite "démissionaire" comme tous les membres du gouvernement. C’était sans imaginer la crise politique qui allait s’ouvrir et surtout sa reconduction ce samedi soir.
Autrement dit : Après Belotte, puis Re Belotte ... Ce pourrait être "Dix de der", cette fois ?
A 2 reprises déjà cette réforme a semblé passer par pertes et profits. La première fois, c’était en 2019. Le texte imaginé à l’époque par Franck Riester, n’avait pas survécu à la crise du Covid.
Ensuite Roslyne Bachelot à la Culture n'a pas souhaité porter le projet, ne cachant d'ailleurs pas ses réserves, pour ne pas dire son désaccord.
Mais dès son arrivée rue de Valois en janvier dernier, Rachida Dati, elle, en a fait l'un de ses fers de lance.
Parmi les autres personnalités aux postes clés du gouvernement Barnier, Bruno Retailleau, à l’Intérieur : le 15 mai dernier sur "franceinfo:" il n’avait pas d’état d’âme.
Le projet de loi sur l'audiovisuel public, qui peut resurgir rapidement à quelques virgules près, à l’aune des nécessaires économies à opérer du côté de l’état, concerne en réalité 2 entreprises. France TV : France 2, 3, 4 et 5, France info, le réseau outre-mer La 1re et ses 9 stations locales avec son siège à Paris : 2,57 milliards d'euros de dotation en 2024 et 8 825 salariés.
Et Radio France: France Inter, France Culture, France Musique, FIP et Mouv', France Bleu avec ses 44 stations locales, et la chaîne d'information continue "franceinfo:" 668 millions d'euros de budget et 4 400 salariés.
Le projet de loi dit "de réforme de l'audiovisuel public", dans sa dernière mouture, exclut les autres sociétés France Média Monde, TV5 Monde, Arte et l’INA.
Avant même la dissolution décidée par le Président de la République au soir de l’élection européenne, le débat prévu le 23 mai à l'Assemblée nationale avait été retiré de l'ordre du jour par le gouvernement.
L'ensemble des syndicats s'y montraient fermement opposés, inquiets pour l'avenir des salariés, ils s'interrogeaient sur l'intérêt d'une fusion "qui s’annonce longue, complexe, anxiogène pour les salariés et sans réel objectif éditorial". Les syndicats de France Télévisions demandaient même "la mise en place rapide, au plus tard à l’automne 2024, d’un dispositif de financement pérenne et dynamique du service public audiovisuel", garantie d'indépendance.
La veille de la date prévue pour le débat au Palais Bourbon, une tribune a été publiée par l’ensemble des sociétés de journalistes dans les colonnes du quotidien Le Monde : "Non, les médias audiovisuels publics ne seront pas plus forts ensemble car les marchés, les usages, les modèles de production de la télévision et de la radio de service public ne sont pas les mêmes", Les journalistes craignaient "un appauvrissement de l'offre d'information", et le risque "d'être plus sensibles aux pressions, notamment politiques, une fois réunis sous une seule et même direction."
La proposition de loi, telle qu’amendée par le gouvernement prévoyait notamment : la création d’une holding publique au 1er janvier 2025, avant une fusion, programmée un an plus tard. Dans tous les cas aujourd'hui, ce calendrier ne pourrait manifestement pas être tenu …
Dans la dernière version du projet, ni le coût de cette fusion, ni le mode de financement de l’audiovisuel public, ne sont précisés. Depuis la suppression de la redevance télé par la loi de finances rectificative pour 2022, les chaînes publiques fonctionnent via une fraction de la TVA. Cette mesure était donc programmée pour être temporaire jusqu’à la fin de l’année 2024. La proposition de loi précisait seulement que "la principale source de financement" de France Média devrait être constituée "par une ressource publique de nature pérenne suffisante, prévisible et prenant en compte l’inflation" comme, par exemple, un "prélèvement sur les recettes de l’Etat". Le retour d’une redevance n'était donc pas envisagé.
Au mois de mai dernier en tous cas, Rachida Dati assurait toujours qu’il fallait faire la réforme au plus vite, avant la fin du mandat de la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte Cunci en 2025.
Mais, pour beaucoup, c’était aussi un moyen pour la ministre d’avoir un "bilan" à la culture, avant de briguer la mairie de Paris en 2026. Sur ce calendrier en tous cas, il n’y a toujours pas d’interrogation, ni d'inquiétude !
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 21 septembre 2024.
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JDNews : "Liberté d'expression". Voilà la Une du nouvel hebdo du groupe Bolloré paru ce mercredi, alors que sa chaîne C8 doit fermer dans 5 mois... (le 18-09-2024) |
Quand on achète Libé ou le Figaro, on sait ce qu’on va y lire. Il y a toujours eu en France des journaux d’opinion, et les papiers étaient bien plus violents au début du 20e siècle qu'aujourd'hui : la Presse faisaient et défaisaient les carrières politiques et l’action publique.
