Intelligence Artificielle : "Danger de perturbations économiques et politiques dramatiques surtout pour les démocraties, désinformation à grande échelle, cyberattaques" … Les apprentis sorciers du numérique affichent un examen de conscience et déclarent qu'il est urgent de faire une pause ! (le 30-03-2023) |
Pour le Parlement européen, l'Intelligence Artificielle représente tout outil utilisé par une machine afin de "reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité". Le but est de permettre à des ordinateurs de penser et d'agir comme des êtres humains... Rédiger un texte, concevoir des photos ou des vidéos ... Tout semble plus vrai que nature, mais est souvent une transgression de la réalité. A l'image de cette fausse arrestation, il y a quelques jours, de l'ex Président des Etats Unis d'Amérique.
Selon le site www.accenture.com : "L’IA générale est proche des films de science-fiction, dans lesquels des machines sensibles imitent l’intelligence humaine. Elles sont capables de réflexion stratégique, abstraite et créative, tout en traitant un grand nombre de tâches complexes. Bien que les machines puissent se charger de certaines tâches plus efficacement que les humains (traitement des données, par exemple ), cette vision d’une IA générale totalement accomplie n’est encore qu’une fiction."
Mais cette innovation fait peur, à tel point qu'aujourd'hui ses créateurs, dont le propriétaire de Twitter Elon Musk, s’alarment … Parmi les signataires d’un appel qui se veut responsable, figurent Steve Wozniak le co-fondateur d’Apple, des membres du laboratoire d'Intelligence artificielle de Google DeepMind, ainsi que des experts et des universitaires américains de Microsoft. En tout : près de 1 400 scientifiques, experts ou pontes du secteur de la High-Tech.
"Devons-nous laisser les machines inonder nos canaux d'information de propagande et de mensonges ? Devrions-nous automatiser tous les emplois, y compris ceux qui sont gratifiants ? Devons-nous développer des esprits non humains qui pourraient un jour être plus nombreux, plus intelligents, nous rendre obsolètes et nous remplacer ? Devons-nous risquer de perdre le contrôle de notre civilisation ? Ces décisions ne doivent pas être déléguées à des leaders technologiques non élus".
Comme le rapportent l’AFP et Reuters, ces grands manitous apprentis sorciers à la pointe des technologies numériques, lancent à la surprise générale, l’alerte. Ils avouent que leur "créature" n’est pas maitrisée. Yoshua Bengio, le pionnier canadien de l'Intelligence Artificielle confie : "Je ne pense pas que la société est prête à faire face à cette puissance-là, au potentiel de manipulation par exemple des populations qui pourrait mettre en danger les démocraties."
Le concepteur de chatGPT qui fait l’objet de toutes les inquiétudes ou de tous les fantasmes depuis quelques temps, reconnait être lui même "un petit peu effrayé" par sa création. lancent cet appel à la raison ... "Il faut donc prendre le temps de ralentir cette course commerciale qui est en route et discuter de ces enjeux au niveau mondial, comme nous l'avons fait pour l'énergie et les armes nucléaires, la société a besoin de temps pour s'adapter".
ils réclament donc ... "Un moratoire jusqu'à la mise en place de systèmes de sécurité, dont de nouvelles autorités réglementaires dédiées, la surveillance des systèmes d'IA, des techniques pour aider à distinguer le réel de l'artificiel et des institutions capables de gérer les "perturbations économiques et politiques dramatiques (en particulier pour la démocratie) que l'IA provoquera".
Thierry Mathieu, Président d’e-crossmedia, le 30 mars 2023. |
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France 24, après RFI, bannie du Burkina Faso ... Sauf si les internautes se connectent avec un VPN. L’outil tendance, pour le meilleur, mais aussi pour le pire … (le 27-03-2023) |
Pour continuer à regarder France 24, ou à écouter RFI au Burkina Faso, voilà ce que France Médias Monde publie, depuis ce lundi, sur internet : "Branchez-vous par satellite ou, pour recevoir la chaine par internet, utilisez un VPN !". Un quart des burkinabés sont connectés au web.
Après avoir coupé le sifflet de la radio mondiale il y quelques semaines, le pouvoir de Ouagadougou interrompt en effet la diffusion de la chaine TV française d’information internationale. Le Burkina Fasso … Voilà le nouvel exemple du jour, le nième d’un pouvoir qui court désespérément après son époque, et qui se retrouve en réalité dépassé par la technologie. Comme la Fédération de Russie a interdit nombre d’émissions occidentales sur ses ondes, et comme également la République Française a stoppé depuis des mois la diffusion de la chaîne RT proche du Kremlin … Les habitants et de Moscou ou de Saint-Pétersbourg peuvent tout de même écouter les journalistes qui ont fui le pays et se sont installés en Europe pour exercer leur liberté d’expression, en passant très simplement aussi par un VPN.
VPN signifie "Virtual Private Network". C’est pour tout utilisateur du web la possibilité d'établir une connexion réseau protégée lors de l'utilisation de réseaux publics. Les VPN chiffrent votre trafic Internet et camouflent votre identité en ligne. Il est ainsi plus difficile de suivre vos activités, le chiffrement est effectué en temps réel.
Comme l’explique une firme renommée de protection internet : "Votre fournisseur d'accès Internet (FAI) et d'autres tiers ne peuvent pas connaître les sites Web que vous visitez, ni les données que vous envoyez et recevez en ligne. Un VPN fonctionne comme un filtre qui transforme toutes vos données en « charabia » ! Les internautes contournent ainsi très simplement aujourd’hui les décisions "techniques" de coupure des modes de transmission traditionnels. C’est vrai pour les sites d’actualité, mais ça l’est également pour ceux qui sévissent sur la toile : appel à l'insurrection, calomnies, trafics d’armes ou encore pédo-pornographie… Si vous habitez en France, localisez votre outil numérique simplement ailleurs sur la planète, dans un pays moins sourcilleux à propos de la thématique qui vous intéresse, et le tour est joué ! Idem pour toutes messageries cryptées : WhatsApp,Télégram, Wickr, Wire ...
Les enjeux sont considérables … Beaucoup y voient une garantie de liberté, mais à quel prix ? Que signifient les efforts des législateurs et des organes de régulation des états démocratiques, comme au niveau de l’Union Européenne sur notre continent, pour garantir les droits mais aussi la protection des internautes avec ces outils à la portée de tous qui transgressent en un clic toute forme de réglementation ? Les états, comme leurs médias traditionnels avec leurs modes de diffusion du siècle dernier, sont en tous cas de ce point de vue d’ores et déjà dépassés ! Pour le meilleur, et surtout sans doute pour le pire !
Thierry Mathieu, Président d’e-crossmedia, le 28 mars 2023.
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Pas de Charles III en France ce lundi, mais des "canards" comme au temps de Philippe Auguste ! Les canards, que les anglais traduisent par "Fake News", sont apparus de notre coté de la Manche ... (le 27-03-2023) |
A l’ère du numérique, pas de changement dans la continuité … Les articles contenant de fausses nouvelles emploient souvent des titres accrocheurs ou des informations entièrement fabriquées, en vue d'augmenter le nombre de lecteurs et de partages en ligne. Comme depuis des siècles, seul le support a changé !
Il braille dans sous les sens dans la basse-cour, à tort et à travers, il casse les oreilles et semble dire tout et n’importe quoi … Voilà comment, dès le XIIIème siècle disent les historiens, le canard qui cancane devient le symbole de celui qui répond des cancans, autrement dit des commérages médisants, des racontars colportés dans le but de nuire, ou de berner quelqu’un … Quand, au fil des siècles, se développent ensuite des petits bulletins d’information distribués dans la rue, ils sont vite affublés du nom de l’oiseau aux pattes palmées…
Selon le site de la Bibliothèque Nationale de France ... il introduit une sentence, expose des faits et conclut en forme de morale. "En frappant l’imagination, en suscitant l’admiration ou l’étonnement, le canard divertit et, est enclin à sermonner. Les événements extraordinaires, décrits avec un luxe de détails pour faire vrai, sont relatés par des auteurs le plus souvent anonymes et des listes de témoins sont présentées comme pour mieux paraître authentique".
https://gallica.bnf.fr/html/und/livres/origines-de-la-presse?mode=desktop
Dans la forme, le papier est de mauvaise qualité, la typographie peu homogène, les coquilles sont nombreuses et les images bien souvent illégalement "récupérées". "Ces feuilles volantes, brochures ou almanachs, parfois illustrés, sont vendus à la criée et racontées en public, à la recherche d’une forte audience. Selon les publics, ils sont appréciés différemment … Si certains reçoivent leurs contenus sans réserve, d’autres se montrent sceptiques. En tous cas le succès s’explique par une économie de moyens et une narration stéréotypée comprise par le plus grand nombre. Les faits sont dramatisés selon les motivations morales de l’auteur. "
Le français Léo Taxil fait fortune au tournant du XXe siècle grace aux infox… Cet homme qui, déjà, se prétend "journaliste" mystifie pendant 12 ans l’Église catholique avec ses révélations extravagantes, dignes des fake news d’aujourd’hui. Il invente toutes sortes de terribles secrets cachés aux bons citoyens par diverses organisations maléfiques. Ses cibles sont l’Eglise et les francs-maçons et il est considéré comme l'un des principaux inspirateurs de l'industrie des fausses nouvelles.
Mais de nos jours avec l’anonymat permis par les réseaux sociaux, les auteurs ne sont pas toujours identifiables, et leurs propos mensongers sont noyés dans la masse. Les infox deviennent banales et malheureusement tendent à accroître la méfiance envers les instances : la confiance vis-à-vis des élites dirigeantes mais aussi la presse professionnelle diminue. Le doute s’installe et pousse certaines personnes naïves, voire complotistes, à diffuser des contenus en toute impunité et le public partage des informations non vérifiées. Selon une étude du "MIT" , le Massachusetts Institute of Technology, une fake news a 70 % de chance supplémentaire par rapport à une information réelle d'être retweetée !