Et même si de longue date, des stations comme Radio Courtoisie émettent des courants de pensée bien marqués, une partie du public comme les institutions, continuent à considérer que les positionnements éditoriaux, aux "partis pris" affirmés, ne peuvent convenir au secteur audiovisuel.
Depuis ce mercredi donc, le JD News, un second hebdo "print" du groupe Bolloré est en kiosque : sous la forme d’un "journal" le dimanche et donc en format "magazine" le mercredi.
C'est une parution dont la ligne éditoriale "de droite et conservatrice" est confiée à Laurence Ferrari qui anime les rendez-vous d’info de la fin d’après-midi sur C News et en co-diffusion sur Europe 1.
A la direction du journal également, Geoffroy Lejeune, cenu de "Valeurs Actuelle"s, son arrivée au JDD a provoqué une crise, conduisant même au départ d'une centaine de journalistes. .
Voilà donc la création d’une publication supplémentaire au sein du groupe Bolloré, alors que les Etats Généraux de l’Information voulus par l’Elysée viennent de réaffirmer la nécessité de limiter la concentration de médias détenus par un même actionnaire. Mais c’est une nouvelle fois surtout le positionnement politique de cette parution qui motive depuis ce matin la plupart des contestations, la même critique que celle à l’endroit des journaux, radios et télévisions, détenus déjà par Vincent Bolloré.
Pourtant, depuis juillet dernier, et la décision de l’Arcom concernant C8, nombre de personnalités ont réagi. à commencer par l’animateur le plus condamné pour ses productions, tant sur la radio généraliste du groupe Europe1, que sur la chaîne TV qui n’en demeure pas moins la première de la TNT en audience : Cyril Hanouna .
Il a d’ailleurs annoncé porter plainte contre le harcèlement dont il se dit victime sur les réseaux sociaux. Mais certaines archives refont tout de même surface pour dénoncer la ligne éditoriale populiste de son rendez-vous TPMP. Comme durant cette émission durant laquelle Paris 2024 était vouée à un échec cuisant.
Dans le microcosme tout de même, nombre de personnalités des médias et pas des moindres, y sont allés de leurs commentaires. A commencer par la Pédégère de France Télévisions, Delphine Ernotte .
Ou encore 2 journalistes, figures du Paysage Audiovisuel Français, aux avis divergents. 2 réactions d’ailleurs diffusées par la chaîne TV du Figaro qui elle, manifestement, tient sur son antenne à la diversité des points de vue. Stéphane Bern ...
Et Jean-Jacques Bourdin...
"Informer les citoyens, déjouer les fake-news, se poser en alternative fiable face aux manipulations du réel..." Voilà bien ce demande le public de la part des médias, singulièrement du service public s'agissant de l'audiovisuel... Mais force est de constater que la législation, comme les états d'esprits, ont bien du mal à épouser l'air du temps. S'agissant de la radio et de la télévision, une forme de conservatisme continue à prévaloir. Alors que sur le web et encore plus via les réseaux sociaux, la sacro sainte "liberté de points de vue" conduit " en réalité à tous les excès ...
Et si, qu'ils soient financés par les deniers publics ou par des fonds privés, l'ensemble des médias, dignes de ce nom, se comportaient avant tout de façon responsable et professionnelle et dans l'intérêt général ? "Les engagées" en Belgique qui se veut être un mouvement politique humaniste, positif, citoyen et participatif tente de résumer la problématique ... "Nous ne voulons pas de médias qui vendent "de l’espace de cerveau disponible aux annonceurs publicitaires" ou qui se cantonnent à divertir le public, nous avons besoin de partenaires forts posant un regard critique sur l’action et les décisions des mandataires politiques, proposant des informations pertinentes et assurant, à leur niveau, leur fonction de contrôle et de protection démocratique."
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 18 septembre 2024.
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Hommage à Christelle Lapièrre... Une grande pro de la radio locale de service public vient de tirer sa révérence : le Bleu est bien sombre en Champagne. (le 15-09-2024) |
Son regard, pétillant et doux comme le Champagne, comme sa chère région, la Champagne, qu’elle aimait tant … Sa voix qui allait droit au cœur de ses amis , de ses auditeurs, ces auditeurs qu'elle considérait comme ses amis …
Elle n’aurait pas aimé, Christelle, que les larmes nous montent aux yeux, et inondent nos cordes vocales.
Tant de souvenirs d'amitié, de partage de sa passion pour la radio, et de transmission à des dizaines d'animateurs et journalistes des 44 stations du réseau France Bleu au sein de Campus Radio France. Au-delà de son investissement quotidien pour sa radio locale à Reims, Christelle a en effet été également l'une des talentueuses chevilles ouvrières du massif plan de formation pour la "matinale idéale" du réseau Bleu.
Solaire, et si douce, si délicate Christelle ... L’empathie dont elle faisait preuve tant au plan personnel qu’à l’antenne, la modestie qui la caractérisait en avaient fait l’un des modèle de ces professionnels de la radio en région qui, humblement, servent leurs publics, les accompagnent au quotidien, loin des feux de la rampe médiatique nationale.