L'utilisation des algorithmes qui ciblent les internautes visent à ajuster les contenus présentés en fonction de leurs intérêts. Ils suscitent des émotions différentes comme la colère, la solidarité, la peur, la surprise, la joie ou même le dégoût : le sensationnel l’emporte sur le rationnel.
Des papiers du XIII ème siècle aux infox de nos jours, ce sont donc toujours les mêmes motivations … Simplement, signe d’une autre forme de dégradation du climat, la mare aux "canards" est victime de pollution à bien plus grande échelle …
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 27 mars 2023.
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"REVUE de WEB" . Au-delà des médias traditionnels qui diffusent également en streaming ... Cohabitation sur la toile du meilleur, mais aussi du pire ! (le 21-03-2023) |
Quid de ce qu'il se passe sur la toile, quelles publications en marge des médias traditionnels ?
"Excusez moi de mettre en avant l’écologie et le dernier rapport du Giec aujourd’hui, mais ca me semble le plus important pour tous les habitants de la planète". Voilà la ligne éditoriale choisie ce lundi par "HugoDécrypt".
Avec son équipe de pros de l’info, il s’adresse chaque jour au jeune public avec quelques 8 millions d’abonnés Le rejet de la motion de censure du gouvernement n’est traité qu’en brève après les infos sur le climat. Ce choix de hiérarchisation est manifestement plébiscité par ses internautes.
Parmi les autres sites reconnus pour leur approche journalistique novatrice, "Brut". Pas de contenu consacré ce lundi aux évènements de l’Assemblée nationale, mais plusieurs vidéos de manifestations sans analyse ni commentaire. Le site met lui aussi en avant le rapport du GIEC.
De son coté "Kombini", très prisé également du jeune public , se borne à publier un article très factuel sur les débats au sein de l’hémicycle.
Le web, ce sont aussi les chaines Twitch sur lesquelles sont proposées des émissions et parfois des directs qui ne sont jamais comptabilisés. Ce lundi, visiblement, elles ont connu une très forte audience en plus des retransmissions réalisées par France 2, BFM, CNews, LCI et franceinfo :.
Et puis il y a sur la toile une multitude de publications qui comptabilisent elles-aussi de très nombreux viewers. Via les réseaux sociaux les internautes réagissent à ce qui est diffusé sur les médias traditionnels. TikTok, Instagram, YouTube, Facabook, Snap, Twitter ...
Selon les algorithmes, et hors de tout controle, votre écran vous assistez à de vifs débats, qui donnent lieu à des propos parfois répréhensibles. Toute modération est pour l’heure purement impossible, même si la loi en France comme au plan européen progresse. A petits pas ...
Au-delà des invectives au fil des échauffourées dans les rues, des théâtre de publications inattendus ! Comme ce porte parole d'artistes hué, alors qu'il énnonce leurs revendications, à Lyon …
Plusieurs "sites coopératifs d’info et de lutte" s’érigent impunément en organe de presse. Ils ne sont en rien professionnels et le revendiquent, mais se considèrent comme des journalistes : « Ce site, pour exister, a besoin d’autant de lecteurs et lectrices que d’auteur·e·s, de coups de mains (à la modération comme à l’écriture), de relais, de soutien, de discussions et de rencontres ». Certains followers s’y improvisent "reporter" et compromettent sans vergogne l’ordre public.
Leurs fidèles considèrent pourtant trouver sur ce type de canal la véracité des faits… D'autres, lucides, s'insurgent et dénoncent :
Sans être exhaustif, il faut également prendre en compte... Signal, Wire, WhatsApp, Dust ou autres "boucles Télégram" qui constituent autant de médias communautaires. Ils sont par nature incontrôlables et echappent à toute réglementation et déontologie puisque les communications sont cryptées.
L’intervention du Président de la République ce mercredi dans les journaux de TF1 et France 2 retiendra-t-elle toutefois leur attention ? Record d’audience en vue en tous cas pour ces éditions qui réunissent traditionnellement, à elles deux, quelques 8 millions de téléspectateurs.
Thierry Mathieu, Président d'ecrossmedia, le 21 mars 2023.
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Sacré coup !!! Des centaines de milliers de vue en 3 jours pour Pierre Perret et son nouveau joyau "Paris saccagé" sur YouTube ... A 89 ans Pierro est plus moderne, plus vert et plus jeune que jamais ! (le 20-03-2023) |
« Tout le monde peut rester jeune, à condition de s’y entraîner de bonne heure" », dit le poête Paul Fort. Cartons d’audience sur YouTube depuis vendredi pour Pierre Perret !
L’auteur de Lily ou du Zizi qui a pourtant présenté ses adieux provisoires en juin dernier à la RTBF, Sud Radio ou encore France 2 et France 3 figure en 4ème place ce lundi matin des tendances musique de la plateforme vidéo !
"Paris saccagé" comptabilise déjà des centaines de milliers de vue sur le web en à peine 72 heures !
Il y a quelques années encore, un « coup » médiatique de ce niveau là était réservé à une télé ou une grande station de radio, mais c’est bien sur le web que l’artiste a choisi de mettre, d’abord, son niveau bijou poétique en ligne !
« Dans Paris dégoutant, seuls les rats sont contents … Paris devenue si cra-cra, On sait bien qui t'a fait ça, C'est les crânes de piaf dégourdis, Qui bouffent des graines à la mairie ».
Orfèvre de l'argot, Pierre Perret a au fil de sa carrière plusieurs fois signé des textes à propos de sujets polémiques : sur l'avortement avec Elle attend son petit, anti-raciste avec Lily, à propos de la vie difficile des gens en HLM Y'a cinquante gosses dans l'escalier , ou encore sur les travailleurs avec Ma nouvelle adresse . En 98 il traite la remontée du facisme avec La Bête est revenue. Clairement écrite contre le Front National, cette chanson lui vaut de nombreuses lettres d’insultes. Il parle également de l'intégrisme religieux et du port de la burka en 2010 avec La Femme grillagée. Le confinement lui inspire en juin 2020 Les Confinis, jeu de mots entre confinés et cons finis.
Thierry Mathieu, Président d’e-crossmedia , le 20 mars 2023.
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Le 20 mars il y a pile 55 ans débutait le mouvement qui allait conduire à la crise de mai 68. Des radios périphériques très pros d'alors aux amateurs de l'info sur les réseaux sociaux en 2023 : à chaque époque sa recherche d'émancipation ! (le 19-03-2023) |
C'est l'histoire d’un temps que les moins de 20 ans peuvent à peine imaginer … Pour eux, les digitaux natifs, les conditions de couverture des manifestations de 1968, c’est de la préhistoire ! Pourtant …
Il se dit qu’aujourd’hui, pour s’informer, une part du public délaisse les médias traditionnels et leur préfère ce qui se publie sur les réseaux sociaux. Ils y recherchent une forme d’indépendance, suspicieux des liens avec les puissances politiques ou économiques, qui nuiraient à l’objectivité des médias "mainstream". C’est en réalité une réaction assez comparable à celle de la génération de leurs ainés, au printemps 1968 !
Il y a pile 55 ans le 20 mars, des étudiants sont arrêtés lors d'une manifestation contre la guerre du Viêt Nam, ce qui met le feu aux poudre deux jours plus tard à la Fac de Nanterre. Il n'existe alors que 2 chaines TV évidemment publiques, et en radio France, Inter est leader avec 33 % d’audience. Au fil des semaines alors que les évènements se précipitent dans les rues et gagnent les entreprises, ces rédactions de l'ORTF se sentent bâillonnés par le pouvoir. Des émissions d'actualité sont déprogrammées : journalistes et techniciens finissent par se mettre en grève. De Gaulle demande que ces "trublions" se taisent … 50 journalistes seront licenciés, d'autres seront mutés ou mis d'office à la retraite.
Pour s’informer les auditeurs et les télespectateurs sont en recherche de direct, de précision, pour ne pas dire d’objectivité. Alors, de la même manière qu’aujourd’hui, une partie du public se tourne vers d’autres sources d’info ... Les soixante-huitards collent à l’oreille leur transistor et se calent sur les radios périphériques. Même si l’état détient des parts importantes dans ces stations via la SOFIRAD, leurs émetteurs sont braqués vers l’hexagone depuis l’étranger. Bien sur, il y a toujours le risque que les câbles qui partent des studios en France vers ces sites de diffusion soient cisaillés, mais les rédactions se sentent tout de même plus libres de leur parole qu'à l'ORTF.
« Radio des émeutes », « Radio Barricades » : c’est l’heure de gloire d’RTL, Europe 1, mais aussi Radio Monte Carlo ou encore Radio Andorre. Christian Brincourt et Gilles Schneider entre autres, micro en main avec leurs voitures émettrices bariolées de logos, racontent en direct les échauffourées au Quartier Latin.
Les antennes sont révolutionnées : place à l’info en permanence, ce sont presque des radios d'info continue avant l'heure ! Les patrons sont H 24 au cœur des rédactions, et les jeunes reporters deviennent les stars du moment
L’auditeur accorde sa confiance à l’époque à ces grands professionnels de l’info. Ils ont auparavant affuté leurs savoir-faire en couvrant l'Algérie, la guerre de six jours, ou le Vietnam ! Même enflammés par l'ambiance du terrain, ils ont la religion de la vérification, du recoupement, de la distanciation, de l'explication du contexte à propos du moindre évènement.
La réelle libération des ondes intervient ensuite en France avec l'ouverture de la bande FM et l'écolosion des radios libres. Par la loi du 9 novembre 81, François Miterrand permet officiellement à tous l'accès aux micros, alors que déjà nombre de "pirates" émettent à l'image de l'emblématique Lorraine Coeur d'Acier à Nancy et Longwy. Depuis quelques années en effet le contrôle des ondes s'avère compliqué ... Arrivent par exemple gare de Lyon à Paris depuis l'Italie, des éléments d'émetteur sous la robe d'une jeune femme prétendument enceinte ! Des amateurs soufflent un vent nouveau en modulation de fréquence, et les programmes sont souvent peu "modérés", dans le fond comme dans la forme. Beaucoup de journalistes, d'animateurs, de techniciens se professionnalisent très vite, à tel point que leurs stations finissent par s'industrialiser et figurent aujourd'hui parmi les "majors" du marché. Elles sont aujourd'hui, à leur tour, "institutionalisées".