Durant près de 35 ans, Christelle a eu le Bleu au cœur. Comme ce 1er avril, où un collègue lui passe le micro à 16h30 pour "faire la route ensemble" jusqu'à 19 heures avec ses auditeurs et que le technicien s'amuse à trafiquer sa voix !
Amicales et confraternelles pensées pour tous ses collègues à France Bleu Champagne-Ardenne cette station qu'elle a tant contribué à faire grandir.
Elle y a connu toutes les variantes, en tant d'années ... De radio d'agglomération, à l'expérience d'un "FIP +" improbable, puis d'une station à la zone de couverture "départementale", avant de devenir depuis quelques années "régionale"...
Elle y a investi tout son talent, toute son énergie, en adaptant sa réflexion stratégique aux nouvelles configurations, pour ne pas dire aux errances, dictées par un échelon central hésitant quant à l'identité de cette radio locale à 45 minutes en TGV de Paris.
Il y a 2 ans, elle avait choisi de se lancer dans sa propre aventure, en s'investissant dans le domaine de la communication, et de la naturopathie. Voilà comment elle communiquait sur ses réseaux sociaux, au moment de changer de vie professionnelle. Comme toujours, elle "partageait" avec ses auditeurs.
Christelle, tu nous manquais déjà sur les ondes. Mais nous avions compris et respecté ton besoin d’une aventure, nouvelle, personnelle. Aujourd’hui, c’est nous qui sommes muets, de chagrin …
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 15 septembre 2024.
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15 propositions pour sauver la qualité de l'info en ces temps de révolution numérique : les conclusions des États Généraux de l'Information. (le 13-09-2024) |
174 experts et personnalités des médias auditionnés avec des sociologues, des philosophes, des scientifiques, des associations ou encore des représentants des géants du web … 22 consultations en métropole et en outremer organisées ! Au terme d’une année de travaux, 15 propositions ont été rendues publiques ce jeudi avec surtout un constat : "Il est urgent d’intervenir pour prévenir une dégradation de la qualité de l’information, celle-ci étant la condition d’un espace public préservé".
Cette année de travaux avait été initiée en octobre dernier par l’Elysée, avec l'ambition de garantir l'indépendance de l'information à travers la viabilité économique des médias au service de leur indépendance et du pluralisme, ainsi que la protection des journalistes et de leurs sources, et de retrouver la confiance en l'information en adaptant les contenus à l’ère du numérique, et en luttant contre les manipulations de l’information et en renforçant l'éducation aux médias.
Ce sur quoi insiste Bruno Patino le patron d’Arte, qui présidait ces Etats Généraux ...
Des mesures pour préserver l’info en France, mais aussi dans tout l’espace européens sont donc aujourd’hui préconisées, comme … Tout d’abord mettre en place une sensibilisation à grande échelle à l’école, dans les universités, les entreprises, avec notamment des actions envers les décideurs, les journalistes et les fonctionnaires. Renforcer l’éducation aux médias à l’école, impliquer les enseignants pour l’éducation à l’esprit critique et aux faits. L’une des idées : la création d’une webradio par collège.
Eduquer aux médias : une nécessite pour l’essayiste Olivier Babeau, auteur en 2020 chez Buchet Castel du livre "Le nouveau désordre numérique : Comment le digital fait exploser les inégalités".
Restaurer la confiance avec les citoyens en généralisant les chartes déontologiques au sein des journaux, sites web, radios et télévision, et pour y désigner un administrateur indépendant au sein du conseil d’administration dans le but de veiller à l’indépendance et à la prévention des conflits d’intérêts.
Autre préconisation … Lutter contre la concentration de divers médias au sein d’un groupe détenu par un seul propriétaire, ce qui "nuit à l’expression de pluralité de l'information".
Le rapport souhaite encore le renforcement de la protection du secret des sources des journalistes et préconise d’actualiser la loi dans le but d’en finir avec les "procédures bâillons" qui visent à décourager les rédactions à enquêter sur les grands groupes industriels.
Concernant l’audiovisuel public ... Une bonne fois pour toute pérenniser son financement ! Le régime actuel, et transitoire depuis la suppression de la redevance il y a 2 ans, repose sur l'affectation d'une fraction de la TVA. Selon les auteurs du rapport, "il ne garantit pas à lui seul une prévisibilité des ressources dans le temps". C’est un enjeu démocratique, pour protéger l’audiovisuel public des aléas politiques". Les États généraux proposent plutôt un prélèvement sur recettes comme c’est déjà le cas pour le financement de l’Union Européenne et des collectivités locales.
Mais qu’en sera-t-il ? Les projets portés par la ministre aujourd’hui démissionnaire Rachida Dati sont-ils totalement et définitivement enterrés ? Face à la représentation nationale en mai dernier, elle parlait de réorganisation, et donc aussi de financement …
A lire ici, le rapport du Conseil Economique et Social et Environnemental, la contribution des "citoyens" à ces travaux : https://www.lecese.fr/sites/default/files/documents/Rapport-citoyen-Etats-generaux-information.pdf
Thierry Mathieu, e-crossmedia, le 13 septembre 2024.
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