Mais c’est en 89 que débute au plan mondial la véritable révolution … Le 12 mars Tim Berners-Lee, un anglais du "laboratoire européen pour la recherche nucléaire", choisit d'ouvrir l'échange d'informations scientifiques aux militaires et aux universitaires. C’est le « World Wide Web », qu'il imagine donc à usage professionnel. Mais à peine 4 ans plus tard, le fameux "www" est en réalité accessible à tous ! Chacun peut même créer son propre serveur et donc son site Web : un million de d’offre est accessible dès 1997 ! Mais à l'époque tout se passe forcément encore sur un ordinateur fixe. Sur leurs blogs les internautes échangent d'emblée leurs opinions, leurs recettes de cuisine ou leurs souvenirs de voyage...
Dès 2003 apparait le réseau Linkedin, puis Facebook qui explosent quand le web peut s’emporter dans la poche avec l’arrivée du smartphone. C’est l’avènement du "mobile-first", cet outil capable d’envoyer des textes, des photos et des vidéos instantanément. Postés sur des sites ou diffusées en direct, les vidéos se propagent en accès libre dans le monde entier comme une trainée de poudre, sur des plateformes comme YouTube ou les messageries cryptées du type Télégram. C'est la porte ouverte aux nouveaux usages pour le plus grand nombre. Dorénavant, plus besoin d'émetteur. Chacun peut se prendre pour un journaliste !
Ce sont donc des outils à la portée de tous, de dialogue, d’information ... Les auteurs des publications, sur nombre de réseaux sociaux, ne s’imposent pas les mêmes règles de déontologie qui caractérisaient les grands pros de l’info d’il y a 55 ans... A l'image de ces Twitts à tendance complotistes qui se multiplient ces jours-ci :
Alors que les médias mainstream n'hésitent pas à reprendre des images, justement, sur les réseaux sociaux. Y compris d'organisations d'ultras ... !
Reste qu’il demeure simple pour tout à chacun de distinguer le bon grain de l’ivraie ! Pour mémoire dans la nuit du 10 au 11 mai 1968, Maurice Siegel, le directeur général de la station de la rue François 1er, prend la parole : "Nous ne prenons pas le micro pour y déverser n’importe quoi. Ce n’est pas notre rôle. Nous sommes des gens censés, qui doivent savoir ce qu’ils disent quand ils prennent un instrument aussi difficile à manier que le micro. C’est ce que nous avons fait, c’est ce que nous continuerons de faire".
Thierry Mathieu, Président d’e-crossmedia, le 20 mars 2023.
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Parlementaire est l’actualité du jour, toutes les télévisions d’info continue en édition spéciale... Quid de la valeur ajoutée des chaines parlementaires sur la TNT ? (le 16-03-2023) |
Des amis de 30 ans … L'idée de LCP et Public Sénat, qui se partagent le canal 13 de la TNT, est née en 1993. A l’origine, le Palais Bourbon crée un réseau interne de captation vidéo pour que les députés qui ne siègent pas dans l’hémicycle puissent suivre les séances depuis leurs bureaux. C’est une autre époque, il n’est pas encore question d’internet et encore moins de TNT, mais ces images sont disponibles pours les abonnés du câble à Paris. 3 ans plus tard, le Sénat émet l’idée de combler les heures de diffusion disponibles pour occuper l’espace et se met, lui aussi, à proposer en live ses travaux. Il faut attendre 1999 pour que, à l’image de ce qui existe déjà en Grande Bretagne et au Luxembourg, un canal TV soit destiné au grand public, au-delà de ce qui est déjà proposé à l’époque par France 3 pour le rendez-vous hebdomadaire des questions au gouvernement. Le 8 février 2000 est officialisée la réunion de La Chaine Parlementaire – LCP imaginée originellement du coté de l’Assemblée Nationale - et Public Sénat. 5 ans plus tard, elle hérite d’un positionnement de choix sur la TNT, le canal 13. Cet attelage entre chambre basse et chambre haute du Parlement français se voit confier "une mission de service public, d'information et de formation des citoyens à la vie publique, par des programmes parlementaires, éducatifs et civiques".
Public Sénat et LCP, comme Arte, ne sont pas soumises au contrôle de l’organe de régulation ARTEM, mais au contrôle juridique, budgétaire et financier par les assemblées respectives et par leurs propres instances de contrôle existantes en particulier la cour des comptes.
La chaîne gagne en visibilité en retransmettant en direct l'audition du juge Burgaud par une commission parlementaire à la suite du procès d’Outreau… Suivent nombre d’autres retransmissions qui marquent l’histoire ces dernières années, comme notamment l’affaire Benalla.
Très récemment, nombre d’observateurs se sont interrogés sur le fameux bras d’honneur du garde des sceaux qui n’a pas été diffusé par la chaine parlementaire. Le site "Pure Médias" a recueilli cette explication : D’une part à cet horaire c’est Public Sénat, donc pas l’Assemblée Nationale, qui avait la maitrise de l’antenne. Impossible techniquement, dit la chaîne, de "basculer" l'antenne sur le direct dans l'hémycicle. Ensuite ... Les caméras qui ont filmé le bras d'honneur ne sont pas celles utilisées par la chaîne pour suivre l'actualité de la chambre basse. Sur les six caméras présentes, seules deux flux sont rendus disponibles pour la chaîne. En l'occurrence, les images partagées par la presse ont été prises par une caméra utilisée "pour les incidents de séance" à laquelle elle n'a pas accès".
La dotation demandée en 2023 pour La Chaîne parlementaire - Assemblée nationale (LCP-AN) et Public-Sénat s'élève à 34,50 millions d'euros, un montant en très légère hausse de 0,60 % par rapport à l'exercice précédent. La somme est éminemment modeste comparée aux budgets des autres entreprises de télévision, mais l’offre diffusée sur le canal 13 de la TNT se résume en réalité à des live de séances parlementaires et de commissions, à des plateaux peu onéreux réalisés en studio, et à quelques co-productions. Nombre de grands noms de l’audiovisuel tout de même y ont officié, et continuent à y travailler … Dans les faits : "les budgets des deux chaînes demeurent distincts. Il n'existe pas à ce jour de mutualisation d'équipements ou de personnels". Cela s'explique, dit l’institution, "notamment par des contraintes géographiques et par la nécessité de préserver l'indépendance éditoriale de chaque société de programme". L'effectif serait en dessous de la centaine de collaborateurs, et l'audience atteidrait 25 millions de téléspectateurs par mois, c'est à dire autour de 0,5 pour cent en part de marché. Le Président de LCP, la semaine dernière saluait tout de même sur Twitter de beaux résultats, particulièrement via les réseaux sociaux et la plateforme YouTube ...
LCP s’est en tous cas retrouvée en tête de toutes les chaînes d’infos le 17 février dernier . La chaîne a enregistré sa meilleure audience d'ailleurs sur la période du 6 au 17 grace aux directs qu'elle a assuré en permanence depuis le Palais Bourbon à l'occasion de l'examen du projet de réforme des retraites : + 57% versus février 2022, un mois historique depuis que les audiences de LCP sont mesurées par le Mediamat Thematik mensuel (depuis octobre 2017).
Quelle aura été son audience ce jeudi, alors que l’ensemble des télés d'info continue ont elles-aussi retransmis la séance historique avec la centième utilisation du 49.3, puis la manifestation Place de la Concorde, avant l'interview de la 1ère ministre au 20 h de TF1 ?
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 16 mars 2023.
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RTL qui rit, et Bel RTL qui pleure… Quand ce 15 mars l’historique généraliste française célèbre ses 90 ans, sa petite sœur wallonne change de format. "Bel RTL coûte cher, ne rapporte rien. Les radios généralistes ne fonctionnent plus” dit la direction ! (le 15-03-2023) |
Vasarely, qui avait signé la façade du siège historique parisien d’RTL rue Bayard, aurait pu nous dire : "Gare aux effets d’optique ! "
Alors qu’en France ce mercredi, l’historique station généraliste souffle ses 90 bougies à Neuilly, au sein des locaux du groupe M6 dont elle est désormais la propriété, une crise profonde ébranle l’équipe de la même enseigne, et qui perpétue le même concept, depuis Schaerbeek en Belgique francophone. Un large plan d’économies vient d’être présenté par les responsables de l’information Philippe Roussel et Frédéric Herbays.
Comme ils le racontent au prestigieux quotidien "Le Soir" de Bruxelles : “Bel RTL coûte cher et ne rapporte rien, les radios généralistes ne fonctionnent plus”. L’idée est donc de faire des économies et cela passe par des coupes sombres dans les dépenses de la rédaction. Economies déjà audibles le week-end avec, depuis la mi-janvier, les journaux réduits de 10 à 6 minutes et la disparition d’un poste de présentateur. Le plan d’économies, qui entrera réellement en vigueur ce 3 avril, prévoit la suppression de tous les bureaux régionaux de Bel RTL, - Namur, Liège et Charleroi - et la réduction de la durée des journaux de la matinale, alors que, en soirée, plus aucune information ne devrait plus être diffusée après 19 heures.
Les derniers sondages publiés en Belgique sont sans doute à l’origine de ces décisions : l’équivalent d’RTL coté France, qui diffuse d'ailleurs quotidiennement des émissions produites par Neuilly comme les Grosses Têtes, ne se classe plus que 5ème en termes d’audience. Et comme en France, elle est largement devancée désormais par des offres, nottement du service public, celles de la RTBF. Comme en France en audience cumulée, Bel RTL est tombée sous les 10%.
Bel RTL est donc appelée à jouer de moins en moins un rôle de généraliste pour devenir, dit la direction, "la radio de référence qui informe et divertit les adultes de plus de 35 ans", avec une coloration plus musicale que par le passé. Une nouvelle grille est attendue pour le mois de septembre qui, selon le vœu des actionnaires de RTL Belgium, aurait pour premier objectif d’être "moins chère". La station est déficitaire depuis 3 ans. La société des journalistes se dit "alarmée par cette nouvelle orientation qui réduit considérablement l’accès à l’information qui sera donnée aux auditeurs". Cette SDJ, qui dit avoir conscience des contraintes économiques, précise tout de même ne pas pouvoir "comprendre pourquoi l’information est autant remise en question" …
Pourtant, dans l’arène où se jouent les sondages, Bel RTL a déjà su, à la différence de sa grande sœur française pourtant mariée à M6, prendre le taureau du cross média par les cornes. Elle est quasi totalement multidiffusée en télévision via son propre canal sous le nom Bel RTL Vision et aussi en streaming sur le web… Les animateurs sont filmés en direct et des clips vidéo sont diffusés. La station émet également en DAB+, la Belgique est très en avance de ce point de vue par rapport à la France héxagonale, et il n'en est pour l'heure pas question outremer. Mais c’est bien semble-t-il le format de "généraliste" qui sucombe sous les coups de picadors du numérique, avec la révolution du mode de consommation des auditeurs potentiels . Ils sont désormais d’abord internautes et de plus en plus étrangers au concept de média de flux… Gare aux effets d'optique ...
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 13 mars 2023.
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Tik Tok, Instagram, Twitter, Facebook, et Youtube … A 500 jours de l’ouverture des JO de Paris 2024 France Télévisions, au delà de ses chaines traditionnelles, s’affiche hyper connectée ! (le 13-03-2023) |
Dans 500 jours, le 26 juillet 2024 ... France 2 et France 3 seront mobilisées, des dizaines d'équipes seront sur le terrain ... Mais l’entreprise publique ne diffusera pas seulement les Jeux via ces chaines traditionnelles. Elle entend aller à la rencontre des publics là ou ils sont, c'est à dire dorénavant ... sur les plateformes et les réseaux sociaux ! Une chaîne "numérique" sera d'ailleurs spécialement mise en ligne à destination des internautes en mobilité et de communautés plus spécifiques. Comme le déclarait il y a quelques jours le directeur général des antennes Stéphane Sitbon-Gomez à e-crossmedia, à l’occasion du sinistre 1er anniversaire du début du conflit en Ukraine : "Notre première antenne c’est le numérique".
Du coup, dès ce mardi 14 mars, 500 jours avant l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, France Télévisions lance sa couverture des JO sur les antennes TV du groupes évidemment, mais surtout aussi sur le web, via les résdeaux sociaux, les plateformes et le site www.france.tv :
Chaque mardi matin, jusqu’aux Jeux de Paris, sera publié un nouveau reportage numérique inédit, relayé et décliné sur l’ensemble des réseaux sociaux sous le label francetvsport, sur Tik Tok, Instagram, Twitter, Facebook, et YouTube.
3 offres ont l’ambition, au-delà des chaines traditionnelles, de séduire dès maintenant les internautes et donc les téléspectateurs potentiels … Le tuto : module d’explication et de vulgarisation de toutes les disciplines Olympiques avec un membre de l’équipe de France du sport en question.
Chaque semaine un rendez-vous sera publié sur le site franceinfo.fr : dossier, enquête, portrait, autour des futurs Jeux … La problématique de revente illicite de billets, le marché noir étant l’un des plus grands fléaux des compétitions internationales avec une augmentation de plus de 250% des fraudes sur les 10 dernières années. Un dossier complet y sera est consacré dès ce mardi 14 mars, pour savoir comment le Comité d’Organisation des Jeux de Paris 2024 s’organise pour contrer cette pratique et limiter au maximum ce risque sur les millions de billets appelés à être vendus.
Et puis 2 fois par mois sur france.tv un podcast : "Paris 2024 : Jeux de mots" .
Sur Spotify, Deezer, etc. ... Depuis le 1er janvier des légendes du sport français, mais aussi des personnalités des médias, de la culture ou de la politique prennent la parole. Ils racontent leurs premiers émois Olympiques, les figures qui les ont fait rêver, en vue des Jeux de Paris 2024…
François Hollande donc ... Et Nikola Karabatic, Michel Cymès, Mélina Robert-Michon… sont déjà podcastables. Bientôt en ligne : Clarisse Agbegnenou, Bruno Solo, Kevin Mayer, Laurent Delahousse, Cléopâtre Darleux, ou encore Anne-Sophie Lapix…
Thierry Mathieu, Président d’e-crossmedia, le 14 mars 2023
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"Bon dimanche, sous vos applaudissements !!!" aurait clamé Jacques Martin : la TV prend cher, et un sacré coup de vieux, ce 12 mars dans Le Parisien-Aujourd'hui en France ! (le 12-03-2023) |
58 ans : voilà l’age moyen du téléspectateur français en 2022, il a vieilli de 9 ans en une dizaine d’années … Les 16-24 ans ne passent que 53 minutes par jour à regarder la télé, soit une baisse de deux tiers comparés aux années 2010. Les personnes âgées de plus de 65 ans, elles, regardent le petit écran pendant 6h par jour. La cause de ce fossé générationnel ? Les plateformes de streaming comme Netflix, Amazon Prime ou Disney+, mais surtout YouTube qui est devenue la "chaine", en quelque sorte, la plus regardée de France, et en très large partie par le jeune public !
Du coté des "grandes chaines" traditonnelles, même les émissions que le grand public imagine surtout regardées par les plus jeunes, sont en réalité suivies par une audience très "mature" : 50 ans pour "Touche Pas à Mon Poste" sur C8, et 46 ans pour "Quotidien" sur TMC .
Si plus de neuf jeunes sur dix s’informent sur les réseaux sociaux, ils sont 73% à le faire quotidiennement. Les plateformes sociales agrègent le contenu qui les intéresse : sociologie, environnement, sport et sujets sociétaux. "Ce n’est toutefois pas pour autant que ce public recherche particulièrement de l’information. Il scrolle en quête de divertissement et picore le contenu des médias, du Figaro au Parisien, en passant par Konbini et Brut", analyse Jean-François Doridot, directeur général de l'institut de sondage Ipsos. Les publications d'HugoDecrypte captent aussi son attention avec un traitement de l'actu qui les cible, dans le fond comme dans la forme :
"Si les jeunes Français obtiennent une grande partie de leurs contenus par le biais des réseaux sociaux, poursuit le dirigeant d'Ipsos, c’est parce qu’ils passent en moyenne 10h05 par semaine sur TikTok et 6h09 sur Youtube ! TikTok est le moyen le plus rapide d’obtenir des informations et la plateforme la plus utilisée par la Génération Z. Ces gens nés au début des années 2000 font tout de même davantage confiance à ce qu’ils trouvent sur YouTube : Dans le détail, 66% des Français de la génération Z font confiance aux informations trouvées sur Youtube contre 40% sur TikTok, ce qui en fait la plateforme la moins digne de confiance après Facebook.
A propos de la télévision, les plus jeunes sont d'abord, globalement, lassés par les films qui commencent à 21h10, les coupures publicitaires ou le manque de choix dans les programmes. Alors, beaucoup se tournent vers un mode de consommation rapide, c'est à dire les plateformes de streaming.
Quant aux rendez-vous phares des grandes chaines mainstream, la douche est vraiment plus froide : 62 ans de moyenne d’âge pour les fidèles du 20 heures de France 2 , et à peine moins, 57 ans, pour celui de TF1. Quant à l’émission de France 5 "C’est à vous", elle réunit un auditoire en moyenne âgé de 67 ans !
Coté divertissement, la timbale revient à "Question pour un champion" sur France 3 : 69 ans de moyenne d’âge. 60 ans, pour "Noubliez pas les paroles" animé par Nagui sur France 2. La fiction quotidienne "Ici tout commence" de TF1 est regardée par un auditoire en moyenne âgé de 57 ans. M6, globalement, affiche un auditoire un peu plus jeune : 48 ans pour les téléspectateurs du journal de 19h 45.
Pour Eric Scherer, référent pour avoir longtemps été directeur de la prospective à France Télévisions : "Les jeunes ne reviendront pas : une prévision qui empêche les patrons de télés de dormir. Durant des décennies, les adolescents et les étudiants regardaient peu la télévision, mais une fois installés dans la vie active, ils suivaient le chemin de leur parents : une courbe de consommation de la télévision qui progresse avec l’âge. Or les jeunes d'aujourd'hui ne regardent pas la télévision linéaire, et ne la regarderont jamais. En revanche, ils consomment beaucoup de vidéos (22h par semaine). Leur consommation se partage entre YouTube, Facebook et la télévision à la demande.
Ce comportement a également tendance à gagner les générations plus âgées qui se mettent d'abord à consommer en différé... Ces nouvelles consommations se pratiquent sur un écran mobile, qui est devenu le premier écran. Il suffit de regarder la cour d'un lycée, dans la rue pour se représenter cette tendance. La taille des écrans de téléphones a grandi ces dernières années et est suffisante pour regarder de la vidéo. La moitié des contenus de Youtube est visualisée sur un écran mobile. Les offres médiatiques se transforment pour répondre à la nouvelle priorité "mobile first". Tous les grands acteurs des médias testent en ce moment des nouveaux formats qui mixent de la vidéo, des images et du texte sur des plateformes telles que Viber ou Instagram, et qui se lisent sur mobiles.
De nombreux médias qui seront demain leaders sont aujourd'hui pour la plupart inconnus, voire n’existent pas encore. Et tous les médias devront être relayés, voire diffusés là où les gens vivent et s'informent, autrement dit sur des plateformes agrégatrices, soit aujourd'hui principalement Facebook et Twitter."
Thierry Mathieu, Président d'e-crossmedia, le 12 mars 2023.
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